vendredi 26 avril 2024
Emmanuel de Vaucelles

Emmanuel de Vaucelles

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...

Très attendu par les professionnels pour avoir une tendance des marchés, la vente des Hospices de Nuits conforte le sentiment que la Bourgogne ne connait pas la crise.

Cette vente, parrainée par l’académicien Erik Orsenna, a pour but de financer l’hôpital et la maison de retraite gérés par les Hospices de Nuits. Tout comme Beaune, les Hospices de Nuits sont en effet un « hôpital vigneron » : le service médical est financé par un domaine de douze hectares de vignes apportées en dons au fil des ans.

A cause de la crise sanitaire, le public avait été limité à une cinquantaine de personnes mais le nombre des acheteurs devait rester « à peu près le même », notamment grâce à la possibilité d’enchères en ligne et par téléphone, avait assuré à la presse en février François Poher, directeur des Hospices, cela lui avait permis d’afficher un certain optimisme quant à l’issus de la vente, les faits ne l’ont pas démenti.

Si certaines régions viticoles françaises comme la Champagne et Bordeaux semblent morose et attendent avec impatience la fin de la pandémie en espérant que les marchés se rouvrent, la Bourgogne se porte bien et se permet même quelques records : après la vente des Hospices de Beaune en décembre 2020 qui s’était globalement bien passée, celle de sa petite sœur la vente des Hospices de Nuits affole les compteurs avec un chiffre de 1,9 millions d’euros.

En 2020, la vente de 121 pièces avait rapporté 1,6 million d’euros. Pour 2021, le prix moyen des 114 pièces a atteint 16 868 euros, contre 13 179 euros l’an dernier soit une augmentation de près de 18%. La raison de ce succès est due entre autre à la caractéristique de son millésime, défini ainsi par les dégustateurs : le 2020 offre concentration aromatique et complexité, tout en gardant une surprenante acidité garantissant sa fraîcheur.

La « pièce de charité », un fût de vin de prestige traditionnellement destiné à une œuvre caritative spécifique, a quant à elle rapporté 49 380 euros grâce à une cinquantaine de dons. Cette pièce, un Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Saint-Georges, issue de vignes de soixante-dix ans d’âge, était vendue au profit des recherches de l’Institut Pasteur sur les mutations des virus de la grippe, qui peuvent également être utiles pour les variants du COVID-19.

La filière n’en n’a pas fini avec les évènements et le prochain est de taille, fin avril, à Bordeaux, commencera la campagne des Primeurs 2020 entre inquiétudes et espérance.

Source: McViti

Le secteur du vin et des spiritueux français se réjouit de la suspension de la «taxe Trump» mais le bras de fer entre l’Administration Américaine et l’Union Européenne est loin d’être terminé.

Après avoir causé des centaines de millions d'euros de pertes pour les vins français, la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump s'oriente vers une issue favorable. Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l’Union européenne et les États-Unis, s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes. Ce bras de fer avait amené les États-Unis en octobre 2019 à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) de biens et services européens importés chaque année, à hauteur de 25% pour les vins et spiritueux, et de 15% pour les avions Airbus. En janvier 2021, Donald Trump avait ajouté de nouvelles taxes sur le vin en vrac et les spiritueux juste avant son départ de la Maison Blanche.

La France avait peu d’espoir que la situation évolue favorablement car l’administration Biden avait pourtant annoncé le 11 février le maintien pour le moment des taxes supplémentaires sur certains produits européens mais les négociations menées par Bruxelles et ses partenaires avec les États-Unis apportent un petit répit à la filière Vins et spiritueux. Ce répit sera court, toutefois, quatre mois.

L’Agence France Presse (AFP) reprend dans sa dépêche le fruit des négociations et publie les principales réactions satisfaites des décideurs de l’Hexagone. L’accord annoncé ce vendredi 5 février entre les États-Unis et l’Union européenne est une «première étape dans le processus de désescalade» commerciale, a salué le ministre français au Commerce extérieur Franck Riester.

«Nous allons maintenant travailler, avec la Commission et nos partenaires européens, pour parvenir dans les quatre mois à venir à un accord sur de nouvelles règles encadrant le soutien public au secteur aéronautique, qui soit conforme à nos intérêts et sans naïveté», a ajouté le ministre dans un communiqué. «Enfin, nous sortons de la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe, qui ne fait que des perdants», s’est félicité de son côté le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. «Je me réjouis pour nos viticulteurs français», a-t-il ajouté, alors que ces derniers ont fait les frais d’un conflit qui ne les concernait pas.

La taxe de 25% imposée en octobre 2019 par les États-Unis, premier marché pour les vins français, a coûté 500 millions d’euros à la filière en 2020. Une taxe ensuite étendue au cognac et à l’armagnac par Donald Trump en janvier 2021, juste avant de quitter la Maison blanche.

Cette trêve «va apporter un soulagement (…) aux exportateurs qui, depuis 18 mois, subissent ces taxes injustes issues d’un conflit qui leur est étranger», a réagi la Fédération française des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France (FEVS) dans un communiqué.

Elle a appelé toutefois à mettre à profit «ces quatre mois pour trouver une solution définitive à cet interminable conflit sur l’aéronautique et ainsi sécuriser nos entreprises sur le marché américain». Même satisfaction du côté du Bureau national interprofessionnel du cognac, qui a dit attendre «beaucoup de ces quatre mois». «On a le sentiment que nos craintes ont été prises en compte et on espère que tout sera mis en œuvre pour sortir de cette situation absurde», a réagi Raphaël Delpech, son directeur général, auprès de l’AFP.

«Cette suspension qu’on demandait depuis des mois était attendue(…) Il faut que dans les quatre mois, le dossier soit réglé sur le fond et que la filière viticole ne soit plus l’otage d’un conflit qui n’est pas le sien», a pour sa part commenté Jérôme Despey, secrétaire général du syndicat agricole majoritaire FNSEA. Il a rappelé la demande de la filière de voir l’Union européenne «réparer le préjudice que le secteur des vins et spiritueux a subi depuis un peu plus d’un an», par le biais d’un fonds de compensation.

«Pendant cette période, la France a perdu des parts de marché au profit des Italiens et d’autres pays extra-communautaires, parce que les 25% des droits de douanes supplémentaires nous sortaient du marché», a souligné M. Despey, également président du conseil spécialisé viticulture de France AgriMer, organisme semi-public chargé des marchés agricoles, nous précise encore l’AFP dans sa dépêche.

Comme nous pouvons le constater, la filière respire un peu mais il ne s’agit que d’une bataille remporté, la guerre risque d’être encore longue et à l’issus des quatre mois rien ne dit que les Américains ne mettrons pas en place de nouvelles barrières douanières.

À suivre, donc…

Source: McViti

L'association "Alerte aux toxiques" et sa porte-parole Valérie Murat ont été condamnées par le tribunal judiciaire de Libourne, ce jeudi 25 février, pour "dénigrement collectif" de la filière viticole à 125 000 Euros de dommages et intérêts.

Il est peu de dire que la filière était fortement mobilisée après la publication le 15 septembre dernier de résultats sur des analyses de résidus phytosanitaires dans des vins essentiellement bordelais et certifiés Haute Valeur Environnementale HVE par l’association « Alerte aux toxiques ». En plus du CIVB à l’origine de la plainte, s’ajoutent celles de trois fédérations : la section Nouvelle-Aquitaine de la Fédération des Coopératives de France, la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) et la Fédération des Négociants de Bordeaux et Libourne (Bordeaux Négoce). Onze syndicats viticoles se sont également déclarés : les AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Côtes de Bourg, Entre-deux-Mers, Graves et Graves Supérieures, Margaux, Médoc, Haut-Médoc et Listrac-Médoc, Pessac-Léognan, Saint-Julien, Saint-Emilion, Saint-Emilion Grand Cru et Lussac-Saint-Emilion, Sauternes et Barsac, l’Union des Côtes de Bordeaux (UCB), ainsi que dix domaines étaient représentés à l’audience.

« Pour la présidente du tribunal, Valérie Bourzai, « il ressort de l'étude de l'article contesté que les vins analysés y sont classés en fonction du nombre de substances dangereuses ou toxiques constatées [...] or, à aucun moment l'AAT et Madame Murat n'ont décrypté et analysé les chiffres qu'ils ont indiqués, malgré les commentaires du rapport d'analyse diligenté. » Ayant réalisé les analyses, le laboratoire Dubernet rappelle que les résidus constatés sont « très largement en inférieurs aux Limites Maximales de Résidus respectives ». Pour la justice, « il est manifeste que l'AAT et Madame Murat, rédactrice du rapport, ont fait le choix d'une communication volontairement anxiogène, sans aucune explication sur le mode de dangerosité d'une substance, ni sur les taux constatés. » a relevé Vitisphère dans son article paru sur son site le vendredi 26 février.

Dans son arrêt, la juge rappelle encore la définition du dénigrement qui se fonde sur l'article 1240 du Code civil: «jeter le discrédit sur un concurrent en répandant à son propos, au sujet de ses produits ou services, des informations malveillantes. Il tend à porter atteinte à l'image de marque d'une entreprise ou d'un produit désigné ou identifiable afin de détourner la clientèle, en usant de propos et d'arguments répréhensibles, ayant ou non une base exacte, diffusés ou émis de manière à toucher les clients de l'entreprise visée, concurrente ou non de celle qui en est l'auteur.»

« C'est une décision plutôt satisfaisante pour le monde du vin, et une bonne nouvelle. Il y a la reconnaissance du dénigrement, ce qui signifie en définitive que les analyses, qui avaient été publiées de manière un peu violente par Mme Murat et par Alerte aux Toxiques, constituent un discrédit de toute la filière vin », se félicite Constance Duval-Veron, qui représentait plusieurs propriétés viticoles. Bernard Fargues Président du Comité Interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) n’a pas caché non plus sa grande satisfaction.

Si Alerte aux toxiques n’a pas retenu les appels à la prudence du laboratoire Dubernet, ce dernier avait pourtant publié un communiqué précis sur la nature et la limitation des résultats exploités par l’association dès le début de la polémique mi-septembre.

« L’association « alerte aux toxiques » a communiqué le 15 septembre 2020 sur des analyses de résidus phytosanitaires dans des vins certifiés HVE. Les laboratoires Dubernet, laboratoire indépendant et professionnel de l’analyse des vins, fournissent des analyses et conseils aux différents acteurs de la filière. L’association « alerte aux toxiques » a ainsi fait appel à une prestation d’analyse dans notre laboratoire. Comme c’est la règle, les données produites appartiennent à « alerte aux toxiques », qui en est la seule dépositaire. Dans ce contexte, les Laboratoires Dubernet ne sauraient être associés ni aux contenus ni aux conclusions de cette communication. Ils ne sauraient fournir de près ni de loin une quelconque caution scientifique à la démarche de l’association « alerte aux toxiques », dont il conteste les termes. Nous souhaitons rappeler que l’interprétation d’une analyse de résidus phytosanitaires nécessite une importante expertise à la fois sur la connaissance des molécules ciblées, et du vin en lui-même. Les concentrations doivent être comparées aux Limites Maximales de Résidus ‘raisin de cuve’ (LMR), qui contrairement à ce qui est écrit, sont applicables aux vins. Les auteurs ignorent probablement que les LMR ne sont règlementairement définies que pour les matières premières agricoles, dont le vin ne fait pas partie. Les LMR sont définies selon des procédures extrêmement longues et rigoureuses par les instances nationales et européennes sur la base de données environnementales et toxicologiques précises. Dénoncer un vin qui contient des teneurs inférieures à la LMR du raisin de cuve et donc se trouve en situation de parfaite légalité, relève de procédés difficiles à défendre. Ce que nous savons et avons publié aux Laboratoires Dubernet (disponible sur www.dubernet.com), c’est que les teneurs en résidus dans les vins, quand nous en trouvons, sont très faibles, toujours très en dessous des LMR (en moyenne de l’ordre de 0 à 3 % de ce seuil selon les molécules). La situation des vins en France est donc très loin de poser des problèmes vis-à-vis des limites légales. Nous savons aussi qu’en raison des progrès permanents des outils d’analyse, des teneurs autrefois non détectées le sont devenues, alors qu’elles se situent à des seuils infinitésimaux. À quel moment doit-on s’abstenir d’interpréter un résultat analytique relevant de concentrations tellement faibles qu’elles ne signifient plus rien ? C’est ce type de questions que les experts se posent actuellement. Il est donc recommandé la plus grande prudence concernant toute interprétation hâtive des teneurs très faibles, que peuvent porter les analyses de résidus.

On ne peut pas parler de toxicité sans approche quantitative, ni parler des critères de toxicité sans mettre en perspective la signification des informations que cela comporte. Le cuivre par exemple, composé « naturel », porte une toxicité H302 (nocif en cas d’ingestion), H319 (provoque une sévère irritation des yeux), H315 (provoque une irritation cutanée, et H410 (très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme). Malgré ces termes très anxiogènes, cela reste pourtant du cuivre, composé largement utilisé à bon escient, y compris en agriculture biologique.

La culture de la vigne, comme toute culture agricole, doit se défendre de ravageurs redoutables : mildiou, oïdium, eudémis, botrytis, etc… et ce quel que soit le mode de production : conventionnel, bio, HVE. Le projet du bio, défini dans les années 70 vise à se départir de la chimie de synthèse. Nombreux sont ceux qui ont compris que ce logiciel dans son acception stricte, et telle que définie par la réglementation européenne, ne peut porter à lui seul toutes les réponses aux enjeux environnementaux majeurs de notre époque. Le HVE, issu des travaux du Grenelle de l’environnement, offre un arsenal nouveau de mesures environnementales, parmi lesquelles une traçabilité absolue, le nombre et l’efficacité des traitements, l’accent sur la biodiversité de l’environnement immédiat des parcelles de vigne, sur la vie du sol (qui est un enjeu supérieur pour l’environnement souvent trop négligé), etc. »

Opposer bio et HVE relève ainsi d’une construction artificielle et hélas contreproductive pour les progrès de l’agro-écologie et l’environnement. C’est inutile. On peut enfin souligner que certains des vins cités dans cette communication sont issus de millésimes plutôt anciens, quand les domaines et château cités n’étaient pas forcément encore certifiés HVE… Former une critique de HVE à partir d’analyses réalisées sur des vins non HVE semble être une méthodologie très contestable. »

Valérie Murat annonce faire appel. Pourtant, après une telle mise au point du laboratoire Dubernet, cela éclaire la nature de l’arrêt en première instance de la juge. Tandis que l’ensemble de la filière agricole et viticole connait une véritable mutation dans son mode de production, il serait de bon ton d’insister sur les efforts faits au lieu de toujours critiquer. Espérons que cette jurisprudence ramènera le calme chez les écologistes radicaux qui semblent se tromper de combat en jetant l’anathème sur une filière déjà en difficulté et qui n’a pas besoin de fausses polémiques.

Source: McViti

La célèbre maison d’enchères genevoise Baghera Wines crée de nouveau l’événement en annonçant sa prochaine vente : « La Romanée Memories » où la Maison Bouchard Père & Fils vendra quelques lots exceptionnels issus de son stock.

Prévue pour le 18 avril à Genève, elle proposera des pépites de la Romanée Grand Cru, issues des caves de la prestigieuse maison Bouchard Père & Fils. Plus précisemment, il s’agit de 331 lots comprenant 33 millésimes (dont 1862, 1865, 1906, 1949, 1978, 1985, 1990, 2005) avec 1 819 bouteilles, 106 magnums et un jéroboam.

Baghera Wines, qui s’était fait connaitre en 2018 et 2019 par la vente historique de la cave personnelle d’Henri Jayer, à ce jour la vente aux enchères la plus importante au monde jamais réalisée (34,5 M de francs suisses, soit 48,28 M$ canadiens), suivie de la vente inédite exclusivement dédiée aux vins du Domaine de la Romaneìe-Conti, puis de celle des dernières bouteilles en provenance du Domaine alsacien René Engel, ont propulsé Baghera Wines en tant que leader européen des ventes aux enchères de vins.

L’évènement aura lieu à l’hôtel Beau-Rivage à Genève, celui même ou descendait Sissi Impératrice à la fin du XIXe siècle. Cette collection d’une extrême rareté, composée de 1926 bouteilles, réparties en 33 millésimes allant de 1862 à 2005, présentera des flacons provenant des caves ancestrales de Bouchard Père & Fils à Beaune, l’une des plus prestigieuses maisons de Bourgogne.

La présentation de Baghera Wines sur son site nous précise : « Sertie comme un diamant au cœur de la Côte de Nuits, La Romanée incarne l’essence même de la Bourgogne précieuse, secrète et fertile. Avec La Romanée-Conti, Richebourg, La Romanée-Saint-Vivant et d’autres, elle fait partie des grands noms qui portent la Bourgogne à travers le monde. Union sacrée entre une terre magiquement dotée et le travail acharné de la main de l’homme, La Romanée exprime une symphonie harmonieuse, où l’intuition de l’homme a su guider la nature pour qu’elle exhale le meilleur, le plus précieux d’elle-même. Couvrant une production allant du milieu du XIXe siècle jusqu’à 2005, ce sont les dernières 1926 bouteilles, magnums et jéroboam en possession de la maison Bouchard Père & Fils qui seront proposées à la vente. Comme un hommage à la transmission des savoirs et des valeurs, ces bouteilles passeront à un nouvel acquéreur, et enchanteront d’autres palais dans un futur proche. (…) La production annuelle de la Romanée – le plus petit des Grands Crus de Bourgogne – est en moyenne de 3600 bouteilles, provenant des 85 ares qui composent cette parcelle; c’est dire l’importance, la valeur et la rareté de ces bouteilles », expliquent encore Michael Ganne et Julie Carpentier, fondateurs de Baghera Wines

Gilles de Larouzière, président de la maison Bouchard Père & Fils, s’est dit « heureux de confier ce trésor à Baghera Wines ». Et d’ajouter : « Dans le prolongement de nos valeurs et des siennes, Baghera Wines dispose du savoir-faire, de la connaissance et de l’habileté à trouver le plus passionné et le plus déterminé des collectionneurs de vins. Ces ultimes bouteilles de la Romanée Grand Cru, trésor bourguignon dont nous sommes fiers, portent en elles le sens profond du travail de notre Maison et présentent, au-delà de celle-ci, un témoignage fort du patrimoine bourguignon. Nous refermons ainsi une parenthèse de l’histoire de Bouchard Père & Fils, en offrant aux amateurs du monde entier l’incroyable possibilité d’accéder à ce joyau inestimable. »

« Compte tenu du caractère exceptionnel de cet événement, la maison Bouchard a appliqué son savoir-faire lié à l’art du rebouchage, soigneusement cultivé depuis toujours, aux 1926 bouteilles. Au prix du sacrifice nécessaire de l’une d’entre elles parfois, chaque bouteille a été dégustée au nez et rebouchée avec le plus grand soin, puis étiquetée. Les bouteilles ont reçu de nouvelles capsules de cire ainsi qu’un système de traçage ProofTag spécialement conçu pour cet événement - offrant aux collectionneurs une garantie supplémentaire de provenance, » renchérit la maison Genevoise.

Pour rappel, le Domaine Bouchard Père & Fils, fondé en 1731 et repris en 1995 par la famille Henriot, est une maison de négoce qui exploite aussi 130 hectares, dont les trois quarts en premier et grand cru parmi les plus renommés, dont entre autres Montrachet, Chevalier-Montrachet, Meursault, Volnay, Pommard, Clos Saint-Landry, Clos de la Mousse, Vigne de l’Enfant Jésus, Corton, Corton-Charlemagne, Bonnes-Mares, Clos de Vougeot, Chambertin… De quoi faire rêver tous les amateurs.

Peu de suspens quant au succès à venir de cette belle vente. Les plus grands collectionneurs du monde devraient répondre présents pour acquérir une partie de l’histoire de la Bourgogne 100% pinots noirs. Quelques records pourraient peut-être tomber à cette occasion.

Source: McViti

Affectées par la crise sanitaire et par les taxes douanières américaines, les exportations françaises de vins et spiritueux ont chuté de 13,9% en 2020 pour revenir à 12,1 milliards d'euros, retombant à leur niveau de 2016, a annoncé jeudi la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS), principale fédération du secteur. 

Comme à chaque début d’année les différentes filières économiques font- un bilan de leurs activités tant en France qu’à l’exportation sur l’exercice précédent. Cette année, compte tenu de la conjoncture, les chiffres sont attendus avec impatiences. La filière Vins et Spiritueux est une actrice majeure de l’économie française (elle est le deuxième contributeur à l'excédent commercial de la France après l’aéronautique) et est particulièrement scrutée par les analystes. Si sur le plan national, les chiffres sont à la baisse mais sans être dramatique, la consommation est restée soutenue et ce malgré la disparition des touristes internationaux l’export est touché et l’inquiétude plane pour le proche avenir, la crise sanitaire mondiale étant loin d’être terminée.

Mais tout le monde ne subit pas la crise de la même façon, Vitisphère dans un article paru sur son site internet le jeudi 11 février 2021 précise les éléments suivants : « en 2020, les plus forts replis à l’export sont enregistrés en volume pour les vins tranquilles conditionnés en bouteilles (-490 000 hl, soit -4,9 %) et en valeur pour les vins effervescents (-648 millions €, soit -18,8 %). Les seules croissances notables concernent les vins conditionnés en BIB (+13,4 % en volume et + 7,1 % en valeur) et les expéditions de moûts (+42,1 % en volume, mais -16,7 % en valeur). Si les vins en vrac affichent une forte valorisation (+16,8 % en valeur, alors que le volume se replie de 1,3 %), Adrien Boussard note que des expéditions de vins non-conditionnés ont pu chercher à contourner les taxes Airbus sur le marché américain (notamment en Provence et vallée du Rhône). Une stratégie rendue caduque par les nouvelles surtaxes américaines. »

Le repli des exportations du vignoble français se concentre essentiellement en Champagne (-634 millions €) et à Bordeaux (-288 millions €). La Provence et la Bourgogne semblent échapper partiellement à cette décrue. 

Deux pays sont la cause principale de la chute des exportations, les Etats Unis et la Chine. La crise sanitaire n’est pas l’unique raison de nos difficultés.

Pour mémoire, Washington a relevé début 2020 ses droits de douane sur de nombreux produits européens, dont les vins et spiritueux, dans le cadre du conflit avec l'Union européenne sur les aides publiques à Airbus et Boeing. De nouvelles surtaxes sont entrées en vigueur le 12 janvier 2021 en particulier pour les vins titrant plus de 14 degrés et qui avait échappé jusqu’à présent à la colère de Donald Trump. Ajouter à la crise Covid particulièrement mal gérée, les chiffres ne pouvaient être bons

La FEVS a appelé jeudi la Commission européenne à régler "directement et sans délai" ce conflit avec le nouveau président américain, Joe Biden. Ses représentants doivent parallèlement être reçus lundi 15 février par le Premier ministre, Jean Castex.

Concernant la Chine, c'est le déclenchement de la crise sanitaire juste avant le nouvel an lunaire qui a affecté la consommation : Sur l'ensemble de 2020, les achats de vins et spiritueux y ont reculé de 15,2%, à 809 millions d'euros. Sur la région Chine-Hong Kong-Singapour, la chute atteint 19,4%, à 1,9 milliard.

Mais les professionnels du secteur se veulent optimiste malgré tout. Si la Chine fait partie des marchés les plus en repli en 2020, la FEVS souligne qu’en décembre les exportations françaises sont reparties à la hausse (+49% en décembre 2020 par rapport à l'an passé). Entre commandes pour le nouvel an et premiers effets des taxes chinoises sur les vins australiens. Globalement, les marchés européens sont plus résistants que le grand export, avec des destinations porteuses, comme les Pays-Bas (ayant une activité de réexportation), lIrlande, la Norvège, la Suède… A noter également les potentiels de développement en Corée du Sud, au Brésil, en Australie…

Reste que tant que l’essentiel de la restauration mondiale sera fermé du fait du confinement, une reprise sensible et durable parait compromise d’autant que personne n’a vraiment encore pu mesurer les effets de la crise sanitaire sur l’économie mondiale et une éventuelle décroissance. Le plus dure est peut-être encore devant nous malgré un discours ambiant qui se veut rassurant des uns et des autres… 

Source: McViti

La vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges aura bien lieu en mars et elle offrira les recettes d’un de ses lots à l’Institut Pasteur pour financer la recherche sur les mutations de virus, ont indiqué début février les organisateurs.

Pour mémoire, les Hospices de Nuits-Saint-Georges sont un hôpital et une maison de retraite, anciennement Hôtel-Dieu et Hospices, de style baroque du XVIIe siècle, à Nuits-Saint-Georges en Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté. Placées sous le vocable de saint Georges, saint patron de la chevalerie, de Nuits-Saint-Georges, et de la Bourgogne, à l'image des célèbres ventes des hospices de Beaune et Hospices de Dijon voisins, elles sont célèbres par leur domaine viticole bourguignon de prestige, dont la production est historiquement vendue aux enchères de charité, pour participer au financement de son fonctionnement, sous le nom de vente des hospices de Nuits Saint Georges.

Le domaine viticole des Hospices, issu de dons historiques, s'étend sur une superficie de 12,5 hectares, avec 11 appellations de prestige (neuf premiers crus et deux appellations communales, réparties sur les communes viticoles de Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée, Gevrey-Chambertin et Premeaux-Prissey. Les hospices disposent d'une cuverie de 1 250 m² sur deux niveaux, avec 33 cuves modernes, et emploient environ quatre employés à plein temps et de nombreux saisonniers.

C’est annoncé, la vente aux enchères des vins des  Hospices de Nuits Saint Georges se tiendra bien comme d’habitude en mars comme avait eu lieu fin 2020 la vente aux enchères de sa grande sœur les Hospices de Beaune. “ Nous aurons une vente”, a promis le maire de Nuits-Saint-Georges, Alain Cartron, espérant que le 14 mars, date prévue pour ces enchères, ne coïncidera pas avec un nouveau confinement, a-t-il indiqué à l’AFP lors d’une conférence de presse en ce début février.

“S’il y a reconfinement, on préfèrera vendre avec des acheteurs présents donc on déplacera la vente”, a ajouté François Poher, directeur des Hospices, dans la cuverie du domaine hospitalier. “Mais nous avons une limite: le 30 avril”, a-t-il nuancé. Une réunion aura lieu mardi avec la sous-préfecture, “par prudence et pour caler” le protocole sanitaire, a ajouté le maire Alain Cartron, mais, en l’absence de confinement, la vente de Nuits n’a pas besoin de dérogation, à la différence de son alter ego, la vente des Hospices de Beaune, dont la tenue, lors du 2e confinement le 11 décembre, avait été obtenue à l’arraché après avoir été décalé une première fois.

Le public sera limité mais le nombre des acheteurs restera “à peu près le même”, notamment grâce à la possibilité d’enchères en ligne et par téléphone, selon M. Poher. Ainsi, le directeur n’est “pas inquiet” quant à la réussite de la vente d’autant plus que celle de Beaune avait abouti, malgré la COVID, à l’établissement d’un nouveau record pour la pièce de charité. Rappelons que le millésime 2020 qui est proposé est selon les professionnels, une grande année en qualité même si les volumes ont été inférieurs cette fois-ci.

La pièce de charité sera donc vendue au profit des recherches de l’Institut Pasteur sur les mutations des virus de la grippe, qui peuvent également être utiles pour les variantes de la COVID-19. “L’étude a pour objectif d’avancer dans la prédiction des mutations afin de mieux préparer les vaccins”, a expliqué Jean- François Chambon, directeur de la communication de l’institut.

La vente des vins des hospices de Nuits-Saint-Georges a lieu tous les ans durant le week-end de la 2e quinzaine de mars, le 14 cette année avec en moyenne 120 / 130 pièces de vin (tonneaux de 228 litres) vendues aux enchères mais plus à la « bougie » qui a été abandonnée depuis deux ans pour des enchères directes. Cette année se seront 114 lots qui seront proposés à la vente. Un repas de prestige à l’issus sera assurées par la Confrérie des chevaliers du Tastevin au château du Clos de Vougeot. C’est Erik Orsenna, membre de l’Académie Française qui sera le parrain de cette manifestation. Bien plus modeste en terme de volume de vin proposé que celle de Beaune, cette vente reste néanmoins un bon indicateur pour savoir où en est le marché tant en France qu’à l’export. L’an dernier, les 123 lots avaient totalisé 1.614.500 € de chiffre d’affaire.

Source : McViti

Les professionnels français le demandaient, le gouvernement l'a fait: les IGP désormais bénéficieront de la même protection que les AOC/AOP dans le monde vis-à-vis des contrefaçons, entre autres.

Les vins de Pays de l’Aude, les vins de Pays d’Oc ou vins de Pays du Val de Loire, tout comme la saucisse de Morteaux ou les porcelaines de Limoges, seront mieux défendus contre les contrefaçons à l’étranger depuis la ratification, ce jeudi 21 janvier par la France, d’un acte de protection juridique internationale pour ses produits sous Indication géographique protégée (IGP), nous indique une dépêche AFP.

Avant tout, rappelons succinctement quelques définitions afin d’éclaircir le sujet: le signe de qualité AOC/AOP (Appellation d’origine contrôlée/protégée) distingue à la fois un terroir géographique précis et une technique de fabrication locale liée au milieu ou à l’histoire. Les IGP, elles, reconnaissent essentiellement une zone géographique de production.

Parmi les IGP qui font la réputation de la gastronomie française, on relève plus de 70 vins dont 22 uniquement pour le Languedoc (les Côtes de Thau, les Coteaux de Narbonne, la Haute Vallée de l’Aude, la Haute Vallée de l’Orb, la Vicomté d’Aumelas ou…), une dizaine de fromages ou produits laitiers (tomme de Savoie ou des Pyrénées), une quarantaine de viandes ou produits carnés (agneau de l’Aveyron, boeuf de Vendée, porc de la Sarthe, rillettes de Tours) et une cinquantaine de fruits, légumes ou produits locaux (moutarde de Bourgogne, miel d’Alsace, riz de Camargue, sel de Guérande, cidre de Normandie, clémentines de Corse, pruneaux d’Agen, mogettes de Vendée, huîtres Marennes-Oléron, thym de Provence) nous rappelle cette dépêche par ces quelques exemples.

Le sujet est un vrai enjeu économique, le poids des IGP pesant lourd en terme de chiffre d’affaire et occupe quelques emplois dans l’Hexagone. Les produits français sous appellations et indications géographiques protégées, essentiellement d’origine agricole, représentaient en 2019 au total quelque 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

À l‘instar de l’Union européenne qui l’avait déjà fait pour ses pays membres, la France a donc ratifié jeudi "l’acte de Genève" signé en 2015 qui étend aux Indications géographiques la protection juridique internationale accordée depuis 1958 aux Appellations d’origine par "l’arrangement de Lisbonne" administré par l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI, une agence onusienne), a indiqué à l’AFP une diplomate de la mission permanente de la France à l’ONU – Genève. "Cet acte protège les produits français sous IGP à l’échelle internationale, au lieu de seulement régionale ou nationale" a précisé cette source à l’agence France Presse.

La ratification prendra effet "dans trois mois", et permettra en cas de litige de saisir le "centre d’arbitrage et de médiation" de l’OMPI qui arbitre chaque année quelque 50 000 litiges sur le droit de la propriété intellectuelle portant sur des brevets, marques ou droits d’auteur. La ratification permettra aussi de défendre les IGP artisanales liées à un savoir-faire, comme les porcelaines de Limoges, les tapisseries d’Aubusson, le granit de Bretagne, le linge basque, les espadrilles de Mauléon, le savon de Marseille ou les sièges de Liffol, a indiqué l’OMPI dans un communiqué reçu jeudi soir par l’AFP.

Le spectre est donc large et prend toute son importance en cette période de crise économique permettant maintenant aux acteurs locaux de se défendre plus facilement dans un monde globalisé ou la copie est une tentation pour beaucoup d’acteurs peu scrupuleux.

Source: McViti

Pandémie oblige, les organisateurs de la Percée du Vin Jaune ont dû faire preuve d’imagination début février pour cette future édition qui gagne en popularité chaque année.

La prochaine manifestation, qui attire tous les ans environ 32 000 visiteurs durant un week-end, n’aura pas lieu sous sa forme habituelle. Au lieu de se retrouver dans les caves d’un seul village désigné pour l’occasion, les amateurs et professionnels du vin sont invités à rejoindre les vignerons jurassiens directement sur leur domaine à l’occasion de portes-ouvertes organisées les 6 et 7 février 2021.

En France, il y a de nombreuses fêtes des vins populaires. La plus célèbre est sans doute la Saint-Vincent Tournante en Bourgogne. Depuis quelques années, une autre manifestation rencontre un succès grandissant au-delà de sa région, la Percée du Vin Jaune. Jusqu’à l’an dernier, elle est une grande fête viticole annuelle qui a lieu chaque premier week-end de février, à tour de rôle dans un village producteur de vin jaune et de vin du Jura. Elle célèbre la mise en perce, après six ans et trois mois d'élevage oxydatif en fût, et la dégustation des premiers tonneaux de vin jaune avant l'embouteillage. Le public est invité avec un verre à aller déguster vins jaunes et vins du Jura dans de nombreux caveaux ouverts où s'installent l'essentiel des producteurs de la région pour l'occasion.

Appellation située à l’ombre et à l’est de la Bourgogne, marquée par une personnalité typique et représentant environ 2 000 hectares sur une longueur de 70 Km environ, le Jura est l’un des plus petits vignobles français, mais sans doute l’un des plus originaux. Existant depuis des siècles sur des coteaux entre 250 et 400 mètres d'altitude, la culture de la vigne se développe de nouveau aujourd’hui avec pour particularité ses petites exploitations et ses coopératives. L'appellation générique du vignoble jurassien est le Côtes-du-Jura (20-25 000 hectolitres par an, dont 80% de vins blancs), mais il existe des appellations de terroir comme Arbois, la plus vaste sur près de 850 hectares produisant plus de 40 000 hl, Château-Chalon et l’Etoile, ainsi que l'appellation crémant du Jura et le Macvin obtenu par la distillation du marc du Jura. La production annuelle s’élève à environ 100 000 hl, dont 25% de rouges et de rosés, 50% de blancs, dont le vin jaune, et 20% de crémant du Jura, auxquels il faut ajouter le macvin (3%) et le liquoreux vin de paille produit avec des raisins desséchés.

Ces vins sont issus de différents cépages liés à la variété des sols et aux microclimats. La production de vins blancs étant largement dominante, le cépage le plus répandu est le chardonnay, qui représente 50% de l’encépagement du vignoble jurassien. Adapté aux sols calcaires et marneux, il donne des vins blancs secs aptes au vieillissement. Cependant, le cépage phare du Jura est le savagnin (près de 20% de l'encépagement) : très ancien, adapté aux terroirs marneux, très qualitatif et d'un rendement peu élevé, il donne des vins blancs de garde, puissants et originaux, aux arômes de noix et de pierre à fusil. Il entre aussi dans des assemblages avec le chardonnay, souvent appelés « Côte du Jura Tradition ». En vendanges tardives et après une longue vinification de six ans sans ouillage et permettant la formation d’un voile entre le bois et le vin, il donne le fameux vin jaune, objet de la manifestation annuelle qui fait la gloire de l’appellation et qui est vendu dans une bouteille de 62 cl appelée « clavelin » (1 500 hl par an). Les vins rouges ou rosés du Jura, produits notamment dans le secteur Arbois-Pupillin, sont obtenus à partir des cépages poulsard (20% de l'encépagement) et trousseau (5%). Le pinot noir est également présent dans le vignoble jurassien, avec 10% de l'encépagement, et est utilisé principalement en assemblage.

À l’occasion de cette manifestation début février, les visiteurs pourront ainsi découvrir le millésime 2014 du vin jaune et échanger avec les vignerons “dans le strict respect des conditions sanitaires”, ont indiqué les Ambassadeurs du vin jaune dans un communiqué. “Ces portes ouvertes permettront aux visiteurs de plonger dans l’histoire de l’or jaune du Jura”, surnom donné au vin jaune, au sein d’une trentaine de domaines participants, ont-ils précisé à l’AFP.

Au programme de cette Percée revisitée : dégustations et visites des domaines, diverses animations et clavelinage (concours traditionnel réservé aux vins jaunes). La très attendue vente aux enchères de vins jurassiens se tiendra pour sa part en mars, dans des conditions qui restent encore à définir, selon les organisateurs. Il n’est pas précisé si la traditionnelle messe du dimanche célébrée par l’évêque pour bénir les mythiques fûts de savagnins aura lieu ou non.

Grâce à la persévérance des organisateurs et en espérant que d’ici-là, le « maudit virus » ne reparte pas en flèche, c’est une belle proposition qui est faite aux amateurs et consommateurs. En 2022, si tout est redevenu normal, la Percée du vin jaune doit se dérouler à Cramans les samedi 6 et dimanche 7 février. Le millésime 2015 de ce vin mythique sera alors « dévoilé » au public, à vos agendas.

Source: McViti

Partout le secteur viticole est en crise du fait du coronavirus. Mais il y a parfois un rayon de soleil dans ce ciel crépusculaire qui illumine un coin de notre planète. Ce pourrait être le cas pour le vin argentin en Chine, qui connait une croissance sensationnelle en dépit de la conjoncture.

La Chine, depuis la fin des années 1990, connait une très forte croissance de sa consommation de vin. Les opérateurs du vin du monde entier se sont tournés vers ce marché en plein développement. La France et l’Australie sont deux pays qui ont bien réussi. Mais la concurrence est forte. L’Australie aujourd’hui pâtit de taxes à l'importation par l’État chinois, la France tente de renforcer ses positions, mais depuis quelque temps, un pays d’Amérique latine pointe le bout de son nez. Et pour une fois, ce n’est pas le Chili qui fait la une, mais l’Argentine. Le Malbec plus fort que le Carmener au Pays de Mao ?

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'Argentine a quintuplé en 2020 les volumes de vin vendu à la Chine. Selon Wine of Argentina (WOFA), les exportations totales dans le monde du vin argentin, entre janvier et octobre 2020, ont représenté 146 148 806 litres, dont 2 151 940 litres ont été expédiés en Chine en bouteille. Le vrac a quant à lui représenté, sur la même période, 26 783 485 litres pour ce même pays.

Les variétés de vins argentins les plus demandées par les Chinois sont assez proche que ceux des autres marchés. Bien sûr, la première place est incontestablement le Malbec, le porte-drapeau de ce pays, suivi du Cabernet Sauvignon et à la troisième place, le Chardonnay en blanc. Le top cinq est complété par le Merlot et la Syrah.

« Les relations commerciales avec la Chine ont progressé notablement ces dernières années. Ce pays est devenu un marché stratégique pour nous en raison de la croissance soutenue de ses importations. À savoir, en 2000, la Chine n'importait que peu de vins et elle est devenue le troisième importateur au monde en 2019. En octobre 2020, ce pays se classe comme la cinquième destination d'exportation du vin argentin en termes de volume, devenant ainsi une excellente opportunité pour notre industrie. Il y a encore un long chemin à parcourir, mais nous sommes attachés à ce défi », résume Maximiliano Hernández Toso, président de la WOFA.

S'il y a un vigneron argentin pionnier, sans aucun doute, c’est la maison Luigi Bosca. « Il y a plus de 20 ans, nous avons commencé à exporter vers Hong Kong, un marché qui à l'époque paraissait très convivial et ouvert, malgré le fait que ce soit un marché très concurrentiel, se souvient Alberto Arizu, PDG de Luigi Bosca, et ajoute: Puis nous sommes arrivés en Chine continentale, d'abord main dans la main avec notre importateur à Hong Kong et finalement, nous avons décidé d'établir un plan de travail avec un importateur local. Nous avons eu quelques succès dans certaines provinces et régions et, depuis 3 ans, nous travaillons avec une entreprise française avec trois bureaux à Shanghai, Pékin et Guangzhou. »

Sur la carte des vins importés en Chine, l'Argentine occupe la septième place. « Nous avons atterri en Chine en 2001. Et jusqu'en 2007, c'était un marché au volume peu attractif où la filière et le produit vin n'étaient pas bien connus. Ils ne savaient pas le boire, il y avait de nombreux mystères à son sujet et l'ouverture vers l'industrie, ce n'était pas du tout évident, se souvient Sol Ascencio, directeur export de Rutini Wines et ajoute: Cependant, en 2007, avec l'émergence du marché chinois et le réveil du géant asiatique, le vin a commencé à prendre une place prépondérante. Ils ont copié la façon de boire de l’occident. »

Leonardo Bonomo, propriétaire de la Bodega Valle del Indio, affirme que sa relation commerciale avec la Chine remonte à 10 ans. « À ce moment-là, nous avons commencé à envoyer des échantillons, à parler... C'est une très longue construction pour pouvoir établir des liens avec la Chine. Ce n'est pas quelque chose d’immédiat. En fait, nous travaillons depuis longtemps avec la communauté chinoise en Argentine », résume Bonomo et rappelle que le grand saut s'est produit en 2018 avec la présence de la « Bodega » au sommet du G20 en Argentine. « Nous étions l'un des cinq vignobles invités et cela les a amenés à nous faire confiance, car ils sont très méfiants; d'une certaine manière, cette présence leur a donné des garanties pour enfin établir la relation commerciale. »

À l’instar de la Sopexa en France, l’Argentine soutient ses producteurs via la WOFA: « Cette année, nous avons approfondi la mission de positionnement du vin argentin en présentant un business plan visant à guider la stratégie d'exportation du secteur à travers la mise en œuvre d'actions de marketing digital innovantes et en générant des opportunités commerciales pour nos partenaires, mettant l'accent sur la premiumisation de la catégorie et la démonstration de la grande diversité et de l'excellent rapport qualité/prix de notre production national », ajoute Hernández Toso de WOFA, et souligne que le principal objectif de l'année était le marché chinois.

« Par conséquent, nous avons mis en œuvre différentes actions telles que l'accord avec GRAPEA & CO, une organisation fondée par Yang Lu, le premier et le seul maître sommelier chinois, pour que l'Argentine rejoigne la New World Alliance spécifiquement dirigée vers ce marché. Ce projet réunit pour la première fois 6 pays et régions viticoles (Argentine, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Chili, Canada et Californie) autour d'un objectif commun : montrer la richesse de leurs vins aux amateurs et aux consommateurs de vins en Chine à travers un plan de contenu multidimensionnel et activités. »

Mais la tâche n’est pas simple. Le marché chinois est très complexe. Il est lié à une grande diversité : « Il est si grand qu'il ne peut pas être inclus dans un marché unique. Je dirais qu'il y a plusieurs marchés parce que la Chine est très divisée; on ne peut pas comparer le sud avec le nord, l'est avec l'ouest. Culturellement, géographiquement et gastronomiquement, il y a une diversité importante et cela se reflète également dans les goûts et les tendances de consommation envers l'industrie du vin », explique Ascencio de Rutini. Il précise que dans le centre-ouest, la nourriture est beaucoup plus épicée, dans le sud il y a beaucoup de fruits de mer. Si entre 80 et 85% de la consommation de vin est destinée au vin rouge, les blancs et les rosés sont plus présents, surtout dans ces régions un peu plus chaudes où les fruits de mer ont une plus forte empreinte.

Si maintenant les producteurs argentins semblent avoir trouvé un nouveau débouché pour leur vins pendant que la consommation domestique s’écroule, la concurrence sera difficile et il ne faudra pas faire de faux pas afin d’éviter la mésaventure de l’Australie. La Chine, en effet, fait peu de cas des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Pour mémoire, dénonçant un "préjudice important', le gouvernement de Xi Jinping a annoncé une mesure emblématique début décembre, dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes. Elle va désormais imposer de lourdes mesures antidumping contre les vins australiens importés. Les relations bilatérales ont commencé à se détériorer en 2018, lorsque Canberra a exclu le géant chinois des télécoms Huawei de la construction de son réseau 5G, au nom de la sécurité nationale. Elles se sont depuis encore tendues lorsque le premier ministre australien Scott Morrison s'est aligné sur les États-Unis, en appelant en avril à une enquête internationale sur les origines de l'épidémie de COVID-19. Cette tension pourrait être facilitatrice pour l’accroissement des vins argentins sur ce jeune marché, qui est presque maintenant la première puissance économique mondiale.

Source: McViti

L’inquiétude planait autour de la 160e vente des Hospices de Beaune. La crise sanitaire allait-elle impacter les enchères?

La vente des Hospices de Beaune aurait dû se tenir le 15 novembre. Mais à la dernière minute, les Pouvoirs Publics l’avait suspendue à cause de la pandémie. Finalement, après de longues négociations, la date du dimanche 13 décembre a été retenue avec un protocole sanitaire particulier. Seuls 171 professionnels pouvaient être présents dans la salle, contre 600 habituellement. Les autres devaient enchérir par téléphone ou Internet. Néanmoins, la filière, tout comme les organisateurs, s’inquiétaient quelques heures encore avant le début des enchères: la limitation du nombre d’acheteurs et les atermoiements quant à sa tenue, ne doucheront-elles pas l’envie d’enchérir?

« Il y aura un impact pour les clients particuliers qui aiment vivre la vente et qui pouvaient se laisser porter par l’ambiance pour acheter », reconnaissait non sans inquiétude auprès de l’AFP Albéric Bichot, patron de la Maison éponyme, premier acheteur de la vente des Hospices.

À cela s’ajoutera la crise économique: « On sent une certaine frilosité de la part des acheteurs professionnels, français ou étrangers. Les gens mettent un budget moins élevé et certains vont passer leur tour », craignait-il.

Mais à 20h15, la vente est terminée et tout le monde est rassuré. L’heure des comptes a sonné et le produit des enchères des vins du domaine des Hospices de Beaune a récolté 12 776 600 € (- 0,75% par rapport à 2019), alcools compris, soit l'une des meilleures ventes de l'histoire, annonce la maison d’enchère britannique Christie’s. Les vins rouges ont été acquis pour 9 000 200 € (-1,14% par rapport à 2019) et les vins blancs pour 3 761 400 € (-4,32% par rapport à 2019).

Après une entame incertaine avec des prix de vente en légère baisse, les acheteurs ont été ''chauffés à blanc'' par la pièce des présidents. Un Clos de la Roche, une parcelle de grand Cru située entre Morey Saint Denis et Gevrey Chambertin.

Partie pour 780 000 euros, la pièce de charité, un fût de 228 litres, soit environ 288 bouteilles , a littéralement explosé le précédent record qui datait de 2015 (480 000 €).

« Dans le monde entier, les hospitaliers ont laissé leur santé et parfois leur vie pour nous. Aux Hospices civils de Beaune, près de 100 professionnels ont été contaminés et l'un d'entre eux, Marie-Cécile, n'est plus là », a lancé François Poher, directeur des Hospices, dans un discours-préambule aux plus anciennes enchères caritatives de vin au monde. « Aujourd'hui, vous êtes là pour eux », a-t-il ajouté, avant que le chanteur Marc Lavoine, parrain des enchères intervenant en visioconférence, ne déclare les enchères « officiellement ouvertes », déclenchant une succession de chiffres et de coups de marteau.

« On aimerait rendre hommage à tous les soignants, en France et dans le monde, qui luttent jour et nuit contre cette épidémie », a déclaré l'acheteur, un Chinois qui a voulu conserver l'anonymat et avait donné mandat à la maison Bichot. « On va surmonter cette épreuve humaine », a ajouté l'acheteur chinois sous un concert d'applaudissements.

Complétant les propos de son généreux acquéreur, Albéric Bichot indique: « Dans les 12 dernières années, 5 clients de la maison Albert Bichot ont acquis 6 fois la pièce des présidents et nous en ont, bien entendu, confié l’élevage. Ce n’est pas une surprise, car au-delà de notre savoir-faire technique dans l’élevage des vins, Albert Bichot et nos clients partagent fortement les valeurs des Hospices. Leur soutien, année après année, aux causes variées défendues par les associations caritatives, est un signe fort pour nos clients et notre maison de porter haut la devise des Hospices: de grands vins pour une grande cause.

Pour pousser les enchères, Marc Lavoine avait accepté de donner une guitare au vainqueur et de déjeuner avec lui. « Les soignants que nous avons applaudis au printemps, je ne les oublie pas », avait-il déclaré.

« C'est avec beaucoup d'émotion que je souhaite remercier chaleureusement les généreux acheteurs et donateurs de la célèbre "pièce de charité" qui a atteint un montant historique », a réagi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).

Une petite anecdote complémentaire: en fin d’enchère, la Maison beaunoise Joseph Drouhin a raflé quasiment l'intégralité des 19 pièces de beaune 1er cru Maurice Drouhin. Par rapport à l'an dernier, une hausse de 5,31% du prix moyen de la pièce est à noter.

Les professionnels peuvent être rassurés, la vente s’est bien passée, certains même n’en attendaient pas autant. Reste que la conjoncture pour le vignoble est tendue et nous pouvons nous interroger : cette vente n’est-elle pas le dernier rayon de soleil avant un futur hiver crépusculaire pour la filière déjà bien frappée par la crise économique?

Source: McViti