Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
Le Ruffino Aziano 2014 est délicieux!
Ruffino, Folonari, Constellation, trois noms importants qui ont façonné la maison Ruffino en 150 ans d’existence. Ruffino demeure le plus grand Vignoble de la Toscane. Son nom personnifie la tradition et la modernité du mythique Chianti. Son siège social est un château du XIe siècle restauré avec amour sur la colline de Montemasso.
J’ai dégusté le Ruffino Aziano, Chianti Classico DOCG, 2014, 80% Sangiovese et 20% Merlot et Cabernet Sauvignon, 13° d’alcool. Le premier millésime a été produit en 1980.
Le terroir se trouve au cœur même du Chianti, entre Florence et Sienne. Les sols sont argileux et rocheux, le raisin est soigneusement sélectionné. Vinification avec fermentation complète, alcoolique et malolactique en cuves d’acier inoxydable. Élevage en cuves inox pendant 11 mois, suivi d’un élevage en bouteille pendant 4 mois.
Belle robe rubis intense et brillante. Riche bouquet de violette, enrobé de cerise sauvage, de myrtille, de cassis, des notes de romarin et de tabac et quelques épices douces.
Ample en bouche, les tanins sont ronds et soyeux, une bonne acidité apporte une sensation de fraîcheur jusqu’en finale. Il y a une grande harmonie entre tous ses éléments. Le Ruffino Aziano 2014 est un vin élégant et profondément toscan.
Ce vin convivial et polyvalent se marie très agréablement avec les viandes rouges et blanches, il est particulièrement bon avec le poulet rôti au romarin, avec les pâtes aussi, il est parfait avec un plateau de fromages italiens. Je suggère de le servir à 16oC.
Le Ruffino Aziano 2014 est disponible à la SAQ, code 12990128. Prix 18,95$.
Liens :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directeur du développement et événements spéciaux
Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Directrice provinciale des ventes
Tél. : 1 800 561-8634, poste 5271
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directrice des relations publiques
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 514 861-2404, poste 5212
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Juan Muñoz Oca et Columbia Crest
J’ai rencontré Juan Muñoz Oca, Directeur en Chef de la Vinification du Domaine Columbia Crest, dans l’État de Washington, qui m’a accordé cette entrevue:
RH– Juan Muñoz, vous êtes né en Espagne, où votre père travaillait pour un domaine viti-vinicole et votre famille s’installe en Argentine lorsque vous avez quatre ans, parce que les propriétaires de l’entreprise où travaillait votre père décident d’investir dans des vignobles de la région de Mendoza. Vous avez donc évolué tout naturellement dans le monde du vin. Racontez-nous votre parcours et comment vous vous retrouvez maintenant Directeur en Chef de l’œnologie à la Columbia Crest?
JUAN MUÑOZ OCA – J’ai eu la chance de faire du vin dans 5 pays différents sur 4 continents. Grandir dans une famille de vignerons m’a aidé à apprécier la façon dont les vignerons travaillent sans relâche pour mieux exprimer le caractère unique de leur terroir. J’ai toujours su que je devais visiter plusieurs terroirs et apprendre de nombreux vignerons avant de pouvoir trouver les outils qui allaient devenir ma philosophie de vinification. Je me demande combien de ce que j’ai appris de mes amis et de ma famille se retrouve dans chaque bouteille de Columbia Crest, en plus des nuances apportées aux raisins par les belles conditions de croissance dans l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis.
RH – Comment est née Columbia Crest?
JUAN MUÑOZ OCA – Nous avons d’abord planté des vignes dans Horse Heaven Hills en 1978, avec l’aide du légendaire Dr Walter Clore. Quatre ans plus tard nous avons construit une cave très ambitieuse et en 1983, nous avons pressé nos premiers raisins.
Jusqu’à aujourd’hui, la Columbia Crest a produit plus de bouteilles de vin qui ont reçu 90 points à Wine Spectator qu’aucun autre producteur au monde. Cela témoigne de la qualité des raisins cultivés à Washington et du dévouement d’un groupe de personnes passionnées.
RH – La Columbia Crest possède 1000 hectares de vignes dans les meilleurs terroirs de l’État de Washington. Qu’est-ce qui fait que ces terroirs soient exceptionnels?
JUAN MUÑOZ OCA – Il y a quelques conditions uniques qui font que notre vignoble soit différent. Elles pivotent sur le sol et le climat.
Nos sols sont sablonneux, très lâches et ont une faible capacité de rétention d’eau. Si vous ajoutez à ces conditions qu’il ne pleut pas pendant la saison de croissance, que les jours sont chauds et très ensoleillés, avec plus de 17 heures de lumière, et les nuits froides, vous avez des conditions parfaites pour cultiver du raisin.
Nous avons l’immense avantage d’avoir un contrôle sur la quantité d’eau que vont recevoir les vignes, nous permettant de gérer l’architecture de la canopée grâce à l’irrigation. C’est ainsi que nous pouvons faire pousser dans les mêmes zones de la vallée de Columbia, le Riesling caché à l’ombre d’une canopée épaisse, et le Cabernet Sauvignon exposé au soleil et à la chaleur dans une canopée claire.
RH – Quels cépages cultivez-vous?
JUAN MUÑOZ OCA – Nous sommes très près du 50/50 en blancs et en rouges. Dans l’ensemble, nous cultivons 35 variétés différentes et 20 différentes sélections clonales des principaux cépages. Parmi les cépages les plus plantés il y a 7 rouges et 6 blancs. Dans les rouges les plus importants sont le Cabernet Sauvignon, le Merlot, la Syrah, le Cabernet Franc, le Malbec, le Grenache et le Petit Verdot. Dans les blancs nous cultivons le Chardonnay, le Riesling, le Sauvignon Blanc, le Pinot Gris, le Gewurztraminer et le Chenin Blanc.
RH – En raison de vos conditions climatiques saines, je suppose que vous pratiquez une agriculture respectueuse de l’environnement sans trop de difficulté.
JUAN MUÑOZ OCA – Je pense que c’est notre responsabilité d’être les gardiens de la terre pour que les générations à venir aient la capacité de faire pousser de beaux vignobles à l’endroit où nous vivons. Les conditions dans l’État de Washington sont très favorables à une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Nous avons des hivers rigoureux, où la plupart des ravageurs ne peuvent pas survivre. Un bon exemple c’est le Phylloxéra. L’État de Washington est libre de Phylloxéra, ce qui nous permet de cultiver la vigne directement au sol, sans porte-greffes.
De plus, nos étés sont si chauds, avec 36 °C en août, et secs, qu’aucune maladie ne réussit à s’y installer.
La Commission du vignoble décrit l’État de Washington comme "le climat parfait pour le vin".
Comme je m’occupe des nuances dans la culture des raisins qui poussent ici, je suis de plus en plus convaincu que c’est non seulement vrai, mais aussi la colonne vertébrale de notre succès en tant que zone de croissance.
RH – Est-ce que la production est concentrée en un seul chai ou en plusieurs?
JUAN MUÑOZ OCA – Tous les vins de Columbia Crest sont produits dans notre cave de Paterson WA.
RH – De quel équipement disposez-vous, en nombre de cuves inox, de barriques, de fûts, et de cuves en ciment?
JUAN MUÑOZ OCA – Nous avons une grande cave qui permet à l’équipe de vinification d’être créatif et expérimental quand il s’agit d’exprimer le caractère unique du terroir à travers les vins.
Bien que la plupart de nos fermentations soient réalisées dans des réservoirs en acier inoxydable (nous en avons plus de 500 de tailles différentes) nous avons aussi des fermenteurs en chêne et en béton en différentes tailles et formes (œuf, pyramide, cube, etc.)
Nous élevons aussi nos vins en fûts de chêne traditionnels et nous en avons actuellement plus de 100 000.
RH – Combien de sortes de vins produisez-vous?
JUAN MUÑOZ OCA – Notre équipe fait trois différents niveaux de vin: Grand Estates, H3 et Réserves. Les vins ont différentes appellations, les Grands Estates portent l’appellation Columbia Valley qui est une grande appellation très inclusive. L’idée étant ici de faire des vins de découverte de Washington comme région viticole.
H3 est un niveau de vins que nous faisons avec des raisins cultivés à Horse Heaven Hills, une sous-région de la Vallée de Columbia. Ces vins ont une structure plus serrée et montrent plus de typicité.
Finalement, nos Vins de Réserve sont de sélections prélevées dans des vignobles où nous essayons de mettre en valeur le caractère ultime du terroir.
À chaque niveau, nous faisons du Chardonnay, du Merlot, du Cabernet Sauvignon, et un Assemblage en Rouge, notre Red Blend.
RH – Comment pourrait-on définir la philosophie de la Columbia Crest?
JUAN MUÑOZ OCA – Nous faisons des vins honnêtes qui sont une représentation fidèle du terroir, où les raisins apportent une valeur énorme à chaque bouteille.
RH – Quelle est la production annuelle de Columbia Crest en nombre de bouteilles?
JUAN MUÑOZ OCA – L’an dernier, nous avons livré plus de 750 000 boîtes de douze (9 millions de bouteilles).
RH – Quelle proportion de votre production est destinée à l’exportation et quels sont vos plus gros marchés?
JUAN MUÑOZ OCA – Environ 5% de nos vins sont exportés vers plus de 30 pays à travers le monde. Le Canada est de loin notre plus important marché d’exportation.
RH – Que pensez-vous de Montréal?
JUAN MUÑOZ OCA – Montréal est un marché intelligent et bien éduqué pour le vin. J’aime avoir nos vins au Québec et être en mesure de montrer ce que l’État de Washington peut faire.
Juan Muñoz Oca au centre avec l’équipe de Montréal: Stéphanie Bourret, Charles Boutillet et Caroline Carrier.
RH – Vous avez apporté 6 vins pour déguster. Ils représentent la typicité de votre gamme. Dans quel ordre voulez-vous que nous procédions?
JUAN MUÑOZ OCA –
Columbia Crest 2014 Grand Estates Chardonnay
Columbia Crest 2013 Grand Estates Cabernet Sauvignon
Columbia Crest 2013 Grand Estates Merlot.
Columbia Crest 2013 H3 Cabernet Sauvignon et
Columbia Crest 2013 H3 Merlot.
Walter Clore Private Reserva 2012
RH – Nous débouchons le Columbia Crest 2014 Grand Estates Chardonnay, 13,5° d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – Environ 80% du vin vieillit en fûts de chêne et est soumis au bâtonnage hebdomadaire pendant 9 mois pour ajouter de la texture en bouche. Les autres 20% sont élevés en acier inoxydable pour ajouter fraîcheur et caractère du cépage à l’assemblage final.
RH – Jolie robe dorée pâle et limpide. Une incroyable diversité de parfums: pomme, melon, mangue, noisette, amande grillée, fougère, fleur d’acacia, crème brûlée, biscuit.
En bouche c’est un vin généreux, ample, puissant, avec une bonne dose d’acidité, beaucoup d’équilibre, très gourmand, intensément fruité et légèrement minéral. Il se termine par une belle longueur en fin de bouche et beaucoup de fraîcheur.
Quels mariages nous proposez-vous pour ce vin et à quelle température doit-on le servir?
JUAN MUÑOZ OCA – J’aime prendre le Grand Estates Chardonnay avec des crustacés ou des pâtes à base de sauce au beurre. Il doit être servi à 7 °C.
RH – Combien de temps est-ce qu’il peut se conserver en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Cela dépend de comment vous aimez votre Chardonnay. Moi, je le préfère lorsqu’il a entre 3 et 5 ans de vieillissement et qu’il a développé plusieurs couches de saveurs secondaires.
Columbia Crest Chardonnay Grand Estates 2012 est disponible à la Société des alcools du Québec, code 1278671. Prix 20$.
RH – Nous débouchons maintenant le Columbia Crest 2013 Grand Estates Cabernet Sauvignon, 13,5o d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – Le vin vieillit pour 1/3 en fût de chêne neuf et pour 2/3 en fûts de deuxième et troisième d’utilisation, pendant environ 10 mois.
RH – Robe rouge intense. Arôme variétal de cassis accompagné de cerise noire, de prune, de cèdre et d’épices. On y décèle aussi des notes de réglisse, de moka, de cuir et de vanille.
En bouche c’est un style audacieux et puissant d’une grande complexité aromatique, avec une robuste structure tannique, qui s’adoucit dans sa troisième année. Une belle sensation d’onctuosité, des arômes fruités et une fraîcheur qui se prolonge dans une longue finale.
Quels mariages nous proposez-vous pour ce vin et à quelle température doit-on le servir pendant un repas?
JUAN MUÑOZ OCA – J’adore ce vin avec une terrine de pâté. Il se marie aussi très bien avec du canard et du porc. Il faut le servir à 18 °C.
RH – Combien de temps peut-il se conserver en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Entre 5 et 7 ans.
Columbia Crest Cabernet Sauvignon Grand Estates 2014 est vendu à la Société des alcools du Québec, code 11383668. Prix 20,05$.
RH – Nous débouchons maintenant le Columbia Crest 2013 Grand Estates Merlot, 13,5o d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – Le vin a vieilli en fût de chêne, dont 50% neuf, pendant 15 mois; un peu plus longtemps que le Cabernet parce que les tanins du Merlot de Washington ont tendance à être un peu plus rugueux que ceux du Cabernet.
RH – Robe rouge intense tirant sur le violet. Bouquet de fruits mûrs: fraise, framboise, cerise noire et groseille. Des touches de violette, de pruneau et d’épices douces avec un peu de chocolat.
En bouche c’est un vin ample, puissant, charnu, gourmand, corsé, élégant, bien structuré, avec des tanins souples. Une finale très agréable qui appelle un autre verre.
Quels mariages nous proposez-vous pour ce vin et à quelle température doit-on le servir?
JUAN MUÑOZ OCA – J’aime jumeler ce vin avec du poisson copieux, surtout s’il a été grillé. Il doit être servi à 18 °C.
RH – Combien de temps peut-on le garder en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Il devrait bien évoluer pendant 5 à 7 ans.
Columbia Crest 2012 Grand Estates Merlot est disponible en importation privée auprès de notre agent Philippe Dandurand au prix de 19,15$ particuliers et 16,66$ corporatif.
RH – Nous débouchons maintenant le Columbia Crest 2013 H3 Cabernet Sauvignon, 14,5o d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – Le vin vieillit pendant 12 mois dans des fûts de bois de chêne, dont 40% sont neufs. La plupart du chêne est français mais une petite partie est américain parce qu’il ajoute un léger parfum de noix de coco frais au vin.
Il contient 1% de Cabernet Franc qui ajoute une nuance de fines herbes à l’assemblage final.
RH – Robe d’un rouge très soutenu. Bouquet de cerises noires et de mûres, une touche de cassis et de vanille, On décèle aussi des arômes de réglisse, de moka et de cuir et de cacao doux, un peu de cèdre et d’épices. On perçoit finalement des notes de terre et des minéraux. Son petit apport en Cabernet Franc lui apporte des notes claires de thym, de romarin et de framboise.
En bouche c’est un vin généreux, onctueux, sa structure tannique virile est magnifique, sa minéralité est présente, mais adoucie par la richesse de ses arômes de fruits et de chocolat. On perçoit une jolie fraîcheur apportée par le terroir de Washington. Une finale longue et caressante avec une touche de noix de coco.
Avec quels mets pourrions-nous le déguster et à quelle température faut-il le servir?
JUAN MUÑOZ OCA – Ce vin est fabuleux avec des ragoûts ou avec du bœuf ou de l’agneau braisé. Il doit être servi à 18 °C.
RH – Quel est son temps de garde en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Ce H3 a une texture plus robuste et il évoluera gracieusement pendant 10 à 12 ans.
Columbia Crest 2014 H3 Cabernet Sauvignon est disponible à la Société des alcools du Québec, code 12182403. Prix 21,05$.
RH – Nous débouchons le Columbia Crest 2013 H3 Merlot, 14,5o d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – C’est un 100% Merlot, vieilli en fût de chêne pendant 18 mois.
RH – Robe rouge, très intense. Bouquet riche et fruité de fraise, framboise, cerise rouge, groseille. Des touches de violette, de cardamone, de cannelle, de pruneau et de tabac.
Ample en bouche, rond, riche en alcool, très bien structuré, montrant une belle fraîcheur, assez charnu, ses tannins sont souples. Il a beaucoup d’élégance et fait preuve d’une importante masse fruitée, et de belles notes de minéralité. Une finale longue et veloutée.
Avec quels mets pourrions-nous le déguster et à quelle température faut-il le servir?
JUAN MUÑOZ OCA – Je recommande ce vin avec tout ce qui vient sur le gril, les viandes, les poissons, les légumes. Il doit être servi autour de 16° si possible.
RH – Quel est son temps de garde en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Dix à douze ans facilement.
Columbia Crest 2013 H3 Merlot est disponible en importation privée auprès de notre agent Philippe Dandurand au prix de 19$ - en attente d’approvisionnement.
RH – Nous débouchons pour terminer le Walter Clore Private Reserva 2012, 80% Merlot, 8% Cabernet, 6% Cabernet-Franc, 6% Malbec, 14,8o d’alcool.
JUAN MUÑOZ OCA – Ce vin est dédié à l’œuvre du chercheur et pionnier de la viticulture de l’État de Washington, Walter Clore, qui est reconnu comme le «Père du vin de Washington».
La récolte 2012 a été exceptionnelle et a donné des vins rouges savoureux et riches, avec des tanins mûrs.
Le raisin a été cueilli à la main dans les meilleurs vignobles de la vallée de Columbia. Les baies ont été écrasées et ont reposé à froid avec leurs peaux pendant deux jours pour en extraire des tanins souples et une couleur intense. La fermentation a duré 10 jours avec les peaux et a été suivie par 4 semaines de fermentation malolactique en barrique. Le vin a été assemblé tout juste après la fermentation pour intégrer des arômes avant le vieillissement en chêne. La vinification a suivi le protocole traditionnel de Bordeaux. Ce qui implique une prédominance de barriques de chêne français pendant l’élevage de 26 mois. Elle a été effectuée dans «Le Petit Chai», qui est la cave où nous travaillons avec des techniques traditionnelles françaises, qui sont notre source d’inspiration.
RH – Ce vin classique de style bordelais a une robe rouge foncé profond. Son bouquet est intense sur les épices et les notes terreuses. En même temps il est fruité: fraise, framboise, myrtille, et on perçoit des notes de violette, de cuir et de chocolat.
En bouche c’est un vin puissant et d’une rare élégance. L’harmonie est parfaite entre les tanins, l’acidité et l’alcool. On perçoit en rétro-olfaction le bouquet perçu au nez, avec encore plus de complexité. Les arômes de fruits noirs, et de cacao sont de la pure gourmandise. Une finale longue et savoureuse qui se prolonge délicieusement.
Avec quels mets pourrions-nous le déguster et à quelle température faut-il le servir?
JUAN MUÑOZ OCA – Le Walter Clore se marie très bien avec des viandes au gril et au four, ainsi qu’aux légumes au gril, et avec des pâtes aux sauces rouges. Il faut le servir à 18 oC.
RH – Quel est son temps de garde en cave?
JUAN MUÑOZ OCA – Le Walter Clore Private Reserva va vieillir en beauté jusqu’à 20 ou même 25 ans.
Walter Clore Private Reserva 2012, est disponible en importation privée, auprès de notre agent Philippe Dandurand au prix de 62,95$ - en attente d’approvisionnement.
RH – Vos vins ne ressemblent pas aux vins californiens. Ils sont moins ronds, moins bonbon, avec beaucoup plus de caractère. Certains peuvent soutenir la comparaison avec les meilleurs vins de Bordeaux. Comment pouvez-vous expliquer cette typicité?
JUAN MUÑOZ OCA – Les conditions géologiques et climatiques permettent à nos raisins de mûrir complètement à cause des journées chaudes, et de garder à la fois leur acidité naturelle à cause des nuits fraîches. L’acidité se manifeste de façon différente dans les vins de Napa, qui ont des caractères plus confiturés et qui ont tendance à perdre un peu d’acidité dans la finition.
Octobre est le pic de la saison de maturation pour les rouges. Comme nous sommes au nord, la fraîcheur nous arrive plus rapidement et les derniers jours de maturation notre température se trouve autour de seulement 12 à 16 °C, ce qui est assez chaud pour le développement des arômes et du goût, mais pas assez pour surcharger les raisins de sucre, qui deviendra plus tard de l’alcool. C’est le climat qui donne aux vins de Washington une belle douceur sans leur faire perdre leur fraîcheur.
RH – Quels sont les grands défis de Columbia Crest pour l’avenir?
JUAN MUÑOZ OCA – Notre défi est de continuer à offrir des vins qui surpassent les attentes et restent pertinents, non seulement en ce qui concerne l’industrie du vin de Washington mais du monde du vin en général.
RH – Merci de m’avoir accordé cette entrevue, JUAN MUÑOZ OCA.
JUAN MUÑOZ OCA – Cela a été un plaisir Roger, j’espère qu’on va répéter l’expérience.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Senior Winemaker
178810 State Rt 221
Paterson, Washington 99345
Représentés au Québec par Vins Philippe Dandurand
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Coordonnatrice Marketing
1304, avenue Greene, Westmount (Québec) H3Z 2B1
514 932-2626, poste 298
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Chef de marque
514 932-2626, poste 502
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Les cognacs Courvoisier
J’ai assisté à un séminaire des Cognacs Courvoisier, organisé par la Maison Beam Suntory et animé par leur ambassadeur de marques, Marcio Ramos.
L’histoire de la société Courvoisier commence en 1836 à Jarnac, lorsque Félix Courvoisier s’associe à Jules Gallois pour créer une maison de cognac. Napoléon III attribua plus tard à Courvoisier le titre de « Fournisseur officiel de la Cour Impériale ».
La famille Simon, d’origine anglaise, rachète Courvoisier en 1909, et adopte l’ombre de Napoléon Ier comme logo.
La marque est passée par plusieurs mains, dont Hiram Walker, ensuite A. Domecq. L’Américaine Beam Global Spirits & Wine détenait la propriété de Courvoisier depuis 2005. Elle a été absorbée par le groupe japonais Suntory Holdings en 2014, lequel s’est hissé au troisième rang mondial des spiritueux sous le nom de Beam Suntory.
Le cépage employé à 99,9% dans la fabrication du cognac est l'Ugni blanc, avec porte-greffe américain. À l'origine, c’est un cépage italien, le Trigano de Toscane. Il permet de produire des vins blancs relativement frais, un peu acides, pas trop forts en alcool et qui sont parfaits pour la double distillation. Le 1% restant, c’est de la Folle blanche.
Dans la production du cognac il y a trois acteurs, le viticulteur qui produit le raisin, le distillateur et le négociant, qui va choisir les vins des viticulteurs et faire le contrôle avant la distillation.
La région de Cognac a 73 000 hectares de vignoble blanc, il y a environ 5 000 familles qui travaillent la vigne, dont la superficie varie de quelques dizaines à quelques centaines d'hectares. Ces familles ont des contrats avec les négociants. Courvoisier, qui est un des négociants, a presque un millier de viticulteurs qui lui sont associés par des contrats. Certains ont un alambic chez eux et peuvent distiller les vins eux-mêmes, ce sont des bouilleurs de cru, d'autres ne sont pas des bouilleurs de cru et vont faire distiller leur vin chez des bouilleurs de cru.
Que veulent dire les dénominations de Grande Champagne, Petite Champagne, Borderies et Fins Bois?
Ces dénominations ont été délimitées en 1906 par différents décrets et correspondent parfaitement à des zones géologiques. Le cognac ne s'assemble pas par rapport à des cépages, mais par rapport à des âges et à des crus. La dénomination Champagne ne fait pas référence à la région de Reims au nord-est de Paris, ni à son vin mousseux. Cognac est située au sud-ouest de Paris, où la région est très calcaire. Le terme vient d'un vieux mot latin, «campagnus», utilisé dans les deux régions.
Grande Champagne et Petite Champagne sont des terres calcaires dont l'enracinement des vignes est très profond, ce qui confère aux eaux-de-vie une capacité de vieillissement très long. Ces deux dénominations se trouvent en périphérie de la ville de Cognac. Il y a aussi une petite région vallonnée et boisée, très agréable, appelée les Borderies, qui occupe 4000 hectares. Elle donne des rendements un peu plus faibles avec des notes très florales et un peu de gingembre que l'on trouve sur le 12 ans d’âge et même sur l'Exclusif. Ensuite, il y a les Fins Bois, région entourant les trois autres régions, elle est un peu plus argilo-calcaire, permettant d'obtenir des eaux-de-vie très fruitées qu'on va utiliser surtout dans le VS car elles ont la capacité de vieillir un peu plus vite. Cette notion de cru est essentielle car elle va déterminer les bases d'assemblage en y rajoutant la notion d'âge.
Les Bons Bois et les Bois Ordinaires correspondent à des zones éloignées de Cognac, dont les vins sont rarement utilisés pour le Cognac.
Le processus de fabrication et de distillation est complexe et logique. La vinification est celle des cépages blancs, il n'y a donc pas de macération. La vendange se fait au mois d'octobre La vinification se fait chez le viticulteur. C'est seulement après la fermentation, quand le vin est achevé, qu'on va commencer la double distillation, qui va s'étendre du début novembre jusqu'à la fin mars. Les vins sont vinifiés sans ajout de souffre ni de composés chimiques pour les conserver. C'est leur acidité naturelle et le froid ambiant, entre 5 et 10 degrés, qui vont les conserver parfaitement dans les chais des viticulteurs avant d'être distillés. Dès l'arrivée du printemps, tous les vins de la récolte sont passés en chaudière pour devenir de l'eau-de-vie nouvelle. Ils sont ensuite soumis au vieillissement et à l'assemblage.
Depuis la dernière Guerre mondiale, le Bureau National, qui chapeaute toute la réglementation de la profession, a mis en place des catégories de cognac qui ne correspondent pas à un cru, ni à un cépage, mais à un minimum de compte d'âges. Les VS correspondent à une catégorie d'entrée de gamme avec un minimum de 2 ans, les VSOP sont une autre catégorie avec au minimum 4,5 ans d'âge, Napoléon et autres XO supérieures peuvent aller jusqu'à 10 années. Il s'agit de la réglementation minimale. Courvoisier fait des qualités qui sont bien au-dessus des minimums.
Nous avons été accueillis au restaurant Le Pier 66 avec un Minuit à Paris: 25 ml de Courvoisier VSOP avec du soda gingembre, dans un verre rempli de glace, qui était très agréable.
Notons le nouvel habillage des cognacs de la Maison Courvoisier, qui se modernise.
L’ambassadeur de la marque a procédé à la dégustation de 3 cognacs, en commençant par le Courvoisier VS, un assemblage de plusieurs crus âgés de trois à sept ans, principalement des Fins Bois, avec une touche de Petite Champagne.
Robe dorée, légèrement ambrée. Dans un VS, on va d'abord trouver des arômes primaires, des notes de fleurs d'été, des notes de bois de chêne, puisque ce cognac a passé quelques mois, voire quelques années, en fûts de chêne. On retrouve donc à la fois l'eau-de-vie et le bois qui vont donner de la légèreté au Fin Bois. Après une première gorgée, on doit porter une attention particulière sur l'attaque. Quand le cognac arrive en bouche, il ne doit pas être agressif, il doit se fondre, s'assouplir, se réchauffer au contact du palais. Le moment le plus révélateur apparait quand on a avalé la première gorgée, une prolongation du goût doit se révéler.
Avec le VS on nous a servi avec un saumon pastrami, salsifis, pommes et crème fumée. Très réussi.
Nous avons ensuite dégusté le Courvoisier VSOP qui est un assemblage de Fines Champagnes. La règlementation est très précise, elle doit associer au moins 50% de Grande Champagne et le reste de Petite Champagne. À l'œil, on va observer les petites larmes autour du verre, une couleur ambrée qui va s'accentuer puisqu'on est entre 7 et 10 années de vieillissement. Au nez, on va avoir des arômes plus complexes à cause l'oxydation naturelle du chêne. On obtient des notes vanillées, un peu florales, avec beaucoup de longueur aromatique. Il ne faut pas oublier que dans le cognac il y a une troisième distillation naturelle qui se fait par évaporation. Chaque année, les négociants perdent l'équivalent de 20 millions de bouteilles en raison de l'évaporation, la fameuse part des anges. Le cognac continue à se concentrer à travers le bois. C'est le prix à payer pour la qualité.
On nous a servi en accompagnement un thon albacore confit au gras de canard et salsa de litchis. Très bon.
Nous avons finalement dégusté le Courvoisier XO. Reconnu comme l'un des cognacs XO les plus fins au monde.
C’est un produit très supérieur où on a fait un assemblage de Petite et Grande Champagne, avec de la Borderie allant jusqu'à 35 ans de vieillissement. C’est un produit très rond, très harmonieux, voluptueux même, avec une grande persistance aromatique et une grande souplesse. On y retrouve les notes florales de la Borderie avec un peu d’iris. L'oxydation donne des notes d'orange confite, le côté du bois va apporter des notes vanillées, associées à la crème brûlée. Avec une seule goutte, on a un feu d'artifice dans le palais, le cognac fait la queue de paon, il s'ouvre.
Chez Courvoisier, la politique consiste à chercher l’harmonie entre le bois et l'eau-de-vie. On ne veut pas que le bois domine les arômes initiaux du cognac.
Le corps est velouté, voluptueux, c'est la magie du vieillissement. Il se perd 2 à 3 degrés d'alcool à travers la barrique, mais cette respiration lente du bois va permettre d'arrondir et d'assouplir, pour obtenir un produit très agréable. La finale est très douce, avec une profondeur exquise.
En accompagnement, on nous a apporté un pétoncle, caramel de betteraves et fromage comté. Un très bon mariage.
Après la dégustation des cognacs, Julie Blais Comeau, la spécialiste de l’étiquette, nous a fait une causerie passionnante sur la façon de bien déguster le cognac, et sur les règles qui régissent les toasts.
La causerie a été suivie d’un superbe cocktail au Champagne: un petit cube de sucre, 2 traits d’Angostura bitters, 25 ml de Courvoisier VSOP et du Champagne Taittinger.
Pour finir, on nous a offert en souvenir deux verres tulipes de cognac Courvoisier. En matière de dégustation, le verre est important. À Cognac, on utilise le verre «tulipe» qui a l'avantage d'avoir une base relativement large mais pas trop, ce qui permet de prendre le verre dans sa main et de le réchauffer quand la température n'est pas idéale. Il ne faut pas trop chauffer le cognac. L'idéal est entre 20 et 22 degrés. L'utilisation de petites chandelles et du percolateur sont aujourd’hui bannies. Dès qu'on met un peu de cognac dans le fond d'un verre, on a naturellement la viscosité du cognac liée au vieillissement et au contact prolongé avec le bois de chêne. Cette viscosité va créer des larmes ou des jambes.
Les 3 cognacs que nous avons dégustés sont disponibles à la SAQ:
Courvoisier VS code 00001925. Prix 59$.
Courvoisier VSOP code 00009902. Prix 77$.
Courvoisier XO code 1728259. Prix 235$.
Les liens:
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Directrice Marketing
514 285 8910, poste 154
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Entrevue avec Hadrien Mouflard
J’ai rencontré Hadrien Mouflard, Directeur Général de la prestigieuse maison de Champagne Ayala qui m’a accordé cette entrevue:
RH – Hadrien Mouflard, nous aimerions mieux vous connaître, parlez-nous de vous.
HADRIEN MOUFLARD – Je suis né il y a 36 ans à Versailles. La passion du vin m’est venue vers la majorité: j’aimais aller dans la cave de mon père et imaginer les grandes occasions où nous pourrions déguster ses grands Bordeaux, ce qui n’arrivait pas si souvent! J’ai toujours voulu faire de ma passion mon métier. J’ai eu l’opportunité de rejoindre Champagne BOLLINGER en 2008 comme Secrétaire Général avant de prendre la direction de Champagne AYALA fin 2012. C’est une grande satisfaction pour moi et mon équipe de travailler au renouveau de cette maison historique au patrimoine impressionnant. Je suis venu pour la première fois au Québec en 2013 pour promouvoir AYALA et j’ai tout de suite été séduit par la grande gentillesse et la chaleur de l’accueil des Québécois. C’est toujours un grand plaisir pour moi de revenir ici!
RH – Il y a beaucoup de noms allemands et anglais dans la viticulture champenoise; les noms à consonance espagnole, par contre, sont rares. Comment la famille Ayala est venue s’établir à Aÿ?
HADRIEN MOUFLARD – Le fondateur de notre Maison, Edmond de AYALA, était français: il est né à Paris en 1831 et s’est installé en Champagne au milieu des années 1850 pour apprendre les métiers du vin. Mais ses ancêtres étaient effectivement d’origine espagnole, du pays basque plus précisément. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père avaient même vécu dans les colonies sud-américaines de la couronne espagnole, dans la Colombie actuelle.
RH – La Maison Ayala, depuis ses débuts, a toujours été une maison d’innovation. Elle est la première à avoir produit des champagnes faiblement dosés, à la demande de ses riches clients anglais.
HADRIEN MOUFLARD – Absolument. Il faut savoir qu’il y a 150 ans, le champagne n’avait rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui: il était beaucoup plus dosé et donc, plus sucré. Les Anglais avaient déjà un palais plus sec que d’autres marchés, mais consommaient le champagne avec un dosage d’environ 70 g/litre, 10 fois plus sucré que notre Brut Majeur d’aujourd’hui! AYALA a été l’une des toutes premières maisons à commercialiser un champagne plus sec, avec son millésime 1865, qui n’était dosé « que » à 21g: une véritable révolution pour l’époque!
RH – Ayala a connu les grands bouleversements sociaux de la Champagne au début du vingtième siècle, qui a eu comme conséquence une restructuration de ses vignobles et de son siège social.
HADRIEN MOUFLARD – En effet, le début du XXe siècle a été assez tumultueux dans la région. Les révoltes de 1911 auraient très bien pu marquer la fin de notre Maison, car notre site a été détruit lors de cet épisode violent. Heureusement, les propriétaires à l’époque, qui étaient les 3 fils de notre fondateur, avaient une police d’assurance qui leur a permis de reconstruire la Maison et d’assurer sa croissance à venir.
RH – Les deux guerres mondiales n’ont pas épargné la Champagne, comment la Maison Ayala s’en est sortie?
HADRIEN MOUFLARD – La Champagne a été très durement touchée par les 2 guerres mondiales, tout particulièrement par le premier conflit mondial de 1914-1918. Mais c’est le propre des grandes Maisons que de savoir traverser les périodes plus tumultueuses de l’Histoire pour en sortir grandies. Les années folles qui ont suivi la Première Guerre mondiale ont même marqué un véritable âge d’or pour notre marque. Nous vendions alors plus d’un million de bouteilles!
RH – À qui appartient Champagne Ayala aujourd’hui?
HADRIEN MOUFLARD – Champagne AYALA a été racheté par le groupe familial Bollinger en 2005. La famille possède également, en plus du Champagne Bollinger, le Domaine Chanson à Beaune, Langlois-Chateau à Saumur dans la Loire, Cognac Delamain, ainsi que les sociétés de distribution qui commercialisent nos produits sur les marchés français et britannique.
RH – Comme la plupart des Maisons de Champagne, vous produisez seulement une partie de votre raisin, et pour le reste, vous vous approvisionnez chez des vignerons locaux. Combien d’hectares possède la Maison Ayala en propre et où sont-ils situés?
HADRIEN MOUFLARD – Nous possédons environ 20 hectares de vignobles en propre: 1 hectare en chardonnay Grand Cru à Chouilly, sur la Côte des Blancs, et une bonne quinzaine d’hectares à Champvoisy et Passy-Grigny, dans la vallée de la Marne. Ce vignoble en propre est complété par des approvisionnements en raisins venant de toute la Champagne et représentant environ 90 hectares.
RH – Est-ce que Ayala a un engagement environnemental?
HADRIEN MOUFLARD – Oui, nous sommes particulièrement soucieux de l’impact que nos actions peuvent avoir sur l’environnement. Notre cahier des charges pour la conduite de notre vignoble est le même que celui de Champagne BOLLINGER, qui a été l’une des toutes premières en Champagne à obtenir la certification « Haute Valeur Environnementale ». Nous travaillons également étroitement avec nos vignerons partenaires pour les sensibiliser et les inciter à mener des démarches environnementales dans leur vignoble.
RH – En considérant la concurrence qui existe entre les producteurs de champagne pour avoir le meilleur raisin, comment parvenez-vous à contrôler la qualité du raisin qui vous est fourni par des vignerons indépendants?
HADRIEN MOUFLARD – Nous nous approvisionnons auprès d’une cinquantaine de petits vignerons qualitatifs, situés dans tous les meilleurs secteurs de la Champagne. Notre capacité à identifier ces petits vignerons qualitatifs et à nous assurer l’accès à leurs meilleurs raisins sur le long terme est très souvent liée aux simples rapports humains et personnalisés que nous entretenons avec eux, parfois depuis plusieurs générations. Derrière les raisins, il y a toujours des hommes et des femmes, que nous nous attachons à connaître personnellement. Par ailleurs, l’accès au bassin d’approvisionnement de BOLLINGER, depuis 2005, a également joué un rôle important dans le renouveau qualitatif de notre maison.
RH – Les trois grands cépages pour la fabrication du Champagne sont le Chardonnay, le Pinot Noir et le Meunier. Quel est le cépage qui marque le style de votre maison?
HADRIEN MOUFLARD – Le style de Champagne AYALA est défini par la fraîcheur et l’élégance. Nous recherchons bien sûr l’équilibre, mais il est vrai que Caroline Latrive, notre chef de cave, a une affinité particulière pour le chardonnay, dont nos assemblages ne contiennent jamais moins de 40%.
RH – Caroline Latrive est une styliste en matière de champagne.
HADRIEN MOUFLARD – Le rôle que joue Caroline dans la définition du style de nos vins est primordial. C’est une grande professionnelle qui a su respecter le style de notre Maison tout en le faisant gagner en précision et en qualité. C’est un défi renouvelé à chaque année que de devoir réaliser les assemblages de nos différentes cuvées et Caroline le relève avec brio à chaque fois.
RH – Elle a la difficile tâche de vinifier, de faire les assemblages et de prévoir ce que les vins tranquilles qu’elle produit vont devenir en champagne, lorsqu’ils passeront par la deuxième fermentation. Pour faire son travail, elle doit disposer d’un parc important de de cuves et de futs anciens et neufs?
HADRIEN MOUFLARD – L’un des premiers investissements massifs consentis par la famille Bollinger, lors du rachat, a consisté en la réfection complète de notre outil de vinification. Nous disposons aujourd’hui d’une cuverie neuve où nous n’utilisons que des cuves en acier inoxydable. Vous ne verrez pas un seul fût chez AYALA! C’est une question de style, d’abord et avant tout. Nous avons une centaine de cuves, dont une proportion importante sont de toute petite taille: 50, 25 voire 20 hectolitres, ce qui est très rare pour une Maison de notre taille. Ces petites cuves nous permettent de vinifier à petite échelle et de réaliser des assemblages très précis.
RH – Le plus grand souci de votre Chef de Cave et de son équipe d’œnologues est de préserver le style Ayala. Dans la gamme des majeurs blanc ou rosé, combien de vins de réserve et de combien de millésimes peuvent aider à créer le style Ayala dans la fraicheur et l’élégance?
HADRIEN MOUFLARD – La formule de base pour nos 3 vins non-millésimés – Brut Majeur, Rosé Majeur et Brut Nature – suit les mêmes règles : environ 75% de vin de base issu de la dernière vendange et 25% de vins de réserve issus des 2 millésimes précédents.
RH – Combien de temps de vieillissement accordez-vous aux champagnes de la gamme des majeurs?
HADRIEN MOUFLARD – Chez Champagne AYALA, nous doublons systématiquement les minimums légaux prescrits par l’appellation. Toutes nos cuvées non-millésimées vieillissent en moyenne 3 ans sur lies avant d’être commercialisées, voire 4 à 5 ans pour le Brut Nature.
RH – Pour exprimer le style Ayala dans les cuvées prestige millésimées, l’équipe ne dispose pas de vins de réserve de plusieurs années. Comment s’y prend-elle?
HADRIEN MOUFLARD – Un champagne millésimé demeure un vin d’exception, une petite proportion de notre volume de production global. L’idée est d’exprimer le caractère propre d’une vendange d’exception. Il est important de bien comprendre et de respecter les caractéristiques de l’année pour permettre au vin qui sera élaboré de les retranscrire au mieux. Nous sélectionnons donc avec beaucoup de rigueur et de soin les lots qui entreront dans la composition de nos cuvées millésimées.
RH – Le temps de vieillissement est-il plus long?
HADRIEN MOUFLARD – Oui: ici aussi, nous doublons le minimum légal prescrit par l’appellation, établi à 36 mois. Nos cuvées millésimées passent donc de longues années à vieillir avant d’être mises en marché: un minimum de 6 ans pour notre Blanc de Blancs et de 8 ans pour notre cuvée de prestige, Perle d’Ayala.
RH – Depuis 2014 Ayala se concentre sur quelques cuvées?
HADRIEN MOUFLARD – Nous avons effectivement fait le choix de rationnaliser notre gamme en 2014, en nous concentrant sur 5 cuvées principales: 3 non-millésimés (Brut Majeur, Rosé Majeur, Brut Nature) et 2 millésimés (Blanc de Blancs et Perle d’Ayala). Mais nous ne nous interdisons pas de faire des éditions limitées, comme notre nouvelle cuvée éphémère: Rosé N°8 !
RH – On dit que vous avez deux kilomètres de cave. Combien de bouteilles y vieillissent lentement?
HADRIEN MOUFLARD – Près de 3 millions de bouteilles vieillissent en ce moment dans nos caves. Notre plus vieille bouteille date de 1914!
RH – Combien de bouteilles commercialisez-vous chaque année et parmi elles combien sont destinées au marchés d’exportation?
HADRIEN MOUFLARD – Nous avons expédié environ 750 000 bouteilles pour l’année 2015, dont près de 60% ont été destinées à l’export qui représentait seulement 20% de nos ventes en 2005. L’internationalisation de la maison est une des grandes réussites de ces dernières années. Nous sommes désormais présents dans plus de 60 pays et continuons à ouvrir chaque année 2 ou 3 nouveaux marchés.
RH – Quelles est la place du Canada et du Québec sur vos marchés d’exportation?
HADRIEN MOUFLARD – Le Canada est un marché assez complexe et morcelé, de par l’existence de monopoles d’État dans presque toutes les provinces. Pour Champagne AYALA, l’essentiel des ventes se fait au Québec, qui se situe dans le top 15 de nos marchés les plus importants à l’export. Les Québécois s’intéressent de plus en plus au Champagne et comme nous avons la chance d’être présents depuis maintenant plusieurs années ici, notre notoriété se développe!
RH – Merci de m’avoir accordé cette entrevue, HADRIEN MOUFLARD.
HADRIEN MOUFLARD – Je suis très heureux d’avoir pu partager avec vous la passion qui m’anime. J’espère que ces explications vous auront permis de mieux comprendre le projet que nous développons chez Champagne AYALA. N’hésitez pas à nous rendre visite lors de votre prochaine voyage en France, mon équipe et moi seront ravis de vous accueillir!
NOTE DU CHRONIQUEUR
Les lecteurs qui souhaitent connaître plus sur les Champagnes Ayala peuvent consulter mon article: Champagne Ayala, des flacons de rêve!
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Le quiz irlandais
Q: Doit-on dire Whiskey ou Whisky irlandais?
R: La dénomination Whisky s’applique uniquement à l’Écosse, on dit Whiskey, lorsqu’il est fabriqué ailleurs.
Q: Quel est le premier whiskey à avoir été fabriqué en Irlande?
R: James Power a fondé la John’s Lane Distillery en 1791, à Dublin. C’est la première distillerie de whiskey irlandais.
Q: Pendant longtemps le whiskey irlandais s’est vendu en vrac ou au tonneau. Quelle est la première maison à l’avoir embouteillé sur place, en Irlande?
R: C’est encore la John’s Lane Distillery qui a embouteillé la première son whiskey sur place en 1886.
Q: Pourquoi dit-on que le processus de fabrication du Whiskey Powers est unique?
R: Le grain est coupé aux deux extrémités.
Q: Comment font-ils pour obtenir un distillat aussi pur?
R: Chaque goutte obtenue est distillée trois fois.
Q: Comment vieillit le Whiskey Powers?
R: Il vieillit dans des fûts de chêne américain qui lui permettent d’obtenir cette rondeur épicée qui le caractérise.
Q: Est-ce que le Whiskey Powers est filtré?
R: Il est filtré sans froid pour parvenir à un titre de 43,2o d’alcool.
Q: Qu’est-ce que nous révèle le Whiskey irlandais Powers Gold Label?
R: Il a une magnifique couleur ambrée pour avoir vieilli en barrique de chêne américain. Son bouquet est très riche. On perçoit des parfums de cannelle, de clou girofle, d’orge et de poivre blanc, avec des notes fruitées de pommes, de prunes jaunes, de poires mûres et de zeste d’orange, sur fond de chêne noirci.
En bouche, il a une envolée de cannelle et de poivron vert ponctuée d’un soupçon de muscade et relevée des notes de fruits du verger, de vanille, de miel d’acacia et de chêne grillé s’ouvrant sur un cœur d’orge croquant. En fin de bouche, les huiles et les épices extraites se prolongent et s’évanouissent sur un goût riche d’orge et de bois grillé.
Powers est une eau de vie au goût complexe, fruité, doux et boisé, garant de sa grande qualité.
Q: Est-ce qu’on peut boire le Whiskey irlandais Powers Gold Label autrement que pur, on the rocks, ou avec de l’eau pétillante?
R: L’Irish Coffee est célèbre, mais il y a de nombreux cocktails à base de Whiskey Powers qui sont maintenant très populaires, on en trouve une longue liste sur Internet. Un bon mixologue peut vous en créer un à votre nom.
Q: Est-ce que le Whiskey irlandais Powers Gold Label est disponible à la SAQ?
R: Oui, il est vendu à la SAQ, code 10867951 Prix 39,25$.
Liens:
Corby Vins et Spiritueux, une filiale de Pernod Ricard
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Ambassadeur de Marque
Tél.: 514 856-4327
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Directeur des ventes pour le Québec
Tél.: 514 856-4325
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Cune Rioja 2012 Crianza
La Compañía Vinícola del Norte de España a été fondée dans la Rioja par les frères Eusebio et Raimundo Real de Asúa, en 1879. Aujourd’hui, la cinquième génération par la lignée des femmes contrôle toujours l’entreprise.
J’ai dégusté le CUNE RIOJA 2012 CRIANZA, 85% Tempranillo, 15% Garnacha Tinta y Mazuelo, 13,5º d’alcool.
CUNE est un curieux nom pour un vin. Il est formé du sigle de la Compañía Vinícola del Norte de España qui le fabrique: CVNE. Pour faciliter la prononciation, ils ont changé le V en U ce qui a donné CUNE.
Le raisin provient de La Rioja Alta. Fermentation alcoolique en cuves d’acier inoxydable à température contrôlée, suivie d’une fermentation malolactique complète. Élevage en barrique de chêne américain pendant 12 mois.
Robe rouge rubis. Bouquet de prunes, des groseilles, et des noix. Dans un deuxième nez on décèle aussi les fruits sauvages, surtout des fraises de bois et des framboises, des mûres également, ainsi qu’une légère odeur d'herbe fraîchement coupée. On perçoit également des notes de tabac, de café et de cacao, de vanille et un peu de balsamique.
Assez vif en bouche, mais des tanins ronds. Les arômes fruités, l’acidité et l’alcool font bon ménage. On perçoit des notes épicées et un peu de minéralité. Une finale gourmande.
C’est un vin très versatile. Excellent à l’apéritif avec des fromages à croûte dure et avec un bon jambon Ibérico. Il se marie aussi bien avec une paella, qu’avec un plat de pâtes, une pizza, un bon rizotto et avec des viandes. Il faut le servir à 16 oC. On peut le conserver en cave pendant 6 ans.
Le Cune Rioja 2012 Crianza est disponible à la SAQ, code 13087248. Prix 16,90$.
CUNE
Représentés au Québec par LBV International
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
514 293-9983
Jean Sébastien Mercier
514 451-5105
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Une dégustation de vins de Rioja
J’ai assisté à la dégustation des vins de Rioja de l’AQABVS le 14 février, en collaboration avec RIOJA DOCa. On nous a proposé 47 vins.
La Rioja est la région vinicole la plus célèbre d’Espagne, connue surtout pour ses vins rouges, quoiqu’elle produise aussi de bons blancs en petites quantités.
Les cépages blancs les plus cultivés sont :Viura, Malvasía, Garnacha Blanca, Chardonnay, Sauvignon Blanc, Verdejo, Maturana Blanca, Tempranillo Blanco et Turruntés.
Le cépage rouge le plus répandu est le Tempranillo ou Tempranilla, appelé aussi Cencibel ou Tinta aragonés. On y cultive également les : Garnacha, Mazuela, Graciano, Maturnana tinta, Monastrell, ainsi que des cépages français comme le Merlot ou le Cabernet Sauvignon et qui font d’excellents assemblages avec le Tempranillo.
En dépit de ceux qui affirment que les petits vins pas chers sont si excellents qu’on n’a pas besoin de se ruiner pour déguster un bon vin, cette dégustation démontrait clairement que les petits Rioja jeunes et pas chers étaient buvables, certes, mais ne pouvaient pas se comparer avec des Riojas vieillis pendant des années en fûts de chêne, qui ont une robe rubis soutenu, des parfums de prune, de baies rouges, de tabac, de cuir, et de vanille et qui sont veloutés à souhait.
Sur les quatre blancs dégustés, ma préférence est allée à :
Artevino Izadi Blanco 2015 en IP 23,05$ Représenté par Trialto Réserve et Sélection.
Dans les rouges, j’ai été charmé par :
Viña Ijalba Graciano 2014
21,95$ Représenté par Charton Hobbs.
Viña Ijalba Reserva 2012
21,35$ Représenté par Charton Hobbs.
Bodegas Palacio Glorioso Reserva 2012
25,50$ Représenté par Importation Épicurienne.
Baron de Ley Reserva 2012
21,95$ Représenté par Les Sélections Fréchette.
Bodegas Beronia Reserva 2012
21,05$ Représenté par Univins et Spiritueux.
Bodegas Campillo Reserva 2011
21,05$ Représenté par Sélect Vins.
El Coto de Rioja Coto de Imaz Reserva 2011
21,70$ Représenté par Les Sélections Fréchette.
Marqués de Murrieta Ygay Reserva 2011
27,25$ Représenté par Le Marchand de Vin.
Bodegas Palacio Cosme Palacio Reserva 2010
28,70$ Représenté par Importation Épicurienne.
Bodegas La Emperatriz Reserva 2010
29,70$ Représenté par Tocade.
Compañía Vinicola del Norte de España Contino Reserva 2010
29,45$ Représenté par LBV International.
Telmo Rodriguez Lanzaga 2010
43,50$ Représenté par Trialto Réserve et Sélection.
Bodegas Marqués de Cáceres Gran Reserva 2009
30$ Représenté par Sylvestre Vins et Spiritueux.
Compañía Vinicola del Norte de España Imperial Gran Reserva 2009
52,25$ Représenté par LBV International.
Bodegas Beronia Gran Reserva 2008
38,50$ Représenté par Univins et Spiritueux.
Bodegas Franco-Española Bordon Gran Reserva 2005
25,35$ Représenté par Mosaiq.
Bodega Faustino. Faustino I Gran Reserva 2004
29,05$ Représenté par Sélect Vins.
Une très belle sélection. Félicitations à l’AQABVS.
Liens:
AQABVS, Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux
905, avenue de Lorimier
Montréal (Québec) H2K 3V9
Tél.: 514 722-4510
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Agente de communications
Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Touristica.ca
Entrevue avec Guénaël Revel
RH – Guénaël Revel, vous êtes polyvalent: diplômé de l’École du Louvre, une maîtrise en histoire, sommelier, professeur, conférencier, animateur de radio et auteur très apprécié de guides du vin. Vous êtes un des meilleurs spécialistes sur les champagnes et mousseux à travers le monde, au point qu’on vous surnomme Monsieur Bulles. Comment a commencé votre intérêt pour les vins pétillants?
GUÉNAËL REVEL – J’ai toujours apprécié les vins à travers l’histoire de l’homme. Les vins qui demandent des étapes plus complexes dans leur élaboration que le vin traditionnel m’ont toujours fasciné, car ils ont tous apporté quelque chose de plus dans l’évolution d’une société. Le Champagne, les vins effervescents et les vins mutés, comme le Porto, en sont de bons exemples. Voilà pourquoi ces deux vins sont devenus mes marottes. Je les ai découverts à travers l’histoire qu’ils ont bousculée.
RH – Votre dernier guide s’appelle: Champagnes, et en sous-titre: Guide et révélations, et des révélations vous en faites depuis le premier chapitre où vous racontez qu’à l’origine, le champagne, c’étaient des vins tranquilles qui ne portent pas le nom générique de champagne, mais celui de leurs villages.
GUÉNAËL REVEL – En effet, toutefois, ce n’est pas vraiment à ce chapitre que je révèle quoi que ce soit. La mention des noms de villages ou de la position géographique est bien archivée et reconnue lorsque la champagne n'élaborait que du vin tranquille. Les révélations sont davantage sur l’origine du champagne effervescent. Pourquoi le champagne effervescent devient le champagne? Le livre présente une succession de raisons qui jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas été présentées dans un livre grand public.
RH – Vous révélez aussi que les vins bouillonnants étaient déjà connus dans l’antiquité et que c’est Limoux qui, le premier, revendique la paternité de l’effervescence, tout au moins en France.
GUÉNAËL REVEL – Absolument. Là aussi, il y a une raison pour que Limoux se soit accaparé la paternité de l’effervescence en bouteille. Elle est légitime. Mais je peux aussi vous faire une réponse d’historien et vous répondre que la légitimité existe jusqu’à la découverte de preuves tangibles d’une autre origine.
RH – Quel rôle a joué l’Angleterre dans la mise au point de la méthode classique?
GUÉNAËL REVEL – Elle a été l’étincelle. C’est l’Angleterre qui allume la mèche de l’avènement du vin pétillant. C’est parce que les Anglais désirent des vins effervescents que la Champagne se transforme.
RH – La paternité de la méthode champenoise attribuée à Dom Pérignon est mise en doute dans votre guide.
GUÉNAËL REVEL – Je ne la mets pas en doute. Je la conteste, tout simplement. Et je ne suis pas le premier. J’apporte clairement des preuves, sans retirer pour autant de crédit à ce moine qui a été l’initiateur de ce que va devenir la Champagne viticole. Dom Pérignon a été un modèle de régisseur de domaines viticoles pour ses contemporains. Ces derniers nous rapportent son professionnalisme et son talent pour faire du vin tranquille gris, c’est-à-dire blanc. Dom Pérignon a été la première référence œnologique, car il a su faire du vin blanc avec des raisins noirs. Tout cela est bien archivé. Il a été en quelque sorte l’Émile Peynaud du XVIIe siècle. Mais, il n’a jamais fait de bulles! Sinon, comment expliquez-vous que jamais on ne rapporte qu’il en a fait? Si vraiment il avait élaboré du champagne qui pétille, ses contemporains qui mentionnent ses travaux en auraient assurément parlé. Or, ils n’en parlent jamais. On a fait de Dom Pérignon une légende pour mieux construire le champagne et sa magie des bulles.
RH – Un de vos sous-titres présente le Porto et le Champagne comme des frères séparés à la naissance.
GUÉNAËL REVEL – Absolument, et c’est là que l’histoire des hommes rejoint l’histoire du vin. Sans les mouvements politiques de l’époque, les vins européens n’auraient pas évolué de la sorte. Tous les vins où l’homme doit intervenir davantage comme le Porto, le Xérès, le Malaga, le Champagne et d’autres, naissent à la même période. Certaines dates coïncident, certains faits s’entrecroisent, je les présente dans le livre. Les étapes évolutives de la construction du porto moderne et du champagne moderne sont fascinantes, parce que ce sont exactement les mêmes. Et que là encore, c’est l’histoire de la société qui les explique.
RH – Le champagne, qui était d’abord un vin doux, devient, grâce aux Anglais, un vin moins dosé.
GUÉNAËL REVEL – Oui, parce que les Anglais vont désirer consommer du champagne pétillant à table.
RH – Votre guide est rempli de faits, de chiffres et de données intéressantes. Elles sont aussi variées que les formats de bouteilles champenoises, les chiffres du champagne et les principaux marchés hors de France.
GUÉNAËL REVEL – En effet, les matheux du vin seront heureux…
RH – Une fois que vous avez soulevé la marmite, il y a tellement de questions, que vous y consacrez un deuxième chapitre, avec des choses aussi passionnantes que la teneur en sucre des différents champagnes, sabrer ou sabler le champagne, sa conservation, et tellement d’autres choses.
GUÉNAËL REVEL – Là, ce sont des lignes plus anecdotiques. Je réponds aux questions qui sont souvent les plus posées par le consommateur.
RH – La partie générale couvre un tiers de votre guide. La partie descriptive va aborder 150 marques et 350 cuvées de Champagnes Bruts sans année, exclusivement. Comment vous prenez vous pour la description de chaque produit?
GUÉNAËL REVEL – En les goûtant (aha aha)… Plus sérieusement, j’ai essayé d’être direct dans mes descriptions de cuvées, de rendre accessible le commentaire sans utiliser des termes pompeux qu’on entend parfois dans le vocabulaire de sommellerie. J’aime aussi orienter le lecteur vers une harmonie culinaire. Par ailleurs, j’explique aussi pourquoi je ne commente pas l’aspect visuel du champagne dans un verre, la mousse, le mouvement de l’effervescence. La raison est scientifique. Et comme le livre est distribué dans la francophonie, l’indication tarifaire est indiquée par fourchette en euro et en dollars canadien. Quant à la note sur vingt, elle est évidemment subjective, appliquée selon un barème que je présente au début du chapitre.
RH – Votre livre se termine par la liste de votre top 30 Bruts sans année.
GUÉNAËL REVEL – Oui, c’est une idée qu’on a eu avec mon éditeur, parce qu’on me demande toujours quel est mon champagne préféré. Je n’en ai aucun. J’aime un champagne ou un autre selon le moment, l’endroit et les personnes avec qui je le partage. Il était donc plus facile de donner, en gros, 10% de mes préférences dans ce guide, plutôt que d’en donner une seule.
RH – Merci de m’avoir accordé cette entrevue, Guénaël Revel. Votre guide va ravir les lecteurs.
CHAMPAGNES de Guénaël Revel est édité par Isabelle Quentin, Maître Éditeur, et se trouve maintenant en vente dans toutes les librairies du Québec. ISBN 978-2-924200-27-8. Prix 24,95$.
Liens:
Isabelle Quentin, Maître éditeur
514 285-8518
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Piper Heidsieck au-delà du possible
J’ai rencontré Régis Camus, chef de Caves de la Maison Piper Heidsieck à Montréal, à l’occasion du lancement du premier Rare Rosé Millésime 2007. Seulement 1500 bouteilles distribuées à travers le monde, 36 au Canada et 18 au Québec.
Régis Camus à Montréal
Pourquoi ce champagne est si exceptionnel? Une année atypique, 30 ans d’expérience, et le désir de Régis Camus d’apposer sa signature sur le plus exceptionnel des Piper Heidsieck et d’être reconnu comme un grand chef de caves dans le cercle exclusif des grands champagnes. Pour cela il devait aller au-delà des limites et il l’a fait. Si Piper-Heidsieck Rare, millésime 2002, est une œuvre d’art et la cuvée prestige de la maison, Rare Rosé Millésime 2007 est le chef d’œuvre de Régis Camus et une œuvre maitresse dans le monde du Champagne.
Ce que fait son caractère exceptionnel c’est tout d’abord l’assemblage: 56% de Chardonnay qui apporte la fraîcheur et 44% de Pinot Noir pour la structure. Un assemblage de 17 crus d’exception et neuf années de vieillissement sur lies. En même temps une rigueur à chaque étape de la production, où rien, absolument rien n’a pas été longuement réfléchi et réalisé avec une précision qui demande une surveillance de tous les instants. Cela se traduit en élégance, en pureté et en finesse.
La bouteille est magnifique. Le col est entouré d’un anneau rouge et or. L’étiquette est une dentelle en or rose, conçue par un joaillier.
Le rosé lumineux de la robe a été inspiré à Régis Camus par les vitraux de l’Abside de la Basilique Saint-Rémi de Reims qui sont d’un rose pur, sans teinte orangée.
Laissons Régis Camus nous décrire son champagne d’exception: « Le nez s’ouvre sur des notes fruitées de Litchi et un parfum d’herbes aromatiques exotiques. La cerise Napoléon croquante et la fraise des bois se révèlent ensuite pour laisser s’exprimer en finale des arômes qui rappellent le thé fumé». Il se fait poète en évoquant le palais : «En bouche la texture est légère et élégante, évoquant les pétales de rose. Les fruits rouges s’épanouissent ensuite et se mêlent à des notes d’herbes aromatiques exotiques de grenade, de vanille, de fruit de la passion et enfin à un soupçon de paprika. Un vin ample, charnu et raffiné, doté d’un très beau potentiel de garde»… qui peut aller au-delà de 30 ans!
Voici les champagnes Piper-Heidsieck disponibles à la SAQ:
- Piper-Heidsieck Brut, 750 ml. Code 00462432. Prix 58$.
- Piper-Heidseick Rare Brut 2002, 750 ml. Code 11055613. Prix 256$.
- Piper-Heidseick Rosé Rare 2007, 750 ml. Prix 507$
Champagne Piper Heidsieck
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., chef de Caves
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., vice-président pour Les Amériques
Représentés au Canada par BreakThru Beverage
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directeur des ventes
514 262-7820
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Les vins de la famille Cecchi
Andrea Cecchi est venu nous présenter à Montréal les vins de sa maison familiale.
Vers 1893, Luigi Cecchi devient un des premiers dégustateurs de vins en Italie. Quelques années plus tard, son fils Cesare se lance dans la commercialisation de vins et fonde la Tenuta de la Famiglia Cecchi, qui est dirigée aujourd’hui par Andrea et son frère Cesare.
Ils ont trois domaines en Toscane, Castello Montaùto, Val Delle Rose et Villa Cerna, dans les appellations Chianti Classico, Maremma, San Gimignano, Montepulciano et Montalcino, et Tenuta Alzatura en Ombrie, dans l’appellation Montefalco.
Nous avons dégusté deux blancs: La Mora, Vermentino, Maremma Toscane DOC 2015, 12,5o d’alcool. Un vin rond, plaisant, frais, agréable, à la robe or pâle, limpide. Des parfums d’aneth sauvage, de camomille, de fenouil, de pêche des vignes, de pamplemousse, de poire, et de pomme.
Ample en bouche, gras, bien équilibré. Un vin à marier avec des fruits de mer, à servir autour de 9 oC. Disponible auprès de l’Agence Authentic. IP caisse de 12. Prix 18,75$.
Le suivant était le Val delle Rose Litorale Vermentino Maremma Toscana DOC 2015, 13o d’alcool. Robe jaune paille. Parfum de poire et d’abricot très mûr. Ample en bouche, fruité, moyennement acide, mais plaisant et avec une belle longueur. Idéal pour les risottos, le poisson et les fruits de mer. On doit le servir à 10 oC. IP caisse de 6. 22,90$.
Nous avons dégusté ensuite les vins rouges, en commençant par Cecchi Chianti DOCG 2015, 90% Sangiovese, 12,5o d’alcool.
Robe rouge grenat, parfums de fruits rouges et d’épices douces. Ample en bouche, frais, assez tannique. Il s’accordera très bien avec le bœuf et les fromages. Disponible à la SAQ, dans le millésime 2014, code 642561. Prix 14,95$.
Le deuxième rouge était La Mora Morellino di Scansano DOCG 2015, 90% Sangiovese, 13o d’alcool. Un vin ensoleillé de la Maremma. Robe grenat assez intense. Fruité avec des notes de prune sèche, un soupçon de cannelle. Une bouche joyeuse, gourmande même, avec une certaine rondeur et une bonne longueur. Idéal pour les pâtes, les fromages et les viandes. Disponible à la SAQ Dépôt dans le millésime 2014, code 11566923. Prix 19,95$
Le troisième vin rouge était le Villa Cerna Chianti Classico DOCG 2013, 95% Sangiovese, 13,5o d’alcool. Robe rouge vif. Bouquet d’Iris et de Violette. Une bouche assez vive, avec des tanins virils, beaucoup de fraîcheur. À marier avec du gibier, l’agneau à la broche, et un plateau de fromages. Le servir à 18 oC. Disponible à la SAQ Dépôt, code 573519. Prix 20,95$.
Le quatrième vin rouge était le Riserva di Famiglia Chianti Classico DOCG 2013, 90% Sangiovese, et le reste Cabernet Sauvignon, 13,5o d’alcool.
Robe rouge intense. Parfums de fraise, de framboise et de cassis très mûrs, des notes de cardamone, de cannelle et de poivre blanc. Ample en bouche, assez tannique mais élégant, frais, fruité. Il fera un heureux mariage avec les viandes rouges, avec le gibier à poil et à plume. Le servir à 17 oC.
Disponible en importation privée format 1,5L en caisse de 1 btl Prix 108,75$ et format 750 ml 40,75$, en caisses de 6.
Le cinquième vin rouge était le Villa Cerna Chianti Classico DOCG Riserva 2012, 95% Sangiovese, 13,5o d’alcool.
Robe rubis, fruité: abricot, baies de sous-bois: groseille, framboise, mûre, confiture, violette poivrée.
En bouche il est bien charpenté, équilibré, après 4 ans les tannins commencent à s’arrondir, une belle fraîcheur et une longue finale charmeuse. Ce vin est de longue garde. Il sera superbe avec les viandes rouges et blanches et avec les fromages. Il faut le servir à 18 oC. Disponible à la SAQ dans le millésime 2011, code 904359. Prix 27,80$.
Le sixième vin rouge était le Cifre Vino Nobile di Montepulciano DOCG 2012, 90% Sangiovese, 13,5o d’alcool. Magnifique robe grenat. Parfum de violette, confiture de groseille, mûre. En bouche c’est un vin généreux, charpenté, avec des tanins virils qui s’arrondissent, très élégant, un bel équilibre entre l’acidité et l’alcool. Un vin qui sera parfait avec les viandes rouges et blanches, il aime les ragoûts, il supporte bien les mets épicés. Je suggère de le servir à servir à 17 oC. Il est de longue garde et continuera à se bonifier. Il est disponible à la SAQ code 11469592. Prix 21,20$.
Le septième vin rouge dégusté était le Coevo Toscane IGT 2011, 50% Sangiovese, 20% Cabernet Sauvignon, 20% Merlot et 10% Petit Verdot, 13,5o d’alcool. Ce vin créé par Andrea et Cesare Cecchi, est un testament à la tradition, une référence au présent et surtout une ouverture pour l’avenir et un hommage à deux grandes régions: Chianti Classico et Maremma. Chaque cépage a été vinifié et élevé séparément pendant 18 mois en barriques et en tonneaux. Après l’assemblage, le vin a été mis à vieillir encore 3 mois en chêne et finalement mis en bouteille où on l’a laissé reposer pendant 12 mois supplémentaires, avant sa mise en marché.
Robe rouge intense et brillante. Bouquet complexe de violette et de fruits rouges et noirs: prune, cerise noire, groseille, framboise et fraise, avec des notes de cacao et de tabac, une présence épicée: poivre, clou de girofle, coriandre, un peu de terre humide et champignons des bois.
En bouche c’est un vin tout en finesse, avec des tanins soyeux, une belle fraicheur, une belle masse fruitée et beaucoup d’équilibre. Un vin de longue garde.
Il va accompagner superbement les fricassées et les viandes longuement mijotées comme les rôtis, superbe avec le gibier, avec les champignons et avec un plateau de fromages. Le servir à 17 oC.
Disponible en importation privée, Prix 92,50$, en caisses de 6.
Le huitième et dernier vin rouge que nous avons dégusté était La Campana Montefalco Sagrantino DOCG 2011, 100% Sangiovese, 13,5o d’alcool. Robe rubis brillant. Parfums de groseille, de mûre, de confiture d’abricot. Une bouche généreuse, tannique et complexe, avec un bel équilibre entre l’acidité et l’alcool. Il s’accordera merveilleusement avec les pâtes et avec les fromages vieillis, ainsi qu’avec l’agneau à la vapeur. On doit le servir à 17 oC. Il est voué à une longue garde et continuera à se bonifier. Disponible en importation privée en caisse de 6. Prix 36,25$.
Liens :
CECCHI
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Représentés au Québec par Authentic Vins et Spiritueux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directrice des ventes
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., coordinatrice des ventes
Tél.: 514 356- 5222, poste 406
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., représentant et responsable Presse
Tél.: 514 356-5222
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com