lundi 29 avril 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

Le Château Sainte-Roseline, est niché au cœur du village d'Arcs-sous-Argens en Provence. Le domaine  a été créé par un Pape d’Avignon il y a plus de sept cents ans.

La propriété conserve le corps de Sainte Roseline décédée en 1339 qui est exposé dans la chapelle en parfait état de conservation, sous une chasse en cristal. On peut aussi y admirer des magnifiques œuvres d’art dont une fresque de Chagall qui mesure 36 mètres carrés. C’est le seul domaine qui porte le nom d’un saint qui y est exposé.

Le Château Sainte-Roseline, est une magnifique propriété, à la fois site classé et Cru Classé de Provence depuis 1955. En 1994, Bernard Teillaud devient propriétaire du domaine et confie la direction  à l’œnologue Christophe Bernard. Aujourd’hui le Château Sainte-Roseline renferme trois entités. Le Château Sainte Roseline qui est le cœur de la propriété et l’historique de la maison, le Château des Demoiselles qui leur appartient depuis 2005 et une série de vignobles épars.

roger christian bernard cheau ste roseline sr


Le domaine s’étend sur 300 hectares, dont un vignoble de 100 hectares. Les sols sont argilo-calcaires et le domaine possède une source qui assure une alimentation en eau très régulière tout au long de l’année. C’est primordial en Provence qui connaît des périodes de sécheresse.

On trouve à Sainte-Roseline une belle palette de cépages méridionaux : le Grenache, la Syrah, le Cinsault, le Carignan, le Mourvèdre, en plus de deux particularités locales importantes : le Tibouren qui était pratiquement disparu mais qui revient car il donne des rosés très fins et un cépage pour les blancs qui se limite à la Corse, à l’Italie du Nord et à la Provence, qui s’appelle le Rolle ou Vermantino. Le domaine cultive également des cépages classiques comme le Cabernet Sauvignon.

À Sainte-Roseline, ils accordent  beaucoup d’importance à la qualité de leurs sols. Pour eux un sol sain est une condition sine-qua-non pour produire des vins haut de gamme.

Il y a 20 ans la production du domaine était de 100 mille bouteilles. Aujourd’hui elle dépasse les  2 millions de bouteilles en rouge, en rosé et en blanc et la qualité progresse de façon remarquable.

Parallèlement au développement vinicole, le secteur de l’hospitalité a pris une dimension importante, avec une fréquentation de 100 000 visiteurs par an.  Ils attachent beaucoup d’importance à l’événementiel pour faire la promotion de leurs vins et faire découvrir au public l’environnement artistique et qualitatif qui tourne autour de leurs produits.
J’ai dégusté deux vins rosés et un rouge du domaine.

Tout d’abord La Chapelle de Sainte Roseline 2012, Cru classé Côtes de Provence. Mourvèdre 95%, Syrah 5%. 13,4% d’alcool.

La vigne fait l’objet de soins particuliers. Les sols sont délicatement labourés et les surfaces enherbés jouxtant les rangs des vignes, pour préserver la flore et la faune et assurer sa bonne santé. Ils procèdent à une vendange en vert pour diminuer les rendements et à un effeuillage pour augmenter l’ensoleillement de chaque grappe.

Ils récoltent la nuit pour éviter la prise de couleur. Le raisin est conduit sur un tapis pour éviter l’altération des baies pour être ensuite trié et égrappé. Pressurage en douceur avec des pressoirs pneumatiques, pour éviter l’oxydation. Débourbage des moûts avant la fermentation alcoolique pour obtenir des jus clairs. Fermentation à température contrôlée, le vin est ensuite élevé sur lies avec bâtonnage. Mise en bouteille sous atmosphère inerte. Robe rose saumon, claire et brillante. Réussir à produire avec deux cépages rouges intenses, un si joli rosé c’est du grand art. Les arômes sont complexes, mais en nuances. Délicatement cassis et myrtille, pamplemousse rose, un soupçon, et seulement un soupçon de cannelle, du lychee, de la mangue, de la goyave et du thé vert. En bouche une belle vivacité, c’est typique du Mourvèdre, mais dans ce rosé, tout est nuancé et son acidité naturelle se fond avec l’alcool. Bien qu’il soit toujours équilibré dans ses arômes et ses saveurs, c’est tout le contraire d’un vin mièvre. Il est dense, croquant et se prolonge dans une jolie finale fraiche.

C’est un vin à déguster tout seul,  à petites lapées, entre connaisseurs. Il faut alors le prendre frais, pas plus que 9°C. Il se réchauffera dans votre verre et alors vous aurez toute une palette de nuances.  Je préconise un verre Experience pour vin blanc de Stölzle à cause de la finesse de son buvant. Vous croirez mourir de plaisir.

Ce La Chapelle de Sainte Roseline 2012 est tellement raffiné et gourmand qu’il peut aussi accompagner des mets. Le homard et le crabe certes, et avec les poissons en croûte de sel il est divin. Là encore servez-le plutôt autour de 9°C. Le vin se réchauffera pendant le repas et vous apportera la richesse de ses arômes et de son goût.  Certains diront qu’il est parfait avec la cuisine asiatique. Tous les rosés le sont. Mais ce vin exceptionnel, c’est dommage de le déguster avec des mets trop épicés. Ce n’est pas un vin de soif, c’est un vin de connaisseurs.

La Chapelle de Sainte Roseline 2012, rosé est disponible à la SAQ Signature, code 12021853 Prix 45 $

roger chateau ste roseline sr  

J’ai ensuite dégusté le Prestige de Roseline rosé 2013. Cinsault, Grenache, Syrah et Carignan. 13,5% d’alcool. C’est un des premiers rosés qui a été introduit à la SAQ il y a 60 ans maintenant.
 
Sa robe cristalline est magnifique, elle  tire plus vers le rose que vers le saumon. C’est un vrai rosé de Provence. Sa couleur très claire est un critère d’élaboration au Château Sainte Roseline. 

Des arômes de petits fruits, avec des notes d’agrumes, toute une palette de parfums qui se mélangent et qui donnent toute la complexité à ce vin. En bouche on retrouve le goût des parfums perçus par le nez, c’est un vin de plaisir et de gourmandise. Il fera bonne figure en apéritif mais aussi à table avec des salades et des viandes blanches, avec les poissons grillés et la cuisine asiatique et épicée. Servez-le frais, autour de 9°C.

La consommation des rosés en France a dépassé celle des blancs. Trente pour cent des ventes de vins sont des rosés. Ils ne sont plus considérés comme des petits vins d’été, mais des vins à part entière qui se consomment toute l’année.

Le Prestige de Roseline rosé 2013, est disponible à la SAQ, code 0534768
Prix 16,95 $

J’ai finalement dégusté le Château Sainte Roseline, Cuvée Prieuré Cru Classé, Rouge 2008. Syrah 60%, Cabernet Sauvignon 30%, Mourvèdre 10%. 14,5% d’alcool. Macération à froid. Fermentation en cuves inox et en cuves en bois à parts égales. Élevage en barriques pendant 12 mois puis en cuves de bois pendant 6 mois pour harmoniser l’assemblage final. 

Robe presque noire. Arômes qui explosent de fruits noirs – myrtille, mûre, bleuet – de chocolat, de cannelle et de réglisse. Des tanins puissants et délicieusement veloutés, une acidité qui se fond avec l’alcool, une longueur en bouche remarquable et pleine d’élégance. C’est un vin intense qui à sa sixième année arrive à un pic de perfection mais qui a encore de très longues années devant lui. Ce vin essentiellement gourmand accompagnera à merveille les viandes rouges : bœuf, wapiti, orignal, sanglier. Très bon avec les fromages affinés et excellent avec les desserts au chocolat. Je suggère de le laisser reposer en carafe pendant une demi-heure. Le servir à 16°C et le savourer lentement. Un verre Exquisit de Stölzle vous le rendra sublime.

Château Sainte Roseline, Cuvée Prieuré Cru Classé Rouge 2008
est disponible à la SAQ code 11873894  Prix 29,25 $



Liens
:
Château Sainte-Roseline
Christophe Bernard,
Directeur général et œnologue du Château Sainte-Roseline,
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http://www.chateaudesdemoiselles.com/



Représentés au Québec par
Vins Philippe Dandurand Wines Inc.

Vanessa Besnard
Coordonnatrice Marketing
1304 ave Greene, Westmount (Québec) H3Z 2B1
Tél.: (514) 932-2626 ext 293
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Pour les verres!

Roger Huet
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:

jeudi, 05 juin 2014 09:01

L’Espagne, paradis des gastronomes

Parmi les activités vinicoles du printemps de Montréal nous avons eu la surprise d’un très sympathique Salon de vins d’Espagne, organisé conjointement par Vinos de España, le Bureau économique et commercial d’Espagne à Toronto, par l’ICEX le bureau espagnol d’exportation et d’investissements et par le Fond de développement régional de l’Union Européenne.


L’événement avait lieu au Restaurant Pintxo et était présidé par M. Javier Dago, Consul Général d’Espagne. C’était d’autant plus intéressant qu’il n’y avait pas eu depuis très longtemps un salon de vins espagnols à Montréal.

roger espagne consul espagne  trade commissioner


Pays riche en terroirs et en climats, l’Espagne produit des vins très variés, souvent très qualitatifs, qui méritent une place plus importante sur nos tables. Les vignerons espagnols disposent d’une grande variété de cépages autochtones, dont les plus intéressants dans les blancs sont : l’Albariño, le Godello, le Macabeo aussi appelé Viura, le Palomino, le Pedro Ximenez et le Xarel-Lo; dans les rouges : le Cariñena ou Mazuelo, le Garnacha, le Graciano, le Monastrell et le Tempranillo ou Cencibel, appelé aussi Tinta de Toro et Ull de llebre. On y cultive également avec bonheur, les cépages classiques.

Foods and Wines from Spain propose 4 grandes routes de pour la découverte des vins et de la gastronomie espagnole : Le Chemin de Saint-Jacques au Nord, la Via Augusta le long de la Méditerranée, la Route de l’argent qui traverse l’Espagne du Nord au Sud de Gijon à Cadix, et la Route de Don Quichote, dans le territoire de Castille la Nueva et de La Mancha. Je les ai toutes faites. Ce sont des promenades gastronomiques et historiques fascinantes. Les meilleurs moments pour se déplacer à l’aise sont de la fin avril à la fin juin et de la fin août à la fin octobre.

roger espagne vins a


Au Salon des vins d’Espagne à Montréal, les vins de 30 grandes maisons de presque toutes les régions d’Espagne étaient en dégustation. Le restaurant Pintxo nous proposait en même temps d’agréables mariages de tapas et des vins. 

roger espagne vins b


Voici quelques articles sur les vins espagnols qui m’ont plu :

  1. Ijalba, le vin qui jaillit des pierres.
  2. El Vínculo, au pays de Don Quichotte.
  3. Un mousseux catalan qui se démarque.
  4. Les Grands d’Espagne
  5. Bodegas Palacio, des rubis à boire
  6. Les vins superbes de l’Aragon.
  7. Des mousseux d’exception
  8. Les bons vins de Conde de Valdemar.
  9. Valdepeñas, vins de joie, vins de soif.
  10. Gastronomie catalane et vins de Rioja



Je vous suggère d’écouter aussi l’émission qu’Anna Manchon a accordée à l’émission Samedis Gourmets à Radio Ville Marie  sur la célèbre Maison Miguel Torres. Voici le lien!


Liens :

Bureau Économique et Commercial d’Espagne à Toronto
Maria Gorriti délégue commerciale.
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Anna Ursini, déléguée commerciale pour les vins.
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Consulat Général d’Espagne à Montréal
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Restaurant Pintxo



Roger Huet
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vendredi, 06 juin 2014 10:28

Un vieux château et des vins sublimes

Le Château de Fesles fut construit, au XIe siècle, par les Ducs d’Anjou pour le contrôle d’un point stratégique de Val de Loire dominant la rivière Layon.

Grâce à l’ombre rassurante de ses murailles, le domaine montre une aptitude  vinicole dès le début. Lorsqu’Henri Plantagenet devient roi d’Angleterre sous le nom d’Henri II, il se crée un courant commercial avec l’Angleterre qui favorise les vins angevins. Par le jeu d’héritages plusieurs grandes familles aristocratiques se succèdent au Château de Fesles jusqu’au milieu du XIXe  siècle où une famille roturière, appelée Boivin, achète la propriété et lui donne une vocation définitivement vinicole.

Aujourd’hui le domaine et le Château de Fesles sont propriété des Grands Chais de France.

Le domaine de 35 hectares est travaillé partiellement en agriculture biologique. On y cultive majoritairement deux cépages, le Chenin qui sert à fabriquer un des meilleurs vins liquoreux au monde, le Bonnezeaux, et le Cabernet Franc qui donne des vins rouges, fins et élégants.

Le domaine dispose d’équipements modernes. L’actuel maître de Chai est Pierre-Jean Sauvion.
J’ai dégusté le Château de Fesles, Cabernet Franc La chapelle Vieilles Vignes 2012, AOC Anjou, 12,5% d’alcool.

roger chtesu de fesles sr


Robe rouge profond violacé. Des arômes de petits fruits rouges mûrs ou domine la framboise. Il y a aussi de la groseille, de la fraise, et un soupçon de violette et de réglisse. 
En bouche c’est un pur ravissement, onctueux, charnu, souple, rond, une belle fraîcheur et une élégante persistance en fin de bouche. Il est prêt à boire mais peut se garder facilement cinq ans.
Ce Cabernet franc complexe et bien structuré est étonnamment versatile. Il s’accorde avec le porc, avec le bœuf, avec le  petit gibier. Il est délicieux avec les pâtes et excelle avec un plateau de fromages. Il faut le servir entre 13 et 16 °C.

Le Château de Fesles, Cabernet Franc La chapelle Vieilles Vignes 2012 est disponible à la SAQ, code 00710442  Prix 18,80 $


Liens :
www.fesles.com 
Grands Chais de France
Camilla De Vere Green
Ambassadrice de marque pour le Canada
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  ';document.getElementById('cloakae46c1b00a311a37adb9c346fb8ff2c9').innerHTML += ''+addy_textae46c1b00a311a37adb9c346fb8ff2c9+'<\/a>';
www.gcfplanet.com

Représentés au Québec par :
Mark Anthony Fine Wine Merchants
Jacques Bélec

Directeur des Produits de spécialités
Tel. 514 798-5306
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Isabelle St-Pierre
514 798-5307
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Roger Huet
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vendredi, 06 juin 2014 16:46

Mumm, champagne officiel du Grand Prix

Version 1.5.26Samy Rabbat No Translation Prévisualiser02Déconnexion Site Menus Contenu Composants Extensions Outils Aide Prévisualiser Sauver Appliquer Annuler Aide Article: [ Éditer ] Titre Mumm, champagne officiel du Grand Prix. Publié Non Oui Alias mumm-champagne-officiel-du-grand-prix Page d'accueil Non Oui Section Catégorie [Toggle Editor]

Le champagne Mumm est le champagne officiel de la Formule 1 même si plusieurs autres maisons de champagne sont actives lors de la saison à titre privé.

roger formule samy rabbat Un parfait inconnu!


Le 5 juin jour de l’inauguration officielle de la Formule 1 à Montréal, la Maison Corby, représentante des Champagnes G.H. Mumm a reçu un groupe d’invités VIP à la Brasserie Parisienne Le Pois Penché où le champagne a coulé à flots.

roger formule charles salvas


Charles Salvas l’ambassadeur de Marque du Groupe Pernod-Ricard qui est le propriétaire de la marque G.H. Mumm et Philippe Gougeon, le directeur commercial ont salué les invités avec beaucoup de panache.
Longue vie aux Champagnes Mumm!

Pour tout savoir sur la Formule 1, je vous suggère de consulter l’excellent article de Wikipédia.


Liens :
http://www.ghmumm.com

Représentés au Québec par :
Corby Spiritueux et Vins.
Charles Salvas

Ambassadeur de Marque
Directeur des événements pour Corby
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(514) 856-4327

Philippe Gougeon
Directeur des ventes pour le Québec

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(514) 856-4325

Roger Huet
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Lire la suite...Add CE Form ID de l'article: 3484 Etat Publié Clics 2059 Réinitialiser Révisé 3 fois Créé Vendredi, 06 Juin 2014 16:46 Dernière modification Mardi, 19 Mai 2015 18:29 Paramètres - Article Auteur Pseudo de l'auteur Niveau d'accès Date de création 2014-06-06 16:46:12 calendar Début de publication 2014-06-06 16:46:12 calendar Fin de publication Jamais calendar Paramètres - Avancés Informations des méta-données AccèsWeb repose sur le logiciel libreJoomla!.

vendredi, 06 juin 2014 22:58

Le Dada de Rouillac

Le domaine de Rouillac, a eu plusieurs propriétaires célèbres depuis le 17e siècle comme Jean Paul Loret, président du parlement de Bordeaux et le Baron Haussmann qui l’a acquis en 1864 et qui l’a marqué de son empreinte car il  chérissait particulièrement ce château.


L’Empereur Napoléon III y a séjourné et a tellement apprécié le vin rouge de Rouillac qu’il l’a fait mettre sur sa table et a même convaincu Albert I,  le Roi des Belges, d’en faire autant.

Laurent Cisneros, propriétaire depuis 2009, est le descendant d’une célèbre famille castillane. Homme de passion. Heureux aux sports, heureux en affaires et en amour, il se démarque dans les compétitions équestres qu’il pratique en compagnie de son épouse Sophie et de ses trois filles : Mélanie, Ophélie et Eugénie.

Le domaine viticole de 36 hectares d’un seul tenant est un terroir d’exception. Il a 24 hectares de vignes dont 21 de cépages rouges : 60% de Cabernet Sauvignon et 40% de Merlot. Les trois hectares de cépages blancs sont cultivés à proportion de 70% en Sauvignon blanc, 16% en Sémillon et 14% en Sauvignon Gris.

Laurent Cisneros pratique une agriculture respectueuse de l’environnement. Reprise du labour intégral avec près d’un tiers par des chevaux de trait, suppression de la totalité d’herbicides chimiques et mise en place de la méthode confusion sexuelle pour lutter contre les vers des grappes. Il utilise uniquement des produits bio.  Pour contribuer à maintenir l’équilibre des écosystèmes, il a fait  installer de ruches dans la propriété et a fait replanter des tilleuls que les abeilles prisent, il a aussi créé des jachères apicoles composées de plantes mellifères.

Il a trois hectares de vignes dont les eaux de ruissellement sont filtrées par un bassin de bambous qui grâce à son système racinaire assure une gestion environnementale des effluents. À chaque année la faune et de la flore sont soumises à un rigoureux inventaire sur le domaine. Depuis 2012 le Château de Rouillac est certifié en Agriculture Raisonnée en Aquitaine et en Juillet 2013 il a obtenu la validation de la certification Haute Valeur Environnementale, du niveau III du Grenelle de l’environnement.

Son dernier vin, le Dada de Rouillac 2011, AOC Pessac-Léognan, rouge, Grand vin de Bordeaux, porte sur l’étiquette un cheval de parade. Dada est le mot par lequel les enfants appellent le cheval en France.

roger chteau de rouillac sr


Ce vin est un assemblage bordelais : 66% Merlot, 34% Cabernet Sauvignon qui titre 13% d’alcool. Élevage pendant 6 mois en barriques de chêne français. La production totale n’est que de 10.000 bouteilles.

Belle robe pourpre intense. Arômes de fruits rouges et noirs : fraise, framboise, groseille, cerise rouge, mûre, cassis, bleuet, griottes. Des touches d’épices douces, de cuir, de violette, mais aussi de cèdre, de réglisse et de moka, apportées par le Cabernet Sauvignon.

Ce mariage merveilleux du Merlot et du Cabernet Sauvignon donne en bouche un vin puissant, rond, corsé, structuré, charnu, avec une belle matière fruitée, une belle structure tannique à la fois ronde et gourmande. La finale est dense, délicieusement vanillée et légèrement épicée.

Ce vin viril appelle les viandes rouges, à la braise ou en sauce. Excellent avec des charcuteries ou des fromages forts. On peut le servir à 16°C il se réchauffera dans votre verre et dégagera son éventail d’arômes. Je recommande de le mettre en carafe près d’une heure.

C’est un  vin de longue garde, qui est à son mieux en 2014 et 2015, mais qui sera encore excellent jusqu'en 2021.

Liens :
www.chateauderouillac.com
Agnès Bourdens, responsable commerciale au Château.
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Représenté au Québec par
Bénédictus

Benoît Lecavalier
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cell. (514)913-5405



Roger Huet
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J’ai découvert le Restaurant Chez Sophie qui vient d’ouvrir dans le Griffintown. Les propriétaires sont la Chef montréalaise d’origine libanaise Sophie Tabet, et le sommelier Marco Marangi, son époux qu’elle a connu en Italie.

roger marco marangi et sofie tabet propritaires sr Marco Marangi et Sophie Tabet


Sophie n’est pas une novice, elle a débuté au Restaurant Primo & Secondo du chef Roberto Stabile, pour ensuite chercher de l’expérience en Europe, d’abord au Restaurant  l’Astrance, chez Pascal Barbot à Paris, trois étoiles Michelin, ensuite au Dal Pascatore en Italie (Relais & Châteaux, 3 étoiles Michelin).

Elle a reçu le Prix du Chef de l’avenir et du meilleur restaurant de l’Académie Internationale de la Gastronomie, en 2010. Sophie et Marco voulaient compléter leur expérience culinaire en Méditerranée et se sont déplacés au Liban, que Sophie n’avait pas revu depuis son enfance, mais où elle a encore beaucoup de parents. Ils installent coup sur coup deux restaurants qui connaissent le succès! Au bout de quatre ans, Sophie sent l’appel de Montréal, elle s’ennuie de sa famille et ils rentrent.  

Leur tout nouveau restaurant Chez Sophie, est un petit coin de Méditerranée. Il est clair, il est beau, un décor moderne, une jolie terrasse à l’arrière. Qu’est-ce qu’on y mange? Une cuisine gastronomique de saison, très santé, contemporaine, d’inspiration française et italienne, avec une touche libanaise. En plus du lunch et du souper, le restaurant sert le brunch du week-end. Les gourmets dégustent des mets sublimes à des prix plus qu’abordables.

Voici un aperçu  du menu du soir :

  • Risotto aux fruits de mer et safran : 25$
  • Filet de bar en croûte, mousseline de céleri-rave, poêlée de champignons, émulsion de palourdes : 30 $
  • Magret de canard, réduction à l’orange, confiture de myrtilles, mousseline de carottes, gingembre et cumin, wonton aux oignons caramélisés : 37 $.
  • Les desserts sont également exquis et ils ont une bonne carte de vins. Ils font des cocktails épatants à boire sur la terrasse en attendant le souper.


Les clients peuvent manger tranquilles, il n’y a pas de parcomètres dans le Griffintown.


Liens :
Chez Sophie,
1974 Notre-Dame Ouest
Montréal,
Pour réserver : 438-380-2365


Roger Huet
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La Maison Pallini a été fondée en 1875 par Nicola Pallini dans le petit village d’Antrodoco. Elle a produit des liqueurs fortes surtout à base d’anis pendant plus d’un siècle. 


En 1917, la compagnie déménage dans le quartier du Panthéon à Rome et ses produits sont appréciés des Italiens. Ce n’est qu’en 1999 que la famille Pallini éprouvant le besoin de relever des nouveaux défis se lance dans la production d’une liqueur à base de citron qui fait déjà fureur en Italie, le Limoncello.

On raconte que Mme Casella, l’épouse de Giorgio Pallini aurait apporté une ancienne recette napolitaine qui serait la formule secrète,  adoptée par la maison.  Les Pallini vont élever le Limoncello,  au rang d’œuvre d’art.

roger limoncello pallini sr


Pour la fabrication du Limoncello ils emploient les célèbres citrons Sfusato cultivés sur la Côte Amalfi en Dénomination protégée. Il ne faut pas les confondre avec les Citrons de Sorrento, qui sont cultivés dans la proche péninsule de Sorrento et sur l’Ile de Capri et qui sont plus acides. Les Sfusato sont biologiques et on les cueille à la main. Ils contiennent plus de vitamine C que n’importe quel autre citron et leur zeste produit une huile très parfumée.

C’est justement avec le zeste, soigneusement retiré du fruit sans le blanc, qu’on infuse dans les meilleurs eaux-de-vie italiennes, qu’on  fait le célèbre Limoncello Pallini.
La robe est jaune-vert,  il a un goût très prononcé de citron. Le Limoncello peut être consommé en digestif très frais ou entrer dans la composition de nombreux cocktails avec : jus de canneberges, eau pétillante ou vin mousseux.  Versé sur une glace à la vanille ou sur un sorbet au citron c’est un délice.  Il relève également les gâteaux.

C’est un produit qui titre 26% d’alcool.

Le Limoncello  de Pallini est disponible à la SAQ,  présenté dans une élégante bouteille sérigraphiée de 500 ml. Code 12104878.  Prix: 20,00 $

Liens :

http://www.pallini.com/sito/fra/liq_limoncello.php

Représentés au Québec par :
Maison In Vino
Daniela Sarbu
Directrice
(450) 465-5542
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Jürgen Pesot
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Roger Huet
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NathalieMaclean.com




jeudi, 12 juin 2014 21:27

Les grands Champagnes Ayala

J’ai rencontré, dernièrement Hadrien Mouflard, le Directeur Général  de l’ancienne et prestigieuse maison française, Champagne Ayala.


La maison  a été fondée en 1860 à Aÿ par Edmond de Ayala, un Français descendant d’une illustre famille espagnole. Son grand-père avait été envoyé en Amérique du Sud avec un poste de gouverneur. Les temps étaient troublés, Napoléon avait dépossédé le roi d’Espagne de ses droits en faveur de son frère Joseph. Les liens  entre la Mère Patrie et les colonies s’étaient fragilisés, ce qui avait réveillé les rêves indépendantistes des Latino-américains. Monsieur de Ayala, comme bien d’autres Espagnols,  avaient embrassé la cause de la liberté de Simon Bolivar. Quelques années plus tard, lorsque l’indépendance se réalisa,  il se retrouva Consul général de la Grande Colombie, à Paris et y prit racine.

Edmond de Ayala, épousa une riche héritière qui entre autres biens lui apporta en dot un joli domaine vinicole en Champagne. Le couple décida de le faire prospérer. Depuis le tout début la principale clientèle de la Maison Ayala était anglaise car Fernand, le frère du fondateur, s’était établi à Londres.  Il avait réussi à convertir le Prince de Galles, futur Roi Édouard VII  au  « dry champagne » ou champagne « sec » avec son millésime 1865.

On raconte que le Prince de Galles commençait sa journée par une coupe de « Champagne Ayala du château d’Aÿ ».

À l’époque le champagne était un vin doux  qui se buvait au dessert. Les Anglais sont les premiers à avoir voulu l’apprécier dès l’apéritif et tout au long du repas, c’est pourquoi ils demandaient des vins secs ou bruts.

La Maison Ayala a été la première à expédier du champagne peu «dosé». C’est le début des « English Cuvées » et des mentions « sec » ou « dry » sur l’étiquette.

Après des débuts enviables sur le marché anglais, Champagne Ayala a connu des hauts et des bas dramatiques tout au long de son histoire.  Vers 1890, le phylloxéra ravage le vignoble champenois. Il faut faire appel aux porte-greffes américains pour le rebâtir et cela prend des années.

En avril 1911 la Champagne connaît la révolte des vignerons frappés par plusieurs mauvaises vendanges et plongés dans une misère noire. Ils accusent les négociants de faire venir des vins de Touraine à moitié prix. Les maisons de négoce sont incendiées mais aussi celles de plusieurs producteurs de Champagne qui pourtant ne pratiquaient pas le dumping,  c’est le cas de la Maison Ayala qui a été mise à sac et complètement détruite. C’est de cette époque que datent les premiers décrets et lois délimitant l’Appellation Champagne.

Grâce aux assurances, la Maison Ayala a été reconstruite par l’architecte Demay et s’installe dans un complexe spectaculaire à la fin de l’année 1913.

Vient la Première guerre mondiale qui est un désastre encore plus grand que la révolte des vignerons. Après la guerre, Ayala renait encore de ses cendres et connait à nouveau le succès jusqu’à la  Deuxième Guerre Mondiale pour recommencer encore. Elle changera de propriétaires en cours de route et se montre aujourd’hui à nouveau pleinement dynamique après son rachat en 2005 par la famille Bollinger.

En Champagne en général les maisons ne produisent pas tout le raisin qu’elles utilisent. C’est aussi le cas d’Ayala. La Champagne aujourd’hui c’est un vignoble de 35 000 ha avec des maisons de négoce, des caves coopératives, et 15 000 vignerons qui se partagent 85% du vignoble champenois. Seulement un tiers parmi eux produisent leur vin, les autres vendent leur raisin aux maisons de négoce. Ayala s’appuie sur des contrats d’approvisionnement avec des vignerons situés sur les meilleurs terroirs de Grands crus et de Premiers crus.

Pour l’élaboration des crus sans année, qui représentent 80% de la production Ayala, les trois cépages : Pinot noir, Chardonnay et Pinot Meunier, rentrent dans l’assemblage. Le Pinot Noir c’est le roi, il est toujours dominant : plus masculin, plus vineux. Il assure la plénitude et la puissance.  Le Chardonnay c’est la reine qui donne toute l’élégance au vin, le côté onctueux, féminin, vif et plein de finesse. Le Pinot Meunier C’est le prince. Il apporte une note de fraîcheur, plus de fruit et plus de dynamisme.

Pour les Cuvées Prestige,  Ayala n’emploie que le Chardonnay et le Pinot noir parce que le Pinot Meunier n’intègre pas les terroirs Grand cru champenois.
Le Champagne est avant tout un vin, donc on fait une première fermentation pour élaborer un vin tranquille au départ, elle a lieu en cuves inox thermo-régulées pour préserver la fraîcheur, la minéralité, le fruit et la pureté. Le vin sera mis en bouteille au printemps qui suivra la vendange de l’année suivante.  La seconde fermentation se déroule dans des caves creusées dans la craie à 25 mètres de profondeur.  Elle va générer du dioxyde de carbone qui va demeurer emprisonné dans la bouteille, c’est la prise de mousse. Cette méthode traditionnelle à la Champagne est appelée classique ou champenoise. Elle permet d’obtenir cette bulle petite, magique qui fait rêver le monde entier.  

Le vin vieillit 2 ans et demi pour le champagne sans année et 6 ans et demi pour les millésimés. Ce long vieillissement sur lies, qui est le double de celui exigé par l’appellation,  assure aux Champagnes Ayala une finesse incomparable.

Ce qui caractérise les Champagnes Ayala c’est avant tout l’élaboration d’un grand vin. Ils accordent beaucoup d’importance aux détails. D’abord c’est l’approvisionnement de raisins de très haute qualité, des Grands crus et des Premiers crus essentiellement. Ils obtiennent ensuite l’élaboration des jus de première presse, donc les jus de raisin plus concentrés, plus harmonieux et plus généreux. Ensuite c’est l’art d’assembler pour mettre en harmonie les cépages, le Chardonnay, le Pinot Noir et le Pinot Meunier et les origines puisqu’en champagne il y a 320 Crus, 17 Grands crus et 44 Premiers crus. En mettant ensemble différentes origines, les œnologues arrivent à un style, à une signature : Ayala.

Le Brut Majeur d’Ayala c’est le travail de leur chef de cave et de leurs œnologues pour parvenir à quelque chose de constant que les consommateurs vont pouvoir retrouver d’année en année. C’est le résultat d’une vendange particulière avec des vins de réserve. Depuis 2011 Caroline Latrive est la Chef de cave qui a l’honneur et la responsabilité des assemblages de la Maison Ayala.

Depuis 2014 Ayala présente de nouveaux habillages et se concentre sur 5 cuvées : Brut Majeur, Brut Nature, Rosé Majeur, Blanc des Blancs millésimé et la cuvée prestige Perle d’Ayala.

roger ayala ros sr  

J’ai dégusté L’Ayala Rosé Majeur, 50% Chardonnay, 40%  Pinot Noir, dont 6% de vin rouge tranquille de vieux Pinots Noirs de la Montagne de Reims,  et 10% Pinot Meunier. Le dosage de ce Champagne n’est que de 7g/litre. Il titre 12% d’alcool.

Robe rose pâle légèrement cuivré. Un cordon constant, des bulles petites qui jouent coquines sur votre langue et votre palais. Nez généreux de fruits rouges, groseille, framboise, fraise, cerise et de fruits blancs, pêche, pomme.  Vif en bouche. Le Chardonnay met en avant le fruit avec beaucoup d’élégance et de délicatesse. Le Pinot apporte en bouche ces notes de groseille, de framboise et de cerise déjà perçus au nez; les tanins qu’il apporte également sont parfaitement fondus et délicats. Ce rosé si sec et élégant a une grande minéralité et une grande fraicheur, qui est la signature Ayala.

C’est un vin d’apéritif qui invite à des serments d’éternité, c’est le champagne de l’amour par excellence, qu’il faut déguster à petites gorgées. Il est si gourmand qu’il peut accompagner aussi un bon repas aux  homards, aux crabes des neiges, au saumon;  au dessert il ira sublimer une tarte aux framboises. Je suggère de le servir frais, autour de 8°C; en se réchauffant dans le verre il va vous livrer toute sa palette d’arômes et de saveurs.

Voici les merveilleux champagnes Ayala disponibles à la SAQ.

  • Champagne Ayala Rosé Majeur,  code: 11674529. Prix : 60,00 $
  • Champagne Ayala Brut Majeur, bouteille de 750 ml, code 11553137. Prix 48,00$
  • Champagne Ayala, Brut Majeur, bouteille de 375 ml, code 12102282 Prix 28,45 $
  • Champagne Ayala Perle Nature Brut 2002, code 11849430. Prix 116,00 $
  • Champagne Ayala Zéro Dosage Brut Nature, code 11043428 Prix 49,75
  • Champagne Ayala, Cuvée Rosé Nature, code 12034347 Prix  92,00 $


Liens :
Champagne Ayala
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Représentés au Québec par :
Sélections Œno

La Rochelle et Trianon
Roch Bissonnette Président


Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com



 

mardi, 17 juin 2014 19:38

Jeanjean, la qualité des vins du Sud

Je viens de lire le livre Vigne et vin en Languedoc-Roussillon de Maurice Jeanjean, qui traite de l’évolution du vignoble de cette région entre 1850 et 2006 et où il raconte l’histoire de sa propre famille, vigneronne, vinificatrice et négociante en vins.


Son ancêtre Étienne apparaît dès le 18e siècle dans les registres de Saint-Felix de Lodez, au nord-ouest de Montpellier. Maurice-Jean sera le premier à faire rentrer la famille dans le commerce en ouvrant une auberge où il vend et troque du vin.  Son fils, Étienne-Maurice Jeanjean est un personnage rigoureux et dynamique. On le surnomme le ‘père la minute’. «Il aurait sauté du balcon du premier étage dans la rue, estimant que le détour par l’escalier constituait une perte de temps» Des gens de cette trempe ne pouvaient que réussir. C’est lui qui commence le négoce du vin à partir de son auberge où il proposait à la vente les vins que les commerçants venaient déguster. Sa production ne suffisant pas à la demande, il commence à acheter et à vendre les vins des autres producteurs. Son fils, Maurice-Vincent, surnommé le barriquailleur va continuer à élargir son réseau et fournira ses clients au Massif Central et ira jusqu’au Lyonnais grâce au chemin de fer. Comme le phylloxéra fait des ravages dans le Languedoc, il se voit contraint même de faire venir du vin d’Espagne à un certain moment. 

Les vins du Languedoc titraient souvent 7% d’alcool, on avait pris l’habitude de les couper avec du vin algérien pour augmenter la teneur. Dans les années qui ont précédé la Première Guerre Mondiale,  le vin algérien sature le marché et provoque la chute des prix et la révolte des vignerons du Sud. Une nouvelle réglementation veille à un meilleur contrôle de la qualité. Maurice Vincent et son fils Maurice-François qui se joint à lui décident d’ouvrir un magasin en 1911 pour mieux répondre à la demande. À la mort de son père en 1912 Maurice François de barriquailleur devient commerçant en gros.  

La Première guerre mondiale amène une pénurie de vin. Les jeunes viticulteurs partent à la guerre. Les vignes ne produisent plus et l’armée envoie des grandes quantités de vin au front pour soutenir les troupes. Maurice François est mobilisé au début de la guerre et confie son entreprise à sa mère, à sa femme et à son comptable. Il ne sera démobilisé qu’en 1919. Les camions citernes apparaissent après la guerre. Maurice-François en dote son entreprise de deux. «Il devient négociant expéditeur. Il sélectionne le vin, le collecte, le traite, le vend et réalise l’expédition auprès du négoce distributeur, les marchands de vins qui approvisionnent les détaillants. » Paul Jeanjean vient seconder son père en 1925 et lorsqu’il se marie en 1929, son père l’associe en créant l’entreprise Maurice Jeanjean et fils.

À la veille de la Deuxième guerre, des trains complets de wagons-citernes sont chargés avec les vins de la maison Jeanjean à Rabieux et envoyés à la Gare de Bercy dans la région parisienne. En 1936, Maurice-François et Paul achètent deux propriétés : le Mas d’Artémon et le Mas de Lunès, dans les garrigues d’Aumelas qui inclut le Mas d’Encoste et le Château Valoussière. En 1945 ils vendent le Mas d’Artémon pour se concentrer dans le développement vinicole du Mas de Lunès. Paul prend les destinées de la maison après la guerre. Le commerce du vin évolue avec la multiplication des caves coopératives qui vinifient et commercialisent le vin de leurs membres et l’apparition des négociants de l’extérieur de la région qui viennent s’approvisionner directement chez les producteurs. Paul Jeanjean s’adapte, fidélise sa clientèle et ouvre deux magasins de vente au détail à Montpellier et il associe au commerce son fils Hugues qui démarche inlassablement les clients. Un peu plus tard Bernard le deuxième fils de Paul commence à travailler dans l’entreprise et après son service militaire en Algérie, on l’associe à la commercialisation.  Paul divise le territoire en deux confiant à chacun de ses fils une partie. Hugues et Bernard voient une possibilité de développement dans le transport du vin et créent la Société des Transports Lodéziens.  Ils prennent en main la maison Jeanjean au décès de leur père en 1965. La consommation du vin a beaucoup baissée en France.

Les vins d’Algérie sont et pour 10 ans encore un fléau. S’il veut survivre, le Languedoc Roussillon  doit se tourner vers une production plus réduite et plus qualitative. La Communauté européenne admet des nouveaux grands joueurs dans le monde du vin, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Le consommateur veut consommer moins et mieux. La Maison Jeanjean emboite le pas. «Entre 1965 et 2005 le Languedoc-Roussillon  a connu une véritable révolution dans toute la filière du vin». «Géographiquement le vignoble s’est replié sur les coteaux, gagnant des milliers d’hectares à la garrigue et abandonnant la plaine à d’autres cultures». La concurrence des vignobles du Nouveau Monde apparaît bientôt comme une menace. La guerre commerciale se joue dorénavant à l’échelle du monde.

Lorsqu’Hugues et Bernard Jeanjean arrivent aux commandes de la maison, ils ont une expérience de 10 ans et vont lui donner un élan dans tous les domaines. La politique de l’entreprise s’organise autour de trois créneaux : le négoce dans la tradition de la Maison Jeanjean, la commercialisation des vins des domaines et châteaux, rigoureusement sélectionnés, et la commercialisation des vins des  domaines Jeanjean. En 122 ans l’entreprise n’a jamais connu un seul exercice déficitaire. Pour assurer la pérennité de l’entreprise ils vont entrer en Bourse en 1994 et se capitaliser. Forte  de ses nouvelles ressources Jeanjean SA prend le contrôle de la Société Ogier, négociant en vins à Châteauneuf-du-Pape. Elle s’implante à Cahors en 2003 avec le rachat de la maison Rigal, elle confirme sa présence en Provence par un accord conclu avec la famille Gassier, la même année. En 2005 c’est le tour de la grande maison Cazes du Roussillon de rejoindre le groupe et en 2006, Jeanjean reprend les propriétés du groupe Antoine Moueix et Lebegue qui possède des châteaux prestigieux en Saint-Emilion, Bordeaux Supérieur, Fronsac et Haut Médoc. Finalement, en janvier 2010, la fusion entre JEANJEAN SA et LAROCHE SA aboutit à la création d’ADVINI qui se positionne dès lors en leader français des vins de qualité.

Parallèlement à son développement dans le commerce du vin, la Maison Jeanjean a toujours tenu à développer des activités vigneronnes en propre. Ils ont décelé des terroirs d’exception : le Mas de Lunès et le Devois des Agneaux, achetés en 1936, le Domaine Le Pive dans les Sables-du-Golfe-du-Lion, qu’ils achètent en 1991, le Domaine de Fenouillet en 1993 qui est une appellation Faugère , le Mas Neuf acheté en 1994 appellation Muscat de Mireval, et le Mas Rouge acheté en 1997qui jouxte le Mas Neuf. Ces propriétés précieuses, sont confiées à la gestion des femmes de la maison, Brigitte Jeanjean  et sa sœur Elizabeth Jeanjean.

Brigitte Jeanjean connaît bien le Québec puisqu’elle a obtenu un MBA d’administration des affaires à l’UQAM et a travaillé quelque temps pour Hurricana la course des motoneiges. Rentrée en France depuis 1993, elle s’occupe de ces six vignobles en propriété de la Maison Jeanjean,  qui ont des terroirs différents et représentent 350 Ha de vignes.

J’ai dégusté quatre vins de la Maison Jeanjean, dont deux du domaine Devois des Agneaux. En Occitan Devois désigne un pâturage, et celui-ci était un endroit où allaient brouter les moutons.

roger jeanjean sr


Le Devois des Agneaux est formé de 3 terroirs : dans la vallée, à 150 m d’altitude, il y a de de l’argile blanche où ils cultivent le raisin pour les vins blancs, ensuite il y a de l’argile à galets roulés où il font un vin qui s’appelle le Mas de Lunès. Finalement dans les coteaux à une altitude de 220 mètres en calcaire dur,  ils font le Devois des Agneaux rouge. Le climat méditerranéen permet une maturation harmonieuse des raisins et donne des vins avec du caractère.

Le Devois des Agneaux D’Aumelas 2011 blanc, appellation Coteaux du Languedoc, 12,5% d’alcool. Roussanne 70% et Marsanne 30%.
Très belle robe dorée. La Roussanne  lui donne des arômes, d’abricot, de miel et un soupçon de poire, tandis que la Marsanne lui apporte des parfums floraux d’aubépine, de chèvrefeuille, de jasmin et de fruits : pêche, coing, agrumes et noisette.
En bouche, on ressent une jolie fraîcheur. C’est un vin rond, gourmand et complexe dont la dégustation se termine en une longue finale fruitée et vanillée.  Il exprime le terroir languedocien avec beaucoup d’élégance. Délicieux avec des poissons en sauce et des poissons en croûte de sel. Parfait avec des fromages savoureux comme le comté, le gruyère de grottes, accompagnés de noisettes. Il faut le servir autour de 11°C.
Le Devois Des Agneaux D'Aumelas 2011 blanc est disponible à la SAQ, code 10507235.  Prix 22 $.

J’ai ensuite dégusté le Desvois des Agneaux D’Aumelas, 2011,  rouge. Appellation Coteaux du Languedoc. À partir du millésime 2012 cette appellation sera uniquement Languedoc. Les vignoble est en plein milieu de la garrigue et s’appelle les Collines de l’Amour.

Élevage en barrique neuve de chêne pendant 12 mois. Robe d’un rouge intense. Des arômes de garrigue de thym, de romarin, les fruits rouges aussi : la mûre, la myrtille, la framboise.
En bouche c’est un vin puissant avec du caractère. Les tanins sont charnus, il a une belle acidité. Un vin complexe, bien charpenté mais très équilibré et qui reste soyeux. Une finale persistante et agréablement épicée.

Il se marie parfaitement avec un civet de lièvre, une daube, du gibier et des fromages un peu forts comme le Roquefort. Le servir autour de 17°C.

Le Devois Des Agneaux D'Aumelas 2011 rouge est disponible à la SAQ, code 00912311 Prix 21,15 $

J’ai aussi dégusté le Pive Gris 2013, IGP Sable de Camargue, 30% Grenache Gris, 30% Grenache Noir, 30% Merlot et 10% Cabernet Franc, 12% d’alcool. Un superbe vin rosé qui provient du Mas de Pive dans les Sables-du-Golfe-du-Lion, certifié Agrobiologique. Le terroir est fait de sable fin du littoral de la Camargue.

De la récolte à la mise en bouteille, la fraîcheur aromatique fait l’objet de toutes les attentions. Récolte des raisins de nuit, éraflage et pressurage en atmosphère contrôlée. Fermentation en cuve inox à basse température et assemblage avant l’embouteillage. Sa robe rose pâle est magnifique. Des arômes fruités complexes où l’on retrouve tout autant des fruits rouges en nuances, des fruits exotiques également, comme le fruit de la passion et la banane. En bouche une attaque franche, avec une bonne acidité mais qui s’arrondit avec gourmandise, on retrouve le goût des fruits perçus au nez. Moyennement long en fin de bouche mais très gourmand qui donne envie de prendre un deuxième verre. À déguster à l’apéritif frais, autour de 6°C, délicieux également avec des salades, du homard, des sushis,  du poisson, et du porc épicé. Excellent également avec une assiette de fromages. En accompagnement de repas il gagnera à être servi autour de 9°C.

Le Pive Gris 2013, IGP Sable de Camargue rosé, est disponible à la SAQ, code 11372766 Prix $ 15,70.

J’ai finalement dégusté l’Ormarine 2013, Picpoul de Pinet, appellation Coteaux du Languedoc. 100% Picpoul, 12,5% d’alcool.

Robe jaune clair à reflets verts. Arômes de chèvrefeuille, de fruit de la passion, et de citron vert.
Ample en bouche, frais et fruité, sec et d’une grande finesse. Compagnon parfait pour les fruits de mer, les crustacés et les poissons. À servir autour de 8°C.

l’Ormarine, Picpoul de Pinet 2013 est disponible à la SAQ code 00266064  Prix 13,50 $

Liens :
http://www.jeanjean.fr/
http://www.advini.com/fr/
Représentés au Québec par :
Select Wines

Becky Caissie   Public Relations Manager
Ph: +1 877 796 9463 Ext.53
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Pour information:
Nadya Bilodeau  
514 272 4343  ext  221
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Source:

Maurice Jeanjean
Vigne et vin en Languedoc Roussillon
L’histoire de la famille Jeanjean
1850-1906
Éditions Privat.

Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com


Le Château Bellevue La Forêt est un domaine de 112 ha d’un seul tenant, situé dans la région de Toulouse entre Tarn et Garonne, dans l’AOC Fronton.


On y cultive la Negrette, un cépage typique de cette région, et très rare en France. Il y est apparu au 12e siècle.

J’ai dégusté le Château Bellevue La Foret Rosé  2013,
60% Négrette, 15% Gamay, 15% Cabernet Sauvignon, 10% Cabernet Franc, 13% d’alcool.

roger chteau bellevue la fore  sr
Comme la Negrette donne des vins très foncés, ce rosé est plutôt un clairet, robe cerise pâle, carminée, brillante et invitante.
Le sol sur lequel pousse ce raisin est pauvre et graveleux avec présence de fer et de quartz, qui donne au vin des arômes riches de violette, de mûre, de cerise, de cassis, un peu de réglisse et d’épices douces. Ample en bouche, souple, fruité, épicé, délicieusement bien balancé et persistant en fin de bouche.

Excellent en apéritif avec des canapés, très bon compagnon avec des fruits de mer et des crustacés, parfait avec des quiches, il s’allie merveilleusement aux viandes blanches,  poulet, veau en sauce et porc. Il devient festif avec les fromages.  Le servir autour de 8°C.

Le Château Bellevue La Foret Rosé 2013 est disponible à la SAQ, code 00219840. Prix 16,45 $

Liens :
www.chateaubellevuelaforet.com
Représenté au Québec par
Vins Philippe Dandurand Wines Inc.

Vanessa Besnard
Coordonnatrice Marketing
1304 ave Greene, Westmount (Québec) H3Z 2B1
Tél.: (514) 932-2626 ext 293
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Roger Huet
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