Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
Incroyable, le Portugal gastronomique!
Un des restaurants le plus « glamour» de Montréal est incontestablement le Nuances situé au 5e étage du Casino de Montréal. C’est aussi un des rarissimes restaurants qui exhibe les 5 diamants du CAA-AAA, sans interruption depuis dix ans.
Cette année le Chef Exécutif Jean Pierre Courtat (À gauche), reçoit pendant quatre soirs, le Grand Chef Luis Baena du Restaurant Manifesto de Lisbone, à l’occasion du Festival Montréal en Lumière
Nous nous rendons au restaurant sachant qu’on va nous proposer un repas gastronomique en cinq services, accompagné des vins de la maison Herdade do Esporao qui est un des plus anciens vignobles du Portugal car il existe depuis l’an 1207. J’ai rencontré la veille son producteur actuel Pedro Lopez Vieira qui m’a parlé de ses vins avec passion.
M.Carignan à gauche, une dame dont je n'ai pas le nom (Désolé) et Claude Magazzinich .
Nous sommes gentiment accueillis au Nuances par le Maître d’Hôtel Claude Magazzinich qui nous fait conduire à notre table. Ici tous les serveurs sont des sommeliers diplômés. Nous nous demandons si nous aurons la chance d’avoir Louise, qui peut vous débiter toute la carte des vins par cœur, avec toutes les caractéristiques d’arômes et de goût de chaque vin. En effet Louise Paquette s’occupera de nous pour la soirée, avec M. Carignan.
Louise nous sert un Espumante Esporao 2006 brut et nous explique qu’il est fait de Veldelho et d’Antao Vaz, deux cépages portugais. Robe limpide dorée tirant vers le vert, des bulles de taille moyenne qui vous chatouillent le nez avec des notes de noisette et de pain d’épices. En bouche, il est fruité, sec et frais avec une belle structure, qui nous met en appétit pour déguster l’entrée. On nous apporte une brandade de morue au gingembre, en tempura. Une véritable merveille.
Le mets suivant est tout en nuances : Saucisse de crevettes, crème anglaise à l’ail et à la coriandre. Il est accompagné d’un Esporaho Verdelho 2008. Louise nous explique qu’il est fait à 100% de Verdelho, qu’il vient de la région d’Alentejo. Nous admirons sa robe jaune pâle tirant vers le vert. Arômes de citron vert, de poire et d’anis, de miel, de gingembre, de fruits secs, avec des notes florales; en bouche légèrement corsé, avec un peu de minéralité, chaux, mais aussi kiwi, fruits de la passion, belle structure, acidité présente mais bien équilibrée.
Le mets qu’on nous présente ensuite est très « romantique » dans sa composition et dans son goût : asperges et pommes paille aux œufs avec jambon pata negra. Je m’attendais à un mariage avec un vin rouge, à cause du jambon. On nous sert un Monte Velho Branco 2008. Du blanc? je n’en crois pas mes yeux! Et pourtant, l’accompagnement au jambon pata negra est d’une telle douceur, que finalement je suis bien forcé d’admettre que cela fait un très beau mariage! Le Monte Velho blanc est fait de Roupeiro, d’Antao Vaz et de Perrum, trois cépages typiques d’Alentejo. Il a une robe cristalline, qui tend vers le vert. C’est un vin très parfumé, très épicé, fleuri, structuré et d’une grande élégance.
On nous apporte un mérou rouge, rôti à la portugaise avec des duxelles, et des croûtes de thym et de moutarde. Le fumet qui s’y dégage est propice à réjouir toutes les fibres de votre cœur et de votre cerveau, mais le goût, est indescriptible. C’est un bonheur parfait! Seul un très grand maître peut préparer un mérou aussi exquis. Il est accompagné d’un Esporao Private Sélection Blanc – Alentejo D.O.C. 2008. C’est un vin fait de trois cépages : Sémillon, Marsanne et Roussanne. Robe jaune paille. Arômes de fruits exotiques : goyave, mangue, papaye. Vin complexe qui tapisse vos papilles avec élégance, fruité, confituré, boisé. Très longue finale.
Le mets suivant est fait de joues de porc confites, sauce à l’orange, tout en douceur. Il est accompagné d’un Esporao Tinto, Reserva Alentejo D.O.C. 2006, un excellent vin d’assemblage de Trincadeira, d’Aragonès, de Cabernet Sauvignon et d’Alicante Bouschet. Robe rouge cerise, arômes de fruits rouges : myrtille, framboise, mûre, mais également vanille. Des tanins présents mais harmonieux, très belle texture riche et complexe.
Je commente avec mon invitée que chaque assiette est une œuvre d’art qu’on a envie d’accrocher au mur comme un tableau, mais lorsqu’on nous apporte le dessert nous faisons «Ahhh!» tellement c’est beau. Je demande s’il nous serait possible de parler au Chef invité. Monsieur Baena vient nous voir, en compagnie de Monsieur Curtat, et voilà que j’ai devant moi deux des plus grands chefs du Portugal et du Canada. Je demande à Monsieur Baena de nous expliquer son dessert : Il y a au milieu de l’assiette un petit flan qui au Portugal comme en Espagne on appelle « un lard du ciel» qui d’habitude est jaune mais celui-ci est brun, car il est au café. À côté il y a une autre petite pièce qui s’appelle «le cou des anges» qui est une mousse faite de jaune et de blanc d’œuf avec du sirop. Un peu plus loin il y a une tourte royale avec une gélatine au porto, puis une quenelle, puis une pièce verte qui s’appelle «ventre des nonnes» qui est un parfait au porto, et finalement un agencement de fruits avec un coulis en forme de signature, une petite pièce de sucre translucide pour jouer avec le volume le tout saupoudré de quelques flocons de sucre glacé tout juste pour relever la beauté de la pièce.
Je remercie M. Baena pour cette composition si magnifique et je lui dis combien nous avons admiré chacune de ses assiettes. Il me répond qu’on mange aussi avec les yeux et qu’il se fait un devoir de présenter chaque mets comme une œuvre d’art qui exprime un éventail de saveurs. Je lui demande comment il définit sa cuisine, il me répond qu’il la définit comme une cuisine avant-gardiste portugaise. Je lui demande comment il se positionne en relation à la cuisine fusion et à la cuisine moléculaire. Pour la cuisine fusion, me dit-il c’est simple, je vais chercher les meilleures techniques pour les utiliser dans la cuisine portugaise, ainsi la tempura est connue depuis toujours au Portugal, mais la tempura japonaise est la plus parfaite, donc je préfère employer la technique japonaise. La cuisine moléculaire nous offre une gamme de techniques qui nous permettent de faire la cuisson à la perfection. Au Portugal nous avons fait cuire des œufs de plusieurs manières depuis toujours, mais la cuisine moléculaire nous apprend que la cuisson parfaite du jaune d’œuf et du blanc d’œuf se fait à une température déterminée dans un temps précis. Pourquoi ne pas utiliser ces techniques? Ce qui ne veut pas dire que ma cuisine puisse se définir comme moléculaire, c’est une «cuisine d’auteur. »
Nos deux Chefs nous quittent pour nous laisser déguster le dessert avec un délicieux porto. Voilà l’incroyable expérience gastronomique que nous avons eue au Nuances…
Roger Huet
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le Portus Calle, le bonheur de souper
Profitant du Festival Montréal en Lumière, nous nous sommes rendus dans un des meilleurs restaurants gastronomiques portugais à Montréal le Portus Calle. Il se trouve dans la partie la plus vivante de la rue Saint-Laurent, en plein cœur du quartier portugais.
Ô miracle! Nous trouvons une place pour garer notre voiture juste devant son élégante façade. Dès l’entrée, nous sommes enveloppés par l’ambiance gaie et chaleureuse du restaurant. Le Maître d’hôtel nous installe et la fête commence.
Hélèna Loureiro, la chef propriétaire ouvre le bal. Quelques mots de bienvenue, présentation du Chef invité, Antonio Nobre, venu exprès du Portugal pour le Festival qui signe tous les mets de la soirée. Présentation du producteur de vins invité, Mario Neves qui dirige Aliança une des plus grandes maisons du Portugal. Ses vins vont exciter et réjouir nos papilles de l’entrée au dessert. Les vins d’Aliança sont présents au Québec depuis trente ans.
Nos flûtes sont remplies d’un « Espumante Bruto, Rosé Bairada», dont les petites bulles viennent réveiller nos papilles. Il est accompagné en premier service d’une Salade de lapin de Sao Cristovao, pousses croquantes et arômes frais. Mets très savoureux.
Le va-et-vient est très coloré, le restaurant est bondé. En deuxième service, on nous apporte des médaillons de lotte dans une émulsion de coriandre fraîche, accompagnés d’un G. Galleria 2008, Bairade, vin blanc tranquille, frais, arômes de fleurs blanches, moyennement corsé, très fruité, avec une bonne acidité, goût d’agrumes, belle complexité et beaucoup d’élégance.
En troisième service on nous sert un boudin croustillant farci aux œufs, verdure sauvage sautée à l’huile d’olive et à l’ail. Hélène s’est surpassée, le boudin est préparé par ses soins car elle n’en a pas trouvé un à son goût. Il est présenté comme une petite balle en croûte, creuse à l’intérieur. Pourtant dans sa légèreté, cette pièce goûte délicieusement le boudin. Il nous est servi avec un Quinta Da Garrida 2006 de la région de Dao. Vin fait de l’assemblage de trois cépages : le Jaen, le Tempranillo connu au Portugal comme Tinta Roriz et le Touriga Nacional. Robe rouge intense, vin robuste, fruits rouges, herbes fraîches, épices, pain toasté, une bonne finale.
En quatrième service on nous présente un filet de porc d’Alentejo au Pimentâo, panade d’asperges, avec tartare de tomates et de linguiça frit, un autre mets savoureux. En accompagnement un Quinta da Terrugem DOC 2006 de la région d’Alentejo. Robe pourpre très concentrée; arômes de fruits mûrs, de chocolat et d’épices, pain toasté, belle complexité; en bouche il a des tanins bien équilibrés, belle acidité. C’est un vin puissant, long, fruité et rond. Persistant en finale.
En cinquième service on nous apporte des lamelles de fromage d’Évora vieilli, gelée de citrouille et fruits secs, avec un Quinta da Dona 2004, de la région de Bairrada. Robe cerise intense, arômes de fruits rouges et des notes balsamiques. En bouche le vin est corsé mais très élégant, avec beaucoup de fraîcheur. C’est un vin de très longue garde.
Monsieur Mario Neves est venu nous voir. C’est un homme jovial, qui communique sa bonne humeur. La compagnie qu’il dirige, Aliança possède des vignobles dans tout le Portugal et produit une gamme de vins très étendue. Charmant, avant de nous quitter, il nous invite à le visiter au Portugal.
Pour clore ce superbe souper on nous apporte une « Embarcada do Convento de Santa Clara gratiné, saupoudré de cannelle avec un sorbet dont la composition contient de l’huile d’olive, comme quoi, on peut faire de tout avec la bonne huile d’olive portugaise. Ce dessert est agrémenté d’un excellent Espumante Aliança particular 2005, Bairrada. Le service a été impeccable du début à la fin.
La charmante Chef propriétaire Hélèna Loureiro, vient nous voir à notre table, je lui demande comment définit-elle sa cuisine. Elle me répond : «Le menu que vous avez dégusté, est la cuisine de Monsieur Nobre, tel qu’il la propose dans son restaurant à Évora au Portugal. Notre cuisine habituelle est une cuisine portugaise moderne, avec les produits les plus frais, nous soignons la présentation de chacun de nos plats qui sont une joie pour les yeux, mais nous sommes encore plus minutieux sur le goût. Il faut que chaque produit livre le maximum de sa saveur. Nous proposons un mariage de vins qui soit au service de nos mets et non le contraire. Alors manger devient une véritable fête! »
Nous avons eu une véritable fête ce soir, et nous nous promettons de la recommencer au Portus Calle, aussi vite que cela nous sera possible.
Roger Huet
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Chronique du Festival sur le Café Ferreira
Le Festival Montréal en Lumière a été conçu par une élève géniale de l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec (ITHQ) qui dans un projet de cours imagina un événement ludique qui pourrait faire travailler les établissements hôteliers et les restaurants de Montréal, pendant la période creuse de l’hiver. Ce projet a énormément plu aux professeurs et aux autorités de l’ITHQ qui ont cherché la manière de le réaliser. À sa onzième édition il fait partie de l’hiver montréalais, et c’est un événement gastronomique majeur dans cette grande ville ouverte sur le monde.
Le Festival Montréal en Lumière c’est bien des choses à la fois, tout d’abord c’est la Fête de la Lumière, avec des spectacles qui font briller la ville de mille feux. Il y a une Nuit blanche le samedi 27 février qui, à elle seule compte 175 activités gratuites de scène, de contes, et de musique, avec des navettes et un métro ouvert toute la nuit pour les Montréalais et les visiteurs.
Le volet gastronomique anime les restaurants montréalais du 18 au 28 février. Chaque année la tradition veut qu’il y ait deux pays ou régions du monde invitées. Le Portugal est le grand invité d’honneur pour 2010, avec une délégation des 20 meilleurs chefs et de 18 grands producteurs de vins et de portos qui nous font découvrir un Portugal exquis et de prestige.
La Nouvelle Orléans, est l’autre vedette culinaire qui est présente avec six chefs pour nous faire savourer la mythique cuisine de la Louisiane.
Le festival est aussi l’occasion de découvrir les produits québécois. Les Cantons-de l’Est nous apportent leurs meilleurs produits, tout comme les fromagers artisans du Québec qui tiennent une sorte de foire au Complexe Desjardins et au Marché Jean-Talon et une soirée découverte le 27 février à l’Hôtel Hyatt Regency.
J’ai été à la conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux du restaurant Ferreira Café, le 18 février. Carlos Ferreira, le défenseur de la gastronomie portugaise à Montréal est un des organisateurs qui a réussi à faire venir les chefs et les producteurs des vins à Montréal. Il accueille dans son restaurant le Président d’honneur, Monsieur Fausto Airoldi.
Roger Huet et Paulo Ferreira du Café Ferreira
Nous étions une dizaine de journalistes, quelques photographes, Madame Germaine Salois, Directrice des Plaisirs de la Table, Mme. Mimi Vallée et M. Jean François Demers, conseiller spécial et porte-parole du Festival, il y avait également notre ami Samy Rabbat l’éditeur de l’incontournable site du monde de la gastronomie du même nom. Le chef Airoldi nous a impressionnés par sa vision sereine de la cuisine portugaise. Il défend une cuisine contemporaine authentiquement portugaise, sans compromis sur les saveurs, n’employant que des produits de grande qualité et avec une présentation impeccable de chaque mets. Contrastant avec la personnalité posée du grand Chef Airoldi, le bouillonnant producteur Dirk Van Der Niepoort, nous a entrainés dans son monde de Portos et surtout des vins du Douro.
Dirk appartient à une famille de négociants de Porto d’origine hollandaise, installée au Portugal depuis deux siècles. Après des études en économie en Suisse, il a travaillé pendant une année à Nappa Valley et est rentré à son Portugal natal avec la tête pleine d’idées. Il réussit à convaincre sa famille d’investir dans l’achat de deux vignobles dans le Douro, et décide de produire son propre vin. Son idée est que le vignoble portugais est extrêmement varié et qu’il faut le garder et l’utiliser tel quel. Dans ses seules terres de Quinta de Napoles et de Quinta do Carril il trouve près d’une centaine de variétés de vignes presque toutes centenaires. Il se lance le défi de produire un vin de qualité avec ces cépages. Au début c’est un échec, Dirk dit que le vin c’est comme apprendre l’anglais : parler c’est facile, mais la maîtrise est difficile. Sa première production donne un vin robuste mais non commercialisable. Il se trouvait en Australie et téléphone à son père pour savoir comment est le vin. Son père lui répond : «c’est de la m…» Il a déjà distribué les trois quarts de la production aux travailleurs comme vin de table. Dirk ne se décourage pas, il s’adjoint un excellent œnologue et recommence.
Faire des grands vins avec l’assemblage de dizaines de cépages tient du grand art. En quelques années, il faut le reconnaître, le vin de Dirk Van Der Niepoort est devenu bon, même très bon. Certains millésimes sont excellents, comme le Charmes 2000, le Batuta 2004. Je réclame à goûter le Charmes 2000, Dirk n’en a pas, mais il se lève et va nous chercher de derrière les fagots deux bouteilles de Batuta 2004. Nous sommes une dizaine de journalistes et de chroniqueurs de vins et il nous impressionne vraiment. Le Batuta est fait de 90 cépages et il est incroyablement bon!
Le chef Marino Tavarez et l'auteur de ces lignes, Roger Huet
Monsieur Ferreira nous fait servir en prémices certains plats des Dîners du Président d’honneur Fausto Airoldi. Délicieux! Je me réjouis d’autant plus que je couvrirai un dîner en tant que chroniqueur. Je tiens à signaler l’impeccable service de Jennifer.
Nous nous séparons, heureux et satisfaits, comme il se doit. Les deux objectifs de la cuisine sont pleinement atteints.
Le dimanche suivant, je me représente au Ferreira Café pour souper, en compagnie de ma fille. Le restaurant est plein, les gens sont joyeux. Nous sommes aimablement reçus par M. Paulo Ferreira, qui nous guide à notre table.
Un service impeccable nous sera assuré toute la soirée par l’élégant Phillip.
En premier service, on nous a verse un Niepoort Porto Blanc dont la jolie robe or tire vers le caramel. Ce Porto est un assemblage de vins faits de raisins blancs qui ont vieilli trois ans en fûts de chêne. Arômes de noix et de noisette. Le temps de prendre une gorgée et on nous déposait un plat de pétoncles grillés, compote de tomates et d’oignons, huile d’olive et Moscatel de Setibal. Un excellent mariage.
En deuxième service on nous apporte une soupe aux poids froide avec chantilly à la menthe et croustillant de jambon porco preto fumé, accompagné d’un Niepoort Redoma Blanc, Reserva 2008. Les Rédoma sont produits depuis 1991. Le Reserva 2008 a une belle robe couleur paille. Nez fleuri de jasmin, de citronnelle et de pamplemousse. Acidité bien équilibrée, beaucoup de fraicheur. Au goût une approche généreuse, complexe, minérale, goyave, amarante. Un autre beau mariage.
En troisième service on nous présente un plat de morue fraîche, pochée à l’huile d’olive, avec mousse de pommes de terre, miel et amandes grillées.
Le vin d’accompagnement était le même, qui va également très bien avec le poisson.
En quatrième service on nous apporte un Mérou grillé avec légumes verts à la vapeur, accompagné d’un Niepoort Vertente 2007, un bon vin rouge à la robe foncée, bonne concentration et belle texture. Acidité présente mais aussi une belle fraicheur.
En cinquième service nous avons eu du porc sauté à la coriandre et croûte de piments séchés sur pain grillé surmonté de palourdes Bulhao Pato, ce qu’en version plus rustique on appelle Porco à l’Alentejado. Il était accompagné d’un délicieux Niepoort Charme 2007. Belle robe rouge cerise foncée. Nez fait tout en harmonie, avec des touches de vanille et de cacao. Des tanins présents mais veloutés et élégants. Un peu épicé, également fruité, une longue finale très agréable.
Nous avons terminé le repas avec une crème renversée d’Estremoz, aux agrumes d’Algarve et salade de fleurs pour ma fille et un bouquet de sorbets pour moi, avec un Nieport Colheita 1995. qui est un excellent Porto vieilli en barrique au moins sept ans et généralement plus. Il avait une teinte foncée rouge fauve, des tons de noisette et de vanille très présents à cause de son vieillissement en tonneaux de bois. Il se mariait à merveille avec nos desserts.
Avant de partir j’ai eu la chance d’échanger avec le célèbre chef copropriétaire Marino Tavarez à qui j’ai demandé où se situait sa cuisine face à la cuisine fusion et à la cuisine moléculaire. Voici sa réponse : «Nous tenons à demeurer une la cuisine traditionnelle portugaise, avec les saveurs authentiques de chaque produit dans l’assiette. Nos produits sont déjà très goûteux. Nous ne voulons pas puiser dans des cuisines exotiques des goûts qui se marieront finalement mal avec les nôtres. Et quoique nous nous affirmons comme une cuisine moderne, nous ne voulons pas nous livrer à la fantaisie de la cuisine moléculaire où le consommateur a besoin qu’on lui explique chaque mets qu’il mange et en sortant de table il a encore faim.»
Les paroles du chef Tavarez serviront de conclusion à ma chronique.
Lorsque les pinots noirs et les chardonnays de Bourgogne frôlent la perfection
Quand nous évoquons la Bourgogne des vins, des noms mythiques circulent devant nous : Chablis, Côte des Vents, Côte de Beaune, Côte Chalonnaise, Mâconnais, Beaujolais. Cette Bourgogne a une indéniable grandeur, mais en même temps, elle est un peu désuète. Elle s’entête à vivre sur les lauriers de son passé prestigieux, tournant le dos à la modernité, insouciante que le monde vinicole des pays neufs la rattrape avec des produits meilleurs à chaque année et dont les prix sont beaucoup plus compétitifs. En plus ces nouveaux venus font un marketing agressif et possèdent des capitaux illimités.
Cela la maison Corton André l’a bien compris lorsque le Groupe Ballande a acheté l’entreprise en 2002. La nouvelle équipe a délaissé toutes ses propriétés extérieures pour se concentrer sur la Bourgogne. Face aux grands vignobles de la Nouvelle Zélande, de l’Australie, de l’Oregon, de l’Argentine, ils opposent leurs terroirs magnifiques, face à la grande production ils cisèlent leurs vins, avec un savoir-faire hérité de la tradition, mais adapté à la modernité, sans compromis ni de micro-oxygénation. Leurs Pinots sont 100% Pinot noir et leurs Chardonnays sont 100% Chardonnay, tous des vins d’exception. Ils ne seront pas vendus au même prix que leurs compétiteurs étrangers certes, mais, leur qualité incomparable justifie le prix. C’est ce que Monsieur Benoit Goujon, directeur général de la maison est venu nous démontrer à un déjeuner de presse offert par Importation Épicurienne R.A. Fortin. Nous avons été reçus par madame Julie Fortin et monsieur Goujon dans une salle bien éclairée du Restaurant l’Autre Version. C’était le 2 février dernier à Montréal.
Les Chardonnays de ces quatre terroirs nous ont été d’abord présentés: Saint-Romain 2007, Meursault 2007, Puligny-Montrachet 2007, et Meursault Charmes 2007.
Le Saint-Romain 2007 a une robe or argenté, des arômes fruités, intenses, dus au vieillissement en fût de chêne : citron vert, vanille, notes légèrement toastées, un premier abord mordant, minéral. En bouche, des saveurs d’agrumes dominantes, bel équilibre entre l’acidité et le gras. Il tapisse vos papilles de sa rondeur gourmande mais sa minéralité et son côté crayeux sont persistants. Un vin structuré et complexe avec une belle harmonie. Disponible en importation privée au prix de $ 40.75.
Le Meursault 2007, robe or avec reflets d’argent, arômes d’agrumes, citron jaune, vanille, amandes grillées, très frais, notes minérales qui rappellent son terroir calcaire. En bouche d’abord mordant, mais très vite harmonieux, avec des saveurs d’épices et de fleurs d’acacia. Belle rondeur, belle persistance. Quel délice! Disponible à la SAQ Signature au prix de $ 64,75.
Le Puligny-Montrachet 2007, robe dorée, reflets vert-argent. Bouquet intense de vigne, de citron, de fougère, légèrement boisé, vanillé, touche toastée. Notes d’agrumes et de verveine, de la minéralité, une acidité très présente qui s’harmonise avec une certaine astringence, notes de silex, belle et longue finale. Espérons que ce vin sera disponible prochainement.
Le Meursault 1er cru Charmes 2007, robe très brillante couleur or argenté. Arômes minérales prédominantes mais aussi d’agrumes : frais, boisé, fruits secs. En bouche bel équilibre entre l’acidité et le gras, mais assez astringent car il est très jeune, laissant découvrir derrière une palette de saveurs de fleurs, de brioche; belle texture, et finale longue, crayeuse et citronnée qui lui confèrent une grande élégance! Hélas non disponible présentement.
Avant de commencer la dégustation des Pinots, nous avons pris le temps de boire de l’eau pour reposer nos papilles et pour bavarder entre nous. J’étais assis à côté de M. Orhon de qui je possède deux versions de son livre Le nouveau guide des vins d’Italie, dont la dernière édition est tout à fait réussie, parole d’éditeur!
Ensuite Monsieur Marcotte, notre échanson pour la dégustation, a commencé à nous verser les Pinots : Bourgogne Pinot Noir Réserve Vieilles Vignes 2008, Savigny les Beaune Clos des Guettottes 2006, Le Ladoix Clos des Chagnots 2005, Gevrey Chambertin Champlain 2006, Aloxe Corton 1er Cru Les Petites Lollières 2006, Pommard 1er Cru Clos de la Commaraine 2007, Volnay 1er Cru Santenots 2007, et Corton Chaumes Grand Cru 2007.
Le Bourgogne Pinot Noir Réserve Vieilles Vignes 2008, est un assemblage de Pinots Noirs, de plusieurs terroirs argilo-calcaires. Robe rouge-cerise foncé, arômes tendres de cerise, de mûre, de framboise; un deuxième nez plus poivré, épicé, cardamone, fleurs d’oranger, un soupçon de cannelle. En bouche une grande complexité charnue. Des tanins soyeux une acidité bien équilibrée, et une finale longue. Disponible à la SAQ au prix de $21,80.
Le Savigny les Beaune Clos des Guettottes 2006. Robe grenat, nez de fraise et même bonbon à la fraise, vanille toastée, épices, goyave. En bouche il est ample, faible acidité mais des tanins présents. Une belle densité, une finale élégante et fruitée. Disponible à la SAQ au prix de $ 38,75.
Le Ladoix Clos des Chagnots 2005. Robe rubis sombre. Arômes de fruits rouges, un deuxième nez de moka, caramel et vanille; en bouche il est frais, gourmand, élégant, acidité modérée mais des tanins très présents, jusqu’en finale et un goût de toasté qui est fort agréable. Une longue et belle finale.
Disponible en importation privée au prix de $ 37.75.
Le Gevrey Chambertin Champlain 2006. Belle robe rubis, arômes de fruits rouges, d’épices, de pain grillé, fleuri. En bouche, il est puissant, avec une touche de minéralité, mais aussi fruité, des tanins ronds, une belle élégance, un vin structuré, complexe, généreux, une acidité parfaite, un équilibre tellement charmant entre les tanins et l’onctuosité. Assurément un de mes coups de cœur! Disponible à la SAQ au prix de $ 52,75.
L’Aloxe Corton 1er Cru Les Petites Lollières 2006. Robe grenat aux reflets de rubis. Un vin complexe : un premier nez dégage des notes de poivre, de mûre, de chocolat, de groseille; un deuxième nez laisse sentir le boisé délicat, la vanille, un peu de violette. En bouche, il est dense, fruité, minéral, les tanins très présents mais vite veloutés. C’est un vin élégant, qu’on aurait souhaité encore plus puissant. Disponible à la SAQ signature au prix de $ 53,25.
Le Volnay 1er Cru Santenots 2007. Robe intense, cerise aux reflets pourprés. Un premier nez fruité de mûres, cassis, bleuets, mais aussi violettes, un deuxième nez de muscade, de fruits secs : amandes, noisettes, du pain grillé du pain d’épices, en bouche une belle structure, tannique certes, mais aussi argileux, minéral, épicé, léger, avec une longue finale tout à fait joyeuse. Hélas! il n’est pas encore disponible.
Le Pommard 1er Cru Clos de la Commaraine 2007. Robe cerise aux reflets rubis, un nez qui commence poivré, épicé, boisé, et qui dévoile par la suite une belle palette de fruits rouges. En bouche, il y a un bel équilibre entre l’acidité, l’onctuosité et les tanins. Un vin d’une rare élégance et qui n’est pas encore disponible.
L’Échezeaux Grand Cru 2006, Robe rubis tirant vers le grenat. Nez complexe de fruits rouges, griotte myrtille. Des effluves d’épices toastés, d’arachides et d’amandes grillées. En bouche les tannins sont puissants mais soyeux, un peu de minéralité, et une complexe palette de saveurs : réglisse, menthe, goyave, cacao. Une longue finale, fruitée, acidulée, délicieuse. Disponible à la SAQ au prix de $ 144,75.
Nous avons terminé avec un Corton Chaumes Grand Cru 2007. Belle robe rubis. Un premier nez fruité, avec prédominance des myrtilles et du cassis. Un deuxième nez qui nous dévoile du cacao, et de la vanille. En bouche il est puissant, généreux, intense. Des tanins veloutés qui vous tapissent les papilles avec élégance, une acidité présente mais atténuée par l’onctuosité de ce merveilleux vin. Une finale longue et toujours savoureuse, toastée, boisée, fumée. Espérons qu’il sera bientôt disponible au Québec.
La dégustation terminée, le chef avait concocté pour nous un menu de Côtés levées de bison laquées, crème de foie gras d’oie, mousseline de champignons grillés. Ensuite Perdrix, foie gras poêlé, quenelle de courge musquée caramélisée, pointe de tourte au gibier, ketchup maison, copeaux de truffes et réduction de son jus au Pineau des Charentes.
Et pour finir crème brûlée à la noix de coco, compote de melon et sablé à la fève tonka.
Notre privilège était d’avoir devant nous treize coupes, avec des vins remarquables, que nous pouvions marier avec nos mets à notre guise. Je peux vous assurer que ce fut un moment fort joyeux, agrémenté par la conversation de nos hôtes et de nos amis journalistes et chroniqueurs.
Je vais finir ma chronique avec un refrain de Pierre Dupont, chansonnier du dix-neuvième siècle :
Au printemps, ma vigne en fleur,
D’une fillette à la pâleur;
L’été c’est une fiancée
Qui fait craquer son corset vert;
À l’automne tout s’est ouvert;
C’est la vendange et la pressée
En hiver, pendant son sommeil
Son vin remplace le soleil.
Pour ceux qui souhaitent commander les vins d’importation privée que j’ai mentionnés, vous pouvez joindre Mme. Julie Fortin, au (450) 671-0631 ou par courriel à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et consulter le site de l’agence: www.importation-epicurienne.com.
2010 commence bien en matière de vins!
Le 26 janvier se tenait le Salon des nouveaux arrivages à la Galerie du Gouverneur, à Montréal. Il y avait 16 agences en exposition.
ABVS présentait trois vins, dont un blanc en provenance du Liban, le Vallée de la Bekaa, Dame Blanche, fruité, léger, citriques, fruits blancs, très sympathique proposé à $ 15.10.
L’Agence Benedictus en avait 4 mais au moment où je suis passé, tous ceux que je souhaitais goûter étaient finis.
Authentic Vins et Spiritueux avait trois rouges. J’ai goûté le Rosso del Veronese i.g.t Brolo di Campofiorin 2006, Masi. Belle couleur, un joli bouquet, fruité, structuré, long en bouche, il est proposé à 26,35 comme nouveau millésime.
Bergeron-les-vins, proposait quatre produits dont le Domaine Vacqueyras a.o.c. Domaine de la Garrigue, 2007, un rouge de la Vallée du Rhone, beau rouge intense, fruité, charnu, souple, proposé à $ 29,60 comme nouveau millésime en spécialité.
Divin Paradis, avait deux produits dont un blanc des États-Unis, le Symphony Obsession 2008, Ironstone Vineyards. Le Symphony est un cépage très peu connu obtenu d’un croisement de Muscat d’Alexandrie et de Grenache gris. Le fruité du muscat est prédominant, très aromatique, fleurs blanches et bleues, agréable au goût, acidité compensée par la douceur du Muscat. Un vin relativement sec, mais léger. Proposé à $ 14,95
Ernest & Julio Gallo Canada avait quitté la place ou ne s’étaient pas rendus au salon.
Foster Wine proposaient trois rouges et deux blancs.
J’ai goûté au Château Souverain, Alexander Valley Cabernet-Sauvignon, réserve 2005.
Un rouge remarquable et certainement un de mes coups de cœur du salon. Belle robe, soyeux, arômes de mûres, de chocolat amer, une touche de poivrons, de café grillé, d’épices, de cassis, avec des tanins magnifiques. Un vin complexe avec une acidité bien contrôlée, long en bouche. Il est offert à $ 40 en spécialité.
LCC Vins et Spiritueux proposait 4 vins rouges et un blanc. J’ai goûté le Madiran a.o.c. Argile Rouge 2004, Vignobles Alain Brumont. Belle robe, rubis intense, orange, fruits rouges, beaucoup de fraicheur et d’élégance, des tanins fins. Il est offert à $ 30,25 en spécialité.
La Société Francs Vins proposait 5 vins rouges. J’ai goûté le Premières Côtes de Bordeaux, a.o.c. Château du Grand Moueys 2005. Robe pourpre, aromatique, fruits rouges, surtout cassis, boisé. Rond en bouche, tanins discrets, belle complexité, long en bouche. Ce vin est un rêve avec des fromages goûteux et bien faits. Il est proposé à $ 20,02 comme nouvel arrivage.
Le Marchand de Vin proposait quatre rouges et un blanc. J’ai voulu goûter le Baco Noir 2007 Henry of Pelham Family Estate Winery, parce que c’est un vin de la Vallée du Niagara et dans mon souvenir ce sont des vins dont la structure est apparentée aux vins Chiliens. Le Baco Noir est un cépage qui est le résultat du croisement du Vitis Riparia avec Folle Blanche. Comme je m’y attendais c’est un vin franc et sans complexes, robe rouge tirant à violette. Bonne complexité, beaucoup de fruits rouges, des tanins présents, bonne acidité, mais agréable en bouche. Sans être d’une grande élégance, c’est un vin joyeux. Il est offert à $ 14,95 en spécialité, comme nouveau millésime.
Les Agences Whitehall, proposaient un rouge et deux blancs. Je me suis laissé tenter par le Amayna Chardonnay 2007 de Vina Garcés-Silva. C’est un blanc chilien à retenir, fait à 100% Chardonnay. Minéral, complexe, amandes grillées, fruits secs, vanille, cannelle, notes boisées, belle structure, long en bouche. Offert à $ 25,25 comme nouveau millésime.
Les Vins La Rochelle, proposaient 4 vins rouges, 1 blanc et une eau de vie du Liban, l’Arak el Massaya. J’ai goûté au Châteauneuf du Pape aoc Domaine du Vieux Télégraphe La Crau 2006. Rouge brillant, assez pâle, très belle structure, bouquet riche, floral, mais aussi des fruits rouges. Le goût également complexe, abricot, tabac, cassis, marrons. Des tanins présents qui s’associent à l’acidité pour tapisser vos papilles avec élégance. Il est offert à $ 74,25 en Spécialité.
Mosaiq proposait 3 rouges et 2 blancs. J’ai goûté au Ferraton La Martinière Crozes-Hermitage 2006, 100% Syrah. Robe rouge cerise, arômes de fruits rouges, surtout de cassis, rond en bouche, joyeux. Il est offert à $ 24,50 en Spécialité.
J’aurais souhaité goûter au Saint-Josephe a.o.c. La Source 2007, blanc, mais il n’y en avait plus. Je suis toujours surpris lorsqu’une heure après l’inauguration d’un salon on me dit qu’ils n’ont plus tel ou tel vin.
La Société Commerciale Clément, proposait quatre rouges et un blanc. J’ai goûté le Haut Médoc, a.o.c. Château Lamothe Bergeron 2003, Grand Crû. Belle robe pourpre tirant à violet. Nez de vanille et de cassis. Ample en bouche, avec des touches minérales. Belle longueur. Il est proposé à $ 33,50 en Spécialité comme nouveau millésime.
Valmonti proposait deux rouges et un blanc. J’ai goûté le Quimera 2007, Achaval Ferrer d’Argentine, robe rouge, tirant vers le mauve. Nez fleuri, et épicé. En bouche, plein de fruits rouges, cassis et bleuets, des tanins très présents, mais aussi de l’acidité. Une belle finale. Offert à $ 49,75 comme nouveau millésime.
Vin Conseil propriétaire de la marque Louis Roche, proposait 1 rouge et 4 blancs.
J’ai goûté au Alsace Grand Cru Riesling Schoenenbourg 2007. Robe jaune paille, nez ample, très fleuri : fleurs blanches, agrumes. Vin léger qui apporte en bouche une joie festive. Belle fraicheur, arômes élégants non absents de minéralité. Une finale extraordinaire. Offert à $ 28,55.
Nous pouvons dire que pour ce premier Salon, il y a avait une belle brochette de vins où le rapport qualité prix était assez réussi.
Roger Huet
Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
L’écriture gourmande
Les plaisirs de bouche : le manger et le boire, s’apprivoisent avec les cinq sens. Je vous montrerai comment, comme chroniqueur, je décris la fête à table, et surtout le vin.
Avec des techniques simples, vous apprendrez à utiliser la description d’un festin pour faire saliver et accrocher le lecteur et ainsi dynamiser votre récit.
Cet atelier sera agrémenté d’une dégustation de vins, de fromages et de
mignardises, avec en prime, une formation conviviale sur le mariage des mets et des vins. Vous pouvez apporter votre lunch ainsi que votre vin « coup de cœur » pour le faire découvrir aux autres.
L'atelier aura lieu le dimanche 14 février, de 9 h à 13 h, à la salle Info-Loisir, du Stade Olympique de Montréal. Métro Pie IX
Prix: Membre actif 65 $ / visiteur 75 $
L'animateur Roger Huet est éditeur, auteur, chroniqueur de vins et spiritueux. Il a été le premier à Montréal, à enseigner l’écriture pour le cinéma et la télévision en français, tant à la Fédération québécoise du Loisir Littéraire qu’au Collège de Maisonneuve.
FORMULAIRE D’INSCRIPTION
Nom :_________________________________________________
Adresse: ______________________________________________
Ville :_________________________________________________
Code postal : ____________________
Tél. : Résidence ( ) _______________________
Tél. : Travail ( ) _______________________
Courriel : _____________________________________________
Date de naissance : ____________________________________
Où avez-vous entendu parler de la FQLL ?
Journaux / Revues : __________________ Un ami. Salon du livre Autres : __________________________
Bibliothèque www.litteraire.ca Autre site Web
___ je suis membre actif de la Fédération
___ j’inclus ma cotisation de membre actif au montant de ____$ (Régulier : 40 $ • Âge d’or : 35 $ • Étudiant : 25 $)
___ je paie le tarif «autre», qui fait de moi un membre occasionnel
Je m’inscris aux activités suivantes :
Titre de l’activité Coût
_______________________________________________ ______$
_______________________________________________ ______$
_______________________________________________ ______$
Chèque joint ou mandat joint au montant total de ___________$
Émettre votre paiement à l’ordre de la FQLL
Pour consulter le site web de la Fédération du Loisir Littéraire du Québec :
http://www.litteraire.ca ou: http://www.litteraire.ca/files/Hiver2010cahierC_0.pdf
Pleins feux sur les vins de glace!
Le 23 et le 30 janvier il y aura une foule d’activités dans la région de Brome-Missisquoi pour satisfaire les palais les plus exigeants.
Le 23 janvier à l’Auberge des Appalaches de Sutton, une dégustation culinaire hors du commun, en cinq services, où le sommelier Guénaël Revel va vous faire découvrir l’univers sensoriel des vins de glace.
Auberge des Appalaches: 450 538-5799
Campus Brome-Missisquoi 450 263-7901 poste 71001
Auberge West-Brome 450 266-7552
Roger Huet vous raconte une bonne soirée
Roger Huet vous raconte une bonne soirée.
Cette semaine a eu lieu le cocktail annuel de l’Association canadienne pour la presse gastronomique et hôtelière, auquel j’ai été invité par mon ami Claude Simoneau.
L’évènement se passait sur la terrasse du Valois un restaurant de qualité qui détonne dans ce quartier défavorisé de la rue Ontario est, qui, me dit-on, grâce à des commerces de prestige sera un jour, un des coins branchés de Montréal. La décoration du restaurant est très réussie, avec une double frise de vitres de couleurs. Le propriétaire A.L.Charmant est particulièrement fier d’une magnifique statue de femme, portant deux globes de lumière qu’il a récupéré d’un palace qu’on démolissait à New York et qui trône maintenant au milieu de la salle à manger.
Le gratin de la presse gastronomique était là, et quand je dis la presse j’inclus les gens de radio et de télévision. D’ailleurs le président est Carl Witchel qui anime l’Omnivore à CIBL- radio. On rencontrait aussi Madame Suzanne Leclerc qui a marqué la télévision gastronomique pendant très longtemps, et qui nous a publié tant de beaux livres. Il y avait aussi Mario Hinse le producteur et vice président de l’émission L’épicerie, qui relevait la réunion de sa bonne humeur.
La silhouette romantique de Guénaël Revel se démarquait. J’apprécie ses chroniques à Menu Vino, tout comme ses concours et ses jeux originaux sur le vin. La merveilleuse Isabelle Huot que l’on voit souvent à Salut Bonjour et à d’autres émissions, était là, et elle rayonnait sur un cercle d’admirateurs qui lui vouent un véritable culte! Elle était accompagnée d’une jeune fille dont la beauté parfaite était digne d’une chanson de Ferland! J’ai parlé avec Josée Perreault, chef propriétaire de «Le Maria Chapdelaine», et avec Louise Blais qui est toujours très drôle. J’ai aussi vu la traiteure Denise Cornellier, qui avait organisé un incroyable buffet italien lors de la dégustation des vins d’Italie du Marché Bonsecours le 4 novembre dernier. J’ai fait un petit signe à Madame Isabelle Drouin, la terrasse était pleine, et dans cette foule, le lumineux Samy Rabbat, qui vient d’être reçu membre de l’Association.
Avoir un guide comme Claude Simoneau, dans une telle réception c’est tout simplement un bonheur, d’abord parce qu’il connaît tout le monde, ensuite parce qu’il a plein d’histoires intéressantes à vous raconter et surtout parce que vous ne trouverez jamais chez lui ni sarcasme, ni cynisme. C’est un homme de bonne table et de bon vin, et la règle numéro à table c’est qu’il doit régner la bonne humeur! Chez Claude c’est une règle de vie!
J’ai aimé le mot de bienvenue de Carl Witchel. Au Québec on a compris que les discours protocolaires gâtent souvent la sauce, et qu’un mot d’accueil garde tout le plaisir à la réunion.
Le chef Frédéric Houtin avait concocté des bouchées et des verrines charmantes qui circulaient à profusion.
Mais la touche était donnée par trois serveurs incroyables : Julie, Remy et Alex, qui prenaient la peine de vous expliquer le contenu de chaque bouchée; ce qui est indispensable, car si vous êtes un gourmet vous voulez savoir ce que vous mangez et les verrines et les bouchées sont pleines de mystère. Ils veillaient également à ce que les verres ne soient jamais vides.
Je tiens à exprimer un remerciement particulier au Chef pâtissier Jean Daniel Cigarini qui nous a présenté des chocolats à la cannelle, des macarons uniques et surtout une tasse qui pour elle seule, je vais traverser encore Montréal d’ouest en est afin de la déguster avec des amis.
Roger Huet
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet présente les vins de la Nouvelle-Zélande
Le sympathique Roger Huet qui visite les salons de vin thématique, est armé d'une bonne dose d'humour, de gentillesse, de ténacité et d'une soif d'apprendre qui déroute même les passionnés du vin.
À force de visiter ces salons, il a commencé à se lier d'amitié avec les professionnels du monde vinicole, avec les organisateurs de ces évènements et avec les producteurs avec qui il gardent une correspondance ponctuelle.
Voici une partie de sa chronique:
Le 19 mai dernier se tenait au Marché Bonsecours de Montréal, le Festival des Vins de la Nouvelle -Zélande. Quarante producteurs étaient présents avec une bonne demi-douzaine d’étiquettes chacun.
La Nouvelle-Zélande se trouve à environ deux mille kilomètres de l’Australie. Elle est formée de deux îles principales connues comme l’Ile du Nord, où se trouve la capitale Auckland et l’Ile du Sud. Les différences climatiques sont grandes. Les régions viticoles bénéficient d'un climat maritime. Elles ne sont jamais à plus de 100 km des côtes. La superficie totale du vignoble de 24,660 hectares et produit aujourd'hui 1,5 millions d'hectolitres de vin.
La législation pour la classification des vins est très simple : Lorsque l'étiquette mentionne un seul cépage, le vin doit contenir au moins 85% de ce cépage; dans un assemblage, le cépage majoritaire doit être cité en premier. Lorsque l'étiquette indique une région d'origine, le vin doit venir en totalité de cette région; dans la pratique, Marlborough et Hawkes Bay sont les origines les plus fréquemment mentionnées. La mention "Estate bottled" qui apparait fréquemment sur les étiquettes ne veut pas dire grand-chose car il est courant en Nouvelle Zélande de transporter le raisin sur des centaines de kilomètres.
La Nouvelle - Zélande comprend dix grandes régions vinicoles.
Et cette chronique est tellement longue que je vous laisse la découvrir en cliquant ici!
La magie du Tequila
Le 8 octobre je me suis rendu à l’Hôtel Reine Elizabeth de Montréal, pour une dégustation de Tequila, le célèbre alcool mexicain fait à partir de cœurs d’agave bleu.
Pour moi, comme pour beaucoup d’autres le Tequila est symbole de fête. Je voulais en savoir plus.
Chaque invité a été placé devant trois verres de Tequila, appelés «caballitos», un blanc, un doré et un ambré. Les plus pressés se sont dépêchés de goûter et ont fini par boire jusqu’à la dernière goute de leurs trois verres, les autres, avons attendu les explications pour déguster calmement.
Monsieur Alfonso Mojica, Délégué commercial du Mexique à Montréal-ProMexico, a évoqué la richesse que représente le Tequila pour le Mexique et les énormes opportunités d’affaires qu’il y a pour les investisseurs canadiens car le Tequila génère de gros profits. Depuis deux ans 85 bureaux de Promotion se sont ouverts dans le monde; au Canada il y a des bureaux à Montréal, à Toronto et à Vancouver.
Monsieur Miguel Cedeño, conseiller spécial de la Chambre Nationale de l’Industrie du Tequila, nous a fait une présentation passionnante sur l’histoire de cette eau de vie métisse faite d’une plante appelée agave. Les Aztèques en faisaient une boisson fermentée, mais ce sont les Espagnols qui en introduisant l’alambic ont obtenu l’eau de vie. Monsieur Cedeño nous a parlé de l’agave bleu, dont les champs ont été classés patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco en 2006. Chaque plante requiert une dizaine d’années de soins avant d’être en mesure d’être coupée. Les feuilles sont très coupantes et doivent être enlevées à l’aide d’un couteau spécial à manche très long, le coa. Seulement alors on est en mesure de cueillir le cœur appelé «piña» avec lequel on fabrique le Tequila. Les piñas pèsent une trentaine de kilos en moyenne mais peuvent atteindre 80 kilos. Sept kilos de cœurs d'agave sont nécessaires pour produire un litre de tequila.
La fabrication est relativement simple, les «piñas» sont coupées en deux et bouillies pendant deux jours, elles sont ensuite broyées pour en extraire le jus, qu’on laisse fermenter de 30 à 48 heures en ajoutant une levure. Le «mosto» obtenu est passé par l’alambic une première fois pour en tirer un alcool de base qui a 25 degrés. Il est alors soumis à une deuxième distillation qui donne un Tequila blanc de 50 à 55 degrés. Ce Tequila est commercialisée tel quel sous le nom de Tequila argent, ou soumis à un processus de vieillissement qui va donner des eaux de vies dorées qu’on appelle «Reposado» ou ambrées, qu’on nomme «Añejo».
Pour obtenir la "Dénomination d'Origine", le Tequila doit être produit dans l'État de Jalisco où se trouve la région de Tequila ou dans certaines municipalités des états de Guanajuato, Nayarit, Michoacán et Tamaulipas, qui ont toutes un sol volcanique rougeâtre. Tous les autres alcools produits à partir d’agave qui ne proviennent pas de ces régions, portent le nom générique de «mezcal». Tequila est donc une dénomination d’origine et une garantie de qualité.
Il existe deux catégories de Tequila selon contenu en jus d’agave bleu:
Le "Tequila 100% agave" qui est embouteillé au Mexique et qui est proposé en trois catégories : Blanco, Reposado et Añejo, et le "Tequila" standard, fait au moins de 51% jus d'agave bleu. Il peut être exporté en vrac et mis en bouteilles dans d’autres pays. On le propose en quatre catégories : "Blanco, Oro, Reposado et Añejo".
Monsieur Stéphane Le Coënt, Chef de Catégorie à la SAQ, nous a fait une très bonne présentation sur le passé, le présent et l’avenir du Tequila au Québec. Sa seule présence à cet événement montre l’importance du Tequila sur le marché de la province qui représente actuellement 11 millions de dollars de ventes.
Monsieur, Alonso Ulloa, Ministre de l’Économie de l’État de Jalisco-SEPROE, nous a brossé un intéressant tableau économique, et nous a expliqué que le succès du Tequila est tel qu’il est devenu une des trois eaux de vies les plus vendues sur le marché mondial. Il a invité les investisseurs Québécois et Canadiens à s’intéresser à ce produit qui a un avenir très prometteur. Actuellement on consomme 1,5 millions de litres de Tequila par année seulement au Canada.
Monsieur Edgardo Flores, Consul Général du Mexique à Montréal, a emboîté le pas et nous a exprimé sa confiance en l’avenir commercial entre le Mexique et le Québec. Il a évoqué les bénéfices récoltés grâce à l’ALENA et nous a invités à visiter le Mexique et à faire la route du Tequila.
C’est finalement monsieur Juan Casados-Arregoitia, Président de la Chambre nationale de l’industrie du Tequila qui a clôturé la première partie de l’événement. La Chambre qu’il préside regroupe les producteurs et son mandat est de veiller au développement du marché international, à l’amélioration constante des méthodes de production et à la conservation des valeurs traditionnelles qui font du Tequila un produit d’exception. Nous avons été invités à déguster le Tequila qui se trouvait devant nous.
Qu’avons-nous découvert dans nos trois «caballitos» remplis de Tequilas 100% Agave bleu?
Dans le premier il y avait un Tequila Argent sorti tout droit de l’alambic. C’est un alcool totalement transparent, dont le corps est très fluide, lorsqu’on fait tourner la coupe. L’agave bleu dont il est issu, est vraiment une plante très riche, le Tequila argent a des Arômes d’herbes, de pommes, de fruits frais, d’anis, et un soupçon d’ananas et de fleurs bleues.
Dans le deuxième verre il y avait un Tequila Reposado, c'est-à-dire vieilli en tonneau de chêne blanc ou en cuve appelée "pipón" pendant au moins deux mois. Sa robe est or pâle. Les barils de chêne lui donnent un parfum plus doux et boisé, un bouquet plaisant, un corps plus onctueux également, il a un goût de vanille et de tangerine.
Dans le troisième verre, il y avait un Tequila Añejo, vieilli dans les tonneaux de chêne blancs pendant plus d'un an. Sa couleur est ambre et son bouquet intense, d’agave et de bois. Son goût est très boisé, avec des notes de chocolat et de roses rouges. Certains producteurs tirent un Tequila extra-añejo avec un vieillissement de trois ans.
Nous avons été invités à passer dans une autre salle, où nous attendaient plusieurs producteurs et représentants. Nous avons pu admirer les très jolies bouteilles de Tequila, avec des formes originales, les couleurs les plus variées rouge, jaune, vert bouteille, bleue. Elles exhibaient des étiquettes en métal, embossées et finies à la main. Nous avons rencontré notamment M. Rolando Chavez de Tequila Embajador, Dora Grajales de Tequila Azcona Azul, Olga Aguirre de Tequilart qui exhibait des bouteilles de collection, Giovanni Di Girolamo, qui lui aussi montrait des bouteilles de collection de Aha Toro, tous d’excellents produits d’Agave bleu 100%.
Nous avons dégusté les cocktails au Tequila de Nick, le barman du Queen Elizabeth : des Margaritas, des Sangritas, des Tequila Sunrise, des Vampiros (Bloody Mary), des Petroleo, des Dynamites, des Tequila Sour. Et les couleurs, de ces cocktails dans la coupe, avec une couronne de sel blanc étaient simplement plus qu’une invitation à la fiesta, un véritable cri de joie.
Les connaisseurs par contre, préféraient déguster lentement et sec leur Tequila añejo100% agave bleu.
J’ai rencontré M. Alonso Ulloa Velez, Secrétaire du développement économique de l’État de Jalisco, Monsieur Francisco Soltero Jimenez, directeur général de la Chambre nationale de l’industrie du Tequila et l’équipe du bureau de PROMEXICO à Montréal au complet. Ils se sont tous montrés désireux de renforcer les liens entre le Québec et l’État de Jalisco, et d’ouvrir leurs portes aux investisseurs.
Le Tequila pourrait bien conquérir le monde à cause de son extrême malléabilité. Il s’associe à tous les fruits, se boit dans toutes les circonstances sociales; il peut être bu à toutes les heures, et apporte une joie et un coloris intense!
Longue vie au Tequila et Viva Mexico!
Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
P.S. Tequila en français peut être masculin ou féminin. Pour les Mexicains c’est masculin.
M. Alfonso Mojica Navarro
M. Edgardo Flores Rivas
MM. Juan Casados Arregoitia et Alfonso Mojica Navarro
Participants au séminaire
Sra. Dora Grajales Martinez de Tequila Azcona
Moyana Orozco, Critina Ulloa, Alma Bezares et Miguel Cedeno
Tequila Oreindain
Chili Caliente
Tequila Aha Toro
y 903 Tequila de Tequilart
Olga Aguirre et Olivier Lalonde ARQC