Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
Quadrille
Un quadrille est un ballet équestre avec de la musique.
Celui que je vous propose, par contre, est un merveilleux Crémant de Loire produit par le Domaine Langlois-Chateau.
D’après son œnologue et grand patron, François-Régis de Fougeroux, «Cette cuvée est une danse où se mêlent 4 cépages, 4 terroirs, 4 années de vieillissement et 4 fois plus de plaisir!»
J’ai dégusté le Crémant de Loire QUADRILLE 2008 de Langlois-Chateau, Cuvée de Prestige Extra Brut, un assemblage de Chenin, Chardonnay, Cabernet franc et Cabernet Sauvignon, 12,5% d’alcool.
Jolie robe éclatante, aux reflets dorés. Des petites bulles persistantes. Un bouquet de bergamote, de poire et de pêche; des notes briochées avec un soupçon de noisette. Beaucoup de fraicheur en bouche et des arômes fruités gourmands. Ce Crémant de Loire est tout simplement délicieux!
Le Quadrille est tout d’abord un vin festif d’apéritif. C’est aussi un vin de repas, parfait avec les huitres et les fruits de mer; il accompagnera amoureusement une assiette de poisson, il est aussi bon avec le poulet, l’oie, et la dinde. C’est un bon compagnon des fromages de chèvre. Je conseille de le servir autour de 9 °C. Le Quadrille a un potentiel de garde de 10 ans en cellier.
Le Crémant de Loire Quadrille, Cuvée Prestige Extra Brut 2008 du Domaine Langlois-Château est disponible à la SAQ, code 11791670. Prix 31$.
Pour bien commencer l’année, je vous propose un quadrille équestre, qui est ici le Carrousel des lances de la Garde Républicaine de France :
Bonne et Heureuse Année 2017 !
LIENS :
Domaine Langlois-Chateau
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Roger Huet
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Le délicieux Moschofilero Boutari 2015
La Maison Boutari a été fondée en 1879 à Naoussa, en Macédoine de l’Ouest. C’est aujourd’hui une des plus prestigieuses productrices de vin en Grèce.
Les œnologues de Boutari donnent une grande importance à l'élaboration de vins de qualité avec un caractère distinct qui représente pleinement le potentiel du cépage grec. Leurs vins ont reçu plus de 280 distinctions au cours des dernières années. "Boutari" est la seule marque de vin à avoir été honorée avec le titre de Superbrand, sur le marché du vin grec. En 2011, le magazine «Wine & Spirits» l’a consacrée «Chai International de l'Année».
J’ai dégusté le Moschofilero Boutari 2015, 11 degrés d’alcool. Le raisin provient du plateau de Mantinia, au centre-nord du Péloponèse. Il est vinifié entièrement en cuves inox.
Le Moschofilero est un cépage à la peau rose pâle qui donne des vins de couleur jaune pâle avec des reflets rose et vert.
Bouquet généreux de pétale de rose et de fleur de citronnier, de pêche, de melon miel, de lychee et de noix muscade.
Léger et vif en bouche avec une bonne dose d’acidité qui apporte beaucoup de fraîcheur mais aussi une petite touche salée. Il se termine dans une longue et délicieuse finale, pleine de fraicheur.
C’est un vin parfait à l’apéritif, mais aussi le compagnon idéal d'une gamme somptueuse de plats de fruits de mer et de poissons. Il épouse avec avantage la cuisine du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient. Je suggère de le servir à 8 degrés Celsius
Le Boutari Moschofilero 2015 est disponible à la SAQ, code 11101819. Prix 15,70$.
LIENS:
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Nino Negri, le roi de Valtellina
Nino Negri est la plus grande maison productrice de vins de la région de Valtellina, qui se trouve au nord du lac de Côme, dans la province de Sondrio. Elle a été fondée en 1897.
L’œnologue en chef est Casimiro Maule, qui a vinifié plus de 40 millésimes. Il dirige les travaux de la vigne et du chai dans le respect de la tradition, mais avec l’aide de la technologie la plus moderne.
J’ai dégusté le Sfursat Carlo Negri 2012 DOCG Valtellina, 100% Chiavennasca, nom local du Nebbiolo, 15,5 degrés d’alcool.
Le raisin est cueilli à la main et mis à sécher pendant trois mois. Il est ensuite vinifié avec les peaux en commençant par une longue macération. La fermentation se fait en cuves d'acier inoxydable, l’élevage est en fûts de chêne français pendant 22 mois. Le vin repose en bouteille, pendant plusieurs mois, avant sa mise en marché.
Robe grenat profond. Bouquet généreux et épicé de cannelle, de clou de girofle et de poivre noir, avec des notes de prune, de raisin sec, de noisette grillée et de réglisse.
Sec en bouche, mais élégant; les tanins sont virils mais de qualité et parfaitement équilibrés avec l’acidité et l’alcool. Une bonne masse fruitée, des arômes épicés avec une présence de fruits secs, de champignons et de tabac. Un boisé parfait et une longue finale qui ne déçoit pas.
Il se mariera très bien avec les viandes rouges et sera également intéressant avec les cuisines exotiques à cause de son goût épicé. Il est parfait avec un plateau de fromages affinés. On doit le servir à une température plutôt élevée qui peut osciller entre les 18 et les 20 degrés Celsius. Il gagne à être passé en carafe.
C’est un vin qui est prêt à boire mais qui va se bonifier pendant une dizaine d’années.
Le Sfursat Carlo Negri 2012 est disponible en Importation privée auprès de Galléon, de l’Agence Vins Philippe Dandurand. Prix 42$. Prix licencié 36,53$.
Ensuite j’ai dégusté le QUADRIO DOCG Waltellina Superiore 2013, 90% Chiavennasca-Nebbiolo et 10% Merlot, 13 degrés d’alcool.
Nino Negri a voulu célébrer la restauration du Château Quadrio du 15e siècle, avec un vin éponyme, produit avec des raisins de Chiavennasca (Nebbiolo), en provenance des meilleurs vignobles de Valtellina Superiore, avec une petite quantité de Merlot.
Le château Quadrio est le siège social et la cave de Nino Négri. Il a appartenu à Stefano Quadrio, qui fut gouverneur de Valtellina à la Renaissance.
Vinification traditionnelle avec 12 jours de macération des baies avec leurs peaux. Fermentation en cuves d’acier inoxydable à température contrôlée. Élevage de 18 mois en fût de chêne français et slovène.
Robe rouge grenat avec des reflets rubis. Bouquet de rose et de violette, de cerise, de prune mûre, de truffe, quelques notes herbacées.
En bouche il est sec, puissant, tannique, avec beaucoup de fraîcheur, une bonne masse aromatique et des notes terreuses, un boisé parfaitement dosé. Une fin de bouche remarquable.
Un vin pour accompagner les viandes rouges, le gibier, et les fromages vieillis. Il faut le servir à 17 degrés Celsius et gagne à être passé en carafe. Il peut se garder en cave jusqu’à 5 ans.
Le Nino Negri Quadrio 2013 est présentement disponible à la SAQ en spécialité par lot. Prix 24,40$. Prix licencié 21,22$.
Liens :
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Roger Huet
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Bù, les vins qui déferlent sur Montréal
J’étais présent au lancement des vins Bù de la grande Maison Constellation, qui ont été sélectionnés par Jessica Harnois et qui sont présents autant en épicerie que dans les succursales du Monopole.
L’événement se passait dans un dépanneur de la rue Beaubien, qui avait été vidé et transformé pour la soirée en bar à vin éphémère.
Une soirée avec Jessica est toujours un événement festif car elle est aussi bonne animatrice que sommelière.
Les trois vins de la série ont été choisis en Italie. Le premier vient des Pouilles.
Bù Splendido 2015 est un assemblage de Chardonnay et de Fiano, 12,5o d’alcool. Fermentation en cuve inox à température contrôlée. Une partie du Chardonnay est élevé en barrique.
Robe jaune paille. Parfum de pommes et de fleurs d’oranger. Ample et frais en bouche, des arômes au goût de pommes. Il accompagnera agréablement les fruits de mer et les mets à base de poisson.
Le deuxième vin vient de la Sicile.
Bù Glissando 2014, assemblage de Nero d’Avola et de Merlot, 12,5o d’alcool. Fermentation complète: alcoolique et malolactique en cuve inox à température contrôlée. Une partie du vin est élevé en fûts de chêne et l’autre en inox.
Robe rouge foncé. Bouquet d’aubépine et de cerises rouges. Ample en bouche, frais, fruité, avec des tanins assez ronds et une finale parfumée.
Parfait en accompagnement des viandes et des fromages forts.
Le troisième vin vient de la région des Marches.
Le Bù Vivere est 100% Sangiovese, 12o d’alcool. Fermentation et élevage en cuve. Robe rouge rubis, limpide. Bouquet de framboise et de fraise, un peu de cassis, avec des notes d’épices douces. Ample en bouche, rond, épicé et fruité, charmeur. Il s’accordera agréablement avec les viandes et avec les pâtes. Bon pour les fromages à croûte dure.
Les prix sont d’épicerie, autour de 14$.
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Roger Huet
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Les Domaines Auriol voient grand!
Emmanuel Montes, directeur pour le commerce outre-mer d’un très grand vinificateur et négociant français de la région de Corbières, appelé Les Domaines Auriol était à Montréal. Je l’ai rencontré et nous avons dégusté quelques bonnes bouteilles.
RH – Trois Châteaux appartenant au Domaine en propre : le Château Saint-Auriol, le Château Cicéron et le Domaine Montmija; 74 partenaires dans le Languedoc, des ouvertures de collaboration dans les Côtes du Rhône, combien de bouteilles de vin vendez-vous par année?
EM – Environ une dizaine de millions de bouteilles sur une centaine de produits différents. C’est une proportion qui est presque normale et presque restrictive car nous pourrions en faire beaucoup plus et nous allons faire beaucoup plus. En propre sur nos trois châteaux nous avons une vingtaine de produits.
RH – Quelle est la proportion vendue à l’exportation?
EM – Pas loin de 90 % et même au-delà, ce qui explique la différenciation de beaucoup de produits, Nous avons des produits qui sont adaptés à des pays différents. Nous devons tenir compte du goût de chacun.
RH – On n’aime pas le même type de vin aux États-Unis qu’en Suède.
EM – Non, un Merlot par exemple n’est pas le même celui que nous vendons en Allemagne, aux États-Unis, en Suède, ou en Angleterre; ce sont des profils différents même si ce sont des Merlots.
RH – Votre active présidente Claude Vialade se propose d’augmenter ses exportations de 4 millions de bouteilles en trois ans, parait-il, comment compte-t-elle s’y prendre?
EM – D’abord nous avons une présidente qui a beaucoup d’ambition, et tous les employés sont derrière elle et la soutiennent. Ce sont des chiffres qui nous paraissent très réalistes, en vue de nos derniers résultats, de nos récentes acquisitions et de nos dernières exploitations qui vont vers d’autres régions que la nôtre, en particulier sur les Côtes du Rhône et aussi vers les vins biologiques. C’est un grand facteur de développement
RH – Est-ce que vous voulez développer aussi le concept de terroir?
EM – C’est un concept qui ne nous quitte pas dans la mesure où chaque produit est personnalisé, c'est-à-dire : un domaine et un château, c’est une signature de terroir, en même temps que la signature du vigneron. C’est essentiel.
RH – Je disais cela car sur 70 producteurs associés, je pense que certains sont des vrais châteaux, mais d’autres sont des petits vignerons qui ont plutôt la qualité que le prestige.
EM – Nos choix sont orientés d’une part vers la mise en valeur de vins de domaine, des châteaux ou des vignerons qui ont beaucoup de personnalité et, d’autre part, vers le développement des vins populaires faciles à boire. Nous intervenons alors au niveau de la personnalité de la marque elle-même et dans l’assemblage que nous réalisons de ces produits.
RH – Quelles sont les principales appellations que vous commercialisez?
EM – En appellation contrôlée en France nous sommes des gros opérateurs sur les appellations Corbières, Minervois, Coteaux du Languedoc, Costière de Nîmes, Côtes du Roussillon, Côtes du Roussillon Villages, et sur des appellations complémentaires comme le Muscat Rivesaltes, les Banyuls , les Maury et les Picpoul. Sur les appellations majeures nous sommes bien placés.
RH – Sur autant de partenaires vous devez avoir des vins faits de cépages les plus divers.
EM – Il y a les cépages majoritaires dans le Sud de la France comme le Carignan, le Grenache ou la Syrah qui sont utilisés en Appellation contrôlée. Il y a une multitude d’autres cépages qui sont employés pour l’autre catégorie de vins qui sont des vins de pays où nous travaillons avec des cépages mondialement connus comme le Cabernet, le Merlot, le Chardonnay, le Sauvignon, il faut le préciser.
RH – Est-ce que tous vos partenaires sont en agriculture bio?
EM – Non. Notre activité en vins biologiques représente environ 20% de notre activité globale. Il faut savoir que nous avons nous-mêmes une expérience ancienne, qui date des années soixante-dix, avec les parents de Madame Vialade, notre présidente. Nous sommes parmi les plus anciens producteurs biologiques déclarés en France. Cette expérience nous permet de convertir beaucoup de nos partenaires à la culture bio, mais tous ne sont pas bio.
Emmanuel Montes nous avait apporté trois bouteilles pour déguster. Le premier vin était un Merlot avec un très bas degré d’alcool qui s’appelle So Light qui est une innovation sur le marché, ensuite un beau vin, la Croix d’Aline de l’appellation contrôlée Saint-Chinian qui est un vin produit par un de leurs partenaires. Pour finir : le vaisseau amiral de leur société qui est le Château Saint-Auriol qui a donné le nom à la société de commerce, un bel exemple d’un vin bien achevé. Nous avons commencé par le So Light.
EM – So Light Merlot 9 degrés d’alcool. C’est une innovation sur le marché. Nous avons constaté qu’il y avait une place dans le monde entier pour des vins qui avaient un degré d’alcool un peu plus faible que les 13 ou 14 degrés qui sont courants. Les nouveaux consommateurs cherchent des vins qui sont plus accessibles, plus faciles à boire.
RH –RH – L’idée est géniale. Je connais des personnes qui ont peur de boire du vin parce qu’elles sont très sensibles et tolèrent mal l’alcool
EM – Nous nous sommes aperçus qu’il y avait deux réponses, la première qui est celle de la teneur en alcool : les gens parfois ne prennent pas un verre de vin au restaurant parce qu’ils ont peur de boire et de conduire.
La deuxième c’est que le vin à faible degré d’alcool est un vin léger en calories, car le vin est habituellement assez calorique.
RH – La robe a une couleur rouge rubis, plutôt claire pour un Merlot.
EM – C’est un jeune vin millésime 2009, vinifié avec une macération assez courte de 3 à 4 jours pour extraire le maximum d’arômes fruités. Comme c’était une année chaude; la couleur est quand même assez présente. C’est un vin sec. En bouche les tanins sont très doux, on peut se régaler tout de suite. On peut le boire rafraîchi, pour le repas de midi avec un sandwich. Le but est que ce vin soit facile à boire et très accessible.
RH – C’est certainement un vin intéressant pour un public plus large qu’on ne le pense.
Le deuxième vin était la Croix d’Aline 2009 60% Syrah et 40% Grenache d’appellation contrôlée Saint-Chinian, qui est un petit village au pied des Cévennes orienté vers la mer; le climat y très sec.
EM – La Croix d’Aline. Un Saint Chinan de Philippe Girardi et de son épouse Agnès Gleizes qui ont succédé à Michel Gleizes. Il exhibe une belle robe profonde. Il a eu une maturation alcoolique et phénolique, donc complète, qui nous permet d’avoir un vin complexe, très épicé. Beaucoup de rondeur en bouche et facile à marier avec un beau plat mijoté d’une ménagère ou d’un gourmet.
Le troisième vin était le Château Saint-Auriol, Appellation Corbières 2005 fait de Syrah (40 %), Grenache (40 %) et Carignan (20 %), une production de leur propre maison.
EM – Un beau terroir d’altitude entre 200 et 400 mètres, sur des argiles et des graves. C’est un vin fait avec un raisin que nous récoltons le plus tard possible parce que nous avons la chance d’être en altitude et d’avoir des nuits froides. Nos raisins sont donc très sucrés et peu acides, et on peut les laisser macérer pour extraire des tanins et toute leur richesse aromatique. Nous avons ici un vin de 2005 donc en maturité, qui a passé 9 mois en fût de bois, non pas pour lui donner un goût de bois mais pour lui donner un support tannique. C’est un vin élevé qui passe deux ans en bouteille, que nous amenons au consommateur, à maturité. Ce n’est pas un vin qui a été fait rapidement, c’est un vin de gourmet.
RH – En bouche, il est élégant, assez gras, racé. Un vin épicé et vanillé qui va évoluer sans doute vers des touches plus animales.
EM – Vanille, boisé, certes, il a une bonne aptitude au vieillissement parce que le raisin a été amené à une maturité sur les souches de vigne et ensuite le vin a eu une maturité longue en bouteille. Un vin qu’on peut marier avec une belle grillade, un beau plat d’hiver, sur du gibier ou une pintade,
Ce Château Saint-Auriol 2005 était une petite merveille. Je remerciai Emmanuel Montes de me l’avoir fait déguster.
Voici les liens :
Emmanuel Montes Directeur pour les exportations outre-mer
Les Domaines Auriol
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Représentés au Québec par:
André Dagenais,
Les Vins La Rochelle
514 769-1990 # 0
450 462-9038
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Voici les vins des Domaines Auriol disponibles au Québec :
Merlot So’Light, vin rouge de France, 9% alc./vol. En spécialités, 13,90$ code 11335498
Domaine La Croix d’Aline, Saint-Chinian 2009 rouge. En spécialités, 15,15$ code 896308
Château Saint-Auriol, Corbières 2005 rouge. En spécialités, 17,05$ code 709873
Roger Huet
Chroniqueur et animateur de radio.
Président du Club des Joyeux.
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Nouvelle édition du Grand Guide des Vins d’Alain Lebel
J’ai reçu la nouvelle édition du Grand guide des vins festifs d’Alain Lebel, publié aux Éditions Jean Robert avec un tirage de 35 000 exemplaires.
L’auteur décrit 100 vins avec beaucoup d’acuité. Il s’est doté d’un système de notation par étoiles. Il fait aussi une sélection des 48 étiquettes qu’il considère essentielles. On y trouve plusieurs reportages à des producteurs; il y a un article plein de conseils pour se bâtir une cave à vins et à la fin du guide, on trouve quelques recettes avec mariage des vins.
Le prix est celui d’un magazine, $ 8.95. Avec ce guide le lecteur, à mon avis, passera un bon moment.
Roger Huet
Chroniqueur et animateur de radio.
Président du Club des Joyeux.
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514-637-7545
Le festival des vins de Californie
Le festival des vins de Californie 2011 se tiendra au Centre Sheraton à Montréal le 7 avril prochain. Nous pourrons découvrir 350 vins élaborés par 90 des meilleurs producteurs qui viennent des régions avec des noms aussi jolis que Napa Valley, Sonoma, Mendocino, Monterey, Livermore, Paso Robles, Santa Barbara, Sacramento, Lodi and the Delta, Madera, San Joaquin, Nevada, El Dorado, Amador, Calaveras, Cucamonga, Temecula et San Diego. Quatre-vingt pour cent des vins des États-Unis viennent de la Californie.
La Californie cultive des cépages rouges et blancs avec le même succès. Parmi les rouges, surtout le Pinot Noir, le Cabernet Sauvignon, le Zinfandel, la Syrah et le Merlot, et une foule d’autres cépages à moindre échelle. Parmi les blancs, le Pinot Gris, le Muscat, le Riesling, le Chardonnay, le Pinot Blanc, le Sémillon, le Gewurztraminer, le Viognier, le Sauvignon, et le Chenin blanc.
Nous avons eu, il y a quelques jours, une dégustation de presse où nous avons pu apprécier dix vins blancs, dont certains vraiment très bons, parmi eux un mousseux du Domaine Chandon. Il y avait aussi huit Pinots et Cabernets, qui ont une personnalité très américaine, mais agréable et facile à boire, onze Syrah – Zinfandel, parfois bien corsés et dix vins d’assemblage très réussis. Ce n’était qu’un aperçu de ce qu’on va trouver le 7 avril où l’amateur de vin aura une diversité de goûts qui va le satisfaire.
Le festival des vins de Californie est un des grands événements du vin à Montréal et chaque année nous apprécions une amélioration de la qualité qui ne se dément pas. C’est un événement incontournable!
Pour réserver ou s’informer :
Les professionnels :
Nicole Paradis
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(514) 768-0071
Les amateurs :
(514) 871-8038, poste 254
Mon célèbre ami Franco Giacosa
Je me suis entretenu avec un des cinq meilleurs œnologues d’Italie et Dieu sait s’il y en a dans ce pays; il s’appelle Franco Giacosa.
RH – Franco, vous avez travaillé pour les entreprises CORVO en Sicile et vous avez pratiquement bâti la réputation du Nero d’Avola qui est aujourd’hui la variété la plus prisée de la Sicile
FG – J’ai compris le potentiel qualitatif du Nero d’Avola à partir des années soixante, qui jusqu’alors était un cépage utilisé pour des vins en vrac.
RH – La Sicile produisait surtout des vins en vrac. C’est maintenant qu’elle est en train de devenir une région qui produit des vins excellents.
FG – Tout a changé lorsqu’on a commencé à mieux contrôler la température de fermentation et qu’on a commencé à faire une œnologie scientifique. Le raisin étant magnifique, ce n’était pas si difficile de faire du bon vin là-bas.
RH – Vous êtes célèbre et pratiquement tous les domaines auraient voulu vous avoir. Qu’est qui a fait que vous acceptiez de travailler pour Zonin (on prononce Zonnine)?
FG – Je ne suis pas si célèbre. Je suis un peu connu parce que j’ai participé à quarante-cinq vendanges. Lorsque j’ai visité les domaines de la famille Zonin, ce qui m’a agréablement surpris c’est que dans leurs nombreux domaines ils ont planté des cépages autochtones italiens très différents. Ensuite, lorsque j’ai demandé ce qu’ils attendaient de moi, ils m’ont répondu qu’ils voulaient que j’améliore la qualité de leurs vins, ce qui est facile à dire mais non pas très facile à faire. Cela représentait un beau défi pour moi.
RH – Combien d’œnologues se retrouvent dans votre équipe maintenant?
FG – Entre agronomes et œnologues il y en a trente quatre. Ce sont des connaisseurs de la tradition vinicole, et des cépages autochtones de chaque région.
RH – Ce qui veut dire que les propriétés couvrent à peu près toute l’Italie.
FG – Il y en a dans sept régions différentes: Le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, le Frioul, la Toscane où on a trois domaines, comme en Sicile, et dans les Pouilles.
RH – En plus à l’étranger, je crois.
FG – Zonin a planté de la vigne en Virginie il y a trente ans. À l’époque la Virginie ne produisait pas de vin. Aujourd’hui il y a plus de cent domaines qui produisent du bon vin.
RH – En Italie ils développent surtout les cépages indigènes?
FG – Oui, principalement les cépages indigènes qui dans chaque région sont adaptés depuis longtemps et donnent des vins intéressants dans leur typicité.
RH – L’adaptation est un point essentiel pour les vins Italiens.
FG – Les cépages français, s’adaptent bien à une quantité de sols et de climats. Les cépages italiens sont beaucoup plus difficiles. Souvent un cépage qui produit des vins excellents dans une région, ne donne pas les mêmes bons résultats lorsqu’on le plante ailleurs.
RH – Qu’est-ce que vous voulez que le consommateur retrouve dans vos vins.
FG – Si le consommateur trouve l’âme de la région où il est produit, nous pouvons dire que nous avons réussi. Le consommateur qui retrouve le caractère du cépage et du terroir, c’est bien, mais surtout l’âme. Quand le consommateur qui déguste un verre de vin peut dire, il me rappelle la Toscane, le Piémont, la Vénétie, la Sicile, cela me plaît beaucoup.
RH – Quelle est la place de Zonin, dans le panorama italien.
FG – Zonin a planté beaucoup de vigne : Il a mille-huit cents hectares de vignobles. Il est considéré, en tant que propriété familiale, comme le plus grand producteur d’Italie.
RH – Mille-huit cents hectares c’est énorme, surtout pour l’Italie.
Franco Giacosa nous avait apporté trois bouteilles à déguster. La première était le Proseco Spécial Cuvée Zonin.
Proseco Spécial Cuvée Zonin
FG – C’est un vin de la région où la famille Zonin a travaillé pendant sept générations : la Vénétie.
RH – La robe est d’un jaune magnifique, très clair; beaucoup de bulles, très joyeuses.
FG – Le nez est bien fruité, c’est le Prosecco, c’est floral, très frais. Ce n’est pas un vin compliqué, c’est un vin facile à boire.
RH – En bouche, un très bel équilibre entre l’acidité et le sucre. Je suis convaincu que c’est un vin qui est fait pour plaire aux Québécoises, en plus des Québécois, naturellement.
FG – Le deuxième vin c’est un vin blanc qui s’appelle Pinot Grigio Ca’Bolani 2009. Il vient d’un terroir magnifique près de la mer et des montagnes dont le climat concentre les arômes dans le raisin et dans le vin. Le sol lui confère une grande minéralité.
RH – En bouche il y a beaucoup d’harmonie, de l’élégance.
FG – Il est élevé en barrique pour exalter le caractère du terroir.
RH – Le troisième vin est Le Foccaie 2009.
FG – Le Foccaie vient de la Toscane, mais les conditions climatiques et du terroir sont totalement différentes du Chianti classico. Il est fait de Sangiovese avec un peu de Cabernet Sauvignon qui lui confère du fruité et de la rondeur.
Le Foccaie vient de la Toscane
RH – Les arômes sont très riches également, beaucoup de fruits rouges. Le caractère boisé est seulement évoqué, il ne s’impose pas de façon agressive.
FG – En bouche, il y a la douceur des tanins. Dans un endroit aussi chaud les raisins murissent très bien. Les tanins sont très souples. Il y a du volume et une belle structure en bouche. C’est le caractère du terroir de la Maremme.
RH – C’est un vin qui est fait pour plaire à nos amateurs à cause de son boisé subtil, de ses tanins ronds également.
FG – Ces trois vins sont disponibles à l’S.A.Q.
J’ai souhaité un bon séjour à Franco Giacosa et nous avons trinqué au plaisir de nous revoir.
Voici les liens de
Casa Vinicola Zonin
www.zonin.it
Franco Giacosa
Directeur technique
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Sébastien Ouellet
Directeur régional pour le Canada
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Leurs représentants au Québec
MOSAIQ
(514) 696-1433
www.mosaiqinc.com
Voici la liste des produits Zonin disponibles au Québec :
code SAQ Nom du produit Millésime Format Prix SAQ
MOUSSEUX
10540721 B Prosecco Spécial Cuvée Brut Zonin -750 14,55
211847 B Ca'Bolani Chardonnay Frizzante (AC)-750 15,95
10970318 Rosé Castello del Poggio Brachetto -750 18,35
VINS
Abruzzo
327460 R Montepulciano d'Abruzzo Zonin 2009-750 11,35
Sicile
10966888 R Primo Amore Sangiovese/Merlot 2008 750 12,70
10675554 R Principi di Butera Merlot 2008 750 18,10
10960161 R Principi di Butera Syrah 2008 750 17,60
11097291 B Principi di Butera Insolia 2007 750 19,25
Toscane
11184968 R Rocca di Montemassi Le Focaie,2007-750-16,45
10254717 R Castello d'Albola Chianti Classico,Riserva-2005-750 25,35
10538701 R Rocca di Montemassi Sassabruna 2008-750-22,20
10843482 B Rocca di Montemassi Vermentino 2008-750-16,80
Fruili Aquileia
10780397 B Ca'Bolani Pinot Grigio 2009 750 15,85
Vénétie
642744 B Il Giangio Gambellara Classico, DOC (AC) 2009 750 14,25
Piémont
10391447 R Castello del Poggio Barbera d'Asti DOC (AC) 2008 750 16,90
10857315 R Castello del Poggio Dolcetto 2008 750 17,20
Lombardie
965822 R Il Bosco Pinot Nero 2005 750 17,40
Roger Huet
Chroniqueur et animateur de radio.
Président du Club des Joyeux.
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514-637-7545
L’ABC des bonnes manières
L’ABC des bonnes manières, d’Hélène-Andrée Bizier et Marie-Diane Faucher, c’est le titre d’un guide charmant et fort utile qui vient de paraître aux Éditions Publistar.
Les bonnes manières c’est le savoir-faire en société. Son fondement est le bon sens et le respect d’autrui et de soi-même. Les bonnes manières s’apprennent surtout à la maison, et se reflètent d’abord à l’école et plus tard dans tous les actes de la vie sociale.
Hélène-Andrée Bizier et Marie-Diane Faucher ont compilé par ordre alphabétique une série de situations ou de lieux où chacun de nous est confronté au besoin de savoir ce qu’il doit faire. Le livre commence par le mot accouchement et recommande de ne pas en parler sauf à sa mère : «on ne montre à personne sinon à l’enfant devenu grand la vidéo de l’événement»
Le mot suivant c’est «addition». «Comment aborder la troublante question des repas partagés et de l’addition qui s’en suit?»
À l’autre bout du livre il y a un chapitre très complet sur «les vins et les verres» .
L’ABC des bonnes manières est un ouvrage à mettre absolument entre les mains de tous les adolescents car il leur sera utile durant toute leur vie d’adultes. Un livre aussi à donner à toutes ces personnes qui venant de familles dysfonctionnelles manquent tellement de savoir-vivre et ont besoin de ce guide plus que personne.
ROGER HUET
Chroniqueur
Radio Ville-Marie
Samyrabbat.com
La Métropole
Le Beaver Club
Le Beaver club est le club gastronomique le plus ancien du Canada, et il est toujours en activité.
À la fin du dix-huitième siècle, deux systèmes dominent la traite des fourrures au Canada: La Compagnie de la Baie d’Hudson qui pratique le système de comptoirs ou de factoreries côtières. Ses agents attendent la venue des autochtones chargés de peaux, en provenance de la Terre de Rupert qui comprend la Baie d’Hudson et ses affluents. Les Français, par contre, préfèrent le commerce «en dérouine» ou de façon itinérante. Ils forment des petites sociétés qui envoient des agents pour commercer directement avec les autochtones sur leurs terres. Leur territoire comprend Le Saint-Laurent, les Grands Lacs, le haut Mississippi et ses affluents, les Prairies et le sud du Bouclier canadien. Leur quartier général est à Montréal et sera plus tard à Lachine. Après la conquête anglaise, des Écossais et des Américains s’associent aux maisons françaises et créent des liens commerciaux avec Londres.
Vers 1777, un groupe de négociants qui compte parmi eux Nicholas Montour, Maurice Blondeau et Peter Pond décident de s’associer pour mieux concurrencer la Compagnie de la Baie d’Hudson. Ils fondent la Compagnie du Nord-ouest; on les connaît depuis comme les Nor'westers. En s’assurant du monopole sur le lac Athabasca, la Nord-ouest domine bientôt le commerce de la fourrure. Le groupe décide de fonder le Beaver Club à Montréal, en février 1785. Il y a dix-neuf membres fondateurs dont huit Canadiens-français, six Écossais, trois Anglais et deux Américains. Pour se qualifier, il faut avoir séjourné pendant l’hiver dans le Nord-ouest, au Pays d’en haut, être socialement acceptable et obtenir l’unanimité des votes des membres.
Un peu plus tard, le club établit qu’il y aura deux sortes de membres, les membres réguliers ne pouvant pas dépasser le nombre de cinquante, et les membres honoraires qui étaient limités à dix.
Les membres actifs sont surtout des riches négociants en fourrures, en activité ou à la retraite, des actionnaires très influents en politique, tous en relation avec la COMPAGNIE DU NORD-OUEST. Parmi les membres honoraires figurent des officiers de l’armée et des capitaines de vaisseau. Le club accueille aussi à certaines occasions des invités de marque, comme Lord Selkirk, président de la Compagnie de la Baie d’Hudson, le Général Brock, le Général Drummond, le célèbre commerçant en fourrures John Jacob Astor de New York , l’écrivain Washington Irving, Thomas Moore, le Capitaine Peter Grant et Sir John Franklin. Le Beaver Club constitue alors, la véritable aristocratie de Montréal.
Le principal objectif du Club c’est de réunir ses membres pendant la saison d’hiver pour leur permettre d’enrichir leur vie sociale autour de copieux repas bien arrosés. On s’y raconte ses aventures de traite et on renforce les liens d’affaires.
Les réunions ont lieu tous les quinze jours, à partir du premier mercredi de décembre jusqu’à la mi-avril. Les invitations se font avec la formule du club : «pour discuter des mérites de l’ours, du castor et de la venaison». L’assistance est obligatoire pour tous les membres séjournant à Montréal et aucune excuse n’est acceptée à l’exception de la maladie. Il leur est interdit d’organiser ou de participer à une fête privée les jours de banquet du club. Les infracteurs doivent payer une amende de 6 bouteilles de vin de madère. Parfois le Beaver club se réunit pendant l’été pour accueillir des officiers de la marine marchande qui transportent les fourrures de la compagnie en Europe.
Le Beaver club n’a pas alors de local fixe. Les réunions se font dans différents endroits de Montréal. Vers 1800, le puissant Joseph Frobisher se fait construire un manoir, le Beaver Hall où se déroulent de nombreux banquets du Club. D’autres endroits sont la City Tavern de la rue Saint-Paul, l’Hôtel Montréal sur la Place d’Armes, et plus tard le Palmer’s Hotel. Vers 1815 la Mansion House Hotel, de la rue Saint-Paul devient l’endroit favori des réunions.
La devise du club est «Force d’âme dans le Péril» qui est gravée sur une large médaille en or que chaque membre doit porter aux réunions. La médaille est suspendue à un ruban bleu, à la couleur du club. En cas de décès on remplace le ruban bleu par un noir, en signe de deuil. En plus de la devise, sont frappés sur la médaille le nom et l’année du premier ‘hivernage’ du membre au-dessus d’un canot avec quatre «voyageurs». À l’envers de la médaille on lit « Industrie et Persévérance » près d'un castor qui coupe un arbre.
Les dîners commencent à quatre heures. Des joueurs de cornemuse ouvrent la marche des mets.
Souvent le menu comprend de la venaison braisée, à la sauce de pain, du chevreuil des guides, des saucisses de venaison, des cailles au riz sauvage, des cailles du vieux trappeur, des navets marinés, des délicieux gâteaux appelés Sweet Peace à la sauce de pomme, et du pouding. Au moment du troisième toast on sert le ‘Pemmican’ qui est fait de viande de bison séchée, que l’on fait venir exprès de la Saskatchewan, mélangée à des baies avec du lard, parce que c’est la nourriture de base de la traite, qu’on aime déguster dans l’ambiance feutrée de Montréal.
Le tout est arrosé de vin de madère, de porto, de scotch, de brandy, de Porter et de bière. Une bonne provision de cigares, de pipes et de tabac, est également mise à la disposition des membres. Les participants racontent leurs aventures en se passant le calumet, emblème de paix chez les amérindiens. Un membre désigné fait une harangue.
À chaque banquet, on prononce cinq toasts de rigueur: À la Mère de tous les saints, au Roi, à la Traite et à toutes ses branches, aux Voyageurs, à leurs femmes et à leurs enfants, et aux membres absents. À la suite de quoi, les membres sont libres de rester ou de partir. Ceux qui restent après le cinquième toast de rigueur, ont l’habitude de prononcer d’autres toasts sérieux ou drôles.
Après minuit, les hommes mariés sont autorisés à se retirer, ensuite on procède au «Grand voyage». Les participants sont invités à s’asseoir en rangs sur le tapis, comme dans un canoë. Armés d’objets les plus hétéroclites en guise de pagaies ils chantent les vieux chants des «voyageurs» en exécutant les mouvements des rameurs. D’après un récit de William McGillivray, à un dîner auquel participait Sir Alexander Mackenzie, qui était un habitué, on chantait encore à quatre heures du matin.
Le Beaver Club qui vivait au rythme de la compagnie du Nord-ouest, est mis pratiquement en sommeil entre 1804 et 1807, à cause du décès de Simon Mc Tavish qui était son puissant moteur. L’échec de la Compagnie du Nord-ouest à absorber la Compagnie de la Baie de Hudson en 1804 et en 1805 a aussi contribué à son déclin.
En 1807, on approuve une nouvelle constitution, qui relance le club. Alexander Henry était alors le seul survivant parmi les fondateurs. Le Beaver Club recrute 45 membres, pendant que les deux grandes compagnies de traite se livrent une bataille acharnée. Plus tard, avec l’établissement de comptoirs jusqu’au Pacifique, la traite devient beaucoup moins dangereuse et l’esprit d’aventure, qui avait été le moteur du club, s’évanouit. Le Club rentre à nouveau en sommeil en 1817.
En 1821 après une longue lutte, parfois sanglante, la Compagnie de la Baie d’Hudson finit par absorber la Compagnie du Nord-ouest.
En janvier 1827, George Simpson récemment nommé gouverneur de la Terre de Rupert, décide de relancer le Beaver Club. Dix anciens membres se réunissent au domicile de William Blackwood et élisent trois nouveaux membres James Keith, Hugh Faries, et George Simpson, lui-même.
Deux dîners se tiennent cette année au Masonic Hall Hotel, le 3 février et le 5 mars, mais l’esprit des Wester’s n’est plus. Montréal vit une crise financière, les peaux de castor n’ont plus la côte en Europe et le club retombe en sommeil.
En 1958, un esprit vivifiant souffle à nouveau sur le Beaver Club qui se réveille pour la troisième fois. Les conditions d’admission sont assouplies, ne faisant plus de ‘l’hivernage’ dans le Nord une condition pour être membre. Le club est logé à l’enseigne du très chic restaurant de l’Hôtel Reine Elizabeth qui adopte son nom. Il devient un point de haute gastronomie, où se réunissent les hommes d’affaires montréalais.
S’adaptant aux changements du temps, depuis 1989, les femmes sont admises comme membres en règle dans le plus vieux club du Canada. La cérémonie d’admission, en vigueur, est toujours grandiose.
Je me suis entretenu avec Michel Busch, le directeur de la Restauration de l’Hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth de Montréal qui comprend le Beaver Club.
Michel Busch, le directeur de la Restauration de l’Hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth de Montréal
RH – Lorsqu’on parle de Beaver Club aujourd’hui il y a deux choses qui sont intimement liées, il y a un club de gourmets très select qui a ses rites, ses habitudes, son passé aussi, et il y a un restaurant auquel il est rattaché et qui est au sommet de la gastronomie montréalaise.
M.B – Il y a un club qui est formé à partir d’éminentes personnalités de notre société d’aujourd’hui. Ils font partie du monde des affaires, de la politique, du sport, des arts et spectacles et qui sont des gourmets. On devient membre du Beaver club par le biais d’une intronisation. Il y a un rituel bien spécial à cet effet. Il y a aussi le restaurant, mais tout cela fait partie intégrante parce que le restaurant n’est pas réservé uniquement aux membres du club et tout le monde y accède. Le public y est invité et les membres se confondent avec la clientèle lorsqu’ils viennent faire leurs découvertes gastronomiques.
RH – Ce mariage d’amour et de raison a commencé quand?
M.B – Pour Le Reine Elizabeth il a commencé en 1958 lorsqu’il a ouvert son restaurant gastronomique et lui a donné le nom de Beaver Club. Il a ravivé le club qui avait fermé en 1827 lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson avait absorbé le Club. Pour moi ce mariage d’amour a commencé en 1984 lorsque j’ai pris la direction de la restauration du Reine Elizabeth et lorsque j’ai eu l’occasion de créer des événements vraiment spéciaux dans le cadre du Beaver Club.
RH – Qui étaient très courus.
M.B – C’était des événements qui rassemblaient jusqu’à quatre-cent personnes, à partir des membres et de leurs invités; ils ont duré jusqu’en 1996. Même il a fallu déménager les agapes présidentielles qui avaient lieu une fois par année – le dernier vendredi du mois de janvier – au Grand salon du Reine Elizabeth. Le restaurant n’avait plus la capacité d’accueillir les invités pour ces agapes.
RH – Dans le passé le Beaver Club rassemblait des personnalités influentes de la scène montréalaise, aujourd’hui il reçoit des membres de partout dans le monde et des femmes.
M.B – C’est exact mais les membres particulièrement actifs sont surtout de la scène de la Province du Québec et de Montréal en particulier. Mais il y a des personnalités de partout dans le monde et je pourrais nommer Bill Gates, Johnny Halliday, le grand chef Paul Bocuse, l’astronome Alan Shepard qui fut le premier Américain dans l’espace, Madame Lise Watier, Philippe Noiret, Guy Lafleur et bien d’autres.
RH – Il y a toujours un rituel d’admission qui est impressionnant, avec calumet, harangue et tout.
M.B – Lorsqu’un membre est intronisé, le Majordome, Serge Leblanc préside ce rituel fort en couleur, puisque l’impétrant est invité à s’assoir sur le trône, qui est impressionnant car il est fait de bois d’orignaux, d’un siège qui est tressé à la babiche comme les raquettes et qui évoque le climat du Nord-ouest . Le candidat doit revêtir le manteau d’apparat qui est en peau d’orignal recouvert de fourrure de castor, de loup de bois de cerf, Il doit fumer le calumet de la paix et passer une épreuve de courage puisque la devise du club c’est «force d’âme dans le péril». Nous ne l’envoyons plus passer un hiver dans l’Ouest Canadien comme dans le passé. Il y a encore quelques années nous avions une mascotte, qui était un ours noir de 400 livres, l’ours Guigui, qui rentrait dans la salle accompagné de cornemuses et de hautbois qui représentaient la Franche Marine et les Écossais. Et l’impétrant devait enlever la médaille du cou de l’ours.
Aujourd’hui l’épreuve de courage c’est de boire le loup-garou qui est la boisson rituelle du club, composée de brandy, de vin rouge, d’une décoction de cannelle. À l’époque, on faisait flamber le loup-garou à la poudre noire, de nos jours on le fait flamber à la cannelle, mais il faut savoir l’ingurgiter sans coup férir et passer cette épreuve en fumant le calumet de la paix. C’est ainsi qu’on devient membre du Beaver Club. C’est un folklore traditionnel très haut en couleurs, qui évoque vraiment l’époque de la traite des fourrures.
RH – Il y a donc les réceptions du club qui se tiennent à des dates spécifiques et il y a aussi le restaurant qui lui, fonctionne en permanence et qui a reçu cette année La plus haute distinction du Guide Debeur 2011.
M.B – Le restaurant a été reconnu comme le Restaurant de l’année, en tant que restaurant gastronomique d’une qualité exceptionnelle. Le Beaver Club est en effet une des meilleures tables à Montréal et on peut même dire du Canada. À travers son menu il honore les produits du terroir du Québec et aussi les vins canadiens et québécois.
RH – Votre menu change avec les saisons.
M.B – Il change deux fois : automne-hiver et printemps-été
RH – Vous avez accueilli les plus grands chefs de la gastronomie mondiale. Lesquels vous ont le plus impressionné ?
M.B – Dans les dernières années nous avons accueilli une pléiade, parmi les plus grands chefs de la scène mondiale, et ils m’ont tous impressionné. Parmi ceux qui m’ont le plus impressionné c’est évidemment Paul Bocuse, qui est le pape de la haute cuisine, c’est lui qui a sorti les chefs de derrière les fourneaux pour les amener sous les feux de la rampe. Il a créé un mouvement qui n’a fait que s’accentuer depuis. C’est lui le grand chef du Vingtième siècle, qui rentre encore avec brio dans ce Vingt-et-unième siècle. Il y a un chef italien qui m’a aussi beaucoup impressionné c’est Francesco Berardinelli, il y a eu Charlie Trotter des États-Unis, il y a eu Antoine Westermann et Émile Jung de l’Alsace, Georges Blanc et j’en passe. Il y a même eu Alain Ducasse qui dans le cadre de la Maison de la France, à l’époque, avait fait un tour à Montréal et avait donné une prestation au Beaver Club. Nous avons vraiment été honorés par la visite des plus grands chefs de ce monde. Ils ont naturellement inspiré notre gastronomie.
RH – J’invite les Montréalais et les Montréalaises qui ne connaissent pas encore le Beaver Club à venir célébrer chez-vous, pour vivre le temps d’un repas, une expérience de haute gastronomie. Ils vont se rendre compte pourquoi le Beaver club a reçu ce prix et constater pourquoi il a perduré à travers toutes ces années en restant une des premières tables de Montréal.
Voici les coordonnées du BEAVER CLUB
900 Boulevard René Levesque Ouest, Montréal,
QC H3B 4A5
(514) 861-3511, poste 2448.
www.beaverclub.ca.
Roger Huet
Chroniqueur et animateur de radio.
Président du Club des Joyeux.
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514-637-7545