vendredi 19 avril 2024
Yves Delage

Yves Delage

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...

On était reçus à La maison Boulud du Ritz-Carlton de Montréal par le bureau de tourisme de Vienne, les partenaires de Star alliance (Air Canada, le groupe Luftanza et Austrian airlines) aéroport de Vienne et le Ritz-Carlton de Vienne.

On commence par parler de l’Autriche. Je suis marié à une mexicaine alors le Mexique est, pour moi, un endroit de prédilection. C’est, comme l’Autriche, un pays de Monarques. Papillons au Mexique et humains en Autriche. Depuis Léopold 1er né en 940, premier margrave d'Autriche de la maison de Babenberg, suivi de la maison de Hapsbourg (si on oubli Ottokar  qui, finalement ne fut qu’autobus dans la nuit) en 1218, on doit constater que l’Autriche figure parmi les premières monarchies d’Europe (avec le Danemark).

1 MonarquePapillon Monarque

Et, aussi, il ne faut pas oublier que l’un des deux empereurs du Mexique fut Maximilien 1er de Hapsbourg, donc un Autrichien.

Le repas de la maison Boulud était excellent et servi avec des vins québécois. On aurait bien aimé un Gruner Veltliner, mais il n’y en avait pas.

On se prépare à manger et, surprise, un monsieur qui était à l’accueil vient s’asseoir à côté de moi. Il se présente, il est le directeur des ventes du Ritz-Carlton de Vienne. C’est grâce à lui qu’on est à la maison Boulud.

Pour le repas, en entrée, le saumon en « Bellevue », algue de Gaspésie, fenouil, mayonnaise, crustacés. C’est un plat généralement présenté avec le saumon entier ce qui, évidemment n’est pas possible ici. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai adoré ce plat très gouteux. Bravo chef.

Plat principal : épaule d’agneau de Kamouraska, aubergine et fine ratatouille, jus au basilic. L’agneau était tendre et de grande saveur, même si la croûte qui le recouvrait était, pour moi, un peu dure. C’était très bon.

Pour le dessert, mi-cuit au chocolat à la fleur de sel, lait caramélisé. Parfaitement réussi, le mi-cuit, fait avec : chocolat et beurre lissé, œufs et sucre, fleur de sel et farine (mi-cuit au chocolat - Résultats de la recherche de vidéos - (yahoo.com))

Avec une cuisson de 8 minutes, c’est un dessert qui fera de vous un chef à la maison.

repasSaumon en "Bellevue" / Épaule d'agneau de Kamouraska / Mi-cuit au chocolat à la fleur de sel

Avec ces plats, les vins du Québec qui sont très bons.

Je suis surpris du français et de l’anglais du directeur des ventes du Ritz de Vienne et lui demande comment il se fait qu’il parle si bien les trois langues (l’allemand, évidemment, puisqu’il vient de Vienne). Surprise, Reece Vanasse (c’est son nom) nous vient directement de l’Estrie, où il a passé ses 18 premières années de vie. Et, de plus, il est sommelier. On a eu droit à une conversation assez dynamique avec tous les convives. Et, finalement, c’est ce qui fait un bon repas : de bons mets, de bons vins et de bons convives.

On a ensuite droit aux différentes présentations.

À Vienne, le café n’est pas seulement un lieu de rencontre, c’est une institution. Selon l’UNESCO, s’attarder sur un journal avec une pâtisserie (les célèbres viennoiseries dont le nom fait référence au kipferl viennois, qui inspira la forme du croissant, mais dont le développement eut lieu à Paris et se base principalement sur la technique française de la pâte feuilletée levée) et une boisson expresso forte est officiellement une pierre angulaire de la culture viennoise. Promenez-vous dans la ville avec une visite autoguidée de l’architecture traditionnelle, sécessionniste et moderne de la ville, comme le Palais impérial, l’Opéra national, le Kirche am Steinhof (église de Saint-Léopold) ou le Kunsthistorisches Museum, un exercice de géométrie ornée. Et aussi voyez les Lippizanner qui, depuis 1905, ont déménagé dans leurs nouveaux quartiers d’été généreux à Heldenberg (district Hollabrunn) avec des boîtes spacieuses, des paddocks et des bois environnants où ils sont doucement et soigneusement exercés. En 2010, ils ont ajouté un aréna d’équitation extérieur de 20 x 60 mètres et une salle d’équitation intérieure avec les mêmes dimensions et une plateforme pour les spectateurs, transformant les quartiers d’été en un centre d’entraînement ultramoderne qui peut être utilisé toute l’année.

5 Hofburg Palais Impérial ViennaPalais Impérial

6 Opera NationalOpéra national

7 Kirche am SteinhofKirche am Steinhof (église de Saint-Léopold)

8 KunsthistorischesKunsthistorisches Museum

9 LippizannerLippizanner

Mais Vienne, ce n’est pas seulement des palais, des musées ou des maisons d’art, des restaurants et des cafés, c’est aussi la ville du vin. Et Vienne est la seule capitale au monde à disposer de vignobles réputés à l’intérieur de la ville. Quant aux Heuriger, ces tavernes ou guinguettes qui servent du vin accompagné d’un buffet campagnard, ils sont déjà légendaires. Certains d’entre eux, comme certains vignerons, proposent des visites guidées de leurs vignobles et de leurs caves. Les Heuriger étant rarement ouverts toute l’année, il est conseillé de consulter leur site.

10 Vienne VignobleUn des vignobles de Vienne

11 Pulkers HeurigerPulker's Heuriger

La cave à vin Villon, vieille de 500 ans, compte parmi les plus anciennes caves à vin de Vienne. Située directement dans le centre-ville de Vienne, elle couvre quatre étages et 16 mètres de profondeur. Après la visite de la cave, d'excellents vins sont alors dégustés à la lumière des bougies, et les histoires d'antan sont contées.

12 CaveVin

À Vienne, il ne faut pas oublier le Danube qui la traverse et qui est bleu.

Pour ce qui est des cépages, il faut absolument mentionner le Gruner Veltliner, dont l'analyse de l'ADN en 2007 a confirmé que c’était un croisement naturel de Savagnin (Traminer) et d'un cépage obscur autrichien du village de Sankt Georgen am Leithagebirge situé près d'Eisenstadt, dans la région du Burgenland, dans l'est de l'Autriche. On en trouve dans la région de Vienne, mais sa meilleure expression se trouve dans la région de Wachau, au nord de l’Autriche. C’est normal, puisque les raisins verts aiment plus le froid que le chaud. Mais c’est aussi dans la région de Wachau que son rendement est le plus réduit et où, conséquemment, on trouve les meilleurs vins blancs.

Un peu à cause des vignobles à Vienne, les espaces verts représentent 49% de la ville.

Et puis, il y a le Ritz-Carlton. C’est la chaine du grand luxe du groupe Mariott. À ne pas oublier, Mariott est le plus grand groupe de chaines (26) au monde.

13 Ritz

Dans une ville connue pour sa beauté et sa culture, le Ritz-Carlton se distingue par son approche élevée des deux. Ici, les clients trouveront des équipements contemporains, tous ce dont ils pourraient avoir besoin dans les quatre palais du XIXe siècle que l’hôtel appelle maintenant la maison. Situé dans le centre-ville de Vienne sur l’emblématique Ringstrasse et à côté du Stadtpark, l’hôtel de luxe vous offre :

  • 201 chambres élégantes, dont 43 superbes suites où vous découvrirez une vie de bon goût, des designs distinctifs et des vues à couper le souffle.
  • Le Ritz-Carlton Club Lounge avec vue au septième étage, présentations culinaires quotidiennes et service personnalisé.
  • Des expériences culinaires originales, de la ferme unique à la table Dstrikt Steakhouse, aux vues sur les toits de l’atmosphère Rooftop Bar, un voyage à la culture de l’apéritif sicilien au Pastamara Bar con Cucina et enfin, aux cocktails signature au D-Bar.
  • Un centre de fitness dernier cri et une piscine intérieure de 18 mètres avec musique sous-marine
  • Des services personnalisés, des salles de soins élégantes et les produits de Susanne Kaufmann à Spa Ritz-Carlton
  • 900 mètres carrés d’espace événementiel sophistiqué comprenant la salle de bal Crystal, trois salles de discussion et deux salles de conférence

Et, avant tout, ce qui différencie le Ritz des autres hôtels, comme le dit Reece Vanasse, la prévenance de tous les employés de l’hôtel envers leurs hôtes. Ici, on prévoit tous vos désirs et on s’assure de les combler.

L’Autriche, ça sent bon la culture, les traditions et le plaisir de l’accueil. Il faut la visiter et, surtout, Vienne.

Sources : Wikipédia, wien.info, srs.at, The Heurigen Tradition — Taste of Austria, voyageursduvin.com

mardi, 23 août 2022 09:00

J’avoue

Comme l’as dit Guy Mardel, n’avoue jamais. Oh non jamais. Et pourtant, aujourd’hui, je le fais. J’ai gardé le secret pendant longtemps. Mais maintenant je vous livre mon âme.

J’aime le rosé, surtout celui qui est mousseux. Et pas seulement le vin, le cidre aussi. Tout a commencé quand j’ai gouté au cidre rosé mousseux de Michel Jodoin. Venant des pommes Geneva. Quel goût incroyable. J’ai fait des dégustations de cava, de champagne et de prosecco. Tous les convives étaient d’accord pour choisir le rosé de Michel Jodoin comme étant le meilleur des trois produits.

Alors j’avoue. J’aime le rosé. Certaines mauvaises langues diront que c’est parce que c’est moins cher. Détrompez-vous. Le champagne rosé mousseux Louis Roederer Cristal Vinothèque Brut 1999 se détaille, à la SAQ, 6 286,25$. Vous me direz « Oui,mais c’est pour 1,5 litres. Et vous aurez raison. Mais disons tout de même que ce n’est pas donné. Une bouteille régulière serait à peu près 3 243$.

Bon alors, pourquoi?

Bonne question. Je pourrais vous dire parce que j’aime cela et ça terminerait la conversation, mais là n’est pas mon but. Je veux m’expliquer. C’est moi qui avoue, non?

Alors, voici. Que boirez-vous avec du jambon? Du rosé va fonctionner à merveille. Et si le jambon a été préparé avec un peu de sucre, il y a beaucoup de rosé avec un taux de sucre élevé. Par exemple, le Brachetto d'Acqui de Castello Banfi a un taux de sucre de 130 g/l.

Mais il y a aussi des vins rosés mousseux qui sont assez secs, tels que le Domaine du Ridge Berthelot-Paradis, dont le taux est de 1,6 g/l.

Ensuite, vous allez dans un restaurant avec votre conjointe. Elle choisit un poisson et vous du veau. Quoi de mieux qu’un rosé pour accompagner les deux plats. J’irais avec un rosé plus foncé que la pelure d’oignon pour soutenir le veau, sans trop assommer le poisson.

Mais n’oubliez surtout pas les crémants de toutes origines de France qui ont leur propre identité, et si vous allez du côté des viandes rouges, on peut recommander :

  • Un vin rosé de Provence, notamment s’il est élaboré à partir de syrah
  • Un vin rosé du Sud-Ouest, où les vins rosés sont plus corsés
  • Un vin rosé de Corse, tel que l’AOP Corse Figari, riche en tanins et bien équilibré

Par exemple, pour un vin de cette appellation, vous avez le Clos Canarelli 2019 offert à la SAQ à 39,75$, un vin tranquille avec 1,2 G/L élaboré avec du sciacarello, du sangiovese et du grenache.

Le rosé est aussi, évidemment, un vin de soif et d’apéritif. Il débute magnifiquement n’importe quel repas et accompagne aussi des tapas de toutes sortes.

Du rosé de saignée au rosé de pressurage, en passant par le rosé de macération, son procédé de vinification est à la fois particulier et exigeant donne des résultats surprenants.

Les cépages noirs cognent à la porte pour produire de bons vins rosés naturevins rosés biodynamiquesvins rosés biologiques. Le cinsault, la syrah, le grenache, le pinot noir, le gamay sont entre autres les cépages incontournables pour la fabrication des vins rosés. Mais il ne faut pas oublier le mourvèdre et le carignan.

Entre les cépages, les procédés et les terroirs, on peut arriver à des résultats variés qui accompagneront n’importe quelle cuisine. Des tapas aux tacos, des viandes rouges aux volailles, des légumes aux fruits, il y aura toujours un rosé pour accompagner vos plats.

Et il ne faut pas oublier que les premiers vins étaient des rosés. Les clairets étaient les vins préférés des anglais.

Le terme « clairet » a survécu à la généralisation du vin rosé, et reste aujourd'hui une mention traditionnelle dont l'utilisation est protégée pour des vins d'appellation d'origine contrôlée Bordeaux (Bordeaux-clairet) et Bourgogne. (Wikipedia)

Les rosés délicats sont en général parfaitement adaptés à un apéritif servi avec des accompagnements tels que de la tapenade, des crevettes, des toasts au fromage de chèvre frais… On peut aussi les garder pour des entrées légères comme une salade de tomates ou une salade niçoise. Ou, pourquoi pas, sur un poisson grillé (mais pas aussi fort que des sardines) si on ne veut pas faire de mélanges en passant à un blanc après le rosé de l’apéritif. Ils peuvent également être servis sur des fromages de chèvre ou de brebis relativement frais.

Avec un rosé de “saignée” (ou de couleur un peu plus soutenue) qui possédera généralement plus de structure et de puissance, on pourra accompagner tout un repas estival. Par exemple, des grillades de viandes et de saucisses au barbecue (sauf peut-être le bœuf, pour lequel un rouge léger conviendra mieux), tous les poissons grillés et au four, ou des salades composées avec des ingrédients un peu épicés (blancs de poulet au curry). Ils accompagneront aussi quatre grands classiques de la cuisine provençale, la ratatouille (surtout froide), la soupe de poissons, l’aïoli et la bourride, ou un autre grand classique, mais de l’autre côté de la Méditerranée, le couscous! 

Les rosés les plus vineux comme ceux de tavel ou certain rosés provençaux de pur cépage tibouren, seront sans doute un peu trop marqués pour un simple apéritif, mais pourront accompagner des poissons goûteux comme le rouget ou le chapon (ce n’est pas ici la volaille de Noël, mais une sorte de rascasse qu’on pêche enMéditerranée!) ou de l’agneau rôti, même du gigot. On pourra également penser à des pizzas, à des pâtes sauce bolognaise ou à une cuisine asiatique un peu épicée.

Les tavel, par exemple sont des rosés très foncés et gastronomiques avec des tanins, une véritable structure, du nez et ça va très bien avec des plats épicés ou des poissons marqués dans leur goût comme les rougets par exemple (Ivan Mandelli, chef sommelier à la « Maison Hache »)

Les rosés de Bandol les plus colorés peuvent très bien s’accorder à tout un repas estival, y compris la plupart des viandes, sans doute à l’exception du bœuf, même si une grillade de cette viande au barbecue ne fera pas honte à un rosé très vineux. On pourra aller sur les autres grillades, mais aussi sur un gigot ou une épaule d’agneau. Sans oublier les couscous et les tajines, qu’ils soient de viande ou de poisson. (idealwine.net)

Pour ce qui est des autres pays que la France, les rosés élaborés avec des cépages plus puissants pourront accompagner du bœuf. On parle ici du nero d’avola, du bobal et du baga, du zinfandel (États-Unis) et du primitivo (Italie) du negro amaro, du lagrein, etc. Plus le cépage sera puissant, plus le rosé aura du corps (si la durée de la macération est longue, elle aussi).

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas dénigrer les rosés. Ce sont des vins avec une longue histoire (les premiers vins à être produits) et des utilisations très variées. Il y a des rosés pour tous les goûts, qu’ils soient vins ou cidres.

J’espère que vous les apprécierez à leur juste valeur.

vendredi, 11 février 2022 15:39

Pourquoi apprendre le vin?

C’est comme la musique. Vous vous sentez comme … Et vous vous dites : « ça c’est la musique qu’il me faut ». Vous connaissez cette musique et vous savez que l’ambiance qu’elle vous apportera est celle qu’il vous faut. Elle accompagnera agréablement votre état d’âme.

Manger, c’est pareil. Vous connaissez l’aliment et vous connaissez les vins donc vous savez quel vin serait le plus apte à le mettre en valeur. Avec le bon vin, votre repas deviendra une œuvre d’art dans laquelle ni le vin ni l’aliment prendront le dessus mais ou l’un améliorera l’autre. Un accord parfait.

Il faut faire de notre alimentation un art en plus d’une nécessité parce que, comme le dit Gao Xingjian, la culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

Voila pourquoi. Mais qui choisir comme professeur?

J’ai toujours aimé lire. À Noël, mes parents me donnaient le Tintin, le journal des jeunes de 7 à 77 ans qui comprenait l’ensemble des « journal de Tintin » publiés hebdomadairement pendant l’année précédente. Et je disparaissais pendent 2 à 3 semaines.

Au collège de Montréal, pendant les récréations, je lisais sur les bords de fenêtres. Les bons pères, Sulpiciens, avisèrent mes parents que j’étais ASOCIAL et que je serais incapable de terminer des études classiques. Ils suggérèrent fortement que je change d’institution. On me mit pensionnaire au collège Bourget ou, promptement, je m’imposai comme volontaire à la bibliothèque. Je coulai ma première année. Je passai ma seconde mais on me mit dehors pour insubordination. Et j’aboutis à L’Institut de Culture générale. J’étais pourri en mathématique. Mais je rencontrai un professeur de math appelé Merlet (professeur à Polytechnique) qui était passionné de math. Je devins tellement fort en math que je sautai l’année de versification et que je terminai mes études avec le titre de Bachelier de l’enseignement du second degré (série Philosophie).

Philosophe

Je fis d’autres études mais je travaillai principalement en informatique et administration. Je pris ma retraite en 2012 et je passais mes hivers au Mexique. Puis, en 2020, je fus opéré au cœur et ensuite, commença la pandémie. Comme je ne pouvais pas voyager, j’étais libre pour prendre un cours en sommellerie et je m’inscrivis à l’école hôtelière de Laval. J’eu la grande chance, pour la seconde fois, d’avoir un passionné comme professeur. Alain Bélanger, 3e meilleur sommelier au monde en 2000, était mon professeur. Un passionné donc, ce qui, pour moi comme pour la majeure partie du monde, signifiait le succès.

Et je passai le cours (de peine et de misère, ayant 74 ans).

Sommelier 001

Il y a une raison à cette histoire. Mon expérience me convainquit que si on a un bon professeur, on peut tout apprendre lorsqu’on y met l’effort requis. La passion, ce n’est pas comme la connaissance. Ça se transmet par le cœur.

Il faut aussi réaliser que tous n’ont pas 6 à 8 mois à consacrer à l’apprentissage du vins. Et c’est ici qu’interviennent les cours particuliers tels que ceux offerts par le Club de vins Jessica Harnois.

Au menu : 14 cours d’une durée d’environ 2h chacun que vous pourrez suire à votre rythme, dans le confort de votre foyer. Chaque cours comprend quatre ou cinq modules remplis de capsules éducatives. Ces cours visitent les principaux pays produisant du vin, vous présentent la viticulture et la dégustation qui occupe d’ailleurs une grande partie de votre apprentissage, de l’étape visuelle à celle de l’odorat et à celle du goût. Finalement, vous avez accès aux cours de vinification et aux accords mets et vins.  En somme un survol complet de tout ce qui concerne la sommellerie. Des champs, aux chais et à la table pour que le vin ne soit pas qu’un accompagnement aux repas mais une partie intégrante de l’expérience de la gastronomie.

jessicaharnoisCes cours ne feront pas de vous un sommelier mais seront une base solide pour le devenir. Et pour vous aider à y parvenir, une professeur passionnée, Jessica Harnois. À la lecture de son Curriculum Vitae, vous réaliserez la grande expérience que Jessica apporte à ces cours. Quand vous l’écouterez, essayez d’arrêter de l’écouter. C’est alors que vous réaliserez l’importance de sa passion. Elle vous transmet ses connaissance en les épiçant d’histoires, d’images et d’anecdotes qui agrémentent son enseignement et le rendent tellement intéressant qu’il s’intègre facilement dans votre mémoire. Et vous ne pouvez arrêter de l’écouter.

Ses dégustations sont amusantes et présentent  des vins venant de partout. Elles  sont faites avec des pastilles de couleurs et des pastilles de goûts permettant d’identifier les vins et vous donnant les mots du vin, vous permettant de discuter des vins avec les bons mots pour comprendre et vous faire comprendre.

Les cours de Jessica ont cet avantage pour les gens qui travaillent qu’ils sont disponibles quand vous l’êtes. Vous avez un an (ou plus) pour participer aux cours. Mais il ne faut pas oublier que vous retirerez de ces cours ce que vous y mettrez. Plus vous dégusterez de vins, plus vous aurez d’expérience. Plus vous mettrez d’heures à comprendre les cépages, les climats, les sols, les maladies,  les étapes, du débourrement aux vendanges, du pressage à l’élevage, plus vous comprendrez tout ce qui concerne la vigne et le vin, plus vous saurez comment agencer les vins avec les aliments et plus vous aurez de plaisir à déguster les vins.

Le club de vins Jessica Harnois est un excellent point de départ pour apprivoiser le vin et en faire votre ami.

La première année est pour l’accès à tous les 14 cours présentés dans les « cours accessibles » donc peut être de plus de 365 jours si certains cours ne son pas publiés à la fin de cette année.

J’ai dis, plus tôt, que vous retirerez de ces cours ce que vous y mettrez. Chaque fois que vous écouterez une capsule, vous y découvrirez quelque chose de nouveau. Vous avez entendu qu’il faut toujours bien connaître ses bases. En musique, en peinture, en sculpture etc. Tout ce que vous apprenez devient une base. Quand vous écoutez la même chose une deuxième, une troisième fois, vous écoutez avec les connaissances acquises les fois précédentes. Ce qui augmente vos bases. Ne vous gênez surtout pas pour écouter plusieurs fois les cours. Vous verrez que vos connaissances se préciseront et, surtout, deviendront plus facilement présentent à votre mémoire.

Bonnes études et beaucoup de plaisir.

mardi, 30 novembre 2021 16:42

L’Atlas mondial du vin

J’ai reçu avec un plaisir évident, L’Atlas mondial du vin, sa huitième édition. Son auteur original, Hugh Johnson, avait obtenu, en 2004, de la grande auteure du vin, Jancis Robinson, de se lier à lui à partir de la cinquième édition. Quelle équipe merveilleuse.

Ce livre, paru pour la première fois en 1971, est sorti le 20 octobre 2021. C’est donc un tout nouveau-né que nous regarderons avec amour.

On le retrouve, entre-autre, chez Renaud Bray, au prix de 59.95, un montant vraiment ridicule pour l’immense qualité du livre.

Hugh Johnson : Il a commencé à écrire 1960, pour les publications Conde Nast, puis pour Vogue, House and Garden devenant, en 1962, éditeur de Wine & Food et correspondant pour le Sunday Time de leur section sur le vin. Il a aussi beaucoup écrit sur l’horticulture notamment en étant le directeur éditorial du journal du Royal Horticultural Society et l’auteur de livres tels que The international book of trees, The principles of gardening et autres.

En 1990, il a été co-fondateur du Royal Tokaji Wine Company qui permit de faire revivre le Tokaji Aszu, sombré dans l’oubli pendant le communisme en Hongrie.

C’est pendant la vie de György Rákóczi (1593-1648), prince de Transylvanie que naquit le Tokaji Aszu donc bien avant le Sauterne qui, d’après Hugh Johnson, était déjà produit au Château La Tour Blanche en 1836. Mais, un siècle plus tôt, donc dans les années 1700, on produisait déjà du vin botrytisé à Tokaj. 

C’est donc au Tokaji Aszu que revient la naissance du vin botrytisé qui, malheureusement, est décrié par les gens qui redoutent le sucre dans le vin. À ces derniers, je recommande la lecture de l’article de Véronique Rivest dans la Presse « La (fausse) question du sucre. » Mais je m’égare et m’en excuse.

Sa première édition du livre a eu lieu en 1971 et est devenu la référence mondiale du vin. Elle l’est encore avec, pour en augmenter le crédit, la plume de Jancis Robinson. 

Jancis Robinson : Elle a commencé sa carrière dans l’écriture sur le vin le 1er décembre 1975 quand elle devint assistante éditrice pour le magazine Wine And Spirit. Elle obtint le titre de Master of Wine en 1984. Aujourd’hui, il y a 418 masters of wine, dans 30 pays différents.

Au Québec, notons Jacqueline Cole Blisson mais aussi les Master sommelier Élyse Lambert (2015)  et Pier-Alexis  Soulière (2016)

En 2012, elle publia Wine Grapes (Avec Julia Harding et Jose Vouillamoz) un livre de 1,200 pages qui répertorie 1,368 cépages.

Sur son site Internet j’ai recherché, mais sans succès, un article sur notre Saint Pépin. Rien trouvé. Le Saint Pépin a été créé aux États-Unis (Université du Minesota en 1970) par Elmer Swenson. Il donne des vins qui peuvent être WOW comme celui du Côteau Rougement que j’ai dégusté il y a peu de temps. Mais je m’égare et m’en excuse.

Elle est particulièrement reconnue pour son livre The Oxford Companion to Wine, incontestablement la bible du vin.

Le livre : Avec ces 2 auteurs, on a le droit de s’attendre à quelque chose d’exceptionnel. Et c’est exactement ce qu’on reçoit. Dans son introduction, Jancis Robinson nous fait part des grands changements survenus dans ce monde. Dans les années 1980 et 1990, tous (presque) les producteurs produisaient des vins copiés sur les bordeaux et les Bourgognes. Ceci était encouragé par le fait que les consommateurs prenaient conseil auprès de quelques « gourous » essentiellement des critiques américains récompensant la puissance plutôt que la nuance. Par la suite, les mouvements de Locavore et autres ont favorisés l’émergence de cépages locaux. Le réchauffement de la planète a eu des effets bien spécifiques sur les cépages (surtout ceux mieux adaptés à des températures plus chaudes) ainsi que sur les sites que les viticulteurs maintenant recherchaient dans des endroits plus frais, plus haut etc.

Dans le livre, un premier chapitre nous raconte l’histoire du vin. On y apprend, bien sûr, que c’est en Georgie que se trouve le berceau de la viticulture, 5,000 ans avant Jésus-Christ.

Mais 5000 ans avant JC, c’est aussi début de la culture du maïs dans la vallée de Tehuacán au Mexique. Le site de Guilá Naquitz dans l’État mexicain d’Oaxaca livre des traces les plus anciennes de maïs domestique datées de 4250 av. J.-C. et celui de San Andrés dans l’État de Tabasco des preuves indirecte antérieures à 5000 av. J.-C. L’agriculture du maïs se serait diffusée dans les haute-terres du Mexique à partir des zones tropicales (site de Xihuatoxtla, vers 6750 av. J.-C.)

Vous vous demandez surement pourquoi je parle ici du Mexique. C’est parce que j’aime ça. Le Mexique est un pays de culture avec probablement plus de 45,000 immeubles Mayas et Aztèques, temples, pyramides, logements etc. qui précèdent beaucoup d’autres cultures. C’est l’endroit ou 2 des 3 plus grosses pyramides au monde se trouvent : Cholula et Teotihuacan.

Mais je m’égare.

Dans cette histoire du vin, on apprend que le premier Bordeau Château Haut-Brion de qualité date du milieu du XVIIe siècle. Puis, début du XVIII c’est au tour de la Bourgogne d’évoluer.

Si vous voulez une histoire plus détaillée du vin, on nous recommande l’ouvrage de Hugh Johnson, The story of wine.

Suivent, dans ce magnifique livre, des chapitres tels que : Qu’est-ce que la vigne, les cépages, les besoins hydriques et calorifiques, les terroirs, la vinification, les étiquettes, la culture à travers le monde. Bref tout ce qu’on doit savoir qui entoure la vigne et le vin.

Ensuite les chapitres sur les différents pays qui constituent le monde du vin. C’est vraiment ici que l’on apprécie les connaissances des deux auteur(e)s. Par exemple, quand un vignoble produit son vin et le vend dans deux emplacements différents, on retrouve surtout celui des 2 emplacements que le vignoble préfère présenter aux amateurs.

Les cartes ont été conçues pour les amateurs de vins. Les appellations qui ne présentent que peu d’intérêt pour les buveurs de vin peuvent être occultées au profit de celles qui en présentent beaucoup.

Un index géographique de plus de 10,000 entrées nous réfère aux multiples cartes par leurs pages et référence aux grilles qui accompagnent toutes les pages cartographiées du livre.

Conclusion : Ce livre vit tout autant pour l’apprenti que pour le professionnel. Tous les détails y sont (ou presque). Bien sûr, il y a des livres sur les cépages, des livres sur les sols et sous-sols et des livres sur les climats mais ici on retrouve un peu de tout, nous offrant un aspect global mais bien fouillé. Bravo aux auteurs et merci à Broquet pour avoir produit ce livre et nous l’offrir pour seulement 59,95$. Véritablement un bel achat.

vendredi, 12 novembre 2021 09:53

Du pulque à la tequila

La tequila est un mezcal alors que les mezcals ne sont pas tous des tequilas.

Tout a commencé par le pulque. Le pulque (prononcé pulke) est une boisson alcoolisée traditionnelle d'origine mésoaméricaine issue de la fermentation partielle de la sève de divers agaves. Il est fabriqué de façon traditionnelle dans la vallée de Mexico, dans le territoire aride et rocheux d’Apan et de la Vallée du Mezquital dans l'État d'Hidalgo, ainsi que dans les zones arides des États de Jalisco et de Puebla. Le degré d'alcool du pulque traditionnel se situe entre 6 et 8 degrés environ.

Pour faire simple, le pulque est un mezcal qui n’est pas distillé. Le pulque était aux mexicains ce que la bière et le cidre sont pour nous. Au Mexique, on boit maintenant plus de bière.

En 1994 fut créée une appellation d'origine « mezcal de Oaxaca ». Toutefois la législation tolère aussi la production de mezcal dans les États de Guerrero, Durango, San Luis Potosi et Zacatecas sous l'appellation « Origines officielles », productions qui portent la mention du lieu de mise en bouteille. La tequila, elle, est autorisée dans les états de Jalisco, Guanajuato, Michoacan, Nayarit sur la côte pacifique et Tamaulipas sur le golfe du Mexique.

En 1997 une législation sur le mezcal en définit deux catégories :

  • le type 1 : il est 100 % agave, dit « Maguey » ;
  • le type 2 : il doit contenir un minimum de 80 % de Maguey.

Il y a plusieurs sortes d’agave. Comme il y a plusieurs sortes de raisin.

agave angustifolia, agave atrovirens, agave bovicornuta, agave braceana, agave celsii, agave cerulata, agave decipiens, agave fourcroydes, agave gypsophila, agave obscura, agave salmiana, agave sisalana, agave tequilana, agave vilmoriniana et agave warreliana agave xylonacantha x asperrima, agave acicularis, agave albescens, agave antillarum, agave brevispina, agave petiolata, agave rhodacantha, agave sobolifera, agave underwoodii.

Il y en a considérablement plus. On compte actuellement environ 200 espèces dans le genre agave.

C'est au 16e siècle que les Européens introduisent au Mexique la technique de distillation alcoolique. Le mescal et la tequila sont ainsi inventés. Le mescal est élaboré à partir plusieurs sortes d’agave alors que la tequila est tirée d'agave tequilana variété Azul (bleu). Les plantes sont privées de leurs feuilles et racines. Les « choux » qui en résultent sont mis au four pendant 3 à 5 jours. Ils sont ensuite broyés, la pâte est mise à fermenter puis est distillée. Après un affinage en tonneau, les boissons très alcoolisées sont mises en bouteilles et commercialisées.

La tequila est produite avec de l’agave bleu et plus précisément avec son cœur que l’on appelle la « piña ». Celle-ci est très riche en sève et pour produire une bonne boisson, il faut la récolter avant la floraison.

Notez que cette espèce d’agave ne fleurit qu’une seule fois durant tout son cycle de vie. Après la floraison, la plante meurt petit à petit. Il faut donc cueillir le cœur avant qu’elle ne fleurisse, mais lorsqu’il est bien mûr, c’est-à-dire environ dix ans après sa culture.

Fabriquée à partir d’agaves que l’on récolte manuellement du côté de Jalisco (Mexique). Petite histoire, la Tequila Avión est un produit commercialisé en petites séries.

Pernod Ricard a acquis des actions lui permettant d’être majoritaire et titulaire de la marque. Avión est une marque prestige de cette compagnie. La tequila Jose Cuervo tradicional vaut 323 pesos mexicains alors que la tequila Avión la moins chère coute 52$ US soit 1 051 pesos mexicain. On peut se procurer la Tequila Avión Anejo à la SAQ pour la somme de 80$.

La tequila a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008.

Il existe quatre sortes de tequila officiellement reconnues: blanco (blanc), gold (doré), reposado (reposé) et añejo (vieilli)

Le type 1 tequila blanco, transparent, est obtenu directement après la seconde distillation. Pas de vieillissement en fût pour le type 1.

Le type 2 tequila gold ou joven abocado est la catégorie la plus exportée. Il s'agit de tequila de type 1 vieilli en fût de chêne ou auquel on a ajouté un colorant (généralement le caramel) et des arômes.[réf. nécessaire]

Le type 3 tequila reposado s'obtient ensuite à partir de la tequila blanche laissée reposer au moins deux mois dans des tonneaux de chêne ; son goût est légèrement plus suave que la blanco. C'est la plus consommée au Mexique. Elle peut être préparée avec de l'Agave 100% ou des mixtos. Elle représente moins de 5 % des exportations.[Information douteuse]

Le type 4 tequila añejo (ou tequila extra añejo) doit rester au moins un an (trois ans) dans les mêmes barriques de 600 litres scellées par un officier gouvernemental. Sa couleur est plus foncée que le précédent, et il a un goût de bois plus prononcé15. Certains producteurs utilisent de vieilles barriques à whisky de 190 litres.

Le mezcal respecte, lui aussi, ces normes.

La différence majeure entre le mezcal et la tequila est exactement la même différence entre un vin mono-cépage et un vin multi cépages : la complexité. Par exemple, un vin tel que le pinot gris d’Alsace va offrir des arômes tels que : poire, pomme, miel, ananas, pêche, pamplemousse, fruits secs, raisins secs, amandes, fumée. Le gewurztraminer va, lui, offrir des arômes tels que : Pétale de rose, acacia, marmelade d'orange, litchi, abricot, pêche, cannelle, clou de girofle. C’est donc évident qu’un vin élaboré avec ces deux cépages sera considérablement plus complexe que le vin élaboré avec un seul cépage. C’est pour cela qu’un mezcal élaboré avec plusieurs agaves sera plus complexe que la tequila élaboré avec seulement une seule agave. La complexité dans le vin est également un paramètre de qualité. Elle exprime le nombre d’arômes que l’on croit déceler en sentant le vin. C’est exactement la même chose pour la tequila et le mezcal.

Lors d’un voyage dans la péninsule du Yucatan (est du Mexique, donne sur le golfe du Mexique), à Merida, j’ai mangé au restaurant Apoala. À la fin du repas, on a fait une dégustation de 4 mezcals. C’est à ce moment que j’ai compris la valeur du mezcal. Les différences étaient évidentes. Ce fut un moment de plaisir et de découverte.

yves mezcal

Il existe une journée nationale de la tequila aux États-Unis, laquelle a lieu chaque année le 24 juillet.

Pour vous donner une idée de la valeur de la tequila, une des plus chères est la Clase Azul 15th Anniversary Edition qui, comme son nom l’indique, était un moyen de célébrer quinze ans dans l’entreprise. Elle se vendait au prix de 30 000$ US. Il y en a d’autres. Selon les records Guinness, la bouteille de mezcal la plus dispendieuse couta 54 824 euros à la vente qui eut lieu le 23 juillet 2014 par Fernando Ruiz de Chavez, à Mexico. Et si vous pensez que personne au Mexique peut se payer une telle bouteille, sachez qu’en 2013, l’homme le plus riche au monde était Carlos Slim, un Mexicain.

J’ai acheté et bu une Don Julio Real (300$ CAD) et c’était vraiment très bon. J’ai aussi eu des bouteilles de Don Julio 1942, du Tierra Noble et du Reserva de la Familia. J’aime beaucoup la tequila.

DonJulioReal

Bibliographie : Wikipedia, Tequila Avión, SAQ.com, yakarandamag.com, oenovino.paris, Europea.com

jeudi, 28 octobre 2021 08:45

Un gin un peu spécial

Avant un repas, 2 couples d’amis et moi-même avons dégusté des gins. Le gin est apparu aux Pays-Bas espagnols au XVIIe siècle sous le nom de genever. De là, il s'est répandu en Angleterre après que la Glorieuse Révolution eut installé Guillaume III d'Orange-Nassau sur le trône anglais. Les distilleries anglaises apparaissent et produisent un alcool proche du genever, qui est baptisé gin. (Wikipedia)

Donc, à la base, le gin est une boisson fermentée, distillée et aromatisée par des baies de genièvre. Rarement bu seul, le gin sert de base à plusieurs cocktails dont le gin fizz, gin tonic, white lady, pink lady, Ruddy Mary, Vesper, negroni …

On avait, devant nous, 3 gins, soit le Beefeater, le Bombay Saphire et le Piger Henricus. Pour 750 ml, le Beefeater (40%) coute 24,80 $, le Bombay Saphire (40%) 27,55 $ et le Piger Henricus (43%) lui, 31,25 $ pour 500 ml, soit 46,88 $ pour 750 ml.

Le Piger Henricus nous vient de la compagnie québécoise (Sorel-Tracy) les Subversifs, qui produit aussi 3 crèmes de menthe, une vodka et deux gins, dont celui que l’on déguste ici, ainsi que la liqueur de Yerba Maté, Angélique.

Le Beefeater est agréable, sent le genièvre, mais est surtout bu en cocktail, par exemple le gin tonic.

Le Bombay Saphire est supérieur au goût, plus subtil, avec un léger arôme d’amandes, moins intense que le précédent. Il peut se boire seul.

Le Piger Henricus possède de très beaux arômes, est plus intense et, malgré le fait qu’il soit élaboré avec du panais, il n’en porte nullement l’odeur, sauf en final.

Le Bombay est plus alcoolisé au nez et au goût, mais le Piger Henricus développe son alcool en fin de bouche. Il faudrait les servir plus froids et pour le Piger Henricus, un glaçon le refroidirait encore et diminuerait son alcool.

Au goût on a préféré le Piger Henricus, mais le rapport qualité/prix privilégie le Bombay Saphire.

mardi, 26 octobre 2021 07:45

Quelle belle surprise

Il y a de mauvaises surprises (l’avocat de ta femme t’appelle pour te dire qu’elle veut la maison de Westmount, le chalet de Sutton et le condo de Jupiter plus 50 000$ par mois pour l’entretien de ces immeubles et 50 000$ par mois pour les enfants) et il y a de bonnes surprises (l’avocat de ta femme t’appelle pour te dire que ta femme ne veut rien, sauf la garde partagée des enfants et des chiens).

Il y a évidemment d’autres sortes de bonnes et de mauvaises surprises, et je veux parler d’une bonne surprise que j’ai eue il n’y a pas longtemps.

Dégustation de Chardonnay à l’aveugle avec 2 amis grands amateurs. Première partie, dégustation sans parler pour noter les 3 vins présentés. C’est suivi d’une discussion sur les qualités de chaque vin et de leur valeur pour chacun de nous. Unanimement, le vin 7 est le meilleur. Pour que la dégustation soit aveugle pour tous, les vins sont enveloppés dans un sac à notre arrivée). Un des deux qui ne connaissent pas les vins numérote les sacs. Roger, le petit comique, les numérote 3, 7 et 8. J’utiliserai donc ces chiffres plutôt que les conventionnels 1, 2 et 3. Les 3 sont équilibrés, mais le 7 est plus long en bouche et plus gras. Le bois est présent, mais sans assommer le vin. Peu ou pas de sucre résiduel, ces vins sont secs et frais.

Parlant d’acide, j’aimerais vous citer l’excellent article de Marc-André Gagnon dans VinsQuébec.com : « Il arrive souvent lors d'une dégustation de groupe d'entendre un dégustateur dire que tel vin est très acide, son voisin objectera que le vin est parfaitement équilibré, et un autre s'étonnera en affirmant que le vin est un peu mou et manque d'acidité. » Quelle belle présentation, et surtout, quelle belle explication des différences dans la dégustation, à tous les niveaux.

Donc, nos 3 vins sont, du moins bon au meilleur : le 3, le 8 et le 7. Cette évaluation est unanime.

On découvre le 3. Belle surprise, c’est une appellation Beaujolais contrôlée. Ce vin de Jean-Paul Brun ne contient que 1,2 g/l de sucre, donc est véritablement sec. À 12% d’alcool, il nous offre peu de gras. Comme tous les Beaujolais blancs, ce vin est élaboré à 100% de Chardonnay. Une très bonne valeur dans plusieurs cas. Ici, ce vin est vendu 27,10$ à la SAQ.

Le second vin est le 8. Découvert, il se présente : Domaine Jean-Paul et Benoit Droin, Chablis 1er Cru Mont de Milieu 2018. 13% d’alcool, donc un beau gras. L’acidité très contrôlée par ce gras. Le vin est très bon, ce qui ne nous surprend pas, vu son prix à la SAQ de 61,50$.

On s’imagine facilement le prix du meilleur, le numéro 7.

On le découvre. Et voici la surprise. Elle est de taille. Ce vin est un Chardonnay 2018 de l’Orpailleur. Il a 13,5% d’alcool, ce qui explique son gras. Je vous offre ce qu’en dit le vignoble : « Ce chardonnay arbore une robe jaune avec des reflets verts. Au nez, on trouve l’acacia, la noisette, l’amande, la pierre à fusil et le beurre. En bouche le vin est rond et le bois bien fondu. On retrouve la fleur blanche, la poire, le beurre, ainsi qu’un peu de sous-bois. Ce vin est issu d’une fermentation et d’un élevage en fûts de 12 mois. Production: 3 150 bouteilles. »

Il est vendu au domaine à 29$. Le millésime 2018 a remporté la double médaille d’or dans la catégorie « Chardonnay oaked », ainsi que la mention « Best in class » lors du concours Finger Lakes International Wine and Spirits Competition 2020. Surprise! Meilleur qu’un Chablis 1er cru à 50% du prix. Bravo l’Orpailleur.

Un conseil à vous tous, lecteurs, achetez-en vite quand le millésime 2019 sortira, avant que le prix change.

mercredi, 15 septembre 2021 07:00

Un site enchanteur, des produits séduisants

Par une belle journée d’août, je me retrouve devant l’entrée du vignoble Coteau Rougemont. Pas tout à fait l’entrée du vignoble mais plutôt du restaurant et des salles de dégustation ainsi que du magasin.

Petite histoire

Lorsque la famille Robert a fait l'acquisition de ce site enchanteur, elle réalisait sans le savoir un vieux rêve de Rosario, père de Claude et grand-père de Michel, Julie et Isabelle. Camionneur et pomiculteur, Rosario s'arrêtait avec son camion sur le dessus de la colline pour admirer la vue et chérissait le désir de posséder ce verger et de pouvoir profiter de cette vue à sa guise. C'est avec les mêmes valeurs de la terre que Claude approcha ses enfants pour partager son rêve, sa vision. Ensemble, la famille décida de faire l'acquisition de ce grand verger et d'y planter quelques milliers de vignes afin de se lancer dans la fabuleuse aventure de la viticulture. C’est ainsi que le vignoble Coteau Rougemont vit le jour en 2007. De la mise en terre des premières vignes à aujourd'hui, le développement du vignoble s'est fait dans un esprit de qualité et de fierté.

Visite

Du côté où l’on s’est rencontré, à la réception, Coteau Rougemont vous propose différents aménagements afin de créer un événement à la hauteur de vos attentes. La salle de réception pouvant accueillir jusqu'à 64 convives ainsi qu'un chapiteau pouvant accueillir jusqu'à 130 invités, tous deux adjacents à une magnifique terrasse qui surplombe une vallée de pommiers et de vignes, sont des lieux où plaisir et bonheur seront au rendez-vous.

coteau rougemont 5

On commence la visite en traversant la route « La petite Caroline ». De ce côté se trouvent les bâtiments de vinification et les résidences personnelles.

De grandes pièces propres et bien aérées nous accueillent avec leurs équipements rutilants en acier inoxydable. Cuves, pressoirs, ligne d’embouteillage, tout y est parfaitement étincelant de propreté. On a le privilège d’être reçu par Michel Robert, le président qui répond à toutes nos questions même les plus bêtes.

coteau rougemont 2

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Dégustation

On arrive dans la salle de dégustation. Une table, des chaises. Sur la table, une assiette de charcuterie et de fromages du Québec bien sûr. On déguste 3 vins. Le premier, le Versant blanc est un assemblage de Frontenac Blanc et de Vidal. Il offre une robe jaune or, avec des reflets verts. Le nez propose des arômes de poires, de pêches et de fruits exotiques tels que l’ananas et la mangue. On retrouve également des notes de brioche et de pain. La bouche présente une attaque vive sur la fraicheur et les agrumes, suivie d’un milieu de bouche ample et minéral offrant un bel équilibre. (Note de l’œnologue)

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Suit le Saint-Pépin: Avec sa robe jaune et brillante, il présente un nez de fleurs blanches avec des notes de zestes de citron. L’attaque en bouche est fraîche et minérale et se termine par une belle rondeur, tout en finesse. (Note de l’œnologue)

Finalement le Chardonnay la Côte. Au nez il est ample et élégant, s’ouvrant sur des arômes d’agrumes, pêche avec de la noisette grillé, ainsi que des notes toasté et florale. En bouche l’attaque fraiche et minérale, suivi d’un milieu de bouche riche et en rondeur. Équilibré avec une belle persistance. (Note de l’œnologue)

Le meilleur rapport qualité prix est, pour moi, le Saint-Pépin. Plusieurs le considèrent comme le meilleur cépage blanc au Québec! S'il est parfait pour un assemblage, nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à opter pour un vin mono cépage. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est son équilibre. Pas trop de fraîcheur, juste assez.

Par contre, le meilleur des trois vins était le Chardonnay. Il avait cette belle rondeur, beurré à merveille.

Puis c’est la découverte du poiré de glace. On connait le cidre de glace, le cidre de feu. Pour moi, ce poiré est une découverte, un coup de cœur. Et je ne suis pas le seul. On en a tous (ou presque) acheté une ou deux bouteilles.

Un mot pour finir. On retrouve de plus en plus souvent, au Québec, du Marquette, un cépage crée en 1989 à l’université du Minnesota mais commercialisé seulement depuis 2006. C’est un cousin du Frontenac noir et le petit fils du Pinot noir. Coteau Rougemont a présenté le grand Coteau lors de l’événement Saveurs du Québec 2020, un vin élaboré à 80% de Marquette et ce vin a fait dire à un participant français à cet événement qu’il ne savait pas que le Québec produisait d’aussi bons vins.

La découverte du domaine s’embellie par la découverte de ses produits.

Bibliographie

Site Coteau Rougemont, Tourisme Montérégie, www.winedexer.com, www.boiteavin.com, Wikipedia, SAQ.com

vendredi, 10 septembre 2021 12:35

Les vins au pays de Zorba

« Si Santorin avait une étiquette française ou italienne, il se vendrait au double du prix. » - Paris Sigalas, le roi de l’Assyrtiko.

(1944) Mikis Theodorakis La Danse De Zorba le grec - YouTube

J’ai eu le privilège d’assister à une dégustation de vins grecs au restaurant Balos, situé au 4114 Saint-Catherine Ouest à Montréal.

Et, surprise, les vins accompagnaient un repas préparé de main de maître par le chef du restaurant et le service, assuré par le propriétaire, était parfait.

La présentation était faite par Mariève Isabel (Histoire de s’inspirer et Productions Jessica Harnois inc.) aidée de Chris Dedes de Divin Paradis (plus de 50 produits de Grèce) et Yves Mailloux du « Club des dégustateurs de Grands Vins » qui donne des cours sur le vin et offre des ateliers de dégustation.

Petite histoire

Les tout premiers vins grecs ont été datés de 6 500 ans, leur élaboration correspondant aux besoins d'une famille ou d'une petite communauté. Par contre, les premières traces de viticulture et de vinification en Géorgie remontent à 8 000 ans avec la production de vins en kvevri (grande jarre de vin). Ces deux pays sont très éloignés, la Géorgie étant à l’extrémité est de la mer Noire alors que la Grèce est à l’ouest de la Turquie. On peut aller de la Géorgie à la Grèce en traversant la mer Noire, le Bosphore, la mer de Marmara et la mer Égée. À la sortie de la mer de Marmara, on se trouve au sud de la péninsule de la Sithonie, une des trois péninsules de la Chalcidique, située entre la péninsule de Cassandra à l'ouest, et celle de l'Aktè à l'est.

carte grece

Vignoble de Sithonie 

Les vins d’IGP de Sithonie sont produits au sein de la zone viticole située dans les limites administratives de la ville de Sithonie, dans la région de Macédoine centrale. Quant au profil climatique de la péninsule de Sithonie, il présente toutes les caractéristiques typiques d’un climat méditerranéen.

Les vins « AOP Côtes de Méliton » proviennent exclusivement de la zone viticole située sur la côte occidentale de la péninsule de Sithonie, implantée entre 100 et 350 mètres d’altitude. Le climat est considéré comme un climat typique méditerranéen, habituellement tempéré avec une pluviométrie faible, des hivers doux et des étés frais et ensoleillés. En été, les températures moyennes diurnes et nocturnes varient entre 31 °C et 18 °C respectivement avec une durée d’ensoleillement dépassant les 10 heures par jour. La précipitation annuelle moyenne varie autour de 500 mm, le pourcentage de fréquence de précipitation le plus élevé étant observé entre décembre et avril.

La mer a un impact significatif sur les vignobles littoraux puisqu’elle réduit toutes poussées de température éventuelles – notamment durant les heures chaudes estivales. Sa contribution à la création d’un microclimat favorable, alliée à un meilleur ensoleillement de la vigne est un élément crucial favorisant une maturation optimale des raisins. Ces facteurs varient avec l’altitude puisque la température moyenne journalière diminue à raison de 0,5 à 0,9 °C tous les 100 mètres et représente le facteur principal impactant le climat des vignobles de moyenne montagne.

Dégustation 

On commence avec un cocktail à base de Skinos Mastiha, un alcool à base d’herbe. Ce cocktail accompagnait une salade d’endives, aubergines et courgette avec tzatziki.

Skinos Mastiha

Ingrédients

700 ml de Skinos
250 ml (1 tasse) jus de citron, plus quartiers de 2 citrons
300 ml eau gazéifiée
10 feuilles de basilic
Cubes de glace

Liste des 7 vins qu’on nous a servis.

Domaine Porto Carras Melissanthi Blanc 2020. Le 2019 sera disponible à la SAQ mi-septembre. Bon vin blanc, très équilibré. À 20$, c’est un excellent rapport qualité/prix. C’est un assemblage d’Assyrtico, Athiri et Rhoditis. Les chais ont été construits en 1970 au même moment que la plantation des vignes.

Domaine Porto Carras est le plus grand vignoble biologique de Grèce et un des plus grands en Europe, couvrant 475 hectares. C’est aussi une station balnéaire avec hôtel 5 étoiles.

Domaine Porto Carras Malagousia 2020. Code SAQ 14019677. 23,05$. 13,5% d’alcool. Assez frais malgré 1.6 de sucre résiduel. Équilibré. Léger goût de sel en fin de bouche.

Des gens qui participaient à cette dégustation nous racontaient avoir goûté un 1997 qui gardait ses goûts de fruits mais pas de fleur avec, encore, un peu de caramel. Rares sont les cépages qui, comme la Malagousia, deviennent conquérants! Au point qu’on en oublie, justement, qu’elle a failli disparaître! Au niveau acidité, le cépage Malagousia se situe entre le Torontes et le Viognier, donne des vins au nez particulièrement séduisant de pêches mures, et à la bouche bien pleine.

Château Porto Carras rouge 2012. Code SAQ 10701329. 26,50$. AOP côtes de Méliton. Cabernet-sauvignon 50 %, Cabernet franc 20 %, Limnio 20 %, Merlot 10 %.

Toutes les vignes sont préphiloxera. Limnio serait le plus vieux cépage de Grèce. Rarement vinifié seul. Le Château Porto Carras a été servi un peu trop chaud et ses défauts (il en a très peu) ressortaient. Profile Bordelais plus le limnio. 26,95$.

Domaine Foivos Barcarola Robola Kefalonia. 2017. 35$. Barcarola 2017: Wine Advocate 2018: 90/100.

Son nom vient du festival d’été Barcaroles qui se tient à Lixouri sur l’île de Céphalonie, totalement à l’ouest de la Grèce donc pas du tout dans l’IGP Sithonie, et indique son origine de la région de Robola sur l’autre côté de l’île (centre sud). Barcarole est aussi un aria de l’opéra Les contes d’Hoffman de Offenbach. Voici un lien pour écouter cet aria chanté par Anna Netrebko & Elīna Garanča Barcarole. Anna Netrebko a les cheveux noirs. 

En Céphalonie, le sol de l'île est calcaire. Les vins issus de ce cépage sont généralement secs, moyennement corsés avec une note de citron. Selon l'expert en vins Oz Clarke, les vins réalisés à partir du Robola ont un caractère minéral.

Jancis Robinson a écrit en 2019 : « Foivos Barcarola 2018 Robola de Cephalonie: 17/20: Il n’y a rien qui puisse capturer votre attention autant qu’un cépage indigène. Il possède citrus et herbes sauvages ainsi qu’un caractère minéral sec. » À cela ajouter que le vin est élaboré avec du jus de goutte uniquement.

Moraitis Assyrtiko 2019 Paros. C’est une île de la mer d’Égée donc à l’est de la Grèce. Trois vignobles : Moraitis, Alissafi, Asteras. 39$/bouteille. 6000 bouteilles de Production. Cépage Assyrtiko. 

Lyrarakis Liatiko Kendros rosé. 31,75$/bouteille. Crète, limite sud de la mer Égée. Âge moyen des vignes, 90 ans. Le cépage Liatiko pourrait supposer une parenté avec le cépage Aléatico d’Italie mais les ampélographes n’y croient pas. Le cépage est de couleur rouge pâle, a une acidité modérée et est riches en arôme et sucre. Il est assemblé avec du Mandilaria et du Kotsifali pour élaborer le Malvasia. Attention. En français on parle de Malvoisie qui regroupe plusieurs cépages. Au Portugal, on parle de Malvasia qui est le Madeira (francisé en Madère) le plus sucré. Le cépage lui-même fut transporté de Grèce vers l’Italie dans le temps ou Venise était à la tête d’un empire qui incluait la plupart des îles grecques et dalmates. Le terme Malmsey qui désignait autrefois des vins doux est aujourd’hui un nom de cépage qui produit du Madère très sucré. Malvasia, Malvoisie, Monemvasia et Malmsey pourraient être les sujets d’une thèse de doctorat tant pour leur histoire que pour leur utilisation et leur synonyme. Pour vous donner un exemple, en Suisse, le cépage Malvoisie du Valais est le synonyme du Pinot gris.

Domaine Sigalas Mm. 2018 Santorin. 38$/bouteille. Cépage: 60% Mavrotragano 40% Mandilaria. L’île de Santorin (autrefois "Kallisté" (la Très Belle)), dans les Cyclades, a subi une explosion volcanique en 1620 avant Jésus Christ. La reproduction de la vigne se fait par la méthode de "kataboladi". C’est notre marcottage. Le cépage Mavrotragano est originaire de Santorin mais est cultivé aussi sur les îles Tinos et Paros (Cyclades). C’est Paris Sigalas qui l’a fait renaître. Il produit des vins rouge tanniques avec des arômes d’épice, cerises et fruits sauvages. Le vin a un bon potentiel de garde. Ce cépage ne se retrouve qu’en Grèce. Le Mandilaria offre, entre autre, sa couleur et ses tanins. Ce cépage n’est presque jamais vinifié seul. On le retrouve partout autour de la mer Égée.

Les vignerons utilisent la technique kouloura (pour les cépages de blanc comme l’Assyrtiko) : ils taillent la vigne en forme de couronne au ras du sol pour la protéger des rayons intenses du soleil d’été et la mettre à l’abri des vents qui balayent l’île en permanence.  Les vignes de cépages rouges sont, elles, plantées en treillis. Les vignobles seraient à l’abris des vents donc plus à l’intérieur des terres.

De plus, la peau des cépages rouges est plus épaisse et donc protège mieux du soleil.

Tous ces vins étaient servis avec des plats différents qu’ils accompagnaient fort bien. Ainsi, à la suite, on nous a servi : aubergine, courgette, endive, tzatziki, un  haloumi (fromage grillé), betteraves et sardines, pieuvre, flétan, agneau. Tout était très bon.

Mon commentaire principal sur cette dégustation est l’excellent rapport qualité/prix des vins de Grèce. Et la qualité des vins était au rendez-vous. On est très loin des retsina de ma jeunesse.

Mon coup de cœur va au vin de Santorin, le domaine Sigalas. Aussi à noter, la présentation de Mariève Isabel aidée de Chris Dedes. Bravo pour toute l’information que vous nous avez offerte.

Bravo aussi pour les plats. Les vins sont faits pour les accompagner et ils l’ont fait de manière admirable.

Les vins de Grèce, des vins à connaître et apprécier.

Bibliographie : Wikipedia, LCBO, GREEK VINEYARD & VARIETIES, sigalas-wine.com, Musée du vin, Wines of Greece, Sotheby’s, Oxford companion to wine  (Jancis Robinson), icomos.org, invinoveritas.be.

Zorba

mercredi, 11 août 2021 10:33

Saveurs du Québec

La mission de la Fondation Gérard-Delage est d’assurer l’excellence de la relève québécoise en restauration, sommellerie, hôtellerie et tourisme par l’entremise de bourses de formation et de perfectionnement professionnel.

Le 30 septembre 2021 aura lieu la deuxième édition de saveurs du Québec, un événement de levée de fonds pour offrir des bourses aux étudiants et jeunes professionnels. Pour plus d’information, appelez Hélène Mirza au 514 594-3137.

La première édition a eu lieu le 17 septembre 2020. La Fondation Gérard-Delage recevait, dans les magnifiques salles (Agora et Centre-Ville) du Reine  Elizabeth 50 (pandémie oblige) invités pour déguster des produits du Québec.

C’était une occasion spéciale pour faire valoir l’expertise des producteurs québécois en matière de fromages, de vins et de charcuteries spéciales.

Monde les bulles, Rivière du chêne, Vin mousseux, méthode traditionnelle, Vandal Cliche 97,5% Vidal 2,5%, Alcool 12.5%
Robe jaune clair avec des reflets dorés, limpide et brillant. Le nez est très aromatique et exhale des arômes de fruits exotiques, de fruits à chair blanche et des arômes floraux. Nous percevons un sucre résiduel en bouche (20g/L), mais la fraicheur et l'équilibre, grâce à une acidité vive, sont au rendez-vous. C'est rond, délicat et la finale est persistante. Vin passe-partout qui pourra être servi autant en apéritif qu'au dessert. (www.Presseraison.com)

Monde les bulles

 

Chardonnay Réserve 2019, Domaine St-Jacques, tranquille blanc, Chardonnay 100%, sucre moins de1.2 g/, Alcool 13.4%.
Ce chardonnay se présente avec de belles notes lactées et beurrées issues d'un élevage en fût. Le tout est complété par la pomme, la poire et le miel dans un ensemble rond et très frais. (SAQ)
Yvan Quirion est un passionné du vin. L’écouter en parler nous fait tomber en amour avec ce magnifique produit. À son avis, le Québec peut rivaliser avec n’importe quel pays dans la production de vin de qualité. En voici un exemple. (Yves Delage)

Chardonnay Réserve 2019

 

Phénix 2018, Rivière du Chêne, tranquille rouge, Maréchal Foch 45%, Frontenac 30%, Marquette 25%, sucre1,9 g/L, Alcool, 13,1%.
Si j’ai vite reconnu ses origines québécoises, je n’aurais jamais pu identifier la cuvée Phénix, tant le rouge signature de ce domaine de Saint-Eustache, dans les Basses-Laurentides, a pris un important virage fraîcheur en 2018. Peu de goût boisé, mais beaucoup d’éclat, avec des notes de tomates confites, de fleurs, de poivron rouge grillé, de cassis. Parfait pour des aubergines au gratin. (Nadia Fournier)

Phénix 2018

 

Grand Coteau 2018, Domaine Rougement, tranquille rouge, Marquette 80%, Frontenac 20%, sucre2 g/L, Alcool 13,5%
De couleur rouge grenat profond, Le Grand Coteau s’enorgueillit d’un nez ample et complexe avec des nuances de mûre, de cerise noire et d’épices délicates, soutenues par un soupçon de grenache et de violette. Excellent avec du Osso Bucco, du steak tartare, du confit de canard, de la côte de bœuf ou des fromages assez forts. (www.Mywinecanada.com)

Grand Coteau 2018

Vendanges tardives, le Marathonien, Vidal 100%, sucre 170 g/l, Alcool 13.4%
D’une magnifique couleur or aux reflets orangés. Un nez explosif avec des tonnes de fruits mûrs et confits: pêche et abricot au sirop, raisins de Corinthe, figues séchées. Riche et savoureux en bouche, liquoreux et ample, mais porté avec grâce par une acidité vive qui garde le tout frais et tonique. Très longue finale aux accents d’agrumes confits et de noix de macadam. Un vin complexe, d’une grande richesse, mais surtout d’une harmonie remarquable. De la haute voltige. (Véronique Rivest)

Vendanges tardives

 

LES ALIMENTS

Le Soeur Angèle, Fromagerie Fritz Kaiser Noyan, Montérégie
Affiné en surface 4 semaines, ce fromage à pâte molle à croûte fleurie est composé d'un savant mélange de lait de vache, de lait de chèvre et de crème fraîche pasteurisés.
Ce fromage double crème offre un arôme de champignons frais et un goût de lait et de crème légèrement caprine.
« Nos fromages artisanaux, affinés et lavés sur des planches de pin pendant des semaines, voire des mois, allient le bon goût d'un fromage fait au Québec au savoir-faire reconnu des Suisses! » Fritz Kaiser

Le Soeur Angèle

 

La Mamirolle, Fromagerie Rang 9, Plessisville, centre du Québec
Le procédé unique de fabrication de la Mamirolle a été développé en France en 1935.
La fromagerie Rang 9 détient les droits exclusifs nord-américains sur la recette et produit la Mamirolle depuis 1996. Ce fromage fait de lait de vache pasteurisé est souple et lisse, de couleur ivoire il est recouvert d'une croûte orangée naturelle. Avec son goût persistant et son arôme prononcé, la Mamirolle développe une texture douce et un goût fruité aux arômes d'amande en vieillissant.

La Mamirolle

 

Noyan, Fromagerie Fritz Kaiser, Noyan, Montérégie
Fait de lait de vache entier et pasteurisé, la croûte lisse du fromage Noyan varie d'une teinte claire de rose à une couleur orange cuivrée. L'intérieur est de couleur crème, lisse et souple. De saveur douce à prononcé selon l'affinage, il a des notes de beurre salé. Son arôme rappelle celui des champignons frais et sa saveur de noisette et de lait s'intensifie.

Noyan

 

La Tomme du Haut-Richelieu, Fromagerie Fritz Kaiser Noyan, Montérégie
La Tomme du Haut-Richelieu est la version au lait de chèvre du fromage Noyan.
Fromage à pâte demi-ferme et affiné en surface, il est fabriqué avec du lait de chèvre à 100%. Il a une croûte lavée et un intérieur souple, avec un arôme de foin et une saveur de noisette et de lait frais.

Tomme du Haut Richelieu

 

Coppa bio, Les viandes Rheintal, Bécancour dans la région Centre-du-Québec.
Une charcuterie goûteuse, presque fondante en bouche et tranchée très mince, c'est ce qui définit la Coppa biologique Rheintal. La Coppa est l'échine de porc salée, séchée et affinée. Elle se caractérise par un bouquet aromatique riche et complexe, une saveur douce avec un goût de noisette, une texture plutôt souple et une onctuosité remarquable.
Rheintal est un transformateur de viandes et charcuteries biologiques québécoises s'approvisionnant auprès des bios producteurs qui utilisent des méthodes d'élevage s'harmonisant avec l'environnement et le bien-être animal.

Coppa bio

 

Le Pieux de Charlevoix, Viandes biologiques de Charlevoix, Baie-Saint-Paul, Québec.
Le fruit d'une production artisanale inspirée par le savoir-faire européen, le Pieux de Charlevoix est une charcuterie de type « rosette de Lyon », ayant le juste équilibre de gras avec morceaux de taille grossière et parfumé des meilleurs produits du terroir.
L'entreprise est située à Bécancour dans la région Centre-du-Québec. C'est la seule entreprise qui a la main sur toutes les sphères (production de céréales, élevage des animaux et transformation).

Pieux de Charlevoix

Magret de canard fumé
Un magret de canard mis au sel avec un mélange d'épices secrètes du chef François Pellerin qui est par la suite fumé au bois d'érable.
Le Garde-manger de François situé à Chambly travaille avec les artisans de la région afin de valoriser la richesse des produits du terroir. Il en est un grand ambassadeur.
Rougié est une entreprise des Cantons de l'Est qui produit un canard Mulard exceptionnel pour le magret (une viande rouge qui provient d'un canard mulard engraissé).

Magret de canard fumé

 

Parfait de foie gras au brandy de pommes
Une onctueuse émulsion de foie gras de canard de Rougié, relevé au brandy de pommes de Michel Jodoin. Une fine préparation savamment préparée pour nous par le chef François Pellerin.
Le Garde-manger de François situé à Chambly est une boutique de prêt à emporter offrant sous un même toit boulangerie artisanale, pâtisserie et cuisine gourmande à partir des produits de la région.
Rougié est une entreprise des Cantons de l'Est qui produit un des meilleurs foie gras du Québec.

Parfait de foie gras

 

Tout était bon. Les tables étaient espacées de même que les invités.

On était choyés. Notre présidente d’honneur était Sœur Angèle qui nous a émerveillée en chantant Con Ti Partiro, une chanson italienne (musique par Francesco Sartori et paroles par Lucio Quarantotto) Cette chanson a été chanté pour la première fois en 1995 par Andrea Bocelli (aveugle depuis l’âge de 12 ans) un ténor italien que j’aime beaucoup. Cette chanson a été reconnue comme meilleure chanson en Belgique et en France et dans plusieurs autres pays. Elle a aussi été enregistrée sous le nom de « Time to say goodbye » et « I will go with you ».

Sœur Angèle

 

Clodine Desrochers, notre porte-parole. Clodine fait partie du paysage télévisuel québécois depuis plus de 20 ans et eut l’honneur de remporter deux trophées Artis. Elle a animé Les saisons de Clodine et Tout simplement Clodine pendant 13 ans, et elle fut la première animatrice québécoise à avoir son magazine et sa ligne de produits de cuisine. En 2016, elle-coanime Espace Découverte, diffusée sur V télé. Elle donne la conférence Suivre son cœur et elle a rédigé deux livres de recettes Ma cuisine express et Ma cuisine Sans Stress.

Clodine Desrochers

 

Notre maître de cérémonie était Carl Villeneuve-Lepage. Carl a été meilleur sommelier du Canada en 2017 et 3e meilleur sommelier des Amériques en 2018.
Sommelier depuis 2010 et occupant cette fonction au Toqué! depuis 2014, il y a été nommé chef sommelier. « Nous sommes très fiers de Carl et de sa performance. Humble et spontané, il est une personne d’équipe qui agit comme un catalyseur au sein de la brigade de salle. C’est un privilège pour notre clientèle de pouvoir bénéficier de ses connaissances et conseils », indiquent Christine Lamarche et le chef Normand Laprise, copropriétaires et cofondateurs du réputé établissement. C’est aussi un passionné des vins du Québec et il nous les a présentés de main de maitre.

Carl Villeneuve Lepage

Donc tout était bon et on avait les personnalités pour éblouir les participants. On a même eu droit à quelques chansons interprétées par sœur Angèle et un restaurateur, Davide Bazzali, du restaurant Il Bazzali. 2 Chefs 2 chanteurs (YouTube).