vendredi 26 avril 2024
J’avoue

J’avoue

Comme l’as dit Guy Mardel, n’avoue jamais. Oh non jamais. Et pourtant, aujourd’hui, je le fais. J’ai gardé le secret pendant longtemps. Mais maintenant je vous livre mon âme.

J’aime le rosé, surtout celui qui est mousseux. Et pas seulement le vin, le cidre aussi. Tout a commencé quand j’ai gouté au cidre rosé mousseux de Michel Jodoin. Venant des pommes Geneva. Quel goût incroyable. J’ai fait des dégustations de cava, de champagne et de prosecco. Tous les convives étaient d’accord pour choisir le rosé de Michel Jodoin comme étant le meilleur des trois produits.

Alors j’avoue. J’aime le rosé. Certaines mauvaises langues diront que c’est parce que c’est moins cher. Détrompez-vous. Le champagne rosé mousseux Louis Roederer Cristal Vinothèque Brut 1999 se détaille, à la SAQ, 6 286,25$. Vous me direz « Oui,mais c’est pour 1,5 litres. Et vous aurez raison. Mais disons tout de même que ce n’est pas donné. Une bouteille régulière serait à peu près 3 243$.

Bon alors, pourquoi?

Bonne question. Je pourrais vous dire parce que j’aime cela et ça terminerait la conversation, mais là n’est pas mon but. Je veux m’expliquer. C’est moi qui avoue, non?

Alors, voici. Que boirez-vous avec du jambon? Du rosé va fonctionner à merveille. Et si le jambon a été préparé avec un peu de sucre, il y a beaucoup de rosé avec un taux de sucre élevé. Par exemple, le Brachetto d'Acqui de Castello Banfi a un taux de sucre de 130 g/l.

Mais il y a aussi des vins rosés mousseux qui sont assez secs, tels que le Domaine du Ridge Berthelot-Paradis, dont le taux est de 1,6 g/l.

Ensuite, vous allez dans un restaurant avec votre conjointe. Elle choisit un poisson et vous du veau. Quoi de mieux qu’un rosé pour accompagner les deux plats. J’irais avec un rosé plus foncé que la pelure d’oignon pour soutenir le veau, sans trop assommer le poisson.

Mais n’oubliez surtout pas les crémants de toutes origines de France qui ont leur propre identité, et si vous allez du côté des viandes rouges, on peut recommander :

  • Un vin rosé de Provence, notamment s’il est élaboré à partir de syrah
  • Un vin rosé du Sud-Ouest, où les vins rosés sont plus corsés
  • Un vin rosé de Corse, tel que l’AOP Corse Figari, riche en tanins et bien équilibré

Par exemple, pour un vin de cette appellation, vous avez le Clos Canarelli 2019 offert à la SAQ à 39,75$, un vin tranquille avec 1,2 G/L élaboré avec du sciacarello, du sangiovese et du grenache.

Le rosé est aussi, évidemment, un vin de soif et d’apéritif. Il débute magnifiquement n’importe quel repas et accompagne aussi des tapas de toutes sortes.

Du rosé de saignée au rosé de pressurage, en passant par le rosé de macération, son procédé de vinification est à la fois particulier et exigeant donne des résultats surprenants.

Les cépages noirs cognent à la porte pour produire de bons vins rosés naturevins rosés biodynamiquesvins rosés biologiques. Le cinsault, la syrah, le grenache, le pinot noir, le gamay sont entre autres les cépages incontournables pour la fabrication des vins rosés. Mais il ne faut pas oublier le mourvèdre et le carignan.

Entre les cépages, les procédés et les terroirs, on peut arriver à des résultats variés qui accompagneront n’importe quelle cuisine. Des tapas aux tacos, des viandes rouges aux volailles, des légumes aux fruits, il y aura toujours un rosé pour accompagner vos plats.

Et il ne faut pas oublier que les premiers vins étaient des rosés. Les clairets étaient les vins préférés des anglais.

Le terme « clairet » a survécu à la généralisation du vin rosé, et reste aujourd'hui une mention traditionnelle dont l'utilisation est protégée pour des vins d'appellation d'origine contrôlée Bordeaux (Bordeaux-clairet) et Bourgogne. (Wikipedia)

Les rosés délicats sont en général parfaitement adaptés à un apéritif servi avec des accompagnements tels que de la tapenade, des crevettes, des toasts au fromage de chèvre frais… On peut aussi les garder pour des entrées légères comme une salade de tomates ou une salade niçoise. Ou, pourquoi pas, sur un poisson grillé (mais pas aussi fort que des sardines) si on ne veut pas faire de mélanges en passant à un blanc après le rosé de l’apéritif. Ils peuvent également être servis sur des fromages de chèvre ou de brebis relativement frais.

Avec un rosé de “saignée” (ou de couleur un peu plus soutenue) qui possédera généralement plus de structure et de puissance, on pourra accompagner tout un repas estival. Par exemple, des grillades de viandes et de saucisses au barbecue (sauf peut-être le bœuf, pour lequel un rouge léger conviendra mieux), tous les poissons grillés et au four, ou des salades composées avec des ingrédients un peu épicés (blancs de poulet au curry). Ils accompagneront aussi quatre grands classiques de la cuisine provençale, la ratatouille (surtout froide), la soupe de poissons, l’aïoli et la bourride, ou un autre grand classique, mais de l’autre côté de la Méditerranée, le couscous! 

Les rosés les plus vineux comme ceux de tavel ou certain rosés provençaux de pur cépage tibouren, seront sans doute un peu trop marqués pour un simple apéritif, mais pourront accompagner des poissons goûteux comme le rouget ou le chapon (ce n’est pas ici la volaille de Noël, mais une sorte de rascasse qu’on pêche enMéditerranée!) ou de l’agneau rôti, même du gigot. On pourra également penser à des pizzas, à des pâtes sauce bolognaise ou à une cuisine asiatique un peu épicée.

Les tavel, par exemple sont des rosés très foncés et gastronomiques avec des tanins, une véritable structure, du nez et ça va très bien avec des plats épicés ou des poissons marqués dans leur goût comme les rougets par exemple (Ivan Mandelli, chef sommelier à la « Maison Hache »)

Les rosés de Bandol les plus colorés peuvent très bien s’accorder à tout un repas estival, y compris la plupart des viandes, sans doute à l’exception du bœuf, même si une grillade de cette viande au barbecue ne fera pas honte à un rosé très vineux. On pourra aller sur les autres grillades, mais aussi sur un gigot ou une épaule d’agneau. Sans oublier les couscous et les tajines, qu’ils soient de viande ou de poisson. (idealwine.net)

Pour ce qui est des autres pays que la France, les rosés élaborés avec des cépages plus puissants pourront accompagner du bœuf. On parle ici du nero d’avola, du bobal et du baga, du zinfandel (États-Unis) et du primitivo (Italie) du negro amaro, du lagrein, etc. Plus le cépage sera puissant, plus le rosé aura du corps (si la durée de la macération est longue, elle aussi).

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas dénigrer les rosés. Ce sont des vins avec une longue histoire (les premiers vins à être produits) et des utilisations très variées. Il y a des rosés pour tous les goûts, qu’ils soient vins ou cidres.

J’espère que vous les apprécierez à leur juste valeur.

À propos de l' auteur

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...