Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
Un Cabernet-Sauvignon exceptionnel
Mount Veeder Winery est le petit frère du magnifique domaine Franciscan Estate et produit des vins hors norme.
Le Cabernet Sauvignon Napa Valley 2015 de la Mount Veeder Winery est le résultat d’un travail d’équipe, dont Matt Ashby dirige la section vignes et Janet Myers la section chai. Tous les deux ont une grande expérience dans leur domaine et tous les deux recherchent la qualité sans compromis.
Les vignobles de la Mount Veeder Winery se trouvent dans les hauteurs de Napa Valley, perchés à plus de 500 mètres d’altitude, au-dessus de la masse de brouillard qui sévit en permanence dans cette région. Ils sont exposés au soleil du matin et protégés de la chaleur de l’après-midi par les montagnes environnantes. En automne, les jours sont frais et les nuits chaudes, ce qui conditionne la maturité du raisin.
Les baies sont très petites et concentrées, fruitées et riches en tanins.
C’est tout un défi que de ramasser les grappes mûres, ce qui se fait en vendangeant un versant après l’autre et en repassant sur la vigne plusieurs fois à différentes journées.
Le Mount Veeder Winery Cabernet Sauvignon 2015 Napa Valley est un assemblage: 84% Cabernet Sauvignon, 12% Merlot, 2% Petit Verdot et 2% Malbec, 14,5o d’alcool. La production est limitée à 46 800 bouteilles.
Macération préfermentaire à froid durant 4 jours, fermentation classique et macération pendant 22 jours, vieillissement en futs de chêne français pendant 20 mois, assemblage avant la mise en bouteille.
Robe rubis foncé connu sous le nom de sang de pigeon. Riche bouquet de cassis, de prune, de figue mûre; des notes de champignons des bois, de viande fumée. Un deuxième nez apporte des notes de chocolat noir, de bergamote, de laurier et de poivre noir.
En bouche c’est un vin puissant, corsé, bien structuré, avec de beaux tanins soyeux, une riche masse aromatique et un équilibre parfait entre tous ses éléments. Une finale gourmande qui ravit.
C’est un vin que l’on peut garder en cave pendant dix ans et plus.
Le Mount Veeder Winery Cabernet Sauvignon, Napa Valley 2015 est disponible à la SAQ, code 13429658. Prix 50$.
LIENS :
Mount Veeder Winery
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Représenté au Québec par Vins Arterra Canada
Robert Farèse
Directeur du développement et événements spéciaux
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Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
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Roger Huet
Chroniqueur vins et tourisme
Président du Club des Joyeux
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L’art du Pinot Noir chez Robert Mondavi
Pour produire de grands Pinots Noirs, il faut d’abord la science, mais aussi l’art. Robert Mondavi, en plus de sa grande expérience comme vinificateur, avait cette intuition que l’on appelle l’art. Il avait compris comme personne que la création d’un grand vin commence bien avant la vinification, elle commence dans la composition du sol, dans l’altitude et dans le climat. Ensuite, il y a la science du viticulteur, et seulement plus tard interviennent la science et l’art du vinificateur. Les Bourguignons ont pris deux millénaires pour mettre au point l’art de faire de Grands vins de Pinot Noir. Mondavi a dû tout apprendre et le découvrir dans l’espace de sa vie.
En 1969, il comprend l'incroyable capacité des vignobles de Carneros pour produire un Pinot Noir caractéristique de l’appellation.
Les collines de Carneros, dans la Vallée de Napa, sont brumeuses et balayées par le vent. Elles sont pour cette raison le terrain idéal pour le Pinot Noir, un cépage qui aime le climat frais.
Le Pinot Noir, dans Carneros, demande beaucoup de soins pour sa culture, car les sols sont ici très arides. Il faut notamment faire des récoltes en vert pour que les baies qui restent aient plus de nutriments. Les rendements sont réduits, mais les saveurs en sont plus riches et concentrées, et la couleur plus intense.
J’ai dégusté avec délice deux de ses vins aujourd’hui produits par Constellation Marks, sous la direction de Geneviève Janssens, qui est en charge de la viticulture et de la production à la Robert Mondavi Winery.
Tout d’abord, le ROBERT MONDAVI WINERY PINOT NOIR CARNEROS 2015 NAPA VALLEY, 14,5o d’alcool.
L’œnologue en chef le décrit ainsi: «Notre Pinot Noir a un mélange fascinant de cerise noire et de prune, avec une touche d'arômes de thym et de terre juste retournée. Prenez une gorgée et son terroir de Carneros vous sert de généreux arômes de mûre, d'épices et d'herbes, sur une note rafraîchissante et en même temps soyeuse qui vous monte au palais.»
Nous pourrions ajouter que ce Pinot Noir montre une acidité vive et une structure serrée.
Il se mariera avec panache avec les viandes rouges, avec les mets épicés, et il fera merveille avec un plateau de fromages. Je conseille de le servir à 15 oC.
Le Robert Mondavi Winery Pinot Noir Carneros Napa Valley 2014 est disponible á la SAQ, code 10560360. Prix: 31$
J’ai dégusté ensuite le ROBERT MONDAVI PINOT NOIR RESERVE 2014, 14,5o d’alcool.
L’œnologue Geneviève Janssens nous dit que son vin «a des notes de cerise sucrée et de baies sauvages, qui se combinent aux attrayants arômes de fumée et d’épices: cannelle, clou de girofle, vanille, sauge, qui trouvent tous leur écho dans une bouche à la fois souple et ronde. L’acidité rafraîchissante équilibre la richesse des saveurs et la délicieuse finale d’une belle persistance est marquée par les fruits mûrs et les épices».
Ce Pinot Noir a une telle force, un si joli fini, qu’il s’accorde merveilleusement avec un Châteaubriand aux cèpes, une côte de bœuf vigneron, ou avec un agneau à la braise, au romarin et au thym, ou encore avec un faisan. Il faut le servir à 17 oC. C’est un vin de longue garde.
Le Robert Mondavi Pinot Noir Reserve 2014 est disponible à la SAQ, code 10219840. Prix 60,50$
Ces deux Pinot Noir sont exceptionnels et à considérer pour les repas des fêtes.
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Il fait bon vivre à Charlottesville
Le vendredi 7 septembre
En quittant Richmond, nous avons roulé sur de belles routes à travers des collines verdoyantes et boisées. Le paysage est magnifique et je le buvais des yeux. Ma guide, Brigitte Bélanger Warner, connaît ces routes de campagne comme sa poche. Nous sommes arrivés Charlottesville, qui est une ville à taille humaine de 400 000 habitants. La voiture s’est arrêtée à l’entrée de la Residence Inn Downtown, de la chaîne Marriott, qui est à un jet de pierre du quartier historique.
Les suites sont de petits appartements tout équipés, très confortables, avec belle vue sur la ville. J’avais la soirée libre et ma guide m’avait suggéré de découvrir l’Historic Downtown Mall, qui est l’ancienne rue principale, devenue piétonnière.
Sur une longueur de huit pâtés de maisons, plus de 120 commerces s’y côtoient, pêle-mêle: des restaurants, des galeries d’art, des boutiques d’artisanat, des boutiques gourmandes, des antiquaires, un cinéma, un théâtre: The Paramount. Ce soir, on y jouait Un Américain à Paris.
Tout au bout de la rue, il y a l’hôtel de Ville, un amphithéâtre, le Pavillon, qui accueille de nombreux événements et des concerts gratuits l’été, le Downtown Visitors Center, qui sert de bureau d’information pour les touristes, et un long mur de 16 mètres, appelé The Freedom of Speech Wall. Il a été créé par le Thomas Jefferson Center pour la protection de la libre expression. C’est un monument au Premier Amendement qui rappelle que Jefferson a été un grand défenseur de la liberté de parole.
Vous pouvez écrire à la craie vos états d’âme. Certains expriment leurs frustrations ou leurs joies, et les amoureux leurs bonheurs et leurs peines. J’ai pris une craie et j’ai moi aussi laissé un petit peu de mon état d’âme, pour faire partie de la ville. Après, je me suis senti comme un citoyen de Charlottesville.
Cette rue longue d’environ un kilomètre est l’endroit le plus convivial au monde. Les restaurants sont pleins. Les habitants viennent de tous les quartiers pour boire la fraîcheur du soir sur les terrasses. Tous se mêlent: artistes, gens de la classe moyenne, des groupes de jeunes gens et surtout de jeunes filles. Parfois on voit un original qui vous dit en passant une pensée judicieuse ou sans aucun sens. Je suis allé manger une pizza chez Christian’s Pizza. Il est célèbre. Nulle part ailleurs en ville, vous ne trouverez des pizzas à croûte mince aussi délicieuses que chez Chris.
Charlottesville est une ville où la live music est très présente. Il y a de nombreux petits clubs de 50 personnes et moins où on peut l’écouter, mais il y a aussi le John Paul Jones Arena avec 15 000 sièges, où se produisent beaucoup d’artistes.
Le samedi 8 septembre
C’est samedi, jour du Charlottesville City Market. Je me suis levé de bonne heure, parce que j’aime savoir comment se nourrissent les gens des villes que je visite. Ce marché du samedi se trouve sur la Water Street. C’est un marché à ciel ouvert, avec beaucoup d’étals. Une variété de produits de bouche d’abord, mais aussi toutes sortes d’autres choses, même des bijoux. Un vrai marché populaire, en somme! Ce qui fait son intérêt, ce sont quand même les magnifiques fruits et légumes, que des petits paysans locaux ont cueilli la veille, mûrs à point et parfumés. En Virginie, on favorise partout la consommation des produits locaux. C’est ancré dans les mœurs.
La musique est très présente à Charlottesville; au marché, il y avait un espace où un groupe jouait du country.
Un policier me suivait des yeux, je le saluai, il me répondit aimablement. Il avait tout de suite repéré qu’il y avait quelque chose en moi qui n’avait pas la couleur de Charlottesville. Il est vrai que des villes comme Richmond et Charlottesville ont une vie propre, indépendante du tourisme, et c’est pourquoi elles sont encore plus belles.
Mais à part le marché du samedi, à deux pas de là, il y a le Market Street Wineshop, où on vous propose 1200 bouteilles différentes de vin, 400 sortes de bière et de cidre, de la région de Charlottesville, mais aussi de partout dans le monde. C’est également un marché de fine bouche, où l’on trouve entre autres des chocolats et des fromages exceptionnels.
À 11h30, Bri est venue me chercher à l’hôtel, pour m’amener au Pippin Hill Farm & Vineyards.
La campagne est ici vallonnée, très verte et souvent boisée. Les collines offrent des vues extraordinaires.
On arrive à Pippin Hill en traversant ses vignobles qui sont magnifiques et en parfaite santé.
Pippin Hill comprend plusieurs maisons de ferme anciennes, dont la première ayant été aménagée en restaurant et en salle de dégustation.
Nous avons été accueillis par le propriétaire, Dean Porter Andrews, qui avec son épouse Lynn Easton a créé cet endroit exceptionnel pour célébrer le vin, la bonne cuisine et la vie. Pippin Hill est un des endroits préférés des gens de la région pour célébrer un mariage.
Dean Porter Andrews et Brigitte Bélanger-Warner
Nous avons dégusté des vins délicieux produits au domaine. Pippin Hill est un des 25 domaines vinicoles de la région de Monticello, fondée par le président Thomas Jefferson, qui a été le premier viticulteur des États-Unis.
Le maître des vignes est Chris Hill et les vins sont élaborés à 15 km de là, à la Michael Shaps Virginia Wineworks, qui sont partenaires de Pippin Hill.
La marque Pippin Hill comprend une douzaine de vins, dont deux mousseux, un vin de type porto et un rosé. Nous avons dégusté trois vins issus de cépages qui donnent des résultats remarquables dans la région: Le Viognier, le Sauvignon blanc et le Petit Verdot.
Nous remarquons que les vins de la Virginie titrent entre 12 et 13 degrés d’alcool, et sont beaucoup moins alcooleux que ceux de la côte Ouest américaine, qui titrent souvent au-dessus de 14 degrés. En France, le Petit Verdot est utilisé comme cépage d’appoint à cause de sa complexité, mais en Virginie, il s’est tellement bien adapté au terroir, qu’il donne des vins intéressants, en monocépage, des vins de gourmandise.
Le chef exécutif Ian Rynecki a quitté ses fourneaux pour nous dire bonjour. Il a fait ses preuves dans les grands restaurants de San Francisco et de New York et trouve dans l’environnement de Monticello l’équilibre, et les produits de qualité et de proximité qui sont essentiels pour sa cuisine.
Nous avons dégusté une délicate Coriander Carrot Ginger Soup, suivie d’une assiette de pappardelles à la viande, suivie d’un poulet aux figues fraîches, et nous avons terminé avec deux desserts, car nous sommes gourmands et ils étaient tous les deux à nôtre goût. Les vins choisis faisaient un très beau mariage. Le service était impeccable.
Pippin Hill Farm, 5022 Plank Road, North Garden Virginia 22959 USA, tel.: 434 202-8063.
Nous avons repris la route pour aller visiter la cidrerie Albemarle Ciderworks. Tout a commencé lorsque Bud Shelton, qui prenait sa retraite dans les années 1990, a planté un verger avec des pommiers, pour son plaisir. Quelque temps plus tard, sa fille Charlotte, qui assistait à une dégustation de fruits à Monticello, est rentrée avec un échantillonnage de pommes qui n’étaient plus commercialisées. Ils ont alors eu l’idée de planter des pommiers anciens et de vendre ces pommes au marché local. Au début ils avaient 20 variétés; ils en comptent aujourd’hui plus de 250. De là à faire du cidre il n’y avait qu’un pas, qu’ils ont vite franchi.
La plupart des pommes que l’on trouve ici ne sont pas natives des États-Unis.
Elles ont été importées d’Europe au long des siècles, surtout pour faire du cidre, qui était une boisson très populaire dans les siècles passés car l’eau n’était pas toujours potable. Le président Jefferson avait fait pousser plusieurs sortes de pommiers dans la région de Monticello, où il avait sa résidence.
Le domaine Albemarle Ciderworks demeure une entreprise familiale conduite toujours par Bill, Charlotte et Chuck Shelton. La jeune Anne Shelton vient de se joindre à l’équipe.
La force créatrice
Beaucoup de producteurs pensent que les meilleurs cidres sont d’assemblage, ce qui n’est pas tout à fait la conviction de Bill, qui croit aux monocépages, quoique son cidre le plus recherché soit le Jupiter legacy, qui est fait de plusieurs variétés de pommes. Il faut reconnaître que les monocépages mettent en valeur le caractère de ces vieilles variétés récupérées de l’oubli.
Les pommes à cidre sont souvent très acides et ne peuvent pas être consommées à table. Selon les saisons, l’Albemarle Ciderworks offre des cidres aux goûts très différents; ceux que nous avons essayés étaient excellents.
Albemarle Ciderworks, 2545 Rural Ridge Lane PO.Box 210 North Garden VA 22959 USA, tel.: 434 297-2326.
Nous sommes ensuite allés visiter les King Family Vineyards, qui sont situés au pied des Blue Ridge Mountains, tout près de Charlottesville. Il s’est mis à pleuvoir des cordes, ce qui nous a un peu gâché la vue d’un paysage qui est à couper le souffle. Les vins de la famille King sont très populaires en Virginie et la salle de dégustation était pleine en dépit de la pluie.
Le domaine a été créé par Ellen et David King, deux avocats texans qui, en 1996, décident de prendre leur retraite et commencer une nouvelle vie, en Virginie. Ils fondent le domaine vinicole qui porte leur nom. Leurs fils Carrington, Stuart et James, après avoir réussi dans différentes carrières, ont rejoint le domaine et sont en train de l’agrandir. Le maître de chai est un Français talentueux, Mathieu Finot, né à Crozes l’Hermitage, dans la Vallée du Rhône, en France.
Les vignes s’étendent sur 13 hectares, sur des sols argilo-calcaires-limoneux qui drainent bien et qui sont situés à une altitude moyenne de 250 mètres.
Nous avons dégusté deux vins produits en édition limitée: l’Orange Viognier 2016 et le Cabernet Franc 2016 ainsi qu’un Meritage 2010 rouge. Meritage est une appellation américaine pour des vins d’assemblage de type bordelais, haut de gamme.
Les éditions limitées sont des vins destinés à exprimer le caractère unique des vignobles du domaine. Chaque bouteille est étiquetée à la main, scellée avec de la cire et numérotée.
Le Meritage est un vin grandiose. J’exprimai mon regret de ne pas avoir du fromage pour accompagner ce vin. Le sommelier nous indiqua que dans la salle à côté, ils avaient des fromages à vendre. Nous avons trouvé un très vieux cheddar de 7 ans avec lequel nous avons fait un mariage parfait.
King Family Vineyards, 6550 Roseland Farm, Crozet, Virginia 22932-3336; tel 434 823-7800.
Nous avons repris la route et on m’a déposé à mon hôtel pour un court repos avant le souper.
Une heure plus tard, Brigitte m’attendait au lobby pour aller au Red Pump Kitchen.
Charlottesville est fière de la diversité et de la qualité de ses cuisines et Red Pump Kitchen est une des places gastronomiques du centre-ville. Elle est au cœur du populaire Historic Downtown Mall.
L’atmosphère est bon chic, bon genre, à la fois décontractée et festive.
Avec une cuisine ouverte et un four à bois classique, la nourriture est méditerranéenne contemporaine avec une touche toscane. Leur carte de vins est très bien fournie.
Nous avons très bien mangé.
Red Pump Kitchen, 401 E. Main Street, Charlottesville, Virginia 22902, tel. 434 202-6040.
Le dimanche 9 septembre
À 10 heures, Brigitte est passée me prendre à l’hôtel pour m’amener à Carter Mountain Orchard, une plantation de pommes vieille de trois siècles.
Pendant trente minutes nous avons parcouru des routes brillantes sous la pluie, bordées d’une végétation d’un vert intense.
L’histoire de Carter Mountain Orchard a commencé lorsque l’honorable John Carter, secrétaire de la colonie de Virginie, a obtenu une concession de 3250 hectares de terrain en 1729. En 1771, une grande partie de la montagne a été cédée à Thomas Jefferson en paiement d’honoraires, pour des services juridiques. Jefferson exerçait alors la profession d’avocat et n’était pas encore président des États-Unis. Cette partie du domaine est passée intégrer Monticello, la propriété voisine des Jefferson.
Carter Mountain Orchard sous la pluie
Le domaine, aujourd’hui connu comme Carter Mountain Orchard, a changé de mains à plusieurs reprises au cours des 200 dernières années. La famille Chiles, propriétaire de Crown Orchard, a commencé à exploiter la Carter Mountain Orchard en location au début des années 1970 et a fini par acheter la propriété en 1985. Les pommes étaient cultivées pour la consommation et expédiées sur tout le territoire des États Unis.
En 1974, la Virginie connaît un hiver si froid que les pommiers ne donnent presque pas de fruits. N’ayant pas assez de production pour embaucher des cueilleurs, les Chiles ouvrent leur verger au public pour les laisser cueillir le peu de pommes qu’il y avait. La réponse enthousiaste du public leur a permis d’écouler leur petite production. C’est ainsi que la cueillette de pommes par les propres consommateurs est devenue l’activité attendue de l’automne. Dans les années 80, ils ont planté des pêches pour que les consommateurs puissent aussi venir cueillir des fruits pendant l’été. En 2008, ils ont construit une grande cuisine et font de délicieux beignets au cidre. Ils ont ajouté une boutique, un magasin de vin et une salle de dégustation exploitée par la Prince Michel Winery. Les vins sont faits avec le raisin produit à la Carter Mountain. Depuis 2012, ils ont aussi bâti une cidrerie, la Bold Rock Cellar. Dans la terminologie de la Virginie, le cidre doux est le moût sans alcool, et le cidre dur est le vrai cidre.
Dans la salle de dégustation, deux charmantes sommelières m’ont proposé d’abord du vin. J’ai testé le Prince Michel Viognier, qui est un très bon vin de la Virginie, ensuite j’ai testé le Carter Mountain Chardonnay, qui a un parfum de pomme verte et de pêche; c’est un vin de soif frais en bouche, facile à boire. J’ai goûté finalement au Prince Michael Dry Rosé, avec son parfum tirant à framboise, léger et agréable en bouche.
On m’a ensuite proposé du cidre, que j’ai décliné car après le vin, il risquait de me mettre KO.
Nous sommes repartis vers la l’historique Michie Tavern pour le lunch.
Nous avons été reçus chaleureusement par Cindy Conte, conservatrice de la Michie Tavern, qui nous a fait visiter les lieux. Sa famille en est la propriétaire. Elle a aussi coécrit avec Paxson Collins MacDonald un livre de recettes: A Taste of the 18th Century, avec des références à l’histoire de la Taverne. On peut le commander en écrivant à: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Cindy Conte avec Brigitte Bélanger-Warner
En 1777, le caporal William Michie hérite d’une belle terre de son père. Il décide alors de réorienter sa vie en construisant une taverne de campagne où il débite de l’alcool, mais donne aussi à manger et éventuellement le logis pour la nuit aux passagers qui s’y arrêtent.
Avec une certaine vision des affaires, il construit au premier étage une salle de réunion qui sera louée pendant les élections pour les rassemblements partisans, au pasteur le samedi pour dire sa messe, ou encore à des arracheurs de dents ou à des docteurs itinérants pour opérer leurs patients.
Michie était un personnage haut en couleur et avait un grand sens pratique. Il autorisait ses clients à payer leurs dépenses, un tiers en argent et deux tiers en marchandises. Les chambres étaient communes et comportaient plusieurs lits. Les lits étaient partagés. Le premier client avait droit à la place près du mur, un deuxième client avait droit à la place de l’autre côté, mais avant de l’occuper il devait se présenter au premier client. Lorsqu’il y avait des enfants, on pouvait les coucher la tête au pied du lit et les pieds près des têtes des locataires. Lorsque tous les lits étaient pleins, on accommodait des voyageurs sur le plancher, sur des peaux. Michie était catégorique, aucun voyageur ne pouvait se coucher avec ses bottes. Comme dans cette promiscuité beaucoup de voyageurs voulaient les garder, de peur de les perdre, il décida que les bottes passeraient la nuit dans son bureau, fermées à double tour. C’était aussi une façon de s’assurer que ses clients ne partiraient pas au petit matin sans le payer.
Michie avait remarqué que ses cuisinières étaient assez joyeuses, et que les plats tardaient parfois à arriver sur les tables. Il décida d’interdire la bière en cuisine, et régla le problème. Il avait établi une autre règle amusante, les servantes devaient chanter, du moment qu’elles prenaient une assiette en main, jusqu’au moment où elles la déposaient à la table du client. Une délicatesse pour ses clients? C’était plutôt la façon qu’il avait trouvée pour les empêcher de se mettre des morceaux dans la bouche pendant le voyage des assiettes.
Dans beaucoup d’auberges de campagne il n’y avait pas de toilettes, les passagers se soulageaient dans les champs.
Michie avait voulu donner plus de confort à ses locataires. Il avait construit une salle avec plusieurs chaises d’aisance, en file, séparée de l’édifice principal. Pendant les élections, elles pouvaient se transformer en salle de débats passionnés et les participants pouvaient repartir avec un œil au beurre noir.
Après la guerre de Sécession (9 mai 1865), la Michie Tavern cessa ses activités et devint une demeure privée.
En 1927, une femme d’affaires de l’endroit, Joséphine Henderson, observa que les maisons des présidents Monroe et Jefferson étaient ouvertes au public et rapportaient de bons revenus. Elle avait accumulé une certaine quantité de meubles et divers objets du dix-huitième siècle et décida d’en faire un musée. Elle acheta la maison qui était en assez mauvais état et la déplaça, pierre par pierre, à 25 kilomètres de là, au pied de la Montagne Carter, tout près de la maison de Jefferson, la restaura et y installa, l’année suivante, son musée. Jusqu’à aujourd’hui, la Michie Tavern conserve cette vocation muséale.
Nous avons mangé au restaurant rustique, servi par des servantes habillées comme au dix-huitième siècle. La nourriture était saine et savoureuse. Voulez-vous savoir ce que pouvait être un menu typique d’il y a trois siècles?
Poulet frit du sud accompagné de purée de pommes de terre et sauce maison, haricots verts, salade de chou, betteraves étuvées et pain de maïs. Comme dessert, une tarte aux pommes de Virginie. C’était bon et indémodable!
La visite au musée est libre. La Michie Tavern se finance avec son restaurant , son magasin général, sa boutique de souvenirs, sa boutique du forgeron, où l’on trouve une variété d’objets en cuivre, en laiton, en argent et en étain, de fabrication américaine, des reproductions coloniales et des pièces contemporaines. Mais celle qui m’a le plus impressionné c’est la boutique d’antiquités et d’objets militaires. On y trouve des journaux anciens du 19e, des pièces de monnaie américaines de toutes les époques, des pistolets et des fusils du 19e, des épées, des balles de fusil en pierre et des pointes de flèches. Ce sont souvent des pièces uniques.
La Michie Tavern est un incontournable lorsqu’on visite la région de Charlottesville!
Michie Tavern, 683 Thomas Jefferson Parkway, Charlottesville, VA 22902. Information générale: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Nous avons fait nos adieux à Cindy et nous sommes retournés en ville pour la grande visite de l’Université de Virginie.
L’édifice le plus emblématique de l’Université de Virginie est sa Rotonde, conçue par le président Jefferson. Elle s’inspire du Panthéon de Rome et comporte des colonnes des trois ordres classiques d’architecture: dorique, ionique et corinthien.
La Rotonde est flanquée de deux files d’édifices à colonnades qui comprennent les chambres des élèves et les salles à manger. Elles sont connues comme The Ranges. Les étudiants qui habitent des deux côtés de la pelouse (the lawn) sont appelés The Lawnies. Pour avoir l’honneur d’être un Lawny, il faut obtenir des notes remarquables. Quelques rares professeurs ont aussi le privilège d’habiter ces maisons. Je me suis recueilli devant la maison no 13, où a vécu Edgar Allan Poe lorsqu’il était étudiant à l’Université. Sa petite demeure est restée dans l’état.
Panneaux originaux du mur de Berlin dans le campus de l’université
À l’époque où Jefferson a fondé l’Université de Virginie, il était coutume que les universités soient bâties autour d’une église. Seulement, comme les premiers présidents américains étaient des libres penseurs et des Francs-Maçons, ils n’ont pas voulu qu’il y ait une église dans le campus, car ils croyaient à la liberté religieuse.
C’est bien des années plus tard qu’a été bâtie une petite chapelle presque hors campus. Elle est modeste, mais connaît un grand succès, car les étudiants et les anciens élèves aiment s’y marier.
Nous sommes allés au Fralin Museum of Art, à même le campus.
Son objectif est de créer un environnement pour rassembler autour de l’art, les gens les plus divers, incluant des professeurs, des étudiants et un public très large.
Le musée a des expositions permanentes d’art ancien et moderne de partout dans le monde. L’art contemporain y est prédominant.
Certaines pièces peuvent être photographiées, d’autres non. La surveillance est omniprésente.
Nous avons ensuite visité la bibliothèque de petites collections spéciales d’Albert et Shirley. Elle contiendrait 16 millions d’objets dans ses archives, dont seulement une petite partie est ouverte au public. Sa collection de livres et de manuscrits d’auteurs américains et britanniques est impressionnante. Elle a une riche collection de documents sur l’histoire de la Virginie.
Après un passage à mon hôtel, nous sommes allés souper au Clifton Inn.
Nous sommes arrivés au domaine The Clifton avec les derniers rayons de soleil et le paysage était digne d’un conte de fées. La maison de style colonial a été bâtie en 1799 pour la fille et le gendre de Thomas Jefferson, Martha Jefferson et Thomas Mann Randolph. Elle est entourée de 100 hectares de bois et de prés, sur une colline à pente douce, en périphérie de Charlottesville.
La maison avait besoin d’une cure de jeunesse, l’équipe de Blackberry Farm Design l’a prise en charge. Elle est aujourd’hui un hôtel de charme de 20 chambres où se mêlent le classique pour le charme et le contemporain pour le confort.
Le directeur général, François Bladt, nous a fait visiter le bar salon, The Copper Bar, qui comprend un bar moderne en quartz avec des étagères en chêne bordées de cuivre et des miroirs d'un côté et de somptueuses banquettes en velours.
Au sous-sol, nous avons admiré la cave à vin bien fournie, avec une grande table au milieu, idéale pour des soupers festifs. À l’arrière de la maison, il y a les terrasses vitrées qui font office de restaurant pour les grandes réceptions, ainsi que le parc qui est magnifique, avec un lac privé, de vastes jardins, des pistes de randonnée. Au fond, on admire les montagnes Blue Ridge et Monticello.
The Clifton est certainement un endroit de rêve pour se marier et vivre sa nuit de noces, ou bien pour célébrer un grand événement. Nous avons été installés au restaurant, qui est situé dans la bibliothèque, au rez-de-chaussée, tout en ton bleu-gris, à la manière ancienne. Même les nombreux livres sur les étagères ont des couvertures de cette couleur.
Le restaurant est dirigé par le chef étoilé Matthew Bousquet. Les menus de saison proposent des plats d'influence du centre du littoral atlantique, mettant en valeur des ingrédients locaux, issus pour la plupart du jardin du chef, pour créer une cuisine distincte de la région. Nous avons magnifiquement soupé, les vins faisaient un accord parfait.
The Clifton Inn, 1296 Clifton Inn Drive, Charlottesville, VA 22911, tel.: 434 971-1800, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le lundi 11 septembre
Pour ma dernière journée en Virginie, j’ai rendez-vous avec l’histoire. Brigitte est passée me chercher à mon hôtel à 10 heures pour aller visiter la maison des présidents James Monroe à Highland, et Thomas Jefferson à Monticello. Tous deux ont été avocats, grands fonctionnaires de l’État, hommes politiques et présidents des États-Unis. Tous les deux avaient des plantations travaillées par des esclaves.
Une des esclaves, Sally Hemmings, a été la grande passion de Thomas Jefferson et lui a donné six enfants.
Nous sommes arrivés à la résidence de James Monroe, cinquième président des États-Unis, élu pour deux mandats entre 1817 et 1825. Il était connu pour sa grande honnêteté. Il s’est battu pour l’indépendance des États-Unis; plus tard, il a négocié avec Napoléon l’achat de la Louisiane.
Lorsqu’il a été président, il s’est beaucoup soucié d’avoir une armée forte pour sécuriser les frontières. En politique étrangère, il a établi la «Doctrine Monroe», qui peut se résumer ainsi: Le Continent américain est aux Américains. Elle était destinée à décourager les puissances européennes de venir agresser un pays du continent américain.
Il semblerait que la maison qu’on visite n’ait été en réalité que celle que le président avait fait bâtir pour ses visiteurs. La maison du président aurait brûlé à la fin du dix-neuvième et fait actuellement l’objet de fouilles.
La maison des hôtes contient une collection exceptionnelle de meubles du 18e et du début du 19e siècle, dont de nombreux originaux de la famille Monroe.
Nous avons repris la route vers la maison de Thomas Jefferson à Monticello. Jefferson est un des signataires de la Déclaration d’indépendance américaine. Il sera plus tard le troisième président et l’auteur du Statut de la Virginie pour la liberté religieuse. Il fondera l’Université de Virginie, sur les terrains achetés par Maddison.
Jefferson avait passé de nombreuses années en Europe et était particulièrement amoureux de l’Italie. À son retour, il a fait modifier sa maison pour lui ajouter un dôme. Il a baptisé sa plantation Monticello, qui veut dire «petit mont», en italien, et y a fait planter les premières vignes avec des cépages qu’il avait rapportés d’Italie. C’est aussi lui qui a créé la cave à vin de la Maison-Blanche.
La maison est magnifique, et conserve le mobilier d’époque. Chaque salle, chaque recoin est un bijou. Le hall d’entrée, le parloir, la bibliothèque, la salle à manger, l’escalier, les chambres, tout est parfait! Monsieur Jefferson avait beaucoup de goût.
Dans les communs, à l’arrière de la maison, il y a naturellement un cellier.
Nous nous sommes arrêtés au restaurant qui a été aménagé pour les visiteurs et nous sommes repartis pour notre dernière visite: Les vignobles de Jefferson.
Thomas Jefferson convainquit Filippo Mazzei, vigneron de la Toscane, de venir voir s’il était possible de cultiver la vigne en Virginie. Les Mazzei ont fait du vin en Toscane depuis le onzième siècle. Répondant à l’invitation de Jefferson, Mazzei s’est penché sur les conditions du sol et du climat de la Virginie et écrira à Washington «le sol et le climat de la Virginie sont parfaitement adaptés à la production de vin». Lui et Jefferson ont planté des vignes à Monticello et ont fait des vins pour la première fois aux États-Unis.
Filippo Mazzei aimait se définir comme un "citoyen du monde". Il était l’ami des pères fondateurs de l’Amérique: Washington, Franklin, Adams, et Jefferson. Il n’était pas seulement un grand vigneron, mais aussi un humaniste. Il a écrit que «Tous les hommes sont par nature également libres et indépendants. Une telle égalité est nécessaire pour créer un gouvernement libre». Ce principe selon le président Kennedy a inspiré "La grande doctrine": Tous les hommes sont créés égaux ", reprise dans la Déclaration d'indépendance rédigée par Thomas Jefferson.
En 1980, pour le 250e anniversaire de la naissance de Philip Mazzei, le service postal des États-Unis a émis un timbre-poste le désignant "Patriote américain".
Au Vignoble Jefferson, nous avons été accueillis par le directeur du domaine et copropriétaire, Attila Woodward, qui nous a fait visiter les installations.
Les vignes étaient en friche lorsque Stanley et Shirley Woodward ont acheté le Vignoble de Jefferson en 1981. Ils ont replanté les vignes, sous les conseils d’un viticulteur de talent, Gabriele Rausse, tout en étant conscients qu’ils étaient sur un domaine historique qui avait produit les premiers vins aux États-Unis. Trois générations ont travaillé d’arrache-pied pour rebâtir ce vignoble modèle. Attila a été nommé directeur partenaire en 2016. Son objectif est de continuer à améliorer le domaine tout en préservant son côté rustique.
C’est Paul Villagéliu, directeur de la salle, qui nous a conduit une dégustation en règle.
Les vins sont magnifiques. La production est à charge de Chris Ritzcovan.
J’ai particulièrement apprécié le Chardonnay 2017, 13o d’alcool, vieilli 6 mois en fûts de chêne.
J’ai aussi aimé le Petit Verdot 2016, 13o d’alcool vieilli 10 mois en barrique américaine.
J’ai énormément aimé le Meritage 2017, 55% Petit Verdot, 25% Merlot, 10% Cabernet Sauvignon, 7% Cabernet Franc, 3% Malbec, 12,9o d’alcool. Vieilli 19 mois en fûts de chêne.
Jefferson Vineyards, 1353 Thomas Jefferson Parkway, Charlottesville, Virginia 22902, tel.: 434 977-3042.
Nous avons embarqué dans la voiture pour l’aéroport de Charlottesville-Albemarle. J’ai fait mes adieux à Brigitte Belanger Warner, qui a été une guide exceptionnelle et qui a conçu un itinéraire intense et intéressant jusqu’à la dernière minute. Merci.
Charlottesville se trouve exactement au milieu entre le Québec et la Floride. À tous les snowbirds, je leur suggère de s’y arrêter, autant à l’aller comme au retour; ils y découvriront une très belle ville et une magnifique région où l’on cultive l’art de vivre heureux.
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Roger Huet
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Le charme délicat des vins de Nobilo
Nobilo est un domaine vinicole important de la Nouvelle-Zélande. Il célèbre son 75e anniversaire cette année.
Nikola Nobilo quitte sa Croatie natale avec d’autres familles, sous la menace de la Deuxième Guerre mondiale. Ils se réfugient en Nouvelle-Zélande. Les Croates, qui avaient une longue tradition vinicole, se retrouvent sur une terre où on ne boit que de la bière, à cette époque. Pour pouvoir boire du vin, et comme ils sont catholiques, pour célébrer la messe, ils se mettent à cultiver la vigne, d’abord pour leurs propres besoins. Très vite, plusieurs Croates deviennent vignerons à temps plein et producteurs de vin.
Nikola Nobilo fonde son vignoble dans la région à Huapai, à l'ouest d'Auckland, en 1943.
Les Néo-Zélandais de souche découvrent avec ravissement les vins des Croates-Néo-Zélandais et forment très vite un marché dynamique. Ceci réveille l’intérêt des fabricants de bière, qui se mettent à acheter les vignobles et à concurrencer les Croates en produisant des vins. Leurs voisins Australiens, bien implantés, envoient eux aussi des vins à bas prix pour inonder le marché. Les producteurs d’origine croate réussissent à parer la vague en expliquant à leurs nouveaux compatriotes que la qualité de leurs vins est incomparable, ce qui explique leurs prix plus élevés, et en organisant des dégustations monstres. Après des années d’angoisse, ils gagnent leur pari, les vins médiocres de la concurrence disparaissent, la Nouvelle-Zélande sera dorénavant reconnue pour ses vins de grande qualité. Nobilo s’est spécialisé dans les vins de sauvignon blanc et de pinot noir. Nikola Nobilo et ses fils ont étendu leurs vignobles à la région de Marlborough.
Dave Edmonds
Depuis 2002, la vinification est conduite par Dave Edmonds, un Néo-Zélandais passionné, qui fait des vins frais et éclatants typiquement néo-zélandais dans la plus pure tradition de Nikola Nobilo.
J’ai dégusté le NOBILO SAUVIGNON BLANC ICON Appellation Marlborough, Nouvelle-Zélande 2017, 100% sauvignon blanc, 12,5o d’alcool.
Issu des meilleures parcelles de sauvignon blanc que possède Nobilo dans Marlborough. Les vignes d’Awatere apportent de la minéralité et des notes herbacées, celles de Wairau apportent la richesse et le corps, et finalement les raisins qui viennent de la région de Rapaura apportent au vin des notes de fruit de la passion, d’agrumes, de mangue. Les vendanges sont manuelles. Vinification séparée selon les régions; fermentation à basse température avec des levures naturelles sélectionnées, assemblage avant la mise en bouteille.
Belle robe claire, avec d’étonnants reflets dorés. Parfum complexe de narcisse, de zeste de citron, de fruit de la passion, de mangue, et une minéralité bien présente.
En bouche c’est un vin sec, parfumé, fruité, avec un bel équilibre entre l’acidité, l’onctuosité, et sa puissance aromatique. Un vin avec beaucoup d’élégance qui se termine dans une finale longue et gourmande. Je suggère de le servir assez frais, autour de 7 oC. En se réchauffant dans le verre, il va s’ouvrir et exprimer tous ses arômes. Il a un potentiel de garde de 3 ans.
Le NOBILO SAUVIGNON BLANC ICON 2017 est disponible en importation privée auprès d’Arterra, en caisse de 6. Prix 27$ la bouteille.
J’ai ensuite dégusté le NOBILO PINOT NOIR ICON Appellation Marlborough, Nouvelle-Zélande 2016, 100% Pinot noir, 13,5o d’alcool.
Élaboré à partir de parcelles sélectionnées dans Marlborough, peu arrosées et soumises à de forts vents. Le raisin provient du vignoble Castel Cliffs de Nobilo, de la Vallée d’Awatere.
Les raisins sont éraflés et prémacérés à froid pendant 5 jours pour obtenir la couleur et les saveurs; fermentation pendant 6 jours avec des levures indigènes. Fermentation malolactique et élevage en barrique pendant 10 mois. Le vin est assemblé en finale et filtré avant la mise en bouteille.
Robe rouge rubis intense, beaucoup plus qu’un pinot noir européen, Bouquet riche de cerise noire, de framboise, de violette, de vanille, de chêne fumé, de poivre blanc et de cardamone.
En bouche c’est un vin charmeur, avec des tanins soyeux, une belle masse fruitée, et beaucoup d’équilibre entre l’acidité et l’alcool. Une longue finale très plaisante qui invite à un deuxième verre.
Je suggère de le servir à 16 oC. Il peut se garder en cave jusqu’à 7 ans.
Le NOBILO PINOT NOIR ICON 2016 est disponible en importation privée auprès d’Arterra, en caisse de 6. Prix 27$ la bouteille.
Liens :
Représenté au Québec par Vins Arterra Canada
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directeur du développement et événements spéciaux
Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
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Tél.:514 861-2404, poste 5212
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directrice des relations publiques
Roger Huet
Chroniqueur vins et tourisme
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Richmond, une des plus belles capitales américaines
J’ai fait le voyage de Virginia Beach à Richmond par le train. Amtrak le fait en deux heures et comme ce n’est pas un train rapide, le paysage qui défile est beau à voir, avec ses petites fermes bien travaillées, ses villages, ses collines verdoyantes. Il est plaisant de s’attabler au wagon-restaurant pour déguster un bon café chaud. Le service est sympathique et le temps passe vite.
Le train est arrivé à la gare de Richmond à 11h et ma correspondante et guide, Brigitte Bélanger-Warner, Bri pour les amis, m’y attendait. Bri est Québécoise, et habite en Virginie depuis très longtemps. Elle a autrefois travaillé pour le Cirque du Soleil à Las Vegas, où elle a rencontré son mari, ensuite ils se sont installés dans la région. Ici, elle a d’abord œuvré dans le domaine du tourisme pour Charlottesville, et depuis très récemment, pour Virginia Tourism, où elle est en charge de l’accueil des francophones.
Bri a conçu mon itinéraire dans la portion Richmond et Charlottesville. Il est non seulement varié, mais très dense. Bri, qui connaît à fond la région, va me faire tout visiter; nous serons à l’heure à tous nos rendez-vous et elle me guidera avec tellement de gentillesse que pendant ces quatre jours intenses, je n’aurai jamais l’impression d’être pressé.
Nous nous sommes rendus au nouveau Tyler Potterfield Memorial Bridge, qui offre de très belles vues sur la ligne d’horizon et sur les rapides.
Ensuite, nous avions rendez-vous avec la responsable des relations publiques de l’Office du Tourisme de la région de Richmond, Meghan Gearino, au ZZQ Restaurant.
Meghan, Bri et Roger
ZZQ est une vedette gastronomique dans la région. Il a été nommé Meilleur restaurant BBQ de la Virginie en 2018; et se classe parmi les 33 meilleurs restaurants BBQ des États-Unis. Sa spécialité: les viandes fumées au feu de bois.
On a le choix entre de magnifiques pièces de poitrine de bœuf, d’épaule de porc en tranches ou effilochées, des côtes levées de porc et des saucisses. Il y a aussi un bon choix de salades. On mange sur des rectangles de papier ciré, en guise d’assiette.
Chris Fultz nous a amenés dans la salle où il opère plusieurs files de fumoirs, car le restaurant marche très fort. C’est très impressionnant.
Les viandes sont cuites à la perfection, roses à l’intérieur et noires à l’extérieur.
Nous avons profité ici d’un moment de grande convivialité et de gastronomie saine, délicieuse et sans artifice.
Meghan, Chris le Chef, Roger, Alex la Boss et Bri
ZZQ est un restaurant qu’il faut absolument essayer lorsqu’on visite Richmond. 3201 West Moore St, RICHMOND VA 23230 Phone: 804.528.5648
Nous avons ensuite parcouru la magnifique Monument Avenue, avec ses nombreux monuments dans la promenade du centre et ses demeures luxueuses qui se suivent à l’infini, et qui sont les demeures traditionnelles des notables. Elles sont très imposantes.
Nous avions rendez-vous au Lewis Ginter Botanical Garden, un des dix plus beaux jardins botaniques des États-Unis. Nous avons été reçus à l’entrée par la directrice des relations publiques, Beth Monroe, qui nous a fait les honneurs du jardin.
En entrant, on admire tout d’abord l’architecture gracile du Conservatoire et de son bassin fontaine.
Nous avons eu la chance de voir l’exposition temporaire d’origami qui réunit plusieurs artistes nationaux et internationaux. Au Japon, l’origami est fait de petites pièces de papier. Ici, ce sont des sculptures en métal peint. Elles sont éparpillées dans les parterres du jardin.
Origami Poney Painted
Le jardin s’étend sur 20 hectares, incluant le Conservatoire et le Jardin pour les enfants. Il y a un jardin quatre saisons, un jardin méditerranéen, un élégant jardin classique du début du vingtième-siècle, un jardin avec des fontaines, une roseraie, un jardin horticole, un jardin de plantes asiatiques, un autre d’espèces natives et carnivores de la Virginie, et un jardin destiné aux vivaces et aux arbustes à bulbes. Ils ont également de magnifiques bassins pour les plantes aquatiques.
Le Conservatoire accueille entre autres l’exposition des Papillons vivants.
Il y avait des centaines de papillons de plusieurs sortes, où prédominaient les merveilleux papillons bleus du Brésil. On les connait là-bas sous le nom de Morpho bleu.
Leurs ailes ont des couleurs iridescentes dans tous les tons de bleu. On le chassait autrefois pour en faire des tableaux; aujourd’hui c’est une espèce protégée.
Toujours dans le Conservatoire, et à côté du Pavillon aux papillons, il y avait une magnifique collection d’orchidées.
Le Lewis Ginter Botanical Garden est une merveille qui mérite qu’on s’y attarde lorsqu’on visite Richmond.
Lewis Ginter Botanical Garden, 1800 Lakeside Avenue Richmond Virginia 23228-3700. Tel (804) 262-9887.
Nous nous sommes rendus au Virginia Museum of Fine Arts VMFA, qui est un musée d’art et d’ethnographie très important. Il est logé dans un bâtiment ultramoderne, adapté aux besoins muséaux, avec contrôle de la température et de l’humidité et une parfaite utilisation de la lumière.
Jessica Haddad, la directrice des relations publiques, nous a présenté les collections permanentes.
Nous avons commencé par la section Arts décoratifs de 1890 à nos jours, où sont exposés les vases iridescents de Tiffany, et ceux des maîtres russes. Il y a un magnifique vitrail art-déco représentant une femme, dessinée par Georges de Feure et réalisée probablement par Hans Muller Hickler, pour l’exposition Universelle de Paris de 1900.
Nous avons été totalement éblouis par les œufs de Pâques de Fabergé qu’il a créés pour le tsar Nicolas II de Russie et pour sa femme, la tsarine Alexandra Feodorovna, entre 1903 et 1917.
œuf de Pâques de Fabergé
Nous avons passé dans la section africaine, qui contient des masques, et parcouru la section d’Amérique précolombienne, qui montre des bijoux en or et des poteries fines. Nous nous sommes attardés au département de la Méditerranéenne ancienne. Il y a aussi une section asiatique très intéressante.
Personnellement, j’ai été charmé par le Département d’art américain, qui contient des pièces uniques, comme cette statue de Cléopâtre du sculpteur américain William Wetmore Story, qui s’est expatrié en Italie, dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Pour la curiosité, il y a aussi la chambre de Worsham Rockefeller, qui a été déménagée au Musée.
Je rends hommage à l’érudition de Jessica Haddad.
Virginia Museum of Fine Arts VMFA, 200 N. Boulevard, Richmond, VA 23220.
Notre visite se terminait à Richmond sur cette note culturelle. Nous avons pris la route vers Charlottesville, qui traverse des collines boisées et verdoyantes. C’était un plaisir pour les yeux.
Roger Huet
Chroniqueur vins et tourisme
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Le Raspipav a le vent dans les voiles
Entrevue avec Benoît Lecavalier, président du Raspipav
À l’occasion du Salon des vins d’importation privée qui se tiendra les 27, 28 et 29 octobre prochains à Montréal et le 30 octobre à Québec, j’ai obtenu une entrevue avec Benoît Lecavalier, président du Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins, mieux connu sous le nom de Raspipav.
ROGER HUET — Qui êtes-vous, Benoit Lecavalier?
BENOIT LECAVALIER — Ma famille est enracinée à Montréal depuis 1693. Mon grand-père maternel était restaurateur à Montréal et mon grand-père paternel était cultivateur à Saint-Laurent. J’ai toujours cru que bien manger et de manger des produits frais étaient la base d’une vie saine. Nous étions et sommes toujours, une famille très unie. Mes parents nous ont élevés, mon frère Patrick et moi, à nous dépasser tant au niveau scolaire que sportif, à respecter ceux et celles qui nous entourent, à aider les autres, et à profiter des moments que la vie nous apporte.
ROGER HUET — Parlez-nous de votre parcours académique.
BENOIT LECAVALIER — J’ai été choyé (mais je le méritais…), car j’ai fréquenté quatre grandes écoles qui m’ont amené là où je suis.
J’ai gradué au secondaire au Collège des Eudistes du quartier Rosemont en 1986 (maintenant le Collège Jean-Eudes), ensuite j’ai obtenu un diplôme d’études collégiales en administration au Collège Marie-Victorin à Montréal. J’ai fait mon BAA à HEC Montréal et ma scolarité de maîtrise en économie internationale, option commerce, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. C’est là qu’est née ma passion pour le vin.
ROGER HUET — Comment a germé l’idée de fonder une agence de vins?
BENOIT LECAVALIER — J’ai passé presque trois ans à Paris comme étudiant à parcourir la France, l’Espagne et le Portugal, avec un objectif bien précis: pouvoir commercialiser éventuellement au Québec des vins de petits producteurs authentiques et très réputés dans leur appellation, mais trop petits pour faire de la publicité dans les grands magazines pour se faire connaitre ailleurs. Dans les années 80-90 au Québec, il y avait beaucoup de vin de négoce et de très gros producteurs, et j’y avais vu une occasion de proposer des vins d’artisans de très grande qualité à la clientèle du Québec.
ROGER HUET — Avez-vous commencé à travailler dans l’importation privée avant même la fondation du Raspipav?
BENOIT LECAVALIER — En 1998, quand j’ai créé l’Agence Benedictus avec ma femme Karine Bouchard, l’importation privée n’était pas très en vogue. Notre travail comme agent consiste à élaborer des stratégies commerciales pour obtenir des référencements en spécialité ou en régulier avec la SAQ et une fois obtenus, il fallait (et il faut toujours…) travailler sur le terrain et promouvoir le produit. Ça m’a pris cinq ans pour pouvoir en vivre! Ce sont les vins de spécialité SAQ qui ont créé ce qu’est aujourd’hui Benedictus. Et c’est dans les années 2000, avec les services de la SAQ, que nous avons décidé de faire venir des vins en importation privée. Nos fournisseurs, lors de leurs visites au Québec, présentaient, en plus de leurs vins vendus à la SAQ, d’autres vins de leur gamme. Les fournisseurs sont très heureux de venir promouvoir leurs produits au Québec et les demandes des restaurateurs pour avoir une gamme plus large du même fournisseur ne cessaient d’augmenter. Les restaurateurs choisissent leurs fournisseurs de vins comme ils choisissent leurs fournisseurs de viandes, de poissons, de légumes, de fruits. La variété et la constance dans la qualité sont les facteurs déterminants.
ROGER HUET — Sans négliger la distribution de la SAQ, puisque vous êtes très présent avec vos produits dans les succursales, vous êtes quand même un des leaders de l’importation privée. Qu’est-ce qui vous attire tant dans ce type de négoce?
BENOIT LECAVALIER — C’est la complémentarité avec la gamme de produits vendus dans les magasins SAQ. L’importation privée est payante pour la SAQ, car les produits importés sont aussi assujettis aux mêmes taxes et marges bénéficiaires que les produits vendus en magasins SAQ. Ce qui est attirant en importation privée, pour les agences de vins, c’est la flexibilité que la SAQ offre aux agences de vins d’importer des produits sélectionnés par ces agents et de les vendre à quiconque au Québec désire ces produits. C’est souvent le cas pour les restaurateurs, mais les particuliers en demandent de plus en plus
ROGER HUET — Quand ont débuté les importations privées au Québec?
BENOIT LECAVALIER — L’importation privée existe depuis toujours au Québec, mais son essor a commencé dans les années 2000, après la grève. Elle s’est popularisée dans les années 2010 lorsque la SAQ a fait sauter un règlement qui exigeait que pour faire de l’importation privée, il fallait être un agent accrédité par la SAQ et avoir au moins un produit actif dans le réseau des magasins SAQ. Quand je suis devenu agent, il y avait 76 agences au Québec; maintenant, il y en a presque 500.
ROGER HUET — Comment a germé l’idée du Raspipav et qui étaient ses fondateurs?
BENOIT LECAVALIER — Le Raspipav est né avec l’idée commune de quelques agences de vins, de faire ensemble un grand salon des vins, authentique et innovateur, essentiellement constitué de vignerons travaillant en culture raisonnée, biologique, biodynamique et en nature. Le premier président a été Alain Rochard, de l’Agence Plan Vin. Les membres cofondateurs sont Pierre Birlichi, de Raisonnance, Jean-Philippe Lefebvre, de Rezin, Francis Martin, du Maitre de Chai, André Papineau, de Vinealis ainsi que moi, Benoit Lecavalier, de Benedictus.
Le Raspipav regroupe, à l’heure actuelle, 49 agences avec chacune leurs spécificités.
ROGER HUET — Quels ont été les combats importants du Raspipav?
BENOIT LECAVALIER — Ils sont nombreux; rappelons les plus importants: le fameux permis d’alcool pour servir durant les dégustations et les salons des vins, l’amélioration du système électronique des commandes privées de la SAQ, la reconnaissance des ventes de produits d’importation privée dans les succursales SAQ qui les reçoivent, l’augmentation des succursales SAQ autorisées à recevoir les commandes d’importation privée, sans oublier la vente à l’unité, car vendre en caisse pleine, ce n’est pas évident pour les consommateurs.
ROGER HUET — Vous avez été nommé président du Raspipav en mai dernier. Quels sont vos projets immédiats face à la Régie des alcools, des courses et des jeux et à la Société des alcools du Québec?
BENOIT LECAVALIER — Poursuivre nos démarches avec la RACJ pour réduire les frais reliés au permis de réunion. Poursuivre nos démarches avec la SAQ pour avoir droit à des échantillons à moindre coût. Poursuivre nos démarches avec la SAQ afin de pouvoir vendre les vins d’importation privée à l’unité et en caisse panachée.
ROGER HUET — Combien représentent actuellement les importations privées en comparaison avec les vins importés par la SAQ?
BENOIT LECAVALIER — Seulement 5%, mais le secteur de l’importation privée a la plus forte croissance des ventes à la SAQ. Sur les 3 milliards de dollars, les ventes d’importation privée sont approximativement de 150 millions, avec un taux de croissance de plus de 15% par année. Au début des années 1990, les ventes représentaient 5 millions.
ROGER HUET — Croyez-vous à une privatisation de la Société des alcools du Québec et quelles seraient les conséquences pour l’importation privée?
BENOIT LECAVALIER — Le Raspipav ne croit pas en la privatisation. Le système actuel n’est pas parfait, mais il y a beaucoup plus d’éléments positifs que négatifs. Nous souhaitons permettre aux Québécoises et aux Québécois, ainsi qu’aux restaurateurs et aux agences de vins, de pouvoir se procurer à l’unité les produits d’importation privée. Les ventes de produits d’importation privée qui passent par les succursales de la SAQ (à remettre aux clients) sont reconnues comme une vente interne à ce magasin. En collaboration avec la SAQ, des comités sont formés pour discuter, entre autres, de ce sujet.
ROGER HUET — Quel est le travail d’une agence promotionnelle en importation privée?
BENOIT LECAVALIER — Le travail principal d’un agent promotionnel est de représenter légalement et commercialement les producteurs de vins, de bières et de spiritueux, de promouvoir leurs produits auprès de la clientèle potentielle du Québec. Je dis bien potentielle, car les vins d’importation privée sont aussi des vins de niche ou d’exclusivité pour des clients spécifiques. La SAQ est le plus gros client potentiel pour un fournisseur.
Tout passe par la SAQ. Même les importations privées sont vérifiées et contrôlées au moment même de passer la commande. Et c’est bien ainsi! Cela permet un contrôle absolu sur la qualité et les prix qui seront revendus au détail.
Je sors un peu du sujet, mais plusieurs pensent que la SAQ a les prix les plus élevés, croyez-moi que non! Quand vous pensez à tous les services qui accompagnent le produit, aucun autre réseau au monde ne peut se vanter d’avoir des employés aussi qualifiés ayant une connaissance générale sur à peu près toutes les appellations du monde.
ROGER HUET — Le Raspipav organise plusieurs salons de vins au Québec; pouvez-vous nous en parler?
BENOIT LECAVALIER — Notre force, comme regroupement, est la variété de produits offerts en importation privée dans les salons de vins et les événements que nous organisons: le Jugement de Montréal, un concours de vin reconnu par l’OIV avec une nouvelle thématique à chaque édition; le Salon des vins d’importation privée qui a lieu chaque automne à Montréal et à Québec, ainsi que le Salon Printemps DézIPpé, sans oublier nos projets sur la table à dessin.
Dans tous nos salons et événements, de nombreux producteurs y participent, et ce, pour le plus grand plaisir des amateurs.
ROGER HUET — Quand aura lieu la prochaine édition du Salon des vins d’importation privée?
BENOIT LECAVALIER — La 11e édition du Salon des vins d’importation privée, présenté par la SAQ, aura lieu du 27 au 30 octobre 2018 à Montréal et à Québec.
À Montréal, au Marché Bonsecours les samedi 27 octobre et dimanche 28 octobre pour le grand public, de 12h à 19h. La journée du 29 octobre est réservée aux professionnels, de 12h à 18h. À Québec, au Terminal de croisière de l’Espace Dalhousie, le mardi 30 octobre, de 12h à 17h pour les professionnels et de 17h à 21h pour le grand public.
Le forfait d’admission, d’une valeur réelle de 30$, est offert en prévente en ligne au coût de 25$ jusqu’au 26 octobre. Il comprend une entrée, un verre pour les dégustations et 15 coupons de dégustation. À la porte, le forfait d’admission est offert au prix de 30$. Pendant la visite du Salon, les visiteurs pourront se procurer des coupons de dégustation au coût de 1$ l’unité.
ROGER HUET — Combien d’agences seront présentes, et avec combien de produits?
BENOIT LECAVALIER — Le Salon des vins d’importation privée accueillera 42 agences qui proposeront plus de 1000 produits en dégustation et dont la plupart seront disponibles à la vente à l’unité.
ROGER HUET — Attendez-vous également beaucoup de producteurs de vins?
Vignerons présents au salon
BENOIT LECAVALIER — Bien sûr! C’est notre force! Le salon des vins du Raspipav est le plus important salon des vins de vignerons artisans au Canada! Nous avons chaque année près de 150 vignerons du monde entier qui viennent et qui aiment venir au Québec pour faire découvrir leurs produits
ROGER HUET — Est-ce que les amateurs de vins pourront en acheter et sous quelles modalités?
BENOIT LECAVALIER — Pendant la durée du Salon des vins d’importation privée, la SAQ nous permet de vendre à l’unité les vins sélectionnés par les agences exposantes.
Le fonctionnement est simple :
- Dégustation
- Commande des produits directement auprès de l’agent sur un bon de commande SAQ
- Paiement sur place au comptoir SAQ
- Livraison: pour tout achat de 75$ et plus, la livraison est offerte gratuitement dans les succursales SAQ; pour les achats de moins de 75$, la livraison en succursale est offert au coût de 6$ plus taxes; pour les commandes livrées à domicile, les frais sont de 12$ plus taxes.
- Les produits commandés au Salon seront livrés avant le 1er décembre.
ROGER HUET — En dehors des salons, est-ce que les particuliers peuvent commander des vins d’importation privée?
BENOIT LECAVALIER — Les vins d’importation privée sont disponibles en tout temps pour tout le monde, restauration et individu. Les vins sont obligatoirement vendus en caisse pleine. La vente à l’unité, c’est seulement durant les quatre jours du salon des vins d’importation privée.
ROGER HUET — Merci de m’avoir accordé cette entrevue.
BENOIT LECAVALIER — Ce fut un grand plaisir, merci pour l’invitation, et au plaisir de vous accueillir au Salon des vins d’importation privée, à Montréal et à Québec!
Liens :
Raspipav. Les spécialistes de l’importation privée
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Roger Huet
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Le superbe Chardonnay Réserve de la Maison Robert Mondavi
Les collines de Carneros, brumeuses et balayées par la brise marine, sont un microclimat frais, dans la vallée de Napa. Les sols sont arides, avec un fond argilo-limoneux, mais d’un bon drainage. Cet ensemble climatique crée un lieu idéal pour la production de grands vins de Chardonnay et de Pinot Noir. C’est là qu’exerce son art l’œnologue en chef de la Maison Robert Mondavi, Geneviève Janssens.
Je viens de déguster un Chardonnay Réserve 2015 exceptionnel.
L’été avait commencé très chaud et sec et il a fallu irriguer certaines parcelles. Devant la menace des canicules on a vendangé plus tôt, mais le cépage avait une maturité optimale. Pour faire ce Chardonnay Réserve, les raisins du célèbre Hyde Ranch ont été récoltés au petit matin, dans la fraîcheur. Ils ont ensuite été sélectionnés à la main, ne gardant que les plus parfaits. Ils ont été délicatement pressés en grappes entières et soumis à une fermentation lente à basse température, en barriques de chêne français et avec des levures indigènes. La texture et le fruit ont été préservés et le vin a acquis une complexité aromatique extraordinaire. Pendant la fermentation malolactique, deux fois par semaine, le vin a été soumis à un bâtonnage pour remettre les lies en suspension afin d’enrichir sa texture et le doter d’un caractère crémeux. Lorsqu’il a atteint son équilibre optimal, le vin a été transféré dans des barriques neutres avec ses lies, pour un vieillissement de huit mois. Il n’a été mis en bouteille qu’en octobre 2016.
Ce vin a une superbe robe dorée avec des reflets verts. Il a des parfums de citron, de poire, de pomme verte, de biscuit aussi, et de noisette.
En bouche il est à la fois caressant et frais, on retrouve le goût des fruits perçus par le nez, avec un petit goût de coing. Il est velouté, équilibré charmeur, et se prolonge dans une longue finale gourmande.
Ce Chardonnay Réserve 2015, de la maison Robert Mondavi, est disponible à la SAQ, code 492134. Prix 45,25$. Il est tout simplement divin.
Liens :
Représenté au Québec par Vins Artera Canada
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Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Touristica.ca
Trois jours inoubliables à Virginia Beach
JOUR UN
Ayant reçu une invitation de Virginia is for Lovers, Georges Kahy, l’éditeur de Touristica International et moi-même, nous nous sommes rendus à Virginia Beach par l’aéroport de Norfolk. Jacinthe Paré, la représentante pour le Québec du Bureau du tourisme et des congrès de Virginia Beach, nous attendait et nous faisait le privilège d’être notre guide pendant la durée de notre périple. Ma valise n’était pas arrivée, mais les services de l’aéroport sont si efficaces qu’elle a été retracée en quelques secondes et embarquée dans le prochain avion. On me la livrera dans l’après-midi à mon hôtel.
À midi nous étions attablés au Catch 31, un joli restaurant au bord de mer, qui dispose d’une cuisine au feu de bois et de magnifiques terrasses avec vue sur le parc Neptune.
Nous avons goûté pour la première fois aux délicieux vins de la Virginie, avec des mets à base de produits de la mer qui sont typiques d’ici, comme les petits pâtés de crabe, et le savoureux espadon et le thon, parmi d’autres.
La Virginie est une destination gastronomique extrêmement intéressante, car elle est orientée vers les produits biologiques de proximité.
(Crédit photo: Georges Kahy)
L’ambiance était excellente, les mets et les vins de qualité et le service d’Alliona impeccable. Je recommande ce restaurant.
Catch 31, 3001 Atlantic Avenue, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 213-3474.
Après le lunch, nous avons rejoint l’hôtel The Cavalier, où nous allions passer la nuit.
C’est un hôtel mythique de la chaîne Marriott qui été inauguré pour la première fois en 1927. C’était alors l’hôtel le plus luxueux et l’icône de la Virginie. Il a accueilli 10 présidents américains, dont Franklin D. Roosevelt, Harry Truman, Dwight Eisenhower, John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson, Richard Nixon, Gerald Ford et Jimmy Carter.
Des orchestres de big band y ont joué, comme celui du roi du Swing, Benny Goodman. Imaginez que ses murs ont résonné avec Minnie's in the Money, Sing, Sing, Sing, Stealin’ Apples, Let's Dance, Don't Be That Way. Un autre orchestre célèbre a fait danser les clients, c'était celui de Glen Miller, qui y a joué In The Mood, Moonlight Serenade, Chatanooga Choo Choo, American Patrol, Medley.
Il n’était pas rare de croiser alors Bing Crosby, Frank Sinatra, Doris Day, Judy Garland, Elizabeth Taylor, Bob Hope ou Mohamed Ali. Tout le gotha y a défilé et de nombreuses célébrités s’y sont mariées.
Le temps a passé. L’hôtel demandait de gros investissements pour être rénové. On ne l’a pas fait et l’hôtel est resté en dormance, jusqu’à ce qu’un groupe de citoyens décidés s’est mis ensemble pour le faire renaître. Les rénovations ont couté 75 millions de dollars et The Cavalier a rouvert ses portes en 2018. Il est membre distingué du Marriott’s Authograph Collection et incarne à nouveau le luxe et le glamour de la Virginie.
L’hôtel compte 85 chambres luxueuses, dont 22 suites et une suite royale. Ils ont conservé les colonnes de marbre d’origine, les moulures, les précieux jardins. Non seulement l’architecture a été respectée dans cet hôtel en forme d’Y, mais on y retrouve aussi tous les services exceptionnels qu’offrait son ancienne version.
J’avais rendez-vous au spa pour un massage royal.
Ce spa a un très beau design, avec 9 salles de traitement de rêve, des suites d’hydrothérapie, une salle de co-ed réflexion, et naturellement des salles de vapeur et de sauna. Il y a des salles avec des lits de sable chaud et même des salles de massage pour se faire masser à deux. Je me suis soumis pendant une heure aux soins de Sophia, qui m’a plongé dans une sorte d’extase pour le corps, pour l’âme et pour l’esprit. De toute ma vie, je n’ai jamais connu une pareille paix. Toutes mes douleurs musculaires sont disparues et cet état m’a perduré toute la semaine, malgré une activité intense de visites pour mon travail de journaliste. En terminant ma séance, j’ai dit à Sophia: «Aujourd’hui, je crois en Dieu.» J’ai appris plus tard que The Cavalier était autrefois célèbre pour son spa et que le nouveau The Cavalier s’efforce de reproduire cette qualité exceptionnelle.
J’ai retrouvé ma luxueuse chambre, où se trouvait déjà ma valise livrée par le service de l’aéroport.
Le directeur de l’hôtel, Brad Cance, nous a fait visiter les salons un peu plus tard.
Le Raleigh Room est un mélange de vieux et de nouveau monde, dans une interprétation de Grand Salon. On y sert du café le matin, du thé en après-midi et des cocktails le soir.
The Raleigh Room
Le Becca est un restaurant réinventé, moderne et sophistiqué, élégant, tout en demeurant décontracté.
Nous avons admiré la magnifique piscine couverte.
Le directeur nous avoué à voix basse qu’il y avait un supposé fantôme de chat qui hanterait l’hôtel. Il paraît qu’effectivement un chat se serait noyé dans la piscine externe, dans les années 40. À l’intérieur de l’hôtel il n’y a jamais eu de chat, et pourtant… et pourtant, dans un escalier de service, il nous a montré des traces très visibles de pas de chat, gravées dans le marbre.
Nous les observions attentivement, lorsque nous avons entendu un miaulement déchirant qui nous a fait dresser les cheveux sur la tête. Mes amis, se sont tournés vers moi et en me pointant de leurs doigts m’ont dit: «C’est toi». Bien sûr, ce n’était pas moi, mais ma réputation de blagueur a fini par me jouer un tour. Lorsque vous passerez par The Cavalier, ne manquez pas de demander à voir les traces du chat fantôme; c’est très excitant.
Nous avions rendez-vous pour un cours de mixologie personnalisée sur la magnifique terrasse vitrée. La mixologue Rachael Blake nous a ravis avec les délicieux cocktails qu’elle nous a fait préparer.
Nous avons ensuite visité la Distillerie de Whisky qui se trouve au sous-sol de l’hôtel. Elle a été fondée en 2013 par deux natifs de la Virginie sous le nom de Tarnished Truth Distilling Company.
Cette distillerie met en évidence une fusion entre les anciennes et les nouvelles techniques.
Nous avons dégusté une eau de vie nouvellement sortie de l’alambic, un whisky d’un an et finalement, le whisky de trois ans qui est celui qui est vendu, et qui est superbe!
Nous nous sommes ensuite arrêtés à la boutique contigüe qui propose notamment des whiskies et des bourbons de la Tarnished Truth Distilling Company, ainsi que des vodkas AVA.
Nous sommes revenus sur nos pas pour aller souper au Becca, réputé pour sa cuisine.
Coastal Virginia She Crab Soup
Le décor est somptueux et la cuisine offre un concept de la ferme à la table qui est délicieux et santé. La carte des vins est à la hauteur de sa réputation.
Pour terminer la soirée, nous sommes allés prendre un verre au Hunt Room, qui est adjacent à la Distillerie et sert de la salle de dégustation à la Tarnished Truth. C’est une belle salle avec des trophées de chasse et un bar où les clients peuvent venir déguster un verre dans une ambiance conviviale. On y sert aussi une cuisine simple et rustique.
Pour la beauté de son architecture et ses services incomparables, The Cavalier Hôtel est l’expérience à ne pas manquer à Virginia Beach. Les bars, les restaurants et le spa sont ouverts à tout le monde.
The Cavalier, an Autograph Collection, 4200 Atlantic Avenue, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 425-8555.
JOUR 2
Nous avons quitté l’hôtel de bonne heure et nous sommes partis prendre un copieux petit déjeuner dans un charmant restaurant rustique situé au carrefour principal de Pungo, appelé The Bee and the Biscuit. Il occupe un cottage qui date de 1919. Il est en pays agricole et les produits sont frais, cultivés par les agriculteurs locaux. Comme il faisait bon, nous avons pris place sur la terrasse ombragée.
Nous avons dû choisir parmi une variété de biscuits, d’assiettes, de sandwichs, de salades et de spécialités de saison. Le petit déjeuner rustique est consistant. Nos lattés étaient de taille, avec plein de gâteries dessus, l’œuf bénédictine était double et avec des compléments. Le café à la française était parfumé et fumant.
Tout y était bon, mais Amber, notre serveuse, était tellement gracieuse qu’elle nous a mis de bonne humeur.
The Bee & the Biscuit, 1785 Princess Anne Road, Virginia Beach, VA 23456.
Il y a dans la vie des moments magiques. J’ai pris une photo de notre amie Jacinthe, et sur ses lunettes est apparu le reflet de deux roses du jardin.
Comme nous avions besoin d’exercice, nous sommes allées au Back Bay National Wildlife Refuge (parc protégé pour la faune de l’arrière baie), créé en 1938.
Ce refuge de 3237 hectares d'eau douce borde l'océan Atlantique à l'est et la Back Bay à l'ouest. Les îles-barrières comportent de grandes dunes de sable, des forêts maritimes, des marais d’eau douce, des étangs, des plages d’océan et de grands bassins de retenue pour la sauvagine. Nous avons visité le parc en compagnie de Kyle Barbour, directeur du False Cape State Park.
Nous avons découvert des refuges pour les œufs des tortues, qui sont mis sous la protection d’un grillage contre les prédateurs. À leur naissance, les petites tortues passent sans encombre entre les mailles du grillage et sont acheminées par un chemin balisé jusqu’à l’eau.
Ce parc a des installations qui permettent de soigner les poissons et les autres animaux marins blessés, pour être remis en liberté une fois guéris.
Notre van s’est ensablé, et nous avons été secourus par les fils américains du Dieu Neptune.
Back Bay National Wildlife Refuge, 4005 Sandpiper Road, Virginia Beach, VA 23456, Tél.: 757 301-7329.
Nous avons continué notre visite jusqu’au False Cape State Park, de 1750 hectares, qui est une barrière d’un kilomètre et demi de large entre Back Bay et l'océan Atlantique, à l'extrême sud-est de Virginia Beach.
Il a 6 miles de plages vierges, 12 terrains de camping primitifs et 9 miles de sentiers de randonnée à vélo. L'accès se fait uniquement par la Réserve faunique nationale de Back Bay. Tous ces parcs nationaux ont des pistes cyclables et des services pour permettre aux visiteurs de parcourir les lieux en sécurité.
Les paysages sont magnifiques.
Refuge de False Cape State Park. Tél.: 757 426-3643.
Midi approchait, et nous avions rendez-vous pour visiter la New Earth Farm, une ferme biologique située à Pungo.
Ils cultivent des légumes sans produits chimiques et élèvent des poulets en liberté nourris au grain et aux produits de la ferme. Ils mettent l'accent sur la création de sols sains grâce au compostage, à l'apport de matériel biologique et à l'utilisation de cultures de couverture. Ils font la rotation des cultures, et laissent les terrains en dormance avant de replanter. Si nous étions arrivés plus tôt, nous aurions pu cueillir nos propres légumes et les apprêter pour le repas.
Notre guide, Theren, nous a parlé avec enthousiasme de leur effort pour une gastronomie où l’on utilise même des herbes non-conventionnelles. Le repas qu’on nous a servi était délicieux et varié.
Cette ferme a une vocation éducative et reçoit des familles et des écoles.
Ils ont un petit magasin pour la vente de leurs produits, tenu par Marion, qui est une experte en épices et aromates.
À 15h nous déposions nos valises au Sheraton Oceanfront Hôtel. Ma chambre a une magnifique vue sur la plage.
Nous nous sommes rendus au One Fish-Two Fish pour souper. C’est un restaurant chic mais décontracté, où il est possible de se rendre en bateau ou en voiture. C’est un endroit de rêve d’où on assiste à de magnifiques couchers du soleil.
Le site est rempli de poésie.
Il fait rêver.
Jacinthe, Louis et Georges
La cuisine du One Fish-Two Fish est créative, inspirée du marché. Sa carte offre certains des vins les plus difficiles à trouver en Amérique. La section des vins de la Virginie est particulièrement intéressante.
Le bar est un des mieux fournis que j’ai vus en Virginie.
One Fish-Two Fish, 2109 West Great Neck Road, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 496-4350.
JOUR 3
Nous avons commencé notre journée avec un déjeuner au restaurant Commune, qui est aussi boulangerie et café durable, au cœur du ViBe Creative District, à Virginia Beach.
Felicia et Allie
Nous avions rendez-vous avec Kate Pittman, la directrice exécutive du Projet ViBe Creative District, qui travaille pour dynamiser l’arrière-zone de Virginia Beach.
Kate Pittman
Le propriétaire de Commune, Kevin Jamison, était agriculteur pendant de nombreuses années avant de se lancer dans la restauration. Il achète ses produits dans des fermes avoisinantes qui utilisent des techniques durables et fabriquent tout à partir de zéro. La philosophie derrière Commune est que les aliments que nous choisissons de manger sont importants pour notre santé et pour l’environnement. Les aliments frais et bio sont aussi les plus savoureux!
J’avoue avoir très bien mangé en dégustant un délicieux latté à la lavande.
Commune, 501 Virginia Beach Boulevard, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 963-8985.
En dépit des mets copieux que l’on déguste un peu partout en Virginie, je n’ai pas vu de personnes en surpoids. Les gens font beaucoup de course, ils prennent soin d’eux et ont des corps élancés avec une belle élasticité. Les Virginiens et les Virginiennes sont en vérité magnifiques!
Visiter le Virginia Beach Creative District, appelé communément VIBe, en compagnie de Kate Pittman, c’est passionnant.
C’était un quartier qui se dégradait et c’était dommage, car il n’est qu’à quelques mètres de la plage et de ses merveilleux hôtels. La mairie a voulu le remonter et le dynamiser.
Pour commencer, ils ont appelé les artistes de toute la région pour exercer leur talent sur les murs, en leur attribuant des sommes d’argent.
Le quartier s’est rempli de jolies murales très colorées et a changé d’aspect.
Même les enfants ont participé au projet:
Ensuite, la ville a invité les artisans à venir occuper des locaux d’arrière-plan qui étaient à l’abandon. On a aussi convaincu des restaurateurs à venir s’installer sur les rues passantes, car il y a une clientèle locale, mais aussi une clientèle touristique qui veut se nourrir sainement sans se ruiner. Des développements immobiliers d’intérêt local commencent à pousser. Dans cinq ans, ce quartier sera très dynamique, parce qu’il a été conduit par des gens de vision.
J’ai visité la Maison communale, qui est destinée à permettre à des travailleurs autonomes de passer quelque temps avec leur ordinateur et à côtoyer d’autres travailleurs autonomes pour briser leur isolement.
Il y a une salle qui peut se transformer pour certaines performances artistiques ou littéraires. Il y a aussi un petit café.
ViBe Creative District, PO Box 3601, Virginia Beach, VA , Tél.: 757 202-9533.
Un peu plus tard, nous avons embarqué à bord du bateau de plaisance Pleasure House Oyster pour naviguer sur les eaux de la rivière Lynnhaven. Pleasure House était le nom d’une des plus anciennes tavernes du Nouveau Monde, construite vers 1650.
Lorsque les immigrants anglais débarquèrent au Cap Henry en 1607, ils découvrirent des huitres grosses comme des assiettes qui reposaient dans des eaux tellement cristallines qu’on pouvait les apercevoir à 20 mètres de profondeur.
Adam Thoroughgood donna à cette rivière le nom de Lynnhaven à cause de ces huitres extraordinaires.
En raison de la pollution, Lynnhaven fut fermée dans les années 1960, mais l’élevage des huitres est autorisé à nouveau depuis 2007.
L’expérience des huitres est intéressante. On les voit par milliers qui reposent sur des bancs de sable, qui sont arrosés par la marée haute. Le capitaine éleveur apporte des cages en fer, qu’il remplit de quelques douzaines d’huitres. Ensuite, il plonge les cages dans les eaux fraîches de la rivière pendant une quinzaine de minutes, pour purifier les bivalves de leurs toxines.
Il les place dans un sceau d’eau et les frotte pour leur enlever le sable. Il installe une tente et une table de fortune dans un banc de sable et ouvre les huitres. Inutile de demander du citron, il n’en a pas. Heureusement, notre accompagnatrice avait apporté une bonne bouteille de Chardonnay de la Virginie pour accompagner la dégustation, et nous en fûmes ravis.
Les huitres étaient de taille moyenne, mais la chair remplissait les coquillages. On nous montra une huitre en processus de faire une perle. Une autre contenait un petit crabe. L’éleveur la donna à un de nos camarades de voyage en lui disant qu’il était chanceux d’avoir ce cadeau, et l’autre l’avala. Sacré farceur de capitaine!
Avant de remonter dans le bateau, nous avons pu admirer de près l’élevage d’huitres.
En général, seulement une partie de leur coquille repose dans le sable humide, et l’autre partie prend l’air. Des mâles prennent de petites femelles sous leurs coquilles pour les protéger jusqu’à ce qu’elles soient pubères, si j’ose dire, et alors ils les épousent.
Pleasure House Oyster Farm, 3211 Lynnhaven Drive, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 663-6970.
Nous avons quitté la charmante compagnie des huitres, qui ne sont pas très bavardes, et nous sommes allés nous restaurer au Dockside Restaurant and Marina.
Nous avions rendez-vous avec Kelli Norman pour luncher. Kelli est la directrice de Tourisme, ventes et marketing. Elle a un fabuleux sens de l’humour qui a apporté beaucoup de joie au repas.
Jacinthe, Roger et Kelli (Crédit photo: Georges Kahy)
Les spécialités du Dockside Restaurant and Marina sont les fruits de mer, les crabes à la vapeur et les poissons vendus sur le quai au petit matin par des pêcheurs qui viennent d’arriver.
Dockside Restaurant and Marina, 3311 Shore Drive, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 481-4545.
Notre dernière visite était pour la découverte du First Landing State Park, qui fut l’endroit où débarquèrent les premiers colons anglais en 1607. L’endroit était marécageux, mais était à l’abri des navigateurs basques et espagnols qui sillonnaient la mer. C’est un endroit admirable, un habitat unique avec des lagunes, de grands cyprès et des plantes rares. Plus de 25 kilomètres de sentiers de randonnée traversent ce parc naturel.
Le paysage est à couper le souffle (Crédit photo: Georges Kahy)
Le parc propose des cabines climatisées, des emplacements de camping, des aires de pique-nique, une plage de baignade, des rampes de mise à l'eau, des locations de kayaks et des excursions, ainsi qu'une piste cyclable. On a aussi rencontré un joli serpent; Jacinthe s’est éloignée rapidement lorsqu’il a essayé de lui vendre une pomme, même s’il affirmait qu’elle était bio. On n’a pas oublié que la pomme qu’il a vendue à la Mère de l’humanité nous a empoisonné la vie.
First Landing State Park, 2500 Shore Drive, Virginia Beach, VA 23451, Tél.: 757 412-2300.
Nous avions la soirée libre et nous devions faire nos valises, puisque le lendemain nous allions prendre, de bonne heure, le train pour Norfolk, pour explorer les régions de Richmond et de Charlottesville.
Virginia Beach m’a enchanté. Jacinthe Paré est une personne et une guide exceptionnelle. Merci.
LIENS
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
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Chroniques gourmandes et littéraires d’automne
LE MOUSSEUR À LAIT CAFFITALY
Un petit électroménager à deux vitesses, très facile à utiliser. On peut obtenir en soixante secondes une mousse chaude, une mousse crémeuse ou une mousse froide pour les meilleurs capuccino, latte et macchiato. Très convivial, très facile à nettoyer, et de plus, avec un très beau design. Vient en plusieurs couleurs: noire, blanche ou métal.
Disponible chez Linen Chest au prix de 79,95$.
MAISON MAILLE - COLLECTION DES MOUTARDES DU VIGNOBLE
Les moutardes les plus exquises, les plus légères, les plus raffinées. La première est travaillée au Sauvignon blanc, ce vin blanc aromatique qui se marie si bien avec les poissons, le boudin blanc ou la blanquette de veau.
La deuxième est macérée au pinot noir, qui la rend incomparable avec les mets aux viandes rouges comme le bœuf bourguignon, ou simplement les grillades ou le tournedos Rossini.
En vente dans les grandes surfaces et les magasins gourmets, au prix de 3,49$ le pot de 210 grammes.
AM GIST, DES PRODUITS BIOLOGIQUES ET SANTÉ
Une entreprise canadienne qui s’occupe de sélection et de commercialisation d’aliments innovants du Brésil: noix de cajou, jus divers à base de noix de cajou, tartinades de cacao, collations, craquelins de tapioca, bananes vertes organiques et tartinades salées biologiques à base d’artichaut, de courge, de tomate séchée. Leurs produits sont 100% naturels, sans additif, ni préservatif.
AM Gist propose une collection fascinante de produits alimentaires:
Les Wander nuts sont des fruits secs biologiques, des boissons à base de fruits secs et des beurres de noix de Cajou, bien plus délicats que les beurres d’arachide.
La Pianezza regroupe des tartinades salées et sucrées biologiques.
Les Vergan sont de délicieux snacks bio pour accompagner les apéritifs ou à mélanger avec les salades. Mes préférés sont les multigrains et les snacks faits de patates douces.
AM GIST Healthy Food inc. Pour les prix contactez Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., présidente ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directrice financière
MIEL NATURE INC.
L'hydromellerie Miel Nature est un fournisseur important d’hydromels de la Société des alcools du Québec (SAQ). C’est aussi une des hydromelleries les plus médaillées au monde, avec plus de 232 médailles.
L’histoire de son fondateur, Ali Agougou, n’est pas banale. Il est né en Algérie. Il obtient un doctorat en chimie en 1985 et travaille comme consultant à l'Office national des vins d'Algérie. Il est aussi directeur de recherches à l'Institut alimentaire et maître de conférences.
Il fait un stage postdoctoral à l'Institut alimentaire de Moscou en 1991, où il y rencontre Elena, qui devient sa femme. Le couple s’installe au Québec en 1997. Après un passage dans plusieurs entreprises alimentaires, les Agougou décident de se mettre à leur compte, en achetant une entreprise apicole en 2000. C’est ainsi que Miel Nature inc. est née.
Ils sont spécialisés dans la production des miels extraits à froid pour conserver le miel dans son état naturel et sauvegarder ses enzymes, qui jouent un rôle important dans la digestion. Ils gèrent plus de 800 ruches et produisent 80 produits de miel, dont 24 hydromels tranquilles et 3 hydromels mousseux.
J’ai dégusté plusieurs boissons d’hydromel, en commençant par un Poiré et Miel, qui est une vraie merveille, 11o d’alcool, à boire bien frais ou on the rocks. Il accompagne merveilleusement les canapés au foie gras à l’apéritif, les fromages bleus et les desserts aux fruits.
J’ai aussi apprécié une préparation de Miel aux fruits secs: amandes, noisettes et noix de Grenoble. À prendre seul ou en bonne compagnie.
J’ai ensuite dégusté la Cuvée Prestige présentée dans une très belle bouteille en céramique de 500 ml. C’est est un vin de miel fortifié au rhum et vieilli en fût de chêne; 20o d’alcool.
À prendre comme apéritif ou comme digestif, frais ou sur glace. Délicieux avec de la crème glacée à la vanille, du café, des boissons gazeuses, des cocktails et des fromages forts.
Je me suis damné avec un hydromel Pomme & miel, 15o d’alcool, très doux, avec des arômes de pomme et de miel. Parfait comme apéritif et comme digestif. Il se marie merveilleusement avec le foie gras, les sushis, les poissons, la fondue chinoise, la volaille et avec les tartes aux fruits au dessert.
Neuf produits de Miel Nature sont disponibles à la SAQ; les autres sont disponibles à leur boutique.
Miel Nature inc., 675 chemin de la Beauce, Beauharnois (Québec) J6N 3B8. Tél.: 450 429-5869.
UN PEU DE LITTÉRATURE
Le monarque aux ailes d’or, de Marguerite Houle
Un livre merveilleux, mi-roman, mi-conte, mi-rêverie. L’histoire d’un monarque sauvé de la Grande Serre du Jardin botanique et amené au Mexique, où il retrouvera ses congénères.
Un livre avec une information très complète sur ces merveilleux papillons, sur leur mode de vie, sur le grand voyage qu’ils entreprennent chaque année du Canada jusqu’au Mexique pour se reproduire, et le retour de la génération suivante au Canada au printemps.
Un monarque très spécial est l’hôte d’un capitaine de yacht qui descend jusqu’à Key West, en Floride, avec sa famille; en face il y a la côte du Mexique, qui est la destination finale du monarque.
Le livre a une conclusion surprenante, quoique logique.
Le monarque aux ailes d’or est publié aux Éditions sans fin, 174 pages, préface de Sonya Charest. Prix 25$ chez Renaud-Bray.
Lucy et Leila se mêlent des affaire$ de Simon
De Luce et Hugues Morin, illustrations de Julie et Lydia Ferron et Guillaume Boucher, scénario de Manon et Muguette Berthelet, mise en page de Léa Joannette.
Un livre plein de bon sens, en bande dessinée, où on explique à un adolescent l’argent, le crédit, la mode, le budget, le contrôle de ses dépenses, l’épargne, les dépenses folles, le danger des jeux vidéo, les bébelles qui n’ont pas de sens, la faillite, les employeurs, les dépenses nécessaires, et tellement plus. Un livre à mettre de toute urgence entre les mains des adolescents pour leur ouvrir les yeux et leur permettre de contrôler et d’épargner leur argent.
Lucy et Leila se mêlent des affaire$ de Simon, bande dessinée, 48 pages. Prix 25$ taxes incluses à l’unité et 20$ taxes incluses pour groupes ou écoles. Achat en ligne
Roger Huet
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Une finissante prometteuse - Entrevue avec Camille Alarie
Camille Alarie recevait aujourd’hui son diplôme de finissante de l’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal; elle était radieuse. J’ai pu recueillir ses émotions.
RH – Bonjour Camille. Alors, c’est aujourd’hui que se termine votre vie d’étudiante et commence votre vie d’adulte, avec une carrière dans le monde de la restauration?
CAMILLE – Effectivement, j’ai bien hâte de voir ce que l’avenir me réserve. J’ai aussi d’autres projets enrichissants en tête, que j’aimerais accomplir.
RH – Beaucoup d’émotion?
CAMILLE – Oui, avec mon diplôme qui m’ouvre des portes, j’ai enfin la chance de pouvoir travailler dans le domaine formidable de la restauration.
RH – Combien de temps ont duré vos études?
CAMILLE – Mes études on durée 1 an, jour pour jour. J’ai commencé ma formation exactement le 28 août 2017. Mais j’ai eu la chance de pouvoir adapter mon horaire d’école à mes besoins, donc et je suis une étudiante à temps partiel, et cela m’a ralentie un peu, si on veut.
RH – Quelle est la formation que vous avez obtenue?
CAMILLE – J’ai obtenu la formation de service de la restauration. Cette formation m’a permis d’obtenir mon cours de bar officiel et une base de sommellerie. J’ai appris entre autres choses: comment ouvrir professionnellement une bouteille, comment passer un vin en carafe et comment le décanter. Cette formation m’a aussi permis de travailler au guéridon, de faire des cafés flambés et de pratiquer un service gastronomique de 3 services du mardi au vendredi, à l’heure du dîner, avec mes collègues.
RH – Quand avez-vous découvert votre vocation pour la gastronomie et la restauration?
CAMILLE – À vrai dire, je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais. C'est seulement après quelques semaines de cours que j’ai compris qu’il était fait pour moi. Beaucoup de jeunes se précipitent après le secondaire et parfois, prennent des années à savoir ce qui les intéresse vraiment. Heureusement pour moi j’aime les vins, j’aime la nourriture, et j’aime que les clients repartent avec un grand sourire. Ma passion m’a été transmise surtout par mes professeures, avec ce qu’elles m'ont fait vivre au cours de cette année. Je pense entre autres à Sophie Vincent, qui est une femme qui pétille 24h/24. Elle nous a choisies, une de mes camarades et moi, pour participer au banquet qui soutenait la lutte contre la sclérose en plaques, en collaboration avec le Toqué! Une soirée fantastique que j’ai adorée.
RH – La restauration est vaste; quel est le domaine dans lequel vous voudriez travailler?
CAMILLE – En m’inscrivant au DEP, j’avais en tête de travailler sur un bateau de croisière, ce qui me permettrait de voyager par la même occasion, mais je ne suis plus très sûre. Le principal c’est que je me sente bien dans mon environnement de travail et que j’aime ce que je fais. Peut-être que dans un avenir je vais pouvoir voyager en travaillant.
RH – Quels sont vos modèles?
CAMILLE – Les personnes qui m'ont marquée sont celles que j'ai rencontrées durant mon parcours. Tout d'abord mes professeures: Sophie Vincent, Caroline Raymond et Chrystelle Lamarque. Ensuite un homme persévérant, le chef Normand Laprise, que j’admire beaucoup, et d’autres chefs comme Marcel Kretz, Martin Picard, Colombe St-Pierre... Ils sont les piliers de la gastronomie québécoise.
RH – L’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal est l’une des plus récentes, mais jouit déjà d’une excellente réputation. On dit que l’enseignement se fait dans la convivialité plutôt que dans une discipline rigoureuse. Est-ce que c’est vrai?
CAMILLE – Totalement. J’ai toujours eu du plaisir à apprendre de nouvelles choses à cette école, et je n’ai pas hésité à poser des questions. Mes enseignantes et les chefs, sans oublier le personnel qui nous entourent, sont toujours de bonne humeur et attentifs.
RH – Pour votre vie professionnelle, ce sera toujours important de garder le contact avec votre promotion. Combien de finissants compte la Promotion 2018?
CAMILLE – Puisque l’horaire est flexible, certaines personnes avec qui j’ai débuté ma formation ne finiront pas en même que moi. Je dirais que nous sommes environ une douzaine.
RH – Lorsqu’un jeune termine sa formation et n’a pratiquement aucune expérience en entreprise, il se heurte souvent à des difficultés d’embauche. Cela arrive dans tous les métiers. De plus, les salaires des débutants sont souvent assez ridicules. Mais il ne faut pas vous décourager car avec le temps, vous trouverez le bon emploi, et vos conditions passeront d’acceptables à formidables! Êtes-vous prête à vous battre pour avoir votre juste part?
CAMILLE – Comme vous le dites, nous commençons tous en bas, quelque part. Je suis une fonceuse je ne vais jamais arrêter de persévérer pour avoir ce que je veux et ce j’aime dans la vie. On n’a qu’une vie et il faut en profiter, être heureux et fier de soi et de ce que l’on accomplit.
RH – Le secret c’est de s’appliquer sans cesse et parfois de regarder beaucoup plus loin. Il y a des restaurants dans le monde entier. Une de mes connaissances a trouvé très vite un bon emploi dans la restauration d’un bateau de croisière. Ces immenses bateaux de grand luxe où les gens vivent à l’année. Elle a pratiqué la haute gastronomie et son magnifique curriculum lui a permis plus tard de se trouver une très belle situation en terre ferme. Le plus important, c’est de viser l’excellence. Dans votre regard, il y a la flamme de l’excellence. Je vous souhaite une magnifique carrière dans le merveilleux monde de la restauration.
CAMILLE – Merci pour cette belle opportunité; je vous suis reconnaissante de cette attention. Merci aussi à mes professeures. Je leur souhaite une belle continuité à elles aussi.
Liens :
Si un restaurateur souhaite donner une chance à Camille et l’intégrer à son équipe, il peut la joindre ici: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
L’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal se trouve au 1822 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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