Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
À minuit le carrosse devient citrouille
Mon voyage s’arrête ici. J’aurai passé dix années un peu folles, mais fascinantes, dans le monde du vin. C’était un projet que je voulais intéressant, et sans contrainte, absolument sans désir de gain, et qui venait à point, au moment où je prenais ma retraite. Mon but, c’était justement de ne pas briser brutalement avec la vie active, tout en gardant mon indépendance.
Je ne venais pas au vin en sommelier, en commercial, ni en œnologue. Je venais en poète, en gourmet, en amoureux de la vie et de ses bonnes choses, et je venais d’une bonne école. Mon père était diplomate et il avait l’art de cultiver les bonnes relations. Les bons vins français étaient l’un de ses atouts. Lorsque j’ai eu 14 ans, il m’a envoyé à Paris pour que je poursuive mes études secondaires et que j’acquière une solide culture française. Mon cousin, Paul Petit, avait accepté de représenter mon père pour toutes les démarches me concernant, surtout vis-à-vis du Lycée Jean Baptiste Say. Paul était un industriel et un gourmet averti. Il recevait beaucoup, et sa cave à vin était notable. Il a décidé de me faire le plus beau cadeau qu’on puisse faire à un jeune homme, il m’a appris le vin. Nous avons passé des heures dans sa belle et grande cave, où ses bouteilles étaient soigneusement classées. Dans un coin, il avait même un tas de sable avec des bouteilles enfouies, où, selon lui, certains vins allaient vieillir en beauté et se sublimer.
Avec Paul, j’ai découvert les belles régions vinicoles de France. Nous avons une année visité la Loire, les grands châteaux, car j’étais fasciné par l’histoire et les vignobles. Il en profitait pour commander et remplacer les vins qu’il avait consommés dans l’année. L’année suivante, nous avons visité la région de Bordeaux. Quelle belle région! Après les domaines où il commandait toujours, comme nous voyagions en famille avec ma cousine Simone, sa femme, et le petit Pascal, qui avait six ans, nous avons parcouru la côte d’Argent jusqu’à Hendaye, à la frontière espagnole. La plage était pour moi, jeune, aussi fascinante que le vin.
C’étaient les années soixante. Paul m’avait signalé le sud, Languedoc, Roussillon… comme une région qui n’était pas intéressante pour le moment, car, disait-il, le gouvernement français voulait qu’ils coupent leurs vins avec les vins en provenance de l’Algérie pour en faire des piquettes pour la classe ouvrière. Un jour cela changera, parce qu’ils ont de belles terres. À la fin de la Guerre d’Algérie, le général de Gaulle avait engagé la France à continuer à importer les vins d’Algérie pendant dix ans, et à les faire couper avec des vins du sud. Ce n’est que dans les années 80 que les vignerons du sud, enfin libres de la contrainte des vins de l’Afrique du Nord, ont commencé à produire des vins charmants et de qualité.
J’ai eu droit à deux autres voyages de découverte vinicole : l’Alsace, de Riquewihr à Colmar, et la Bourgogne, de Chablis au sud du Mâconnais. Mon cousin m’a fait visiter les régions, les villages. Il m’a expliqué les premiers crus, les grands crus, les climats, et m’a montré les clos.
Au tout début, mes oncles se sont inquiétés et lui ont fait remarquer que je n’avais que 14 ans et que j’étais trop jeune pour découvrir le vin. Il leur a répondu qu’il ne me poussait pas à boire, qu’il m’apprenait le vin. Il avait raison, il m’avait toujours dit : « Lorsque tu as soif, bois de l’eau. Le vin, c’est pour sublimer la nourriture et pour créer un élan de convivialité avec des amis. »
Au Lycée, les grands, nous avions droit à un verre de vin avec nos repas. Comme c’était de la piquette et j’étais trop bien entraîné à faire la distinction, je prenais de l’eau. Il fallait voir la tête de mes camarades!
Dans mes chroniques je me suis toujours efforcé d’apporter une note de bonheur, de convivialité. J’ai été très respectueux envers les vignerons qui travaillent avec passion et persévérance, affrontant l’incertitude du climat et des maladies. Le travail d’une année peut être ruiné en quelques heures. Au chai, le travail exige également une surveillance de tous les instants. Les millésimes se suivent et ne se ressemblent pas, et les revenus sont aussi capricieux que les millésimes.
J’ai souvent entendu dire que le prix ne traduit pas la qualité des vins et qu’il y avait des vins au-dessous de 15 dollars qui étaient excellents. Rien de plus faux. Aucun vin d’entrée de gamme ne tiendra la comparaison avec un vin de 50 ou de 100 dollars. J’avais mis un plancher à 19 dollars pour commencer à commenter des vins, dans le but d’éduquer les amateurs. Il est certain qu’un buveur de vins à moins de 15 dollars, lorsqu’il va essayer des vins de plus de 25 dollars, ne voudra plus revenir à ses anciennes amours. Il vaut mieux boire peu, mais bien.
J’ai été loyal envers les agents, m’efforçant de bien expliquer leurs vins. Lorsqu’un vin me déplaisait, je préférais téléphoner à l’agent et lui dire que je ne commenterais pas tel vin, plutôt que d’écrire des méchancetés. Les agents en général ont été amicaux avec moi, sauf trois, que j’ai barrés à vie.
Je me suis aussi efforcé d’être un bon camarade avec mes confrères chroniqueurs. J’ai refusé d’accepter tout contrat d’animation ou d’écriture payant. Je suis conscient que le métier de chroniqueur au Québec est devenu difficile, avec des médias qui peinent à vendre leur publicité face aux géants du Web.
J’ai toujours commenté loyalement et positivement les livres de mes confrères, m’efforçant de les lire et d’en faire ressortir le meilleur de leurs ouvrages. Dans une vie passée j’ai été éditeur de livres, et je sais tout le travail et le temps qu’un ouvrage demande.
Le Québec a une sacrée brochette de bons chroniqueurs et de bonnes chroniqueuses!
J’ai aussi été loyal envers mes éditeurs, Samy Rabbat avec son magazine Web, et son bras droit Annie Tremblay, et avec La Métropole et ses deux directeurs, à tour de rôle, Stéphane Maestro et Alain Clavet. Ils ont aussi été magnifiques envers moi.
Finalement, j’ai eu le privilège de présider le Club des Joyeux, qui réunissait une belle brochette de vrais amateurs de vins. J’ai été heureux de leur ouvrir la porte à des événements vinicoles intéressants. Le Club des Joyeux continuera, car je vais continuer à visiter des salons de vin en amateur.
Je souhaite à tous mes amis une vie prospère et heureuse!
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
La dégustation de presse A3 du 4 juin
À la dégustation de presse A3 du 4 juin 2019, on nous a proposé de tester des produits d’été : 35 vins et une dizaine cidres et spiritueux. Comme je suis gagné à la philosophie de boire de façon responsable, je me suis personnellement restreint aux vins et aux dérivés du vin, évitant de déguster en même temps des cidres et des spiritueux d’autres sources que le raisin.
Voici les produits que j’ai aimés:
VINS BLANCS :
1. Domaine Alexandre Guy et Olivier Chablis 2017. Chardonnay 100%
Bourgogne, France
VIN BLANC, Code SAQ 13615160 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 24$.
Représenté par : Les vins Dupré
2. Vignoble Dampt Petit Chablis Vieilles Vignes 2017. Chardonnay 100%
Bourgogne, France
VIN BLANC, Code SAQ 13657677 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 23,60$.
Représenté par : Vin Conseil
3. J. Moreau & Fils Chablis Réserve de Montaigu 2017. Chardonnay 100%
Bourgogne, France
VIN BLANC, Code SAQ 14043474 (produit courant), 24,95$.
Représenté par : Univins
4. Domaine Perraud Mâcon Villages Chardonnay
Bourgogne, France
VIN BLANC, Code SAQ 12284709 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 19,40$.
Représenté par : Tocade
5. Jean Loron Mâcon Villages La Crochette, 2015, Chardonnay 100%
Bourgogne, France
VIN BLANC, Code SAQ 13668464 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 19,95$.
Représenté par : La Céleste Levure
6. Domaine Labbé Abymes, Vin de Savoie 2018. Jacquère 100%.
Savoie et Bugey, France
VIN BLANC, Code SAQ 10884680 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 17,30$.
Représenté par : Maison InVino inc.
7. Rigal Domaine Hauret, Colombard, Côtes de Gascogne 2017
Sud-Ouest, France
VIN BLANC, Code SAQ 14018615 (produit d’importation privée)
Représenté par : Sélect Vins Advini.
8. Pasqua Vigneti e Cantine SPA Lapaccio Bianco , Pinot grigio 60%, Sauvignon blanc 40%
Italie
VIN BLANC, Code SAQ 13575891 (produit courant), 13,75$.
Représenté par : Charton Hobbs
9. Umani Ronchi Casal di Serra Vieilles Vignes 2016, 100% Verdicchio, Bio
Les Marches, Italie
VIN BLANC, Code SAQ 12941086 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 26,15$.
Représenté par : Montalvin
10. Il Pollenza srl Angera DOC Colli Maceratesi, 2017, 100% Ribona
Les Marches, Italie
VIN BLANC, Code SAQ 13966672 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 23,50$.
Représenté par : Agence du Château
11. Marchesi Antinori SRL Villa Antinori 2018, Rebbiano 80%, Malvoisie 20%.
Toscane, Italie
VIN BLANC, Code SAQ 12392574 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 17,85$.
Représenté par : Mark Anthony Wines
12. Famiglia Cecchi Val delle Rose Litorale, Maremma, 90% Vermentino, 10% autres cépages
Toscana Italie 2017
VIN BLANC, Code SAQ 13755437 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 16,95$
Représenté par : Authentic Vins et Spiritueux
13. Planeta SAS Alastro 2017, 70% Grecanico, 15% Grillo, 15% Sauvignon blanc
Sicile, Italie
VIN BLANC, Code SAQ 11034361 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 19,95$.
Représenté par : La Céleste Levure
14. Cantina Girlan 448 - 2017 Trentin Haut-Adige, Chardonnay 40%, Pinot blanc 40%, Sauvignon blanc 20%
Italie
VIN BLANC, Code SAQ 13916780 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 19,70$.
Représenté par : LBV International
15. Bodega Aranléon Blés Blanco, Valencia Joven 2018, Macabeo 60%, Sauvignon blanc 40% Biologique
Valencia, Espagne
VIN BLANC, Code SAQ 13792422 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 13,95$
Représenté par : Univins & Spiritueux
16. Celler Credo Miranius 2017 Xarel-lo 100%
Côte Méditerranéenne, Espagne
VIN BLANC, Code SAQ 12866557 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 20,90$.
Représenté par : La QV
17. Paco & Lola Lolo Rias Baixas 2018, Albarino 100%
L’Espagne Verte, Espagne
VIN BLANC, Code SAQ 13089868 (produit courant), 15,15$.
Représenté par : Les Vins Dupré
18. Mission Hill Family Estate Sauvignon blanc 2017
Colombie Britannique, Canada
VIN BLANC, Code SAQ 13631282 (produit de spécialité en approvisionnement continu, 16,60$.
Représenté par : Mark Anthony Wines
19. Henry of Pelham Sauvignon Blanc VQA 2017, Sauvignon blanc 100%
Ontario, Canada
VIN BLANC, Code SAQ 13575250 (produit courant), 16,55$.
Représenté par : Vins Amphora
20. Arthur Metz. Sushi 2018 Riesling 40%, Pinot Gris 30%, Gewurztraminer 20%, Muscat 10%
Alsace, France
VIN BLANC, Code SAQ 14018412 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 18,95$.
Représenté par : Les Sélections Fréchette
VINS ROSÉS :
21. Pascal Jolivet Sancerre Rosé 2018, Pinot noir 100%
Vallée de la Loire, France
VIN ROSÉ, Code SAQ 13963931 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 29,70$.
Représenté par : LBV International
22. Château Gassier Château Beaulieu, Coteau d’Aix en Provence 2018, Grenache 73%, Cabernet Sauvignon 27%
Provence, France
VIN ROSÉ, Code SAQ 12221628 (produit courant), 16,20$.
Représenté par : Sélect Vins Advini
23. Pascal Jolivet Sancerre Rosé 2018, Pinot noir 100%
Vallée de la Loire, France
VIN ROSÉ, Code SAQ 13963931 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 29,70$.
Représenté par : LBV International
24. Louis Jadot Coteaux Bourguignons Rosé 2017 Gamay 100%
Bourgogne, France
VIN ROSÉ, Code SAQ 13963050 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 21,70$.
Représenté par : LBV International
VINS ROUGES :
25. Nicolas Grosbois La Cuisine de ma Mère en Vacances à Gaillac 2017, Bio, Duras 25%, Merlot 25%, Braucol (Fer) 25%, Syrah 25%
Sud-Ouest, France
Code SAQ 13349800 (produit de spécialité en approvisionnement par lot), 19,80$.
Représenté par : La QV
26. Fincas Patagonicas Zolo Cabernet Sauvignon 2017 Cabernet Sauvignon 100%, bio
Mendoza, Argentine
VIN ROUGE, Code SAQ 11373232 (produit de spécialité en approvisionnement continu), 17,80$.
Représenté par : Les Sélections Fréchette
27. Hardy Cognac Le Coq d’Or, Pineau des Charentes, 17o d’alcool
Aquitaine-Charentes, France
VIN FORTIFIÉ, Code SAQ 24208 (produit courant), 18,05$.
Représenté par : Sélections Oeno
28. Hardy Cognac CoqJito, Le Coq d’Or, Pineau des Charentes
Aquitaine-Charentes, France
Une version du mojito cubain avec du Pinot des Charentes à la place du rhum. La formule est : feuilles de menthes écrasées, du citron vert, 1 oz et 1/4 de pineau. Il faut le servir avec de la glace et du tonic. Délicieux!
Cocktail, Code SAQ 24208 (produit courant), 17o d’alcool, 18,05$.
Aquitaine-Charentes, France
Représenté par : Sélections Oeno
Une très bonne dégustation. Félicitations à A3.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Sandro Bottega, créativité et grandeur d’âme
Je ne voudrais pas quitter le monde du vin et des médias sans vous parler de mon ami Sandro Bottega, qui rassemble toutes les qualités du gentilhomme italien.
Sa famille a quatre siècles d’histoire dans le monde du vin et de la grappa. Au 17e siècle, on retrouve les traces Andrea Bottega, qui cultive la vigne comme métayer des comtes de Collalto sur les collines de Molinetto della Croda, à Refrontolo. À force de travail, il gagne son indépendance et devient vigneron à son compte.
Le temps passe, dans les années 20, Domenico Bottega était négociant en vin et œnologue passionné. Il avait un œil infaillible pour identifier les cépages et un intérêt particulier pour la grappa.
Son fils Aldo se passionne également pour la grappa, et son esprit entrepreneur l’amène faire des recherches et à créer, entre autres, la première grappa de monocépage. Il se marie avec Rosina, et fondent ensemble, en 1977, la Distilleria Bottega à Pianzano di Godega, dans la province de Trévise.
Le décès d’Aldo en 1983 plonge la famille dans l’incertitude, car leur fils ainé Sandro n’a pas encore vingt ans. Néanmoins, celui-ci déclare à sa mère qu’il prend la direction de la distillerie et qu’avec l’aide de sa sœur Barbara et son frère Stefano ils vont en faire une entreprise moderne.
La Distilleria Bottega se fait bientôt connaître des amateurs, grâce à un système de distillation innovant et à la réduction de la teneur en alcool de la grappa, qui la rend plus douce et délicate.
Quatre ans plus tard, la marque Alexander s’ajoute à Bottega. Les premières bouteilles en verre soufflé de Grappa Alexander sont produites à Murano. Sandro fait connaître la Grappa Alexander à l’étranger en lui ouvrant les portes des magasins hors taxes des aéroports de plusieurs pays.
Avec les exportations commence l’expansion de la compagnie. En 1992, ils ajoutent une cave à la distillerie familiale et créent le Vino dei Poeti Prosecco Spumante, avec qui s’ouvre, pour la Maison Bottega, le marché du vin.
En 2007, la Distilleria Bottega déménage dans une grande ferme du 17e siècle au milieu de 10 hectares de vignes, à Bibano di Godega di Sant’Urbano, près de Conegliano, dans la Vénétie. Les locaux sont rénovés selon des critères environnementaux ultramodernes.
Le 25 janvier 2014, Bottega ouvre son premier bar Prosecco sur un navire de la chaîne Viking, en Scandinavie.
En plus de ses locaux à Bibano di Godega, la maison Bottega gère une cave importante à Valgatara (Vérone) et une autre à Montalcino (Sienne), où sont produits les grands vins rouges Valpolicella et Toscane.
Bottega Spa - Azienda Vinicola, Cantina e Distilleria
Les vins et spiritueux Bottega se trouvent aujourd’hui dans 132 pays et dans les principaux magasins et compagnies aériennes hors taxes. L’IWSR a classé le Bottega Gold parmi les vins mousseux les plus vendus dans le monde. Les produits Bottega ont reçu 280 prix et récompenses.
La mission de Bottega s’appuie sur des valeurs sûres qui sont ses pierres angulaires.
Qualité et typicité : Un choix d’arômes simples, naturels et liés au terroir, un style artisanal très attentif aux détails pour rendre les produits Bottega incomparables.
Design et innovation : Des recettes avec des éléments novateurs et originaux rendent les vins et les boissons alcoolisées uniques. Le Design met en valeur la créativité et le style « Made in Italy ».
Durabilité : Toutes les phases de la production suivent des critères de durabilité, préservant l'environnement pour les générations futures. L'entreprise est particulièrement axée sur les économies d'eau, le contrôle des émissions de CO2, la non utilisation de produits chimiques et le recyclage strict des déchets.
Sandro et sa famille se démarquent aussi pour leur engagement social.
Voici quelques programmes de Sandro Bottega qui sont dignes d’éloge :
Le projet Spirit of Peace : La paix est de loin le trésor le plus précieux que l’humanité puisse avoir. À l’occasion du 70e anniversaire de la terrible tragédie nucléaire d’Hiroshima, Sandro a décidé de manifester son soutien aux efforts inlassables de la ville japonaise pour promouvoir la paix et le désarmement nucléaire dans le monde. Son « Spirit of Peace » est une exposition de bouteilles et d'objets en verre soufflé spécialement conçus pour véhiculer un message de paix. Une colombe blanche a été choisie comme symbole et logo de l’exposition, car c’est une représentation idéale des liens d’Hiroshima avec le reste du monde, étant donné que le Japon a pour tradition de libérer des dizaines de colombes le 6 août de chaque année.
Spirit of Peace
Le « Spirit of Peace » a été présenté pour la première fois en 2017 dans trois institutions japonaises prestigieuses : le musée MOCA, le Musée d'Art d’Hiroshima et le Musée d'Art Préfectoral d’Hiroshima.
Bals de charité à Hong Kong et à Toronto : Chaque année, Sandro Bottega organise des événements caritatifs avec son soutien financier, notamment des bals de charité à Hong Kong et à Toronto pour aider respectivement les enfants de l’orphelinat Po Leung Kuk et les personnes âgées d'origine italienne, sans ressources, qui habitent la Villa Charity.
La lutte contre le cancer du sein : Depuis des années, il fait don à l’association Breast-Health International d’un euro pour chaque bouteille de vin rosé Vino dei Poeti Rosé vendu en franchise de droits. Cette fondation internationale sans but lucratif travaille avec les experts du monde entier pour trouver un traitement curatif contre le cancer du sein. Grâce au Fund-for-Living, BHI est en mesure d’offrir à toutes les femmes atteintes du cancer du sein les outils dont elles ont besoin pour bénéficier de la meilleure qualité de vie possible.
Soutien au Japon : En 2011, la famille Bottega a apporté son soutien à l’initiative caritative des employés de la chaîne hôtelière Shangri-La pour aider les victimes du séisme et du tsunami qui ont frappé le Japon cette même année. Une bouteille de vin mousseux entièrement blanche a été créée avec le logo WISH pour le Japon, ainsi qu'un point rouge en référence au drapeau japonais.
Bere Bene (boire correctement) : Divers projets de recherche ont abouti au lancement d'une campagne d'éducation dans les années 90, qui avait pour slogan « Boire correctement, c'est bon pour la santé ». En 2007, Bottega a commencé à distribuer des tests d'alcoolémie à ses clients afin de les sensibiliser aux dangers de la consommation excessive d'alcool.
Braille : En partenariat avec l'Union italienne pour les aveugles, Bottega a produit ses premières brochures et étiquettes en braille, une étape décisive dans le secteur du vin et de l'alcool.
Millénaire pour la paix : Mis en place conjointement avec le Centre international pour la paix parmi le peuple d'Assise, ce projet a utilisé la vente de bouteilles de grappa pour financer le parrainage d'enfants africains.
Aide à l'Asie : John et Melody Di Gregorio, qui habitent Singapour, organisent régulièrement des initiatives de collecte de fonds. Bottega leur apporte un soutien financier en achetant des stocks de vêtements pour les distribuer aux plus démunis des pays asiatiques les plus pauvres, tels que les Philippines, l’Indonésie et le Myanmar.
Restauration de l'église de San Cristoforo : La famille Bottega a assumé les coûts de la restauration de l’église de San Cristoforo, située à côté des locaux de Bibano di Godega. À la fin des travaux, une messe d'action de grâce a eu lieu à l'été 2018.
Bottega incarne l'authenticité et le style du Made in Italy dans le monde entier. Ses produits se trouvent dans les magasins de vins haut de gamme, les grands magasins spécialisés, les clubs exclusifs, les restaurants raffinés et les hôtels de luxe dans 132 pays des États-Unis à l’Australie, de l’Afrique du Sud à l’Europe du Nord.
La marque Bottega peut être trouvée dans les boutiques hors taxes des principaux aéroports. Les vins et les distillats Bottega peuvent être dégustés et achetés à bord des grandes compagnies aériennes.
Selon une analyse IWSR, Bottega Prosecco se classe au troisième rang des vins mousseux les plus vendus dans l'industrie du tourisme, juste après les marques de champagne les plus prestigieuses.
La variété des produits Bottega est impressionnante :
- 20 mousseux blancs et rosés, dont une majorité de Prosecco. Ils sont célèbres pour la beauté des bouteilles produites à l’usine Bottega de Murano.
- 17 vins tranquilles rouges de grande qualité, des Chianti, des Bolgheri, des Brunello di Montalcino, des Amarone, des Valpolicella, des Ripasso, et des cépages français : Merlot, Cabernet Sauvignon.
- 9 vins tranquilles blancs, dans une fourchette qui va du sec au Soave, et un vin rosé.
- 19 sortes de Grappas de différents âges.
- 24 crèmes et liqueurs en forme de pétales de fleurs.
- 2 bouteilles de Gin Bacür, dont une qui s’asperge sur les desserts ou les cocktails.
- 2 Vodkas
- Du Vermouth blanc et rouge
- 4 étiquettes de Fragolino, ces mousseux à la fraise typiques de la Vénétie.
- 3 produits gourmets : du vinaigre balsamique de Modène bio, de l’huile d’olive extra-vierge bio et une Torta al limone.
Il faut un travail colossal pour pouvoir offrir une telle variété de vins et de spiritueux et uniquement des produits de qualité.
Je vous propose deux Prosecco :
Tout d’abord le Bottega Gold Prosecco 100% Glera, produit à Conegliano et à Valdobbiadene, dans la région de la Vénétie. Il titre 11° d’alcool.
Les vendanges sont effectuées à la main, pressurage pneumatique et vinification en cuves inox. Fermentation par la méthode italienne.
Très belle robe or, des bulles fines et persistantes. Parfum de chèvrefeuille et de fleur d’oranger, de poire Williams et de pomme Golden, et une touche de biscuit sorti du four.
Sec, élégant et joyeux, ce vin offre une grande fraicheur en bouche; il a une riche palette fruitée. Je suggère de le servir frais, autour de 7 oC.
Présenté dans une très jolie bouteille, le Bottega Gold est parfait en apéritif, car il invite à la joie. C’est aussi le vin idéal pour célébrer un événement heureux; on en fait d’excellents cocktails. En Italie, c’est à la mode de le boire avec de l’eau pétillante et un petit peu de liqueur; on appelle cela un Spritz.
Le Bottega Gold est un merveilleux compagnon pour les fruits de mer et les sushis. Il est excellent également avec les barbecues et les fromages de chèvre.
Le Bottega Gold 2018 est disponible à la SAQ. Il vient en deux formats : 750 ml, code 12456937. Prix 26,80$, et en Magnum 1,5 L, code 12763321. Prix 59,75$.
Terminons avec le Bottega Rosé Gold, 100% Pinot Noir de la Lombardie, 11° d’alcool
Vendanges manuelles, pressurage pneumatique et vinification du Pinot Noir en rosé, en cuves inox. Fermentation par la méthode italienne en cuves de ciment vitrifié.
Robe rose tirant vers la pêche. Les bulles, abondantes et coquines, jouent avec nos lèvres et notre langue nous apportant une délicieuse sensation de fraîcheur. Élégant bouquet de praline et de fraise, avec des arômes de brioche.
En bouche c’est un vin de belle intensité, sec, croquant, avec une acidité qui s’accorde avec sa masse fruitée, où se dégagent des arômes de framboise et de pêche; sa texture souple se prolonge dans une finale persistante et gourmande.
Un vin d’apéritif et de célébration qui s’accorde à merveille avec des canapés et des tapas.
Il se marie aussi très bien avec des fruits de mer, du saumon, du poulet, et sera magnifique avec les desserts aux fruits rouges et avec du chocolat belge. Je suggère de le servir à 7 °C.
Le Bottega Rosé Gold est disponible à la SAQ en format de 750 ml, code 12824971. Prix 26,80$, et en Magnum de 1,5 L, code 13497061. Prix 59,75$.
Sandro Bottega a été honoré avec le 2018 Riedel® Winemaker of the Year Award. Cette distinction est présentée chaque année à une personne qui s’est distinguée pour ses réalisations exceptionnelles et sa contribution à l'industrie vinicole.
Le récipiendaire a commenté : « Je me sens profondément honoré et reconnaissant, et je dédie cette prestigieuse reconnaissance à mes parents et à toute l'entreprise qui a travaillé avec créativité, passion et humilité pour produire des vins, des grappas et des liqueurs, toujours en conformité avec nos valeurs : Qualité (goût italien et authenticité), Design (expression de l'excellent caractère esthétique d'être fabriqué en Italie) et Responsabilité sociale envers l'environnement et la communauté. »
Salute, Sandro Bottega!
LIENS :
Bottega Spa - Azienda Vinicola, Cantina e Distilleria depuis 1977
Représentés au Canada par LaSociété Clément
Lucien Davalan, vice-président au développement
450 641-4520, poste 2506
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Le destin exceptionnel de la bouteille de Chianti habillée de paille
Les archéologues sont convaincus que le fait d’entourer de paille ou d’osier tressé les amphores pour les protéger contre les chocs était une pratique courante dans l’antiquité grecque et romaine. Les vins voyageaient soit en charrette par de mauvaises routes, soit dans des bateaux instables en bois qui étaient soumis aux caprices de la mer et du ciel. Encore aujourd’hui, dans plusieurs régions vinicoles du monde, on retrouve des dames-jeannes de 5 à 50 litres habillées de paille et avec 2 anses pour les plus grosses, pour faciliter leur déplacement.
dame-jeanne traditionnelle
Le fiasco vient du latin flasca ou flasco, qui désigne la bouteille. Le fiasco prend ses origines en Italie, au Moyen Âge. Boccace la mentionne dans son Décaméron écrit en toscan, vers 1350. Une peinture de « Tomaso da Modena » datant du XIVe siècle montre une petite fiole arrondie, complètement enveloppée de ficelle. Au seizième siècle, Botticelli et Ghirlandaio peignent le fiasco dans des scènes de la vie quotidienne et en 1574, un ban du grand-duc de Toscane fixe sa capacité à 2,280 litres. Le vin portait un cachet fixé sur le verre avec la fleur de lys de Florence. C’est la raison pour laquelle le fiasco florentin ne porte pas de paille sur la partie supérieure du corps de la bouteille
Entre 1857 et 1862, grâce à l’inauguration du chemin de fer, la région connait une grande prospérité. La Maison Menini met au point un nouveau fiasco qu’elle produit en collaboration de la verrerie de Pontassieve, propriété de la famille De Grolèe.
En 1877, Ilario et Leopoldo Ruffino fondent leur maison éponyme pour la production et la commercialisation du vin à Pontassieve, une petite ville proche de Florence.
Une des décisions éclairées des nouveaux producteurs a été de combiner le fiasco avec leur vin de Chianti. Le fiasco de Ruffino est devenu, au fil des ans, l’ambassadeur mondial de la Toscane et de l'Italie dans le monde.
Ruffino Chianti Fiasco 1993
Le travail de la mise en paille, appelée « gita » était réservé aux femmes. La paille était faite de sala, une mauvaise herbe des marais, séchée au soleil et blanchie au soufre. Elle était humidifiée et ramollie avant d'être soigneusement et patiemment tissée à la main autour du verre, jusqu'à ce que la moitié inférieure soit recouverte. La base était plate pour retenir la bouteille, qui avait un fond rond et plat.
Plusieurs modèles de fiasco sont apparus au cours des ans. La corbeille pouvait être tissée de bandes de paille verticales ou horizontales et les cols des bouteilles se sont parfois allongés jusqu’à un mètre.
Au début du XXe siècle, la fabrication de fiascos employait environ 1000 souffleurs de verre et 30 000 vanniers.
La Première Guerre mondiale a provoqué de grandes difficultés à l’industrie du fiasco en lui fermant une partie de ses marchés d’exportation.
Entre les deux guerres, la Prohibition a encore donné des maux de tête aux producteurs de Chianti, mais les marchés américains ne se sont pas tout à fait fermés. Le fiasco de Ruffino s’est retrouvé dans des pharmacies, où il était prescrit comme médicament contre le stress.
La Deuxième Guerre mondiale a presque anéanti la petite ville de Pontassieve, qui s’était retrouvée être un point crucial pour le transport par chemin de fer.
Dans les années 50, la fabrication de ces bouteilles et paniers est devenue de plus en plus souvent réalisée à la machine par la verrerie de Pontassieve.
En 1975, Ruffino décide de redonner vie à l’image du fiasco en adoptant un nouveau flacon qui a conduit au flacon « Florentina », dont le design s’inspirait du flacon historique.
La DOCG, Denominazione di Origine Controllata è Garantita, a été approuvée pour le Chianti en 1984.
Une nouvelle édition du fiasco de Ruffino a été finalement lancée en 2012. Le nouveau flacon de Ruffino conserve la forme emblématique intemporelle, mais offre une image contemporaine. La « paille » d’aujourd’hui est en papier certifié FSC du même fournisseur qui travaille avec Ruffino depuis plus d’un siècle, tandis que les bouteilles proviennent de la même verrerie locale qui a inventé ce nouveau modèle exclusif.
Ruffino produit parfois des éditions limitées de fiasco, qui sont des pièces de collection. Ainsi « Janine » était une collaboration avec l’artiste française Clet en 2014, tandis qu’une autre collaboration avec Andy Fumagalli a permis une nouvelle édition dite « de flask », avec une expression inspirée des teintes fluorescentes de la signature de l’artiste.
Si cette causerie vous a donné soif, amis lecteurs et amies lectrices, allons déguster le merveilleux Ruffino Chianti Superiore 2017, dans son célèbre fiasco. C’est un assemblage de 70% Sangiovese, 10% Syrah, 10% Merlot et 10% Cabernet Sauvignon et il titre 14o d’alcool.
Robe rubis intense avec des reflets grenat. Bouquet de violette, de groseille, de framboise, de mûre, et de confiture d’abricot. En bouche c’est un vin charpenté, avec des tanins robustes mais élégants, un bel équilibre entre l’acidité et l’alcool. Il se termine par une longue finale fruitée et fraiche. Les Italiennes aiment l’accompagner de « pizza dans toutes ses variations ». Il est si convivial qu’il se marie facilement avec la cuisine italienne, française, espagnole et même asiatique. Il faut le servir à 16 oC. Il a une bonne capacité de conservation en cave et peut se bonifier jusqu’en 2027.
Le Ruffino Chianti Superiore 2017 de 750 ml est disponible à la SAQ sous la rubrique Ruffino Fiasco 2017, code 13909627. Prix 23$.
Je vous propose deux autres vins délicieux de la Maison Ruffino. Tout d’abord le Modus, Toscane IGT 2016, un Super Toscan qui est un assemblage de Sangiovese, de Merlot et de Cabernet Sauvignon à parts égales, 14,5o d’alcool.
Le raisin provient des vignobles de Poggio Casciano, connus depuis le Moyen Âge.
Chaque cépage a été vinifié séparément. Fermentation alcoolique en cuves en acier inoxydable à température contrôlée. Le vin a macéré 2 semaines avec les peaux. Fermentation malolactique complète. Suivie de l’assemblage des 3 cépages. Élevage en fûts de chêne français et américain de première, deuxième et troisième utilisation pendant 12 mois.
Robe rouge rubis. Bouquet intense de fraise, de framboise, de mûre, de cerise rouge et noire, de prune, avec des épices variées, de poivre blanc, de cardamone et de coriandre, de notes de tabac blond, de chocolat noir et de balsamique.
En bouche c’est un vin riche, aromatique, avec des tanins soyeux et une belle fraîcheur. Une finale longue et caressante.
Un vin de gastronomie qui accompagnera merveilleusement un plat de canard aux olives et à la pancetta, des manicotis farcis au bœuf avec sauce bolognaise et des fromages vieillis comme le taleggio, le pecorino et le gouda. Servez-le à 17 oC.
Le Modus, Toscane IGT 2016 Super Toscan, est disponible à la SAQ, code 11442664. Prix 28,60$.
En guise de conclusion, un très bon choix est le Ruffino Riserva Ducale Oro 2014, qui est le nec plus ultra des Riserva Ducale : 85% Sangiovese, 10% Merlot et 5% Colorino, 14,5o d’alcool. Le Riserva Ducale Oro n’est produit que lors des millésimes exceptionnels.
Le raisin provient des vignobles de Gretole et Santedame, dans la sous-région de Castellina, reconnue pour ses vins de Chianti Classico. Vendanges manuelles.
La sélection des raisins de Sangiovese est très minutieuse et les contrôles de qualité rigoureux.
Fermentation en cuves inox thermo-régulées; macération post-fermentaire avec les peaux pendant 10 jours, fermentation malolactique en cuves de béton. Vieillissement en cuves de béton pendant 12 mois, suivi d’un passage de 12 mois en barriques de chêne de Slovénie et finition en fûts de chêne français pendant 12 mois supplémentaires.
Magnifique robe rouge grenat. Bouquet de violette, de cerise et de prune. Un deuxième nez apporte des notes de chocolat, de tabac, de cannelle, de poivre noir, de réglisse et une touche d’eucalyptus.
En bouche c’est un vin intense, corsé, charnu, généreusement aromatique, avec des tanins soyeux, une acidité très bien balancée. Une longue finale caressante et gourmande.
Le Ruffino Riserva Ducale Oro 2014 est un vin de gastronomie qui s’accorde merveilleusement avec les plats italiens traditionnels, avec les ragoûts, les rôtis de viandes rouges, et naturellement les pâtes. Il est également parfait avec un bon prosciutto, un salami et un plateau de fromages.
Je suggère de le laisser reposer en carafe pendant une trentaine de minutes et de le servir à 17 oC. Un vin de très longue garde qui pourra se conserver en cave au-delà de 2030.
Le Ruffino Riserva Ducale Oro 2014 est disponible à la SAQ en format de 750ml, code 11517380. Prix 47$.
Liens :
Vins Arterra Canada
441 Courtneypark Drive East, Mississauga (Ontario) L5T 2V3
Michelle Saba
Directrice des relations publiques
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 416 209-2078
Représenté au Québec par Vins Arterra Canada
Robert Farèse
Directeur du développement et événements spéciaux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
Judith Cournoyer
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 514 861-2404, poste 5212
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Philip Mazzei plus grand que nature
J’ai rencontré Giovanni Mazzei à la dégustation de vins Pop-Up de l'agence Authentic. Il présentait les vins de la Maison Mazzei, qui travaille la vigne en Toscane depuis le XIe siècle. Parmi les bouteilles, il y en avait une avec une étiquette presque caricaturale, que je pris dans mes mains et dis : Bonjour Philip Mazzei.
Vous connaissez Philip Mazzei, me demanda Giovanni, surpris. Je lui dis oui, je connais bien Filippo, devenu Philip aux États-Unis. Je l’ai rencontré lors d’un périple historique que j’ai réalisé en Virginie, l’année dernière. Sa présence était partout.
L’histoire me passionne, me dit Giovanni; parlez-moi donc de notre héros familial.
Je pris une gorgée du vin qu’il me tendait et commençai : Filippo Mazzei est né le 25 décembre 1730 à Poggio, dans la région de Caiano Prato, en Toscane. C’était un homme brillant qui se passionnait pour tout. Enfant, il jouait dans les vignes; très jeune, il a même participé à la cueillette du raisin et un peu plus tard, il a appris la fabrication du vin avec ses ainés. C’était une grande école.
L’Europe était en pleine transformation et les idées des philosophes gagnaient la jeunesse. La lecture de Rousseau lui donne une conscience sociale et pousse Filippo à chercher son destin dans la médecine pour se rendre utile à l’humanité. Avec son diplôme de l’Université de Florence, il exerce quelque temps en Toscane, ensuite il se rend à plusieurs reprises au Moyen-Orient, surtout à Smyrne, en Turquie. Il était, en quelque sorte, un médecin sans frontières avant la lettre.
Après quelques années de va-et-vient entre l’Italie et l’Orient, Filippo, de plus en plus nourri des philosophes, décide qu’il veut découvrir l’Angleterre, qui était alors le pays le plus avancé pour le respect des droits humains. La monarchie constitutionnelle et parlementaire anglaise favorisait une forme de démocratie, ce qui n’était pas le cas ni en Italie, ni dans la plupart des pays de globe.
Filippo s’installe négociant en vins à Londres en 1755, où il a également donné des cours d’italien.
Il y rencontre Thomas Adams et Benjamin Franklin, avec qui il collabore. Filippo songe à importer des produits toscans, surtout du vin et des oliviers, dans les terres d’Amérique. Benjamin Franklin l’aide à trouver des investisseurs et le 2 septembre 1773, Filippo Mazzei embarque à Livourne, sur la côte Toscane, pour la Virginie. Il apporte des plants de vigne, des semences, des vers de soie, des livres et dix agriculteurs de Lucques.
Il portait aussi des lettres de ses amis Adams et Franklin pour des hommes comme George Washington, James Monroe, Thomas Jefferson et bien d’autres qui allaient jouer, deux ans plus tard, un rôle capital dans la Guerre d’indépendance contre l’Angleterre et la fondation des États-Unis d’Amérique.
Filippo anglicise alors son nom et devient Philipp Mazzei. Il se lie d’amitié avec Thomas Jefferson et le convainc qu’il serait possible de cultiver la vigne en Virginie. Jefferson lui offre une grande parcelle pour créer un vignoble expérimental. Philip et Thomas seront les premiers à produire du vin en sol américain. La propriété de Monticello de Thomas Jefferson deviendra le premier vignoble commercial de l’Amérique du Nord.
La Guerre d’indépendance américaine éclate en avril 1775; Philip Mazzei s’engage totalement aux côtés des insurgés.
Il aimait se définir comme « citoyen du monde »; c’est en humaniste qu’il écrit « Tous les hommes sont par nature également libres et indépendants. Une telle égalité est nécessaire pour créer un gouvernement libre ». Ce principe selon le président Kennedy a inspiré la grande doctrine « Tous les hommes sont créés égaux », reprise dans la Déclaration d'indépendance américaine, rédigée par Thomas Jefferson
En 1779, Philip Mazzei retourne en Italie avec une mission secrète : il expédie des armes à l’État de Virginie jusqu'en 1783.
La Guerre d’indépendance prend fin avec le Traité de paix de Versailles signé le 3 septembre 1783 et ratifié l’année suivante. Elle aura duré sept ans.
Philip fait une brève visite à ses amis américains en 1785 en espérant obtenir un poste diplomatique pour l’Europe, sans résultat; alors il commence un périple à travers toute l’Europe pour promouvoir à son compte les idéaux républicains d’égalité, de justice et de liberté.
En 1788 il publie à Paris ses « Recherches historiques et politiques sur les États-Unis de l'Amérique septentrionale », en quatre volumes, qui lui apportent beaucoup de prestige.
En 1789, Philip est nommé conseiller privé à la cour du roi Stanislas II de Pologne. Après la partition de la Pologne entre la Russie et la Prusse en 1795, Mazzei, passe beaucoup de temps en France, qui vit les heures sombres et exaltantes de la Révolution française. Lorsque Napoléon renverse le gouvernement et se fait sacrer empereur, Mazzei, déçu, revient à Pise et poursuit une correspondance importante avec ses amis Madison et Jefferson, les informant les événements européens.
À soixante-dix ans, il se rend à Saint-Pétersbourg en calèche pour réclamer au tsar Alexandre ses droits pour une terre qu'il a acquise en Pologne et qui est occupée par les Russes.
Le tsar écoute l’histoire de sa vie, surpris et honoré d’être en présence d’un si grand homme. Il lui rend justice et bonifie ses droits.
Philip Mazzei s’éteint le 19 mars 1816 à l’âge de 86 ans; il avait cultivé jusqu'au dernier jour ses vignes et son jardin, qui contenait des graines américaines qu'il avait reçues de son ami Jefferson.
Après sa mort, sa fille Élizabeth retourna aux États-Unis à la demande de Thomas Jefferson. Elle épousera plus tard un neveu de John Adams.
En 1980, pour le 250e anniversaire de la naissance de Philip Mazzei, le service postal des États-Unis a émis un timbre-poste le désignant « Patriote américain ».
Giovanni Mazzei me remercia et m’invita à déguster le Marchesi Mazzei Philip Toscana IGT 2015, un Super Toscan 100% Cabernet Sauvignon, 14o d’alcool.
La robe est rouge foncé, magnifique. Bouquet riche de cassis, d’épices, de cèdre, de cuir, de moka et de réglisse.
En bouche c’est un vin puissant, charpenté, qui possède une structure tannique très intéressante; un vin corsé mais avec une fraicheur et une masse fruitée délicieuses qui se poursuivent longtemps dans la gorge. Un vin de gastronomie qui se mariera à merveille avec une côte de bœuf, un porcelet au four, des pâtes sauce bolognaise, et c’est une merveille avec un plateau de fromages. Je suggère de le laisser reposer en carafe une trentaine de minutes et de le servir à 17 oC. Il peut se conserver en cave jusqu’en 2025.
Marchesi Mazzei Philip Toscana IGT 2015 est disponible à la SAQ, code 13589926. Prix 50,75$.
Liens :
Représentés au Québec par Authentic Vins et Spiritueux
Esther de la Durantaye, directrice des ventes
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Stéphanie Dupuy, spécialiste aux communications, gestion de contenu et médias sociaux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : 514 356- 5222, poste 402
Pascal Brouillard, représentant et responsable Presse
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : 514-242-7097
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Tom Gore le gourou du vin
Il existe quelques gourous qui ont révolutionné le vin dans le monde. En France, ils s’appellent Chapoutier et Michel Roland; aux États-Unis, c’est Tom Gore. Ce sont des guides pour des centaines de vignerons et ont aussi leurs détracteurs passionnés. Pour ces prophètes, la production d’un grand vin commence toujours dans la terre, par la façon dont on choisit la vigne pour chaque sol et dont on la cultive.
Né d’une famille de viticulteurs pionniers qui ont contribué à faire de la Californie du Nord une région viticole de classe mondiale, Tom a grandi parmi les vignes.
Roger Huet avec Tom Gore
Pour lui le vin est le résultat du travail et de la créativité du vigneron. Il y a certes le terroir, le climat et la qualité du raisin, mais avec un même terroir, deux vignerons différents feront des vins différents. C’est tout l’art du vigneron.
Par ailleurs, Tom Gore compare le travail du vinificateur à celui d’un chef cuisinier :« Un chef a besoin d'ingrédients exceptionnels pour réussir un plat, un vigneron a besoin de raisins de haute qualité pour faire un très bon vin. »
Viticulteur et vinificateur doivent travailler en symbiose pour développer le style du vin, adaptant les techniques agricoles pour obtenir les résultats voulus. Ces techniques incluent le fait de laisser plus ou moins des feuilles sur les vignes, ou réduire le nombre de pousses et de grappes, au besoin. Le moment choisi et l'ampleur du déploiement de ces techniques auront un impact sur le goût des raisins et au bout du compte, sur le vin.
Tom parle de l’excitation de la récolte : « Au début des récoltes, il y a une telle énergie dans l'air. C'est une sensation extraordinaire. Tous les jours, viticulteur et vinificateur sont aux aguets pour s'assurer que chaque parcelle du vignoble soit récoltée dès l'instant où le raisin atteint son apogée. « C'est aux vendanges qu'on récolte le fruit d'une année de travail. »
Tom développe ses raisins en utilisant des techniques agricoles minutieuses, et travaille en étroite collaboration avec la vigneronne Maureen Martin. Ils participent ensemble, non seulement au travail de la vigne, mais ensuite à la vinification et aux différentes étapes de l’élevage, jusqu’à la mise en bouteille. « C’est fondamental, dit-il, que le vin goûte la saison de croissance dans le vignoble et que ce soit ce que vous dégustiez dans votre verre. »
Tom est un philosophe pour qui les bouteilles sont des capsules de temps qui expriment la saison de croissance. Le vigneron est, selon lui, la mémoire vivante du vin, et c’est à travers les vignerons qu’on peut remonter jusqu’aux origines du vin.
J’ai dégusté deux vins parmi ceux qui sont disponibles au Québec. En premier lieu le Tom Gore Vineyards Sauvignon Blanc California, 2017, 93% Sauvignon Blanc et 7% Colombard, 13,5o d’alcool.
Le raisin provient de vignobles bien précis de la Côte centrale et de la Côte nord, où les journées chaudes et les nuits fraîches font mûrir le fruit lentement et lui confèrent une saveur intense et délicieuse. Les vignobles de la côte nord laissent percevoir des notes herbacées agrémentées d'arômes de pamplemousse et de melon, tandis que ceux de la côte centrale apportent une belle gamme d’arômes d'agrumes.
Le vin est fermenté et vieilli uniquement en cuves inox, pour préserver son fruit et lui donner un caractère ciselé.
Belle robe jaune paille avec des reflets verts. Des parfums de lime fraîchement pressée, rehaussés de notes de tangerine et de fleurs blanches où prédominent le jasmin et le chèvrefeuille.
En bouche c’est un vin droit, élégant, taillé au scalpel, où l’on retrouve les arômes perçus par le nez et cette fraîcheur magnifique que produit son acidité. Une finale croquante et nerveuse qui invite à prendre un deuxième verre.
Ce Sauvignon sera un compagnon parfait avec les fruits de mer : homard, crevettes, crabe de neiges et pétoncles. Il sera parfait avec les poissons à chair blanche, mais sans sauce, et il est absolument superbe avec des fromages de chèvre. On doit le servir à 7 oC.
Tom Gore Sauvignon Blanc 2017 est disponible à la SAQ, code 13544921. Prix 19,65$.
J’ai dégusté ensuite le Tom Gore Vineyards Cabernet Sauvignon 2017, 84% Cabernet Sauvignon, 15% Merlot et 1% Cabernet Franc, 13,7 degrés d’alcool.
Les raisins proviennent de la Côte centrale et de la Côte nord de Californie, qui sont froides la nuit et chaudes en après-midi, ce qui permet une maturation lente et parfaite des grappes. Les parfums sont intenses et les textures élégantes.
Le vin a vieilli pendant 16 mois en fûts de chêne français et américain.
Robe rouge soutenu. Une grande complexité aromatique de cassis, de cerise noire, de cèdre et d’épices, aussi des notes de cuir, de réglisse, de moka, de chocolat noir et de vanille.
En bouche c’est un vin puissant, charpenté avec une structure tannique riche. Il est à la fois onctueux et élégant, avec un bon équilibre entre l’alcool et l’acidité. Une longue finale gourmande. Je suggère de le laisser décanter en carafe une trentaine de minutes et de le servir à 17 oC.
Ce vin de gastronomie va se marier à merveille avec une côte de bœuf, avec des côtelettes d’agneau, avec de la volaille noble, comme les cailles, le faisan et la pintade. Il est merveilleux avec la cuisine méditerranéenne : italienne, espagnole et nord-africaine, et naturellement il est sublime avec un plateau de fromages.
Tom Gore Vineyards Cabernet Sauvignon 2017 est disponible à la SAQ, code 13189501. Prix 19,60$.
Liens :
Vins Arterra Canada
441 Courtneypark Drive East, Mississauga (Ontario) L5T 2V3
Michelle Saba
Directrice des relations publiques
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 416 209-2078
Représenté au Québec par Vins Arterra Canada
Robert Farèse
Directeur du développement et événements spéciaux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
Judith Cournoyer
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 514 861-2404, poste 5212
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Gilles Nicault nous parle des vins de l’État de Washington
RH – Bonjour GILLES NICAULT. Vous êtes de passage à Montréal pour nous présenter les vins de l’État de Washington. Racontez-nous comment, comme œnologue français, vous êtes devenu en quelque sorte l’ambassadeur des vins de cette région fascinante.
GILLES NICAULT – Je ne dirais pas l’ambassadeur des vins de WA, mais étant œnologue français depuis 1994 dans l’État de WA avec une grande passion du terroir de la Columbia Valley, je suis toujours heureux de partager mon enthousiasme.
RH – Présentez-nous l’État de Washington.
GILLES NICAULT – Nous sommes au sud de la Colombie-Britannique, au nord de l’Oregon, et juste à l’ouest de l’Idaho.
RH – Quelles sont les régions vinicoles et où sont-elles situées?
GILLES NICAULT – Les régions vinicoles sont situées dans l’est de l’État, donc séparées de l’océan Pacifique par la chaîne de montagnes des Cascades, qui retient l’humidité côté ouest laissant l’est très aride.
RH – Quelle est l’étendue du vignoble de l’État de Washington en hectares?
GILLES NICAULT – 23 500 hectares.
RH – Parlez-nous du climat en général dans cet État?
GILLES NICAULT – Très chaud et sec l’été et froid l’hiver est le climat du côté est; côte ouest c’est beaucoup plus tempéré grâce à l’océan.
RH – Comment sont les sols?
GILLES NICAULT – Une grande diversité, mais volcanique. Nous y trouvons des sols rocailleux, pauvres, et aussi riches, et de temps en temps sableux.
RH – Quand est-ce qu’on a commencé à planter la vigne dans l’État de Washington?
GILLES NICAULT – Il y a eu de la vigne plantée depuis le début des années 1900, mais le vrai départ de la viticulture dans l’état de WA commence en 1970.
RH – Combien de domaines vinicoles il y a actuellement?
GILLES NICAULT – Nous dépassons les 1000 caves vinicoles.
RH – Combien de cépages on y cultive et quels sont les prédominants?
GILLES NICAULT – La viticulture est très diversifiée, avec une trentaine de cépages. Les plus importants étant : Cabernet Sauvignon, Merlot, Syrah, Cabernet Franc, Malbec, Grenache, Mourvèdre, Petit Verdot, Chardonnay, Riesling, Pinot Gris, Sauvignon Blanc et Viognier.
RH – Les AVAs sont un peu l’équivalent des Appellations en France; en quoi diffèrent-elles?
Carte vinicole de l’État de Washington
GILLES NICAULT – Les AVA sont sélectionnées pour les qualités distinctives des sols, du climat et les qualités des vins produits. Chaque AVA représente un terroir caractéristique.
RH – Combien d’AVAs y a-t-il et lesquelles sont les plus importantes?
GILLES NICAULT – Il y a 14 AVAs, dont la Columbia Valley est de loin la plus importante.
RH – Comment est le climat dans les régions vinicoles?
GILLES NICAULT – Très chaud et sec l’été, aride, avec des hivers froids.
RH – Parlez-nous de la façon d’alimenter la vigne en eau.
GILLES NICAULT – Nous y apportons l’irrigation au goutte à goutte pour un meilleur contrôle de la vigueur de la vigne et pour utiliser moins d’eau.
RH – Est-ce que les régions sont saines pour la vigne?
GILLES NICAULT – Mis à part le risque des gels au printemps et à l’automne, les conditions pour la viticulture sont très saines. Par exemple, nous sommes franc-de-pied (pas de porte-greffe), car nous n’avons pas de phylloxera. Le vent, la chaleur et la sécheresse sont propices pour une basse pression des maladies comme le mildiou.
RH – Quel type d’agriculture fait-on aujourd’hui dans l’État de Washington, raisonnée ou bio, et quel type de coupe pratique-t-on sur la vigne?
GILLES NICAULT – La plupart des vignobles sont en viticulture raisonnée avec une taille en cordon, le « vertical shoot positionning ».
RH – Comment se fait l’approvisionnement des caves en raisin?
GILLES NICAULT – Le raisin, pour les vins de qualité, est ramassé à la main et transporté dans des contenants d’une demi-tonne.
RH – Comment définiriez-vous le style des vins de l’État de Washington et leur tendance : plutôt vieux monde ou nouveau monde?
GILLES NICAULT – Nous sommes plus sur le nouveau monde, avec l’intensité aromatique sur le fruit mûr, tout en gardant un côté vibrant et bien équilibré.
RH – Est-ce qu’on remarque déjà le réchauffement climatique?
GILLES NICAULT – 2010 et 2011 étaient frais; depuis, nous avons des millésimes chauds. Difficile à dire, mais je pense que le réchauffement est définitivement en train d’arriver.
RH – Comment voyez-vous le vignoble de l’État de Washington dans trente et cinquante ans?
GILLES NICAULT – Des vignes matures, une grande sélection clonale, des viticulteurs très performants, une industrie qui fera parler d’elle autour du monde, en tant que grand terroir.
RH – Je ne voudrais pas terminer cette excellente causerie sans présenter à nos lecteurs quelques vins remarquables que vous avez produits au domaine de Long Shadows. J’ai fouillé dans ma remise et je vous en propose quatre : Poet’s Leap Riesling 2017, Pedestal Merlot 2015, Pirouette Red Blend et Saggi.
Commençons par le Poet’s Leap Riesling 2017, Appellation Columbia Valley. Est-ce qu’il est 100% Riesling?
GILLES NICAULT – Absolument, pure Riesling.
RH – Comment est né ce vin?
GILLES NICAULT – Grâce à Allen Shoup, qui a mis en place le concept de Long Shadows Vintners à Walla Walla. Nous avons établi sept collaborations pour élaborer des vins sous les conseils d’œnologues internationaux, notamment d’Armin Diel, de la vallée de la Nahe, en Allemagne, pour le Riesling.
RH – Comme directeur viticole de Long Shadows, vous avez été un acteur majeur depuis le premier millésime, jusqu’à aujourd’hui.
GILLES NICAULT – Oui, en effet, je suis l’œnologue sur place pour travailler étroitement avec nos partenaires.
RH – D’où vient le raisin pour ce vin?
GILLES NICAULT – La moitié vient du vignoble The Benches, que nous avons planté en clone de Riesling allemand pour la minéralité, un quart du raisin provient du vignoble Philchurch, dans la Yakima Valley, pour l’équilibre et l’acidité, et le reste du raisin vient du vignoble Dionysus, planté en 1972.
RH – Racontez-nous le processus de la production.
GILLES NICAULT – Le processus commence dans le vignoble en encourageant le développement du feuillage pour protéger le raisin du soleil direct. Par contre, nous travaillons à la main pour garder la zone de fruit sans congestion en enlevant l’excès de raisin, de feuilles et de sarments verts pour assurer une maturité uniforme. Après les vendanges manuelles, nous pressurons en grappes entières et effectuons une fermentation à froid.
RH – Belle robe jaune paille avec des reflets dorés.
GILLES NICAULT – Nous avons des arômes d’agrumes et de fleurs blanches et une belle minéralité. Une bouche bien équilibrée et vibrante grâce à une haute teneur en acide et un bas niveau de sucre résiduel.
RH – Quels mariages vins-mets proposez-vous avec ce vin et à quelle température doit-on le servir?
GILLES NICAULT – Ce vin sera parfait s’il est servi à 8 degrés C avec des fromages ou des fruits de mer et des crustacées.
Le Poet’s Leap Riesling 2017, prix 38,75 $, est disponible en importation privée chez l’agent Mark Anthony Wines, dont les coordonnées se trouvent à la fin.
RH – Poursuivons avec le PEDESTAL MERLOT Columbia Valley 2015. C’est un assemblage de combien de cépages et quelle est la provenance du raisin?
GILLES NICAULT – En plus du Merlot, nous avons du Cabernet Sauvignon et du Petit Verdot, assemblé dans le Pedestal.
RH – Qui est l’œnologue conseil?
GILLES NICAULT – Michel Rolland est notre partenaire pour ce vin.
RH – Comment sont conditionnées les vignes et comment se fait la récolte du raisin?
GILLES NICAULT – Pour nous donner le contrôle total sur la viticulture, toutes nos parcelles sont négociées à long terme sur la surface et non sur le poids du raisin récolté. Tous les raisins pour Long Shadows Vintners sont ramassés manuellement.
RH – Quels sont vos procédés de production pour ce vin?
GILLES NICAULT – Nous avons 2 tables de tri pour la vendange, qui, une fois égrappée, est fermentée en cuves en bois français de 55 hl. Après pressurage, le vin est élevé 22 mois en barrique.
RH – Robe rouge foncé intense.
GILLES NICAULT – Un vin doté d’une grande profondeur aromatique avec une couleur très prononcée. Des notes de cerise noire, de chocolat et d’épices nous emmènent sur un palais puissant avec une texture ferme, mais seyante. Une tenue en bouche qui reste longtemps après la dégustation.
RH – Quels mariages nous suggérez-vous avec ce vin?
GILLES NICAULT – Une multitude de mets, comme un filet mignon de porc. On n’y pense pas, mais le Merlot se marrie aussi très bien avec des desserts très chocolatés et peu sucrés.
PEDESTAL MERLOT Columbia Valley 2015 est une exclusivité du courrier vinicole de la SAQ.
RH – Nous dégustons maintenant PIROUETTE Columbia Valley 2015, 65% Cabernet Sauvignon, 21% Merlot, 11% Petit Verdot et 3% Malbec, 15o d’alcool. Quels sont les œnologues-conseils et comment a été produit ce vin?
GILLES NICAULT – Nos collaborateurs sur ce vin sont Agustin Huneeus et Philippe Melka.
RH – Belle robe rouge sombre. Veuillez nous décrire le bouquet et la bouche.
GILLES NICAULT – Une bouche complexe faite d’une multitude d’arômes de mûre, de cassis, d’épices, de thym et de graphite. Une bouche avec une belle tension soutenue, montrant une richesse forte en milieu de bouche.
RH – Quels sont les mets que vous aimez accompagner avec ce vin; à quelle température doit-on le servir et combien de temps peut-on le garder en cave?
GILLES NICAULT – Toutes sortes de viandes, comme une côte de bœuf au barbecue. Servez-le à 16 oC. En cave, ce vin peut se garder, au bas mot, une dizaine d’années et plus, dans des conditions idéales.
PIROUETTE Columbia Valley 2015, est une exclusivité du courrier vinicole de la SAQ.
RH – Nous terminons avec SAGGI Columbia Valley 2016. Saggi signifie "sagesse". C’est un assemblage de 60% Sangiovese, 29% Cabernet Sauvignon et 11% Syrah, 14,9o d’alcool. Voici un vin de style italien qui a été créé avec la collaboration de membres de la famille Folonari et dont vous avez été le maître d’œuvre depuis le début et jusqu’à aujourd’hui.
GILLES NICAULT – Absolument.
RH – D’où provient de raisin et comment a été produit ce vin?
GILLES NICAULT – Les vignobles sont situés dans la Yakima Vallee et la Red Mountain. La viticulture est semblable à celle du Pedestal. La fermentation est faite en petites cuves inox pour une meilleure extraction pelliculaire. Le vin est élevé 18 mois en fûts de chêne français.
RH – Robe rouge rubis intense tirant vers le grenat.
GILLES NICAULT – Nous recherchons l’influence du Sangiovese et son équilibre entre l’acidité et les arômes de petits fruits rouges, comme la groseille et la fraise sauvage. Un vin vibrant et plein de vie, une bouche élégante.
RH – Que nous suggérez-vous pour le mariage mets et vin?
GILLES NICAULT – Un très bon vin pour accompagner la volaille, comme le canard, et aussi avec certains poissons, comme le saumon. Un vin de garde qui va se bonifier en cave longtemps. Après huit ans, votre patience sera grandement récompensée.
SAGGI Columbia Valley 2016 est disponible auprès de l’Agent Mark Anthony Wines en IP. Prix 93,25$.
RH – C’était quatre vins exceptionnels pour sublimer de grands repas.
Merci de cet entretien passionnant, Monsieur Nicault.
GILLES NICAULT – Cher Monsieur Huet, c’est toujours un plaisir de vous voir et de goûter les vins ensemble! J’espère vous revoir bientôt à Walla Walla!
Liens :
Gilles Nicault, directeur de la vinification
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Représentés au Québec par Mark Anthony Wines & Spirits
Patrick Pelletier, directeur régional
Tél.: 514 798-5317
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Le Clos Jordanne renait de ses cendres
Le Clos Jordanne a été l’un des vignobles de prestige de la région de Niagara on the Lake.
Le domaine est né au début des années 2000, de la collaboration du plus important producteur et vinificateur canadien de l’époque, Vincor, avec l’un des meilleurs producteurs de la Bourgogne, la Maison Jean-Claude Boisset.
Le domaine se trouve à Jordan, sur l’escarpement du Niagara, et se compose de plusieurs terroirs, tous avec des sols différents; leurs climats également sont différents : tantôt chauds, tantôt venteux, tantôt humides. Le maître d’œuvre de ce miracle a été Thomas Bachelder, un Anglo-Québécois qui est une légende dans le monde du vin.
Le Clos Jordanne a été fondé à l'origine dans le but de produire des vins ultra premium de style bourguignon, exprimant le terroir unique de Jordan, de la région du Niagara. Thomas Bachelder va se concentrer sur les deux cépages bourguignons, le Chardonnay et le Pinot Noir. Par chance, le climat de Niagara est frais et semblable à celui de la Bourgogne.
Les vignobles de Clos Jordanne sont entourés et protégés par les forêts caroliniennes et leurs ravins d’origine glaciaire. Les sols sont limoneux, argileux et calcaires. Ils sont reconnus pour apporter au vin des fruits très concentrés, une grande minéralité et une aptitude à bien vieillir.
On a pris des soins inimaginables au niveau de la vigne : les vignes ont été plantées avec des porte-greffes importés directement de Bourgogne, le raisin était récolté à la main, et trié à la main au chai, où on le déplaçait par un système d'écoulement par gravité qui demandait une manipulation minimale.
L’expertise personnelle de Bachelder, dans la vinification en climat froid, a permis de créer des Chardonnay qui expriment vraiment le fruit et la minéralité, des vins élégants et suaves, avec une texture plus tendue, plus ciselée, et qui se démarquent des Chardonnay doux et boisés des climats plus chauds.
Pour les Pinot Noir, sous la gouverne de Thom Bachelder, le traitement qu’on leur a fait, tant au vignoble qu’au chai, tient aussi du grand art. On a pris entre autres le soin de vinifier selon la provenance du raisin, parce que les terroirs proviennent de sols et de microclimats différents.
Tout comme les Chardonnay, les Pinot Noir de Clos Jordanne sont loin de l’exubérance des vins des régions plus chaudes. Ici ils sont délicieusement parfumés, élégants, équilibrés, avec la charmante discrétion des grands Pinot Noir de la Bourgogne.
L’expertise de Thomas Bachelder a permis de créer pour les deux cépages des vins qui ont vraiment élevé la barre de la qualité pour l’industrie vinicole canadienne et placé le terroir de Jordan au sommet de la production du vin au Canada.
Thomas Bachelder avait un rêve, qui était de produire ses propres vins, très haut de gamme et à tirage limité. Il quitte Clos Jordanne et, à partir de 2009, il va produire les vins Bachelder au Niagara, en Oregon et en Bourgogne, où il loue des installations. Il produit aussi les vins du Château Queylus, qu’il amène à des niveaux très élevés. Sébastien Jacquey, qui était son assistant, a été nommé maître de chai au Clos Jordanne. Avec les mêmes techniques, il a continué à produire des vins Premium et à en créer d’autres, toujours dans le plus pur style bourguignon.
Entre-temps, Vincor a été absorbé par la grande maison Constellation, et Constellation donnera naissance à Arterra, qui est le principal producteur et distributeur de vins canadiens et importés primés et mondialement reconnus.
Arterra a grandi et évolué pour devenir propriétaire et distributeur de plus de 100 marques de vin, dont sept des 20 plus grandes marques au Canada : Jackson-Triggs, Inniskillin, Sawmill Creek, Wallaroo Trail, Woodbridge de Robert Mondavi, Ruffino et Kim Crawford. Au cours des cinq dernières années, les vins de la société ont reçu plus de 1 500 distinctions et récompenses lors de concours de vins nationaux et internationaux.
Ayant son siège social à Mississauga, en Ontario, Arterra exploite huit établissements vinicoles à travers le pays, avec plus de 1 700 acres de vignobles de qualité supérieure dans les régions viticoles du Canada. La société possède et exploite 164 magasins de vin au détail Wine Rack en Ontario et vend des trousses de vin et des produits pour la vinification sous la marque RJS Craft Winemaking. Arterra emploie environ 2 000 personnes à temps plein et à temps partiel dans tout le pays.
Sébastien Jacquey, qui semble avoir été affecté par les changements de direction, accepte un poste de vinificateur dans un autre vignoble de la région et quitte Clos Jordanne au début de 2016.
Arterra peine à trouver un vinificateur du même calibre pour Le Clos Jordanne, parce qu’elle doit prendre le contrôle d’un nombre gigantesque d’entreprises; finalement le domaine cesse sa production.
En 2017, lorsqu’Arterra a enfin bien en main le contrôle de toutes ses entreprises, se penche à nouveau sur Le Clos Jordanne et décide de le faire revivre. Elle convainc Thomas Bachelder de revenir au domaine pour devenir le fer de lance de sa renaissance. Son mandat est de redonner au Clos Jordanne sa place parmi les vins les plus estimés du Niagara.
La dédicace dit : À la Renaissance. Santé, Thom
Les éditions limitées du Grand Clos Pinot Noir et Chardonnay du Clos Jordanne seront commercialisées à la fin du mois de novembre 2019 et pourront être achetées en Ontario par l’entremise de Vintages de la LCBO, et de la SAQ au Québec. Elles seront également disponibles à l'achat en ligne sur Le Clos Jordanne.
LIENS:
Vins Arterra Canada
441 Courtneypark Drive East, Mississauga (Ontario) L5T 2V3
Michelle Saba
Directrice des relations publiques
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 416 209-2078
Représenté au Québec par Vins Arterra Canada
Robert Farèse
Directeur du développement et événements spéciaux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
Judith Cournoyer
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél.: 514 861-2404, poste 5212
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com
Justin Seidenfeld nous parle de Rodney Strong Vineyards
RH – Bonjour Justin Seidenfeld, vous êtes le nouveau directeur de la vinification du Domaine Rodney Strong Vineyards. Voulez-vous nous raconter votre parcours?
JUSTIN SEIDENFELD – Après avoir obtenu un diplôme en viticulture et en œnologie de l’U.C. Davis, j'ai commencé ma carrière chez Iron Horse Vineyards, puis chez Robert Mondavi Winery. En travaillant dans ces fabuleux domaines viticoles, j'ai d’abord compris l'importance des grands vignobles comme To Kalon, Hyde Vineyard, Vine Hill, et j’ai découvert l’art de vinifier d’un groupe de vignerons extraordinaires.
En 2010, je suis arrivé chez Rodney Strong et j'ai été encadré par Rick Sayre, qui m’a fait découvrir le potentiel de notre collection de sites viticoles exceptionnels.
En même temps que je travaillais dans ces superbes caves, j'ai parcouru le monde pour apprendre avec les plus grands viticulteurs et affirmer mon propre style. Ceci m'a permis de bien me préparer pour assumer mon rôle actuel et pousser les vins de Rodney Strong à un tout autre niveau.
RH – Présentez-nous Rodney Strong Vineyards. Quand a-t-il a été fondé et qui était Rodney Strong?
JUSTIN SEIDENFELD – Nous sommes une cave familiale fondée en 1959 par Rodney D. Strong, un danseur devenu pionnier vinicole. Rod fut une figure incontournable et un initiateur dans l'élaboration du vin au comté de Sonoma. Il fut le premier à planter du Chardonnay à Chalk Hill en 1965, le premier à faire du Cabernet en monocépage avec le Cabernet d’Alexander Crown de 1974, le premier à faire vieillir le vin en fûts de chêne français. Il a joué un rôle déterminant dans la délimitation des appellations des vins de Russian River Valley et de Chalk Hill.
Tom Klein, quatrième génération d’une lignée de diplômés de la Stanford Business School, a acheté le domaine en 1989. Au cours des 30 dernières années, il a conduit Rodney Strong et le comté de Sonoma à la renommée mondiale.
Nous avons continué à acquérir d’excellents sites viticoles dans les meilleures régions du comté de Sonoma, notamment dans les vallées d’Alexander, de Russian River Valley, de Chalk Hill et de Petaluma Gap. Nous avons développé récemment un vignoble de classe mondiale à très haute altitude, appelé le Ranch Cooley. Cette nouvelle propriété de 81 hectares incroyables va amener nos vins à de nouveaux sommets.
J'aime dire que la passion et la pratique sont synonymes de progrès. Avec une équipe passionnée et engagée, et 60 ans d’expérience globale, nos vins étonnent et s’améliorent d’année en année.
RH – Combien d’hectares a maintenant le domaine et où sont situés ses vignobles?
JUSTIN SEIDENFELD – Nous exploitons un peu plus de 525 hectares de vignes sur 14 sites dans le comté de Sonoma.
RH – Quelle est la mission que Tom Klein, le propriétaire actuel, vous a confiée?
JUSTIN SEIDENFELD – «Travaille dur avec intégrité en tout temps et dans tous les domaines et continue à innover en employant des pratiques durables».
Les efforts incessants de Tom, pour la qualité et le respect de nos clients, sont au cœur de toutes nos prises de décision.
RH – Vous avez produit une grande partie des vins de Rodney Strong Vineyards comme œnologue. Ces vins sont prestigieux et qualitatifs. Comment définiriez-vous le style des vins de Rodney Strong?
JUSTIN SEIDENFELD – Le style de Rodney Strong est un style classique axé sur la pureté, le terroir et la précision du cépage. Nous aimons laisser parler la vigne, avec très peu d’affinage en cave.
RH – Votre défi, en tant que nouveau directeur de la vinification, consiste à continuer à produire des vins qualitatifs et les amener à un niveau supérieur. Cela semble plus facile à dire qu’à faire. Mais vous êtes à la tête d’une équipe formidable, et vous êtes fier de repousser les limites du possible pour les vins. Êtes-vous prêt pour les plus hauts sommets?
JUSTIN SEIDENFELD – Absolument!! Nous sommes impatients et prêts à placer les vins Rodney Strong parmi les meilleurs au monde. Notre équipe travaille sans relâche dans les vignobles et les chais pour produire des vins de classe mondiale. Les résultats sont clairs et ils ne font que s'améliorer. Notre avenir est très prometteur.
RH – Est-ce que vous prévoyez créer de nouveaux vins?
JUSTIN SEIDENFELD – Nous sortons quelques nouveaux vins au moment où nous parlons. Nous avons maintenant des assemblages de rouge et blanc, très cools, appelés Upshot shipping. Ainsi qu'un délicieux rosé de Pinot Noir de Russian River Valley. En outre, nous venons de lancer une toute nouvelle marque appelée Rowen Wine Company. Cette marque est distincte de Rodney Strong Vineyards et repose sur des fruits de haute altitude et sur la philosophie viticole classique. Avec cette nouvelle marque, je suis autorisé à aller de l’avant en toute liberté et à produire des vins non traditionnels et très attrayants.
RH – Qu’est-ce qui peut être amélioré au niveau de la vigne et la manière de la cultiver?
JUSTIN SEIDENFELD – Au cours des 60 dernières années, nous avons beaucoup appris sur la viticulture et nous sommes en train de jeter un nouveau regard sur nos vignobles, ce qui inclut le fait de replanter certaines vignes.
Nous utilisons tout ce que nous avons appris par le passé et avons engagé un viticulteur de renommée mondiale, Daniel Roberts, pour nous aider dans un projet de dix ans, visant à réaménager la plupart de nos sites. Nous avons beaucoup travaillé sur nos sols et les avons étudiés minutieusement pour pouvoir faire des meilleurs choix en porte-greffes et en clones. Nous employons de plus en plus de technologies pour contrôler l'utilisation de l'eau et prendre d'autres décisions viticoles.
Nous venons d’adopter une nouvelle philosophie de cadrage de la production, qui consiste à nous concentrer sur les livres de raisin par vigne à la place de l’ancienne méthode, qui calculait les tonnes de raisin par acre. Cela nous permet de faire en sorte que chaque vigne produise de meilleurs raisins, tout en permettant à l'ensemble du site de produire la quantité de fruits nécessaire pour rester financièrement viables. Nous y parvenons en plantant des rangs de ceps plus rapprochés, pour avoir plus de vignes par acre.
RH – Comment souhaiteriez-vous que soit votre cave de l’avenir?
JUSTIN SEIDENFELD – La cave du futur est une cave en constante évolution. Parce que tant de choses changent dans notre monde à cause du changement climatique, des réglementations gouvernementales, de la disponibilité de main-d'œuvre et de l’évolution du goût des consommateurs. Ma vision de la cave du futur est quelque chose de très adaptable, qui trouve un bon équilibre entre l’utilisation des technologies de pointe et des techniques de vinification traditionnelles. La cave devra être de conception épurée pour permettre une utilisation facile, propre et sécuritaire.
Dans la même veine, nous venons de terminer une nouvelle salle de fermentation dans notre cave, appelée « The Boneyard », qui établit un nouveau standard de précision en matière de fermentation et de durabilité.
RH – Vous êtes probablement confronté au réchauffement climatique; quelles sont les mesures que vous prendrez pour faire face à ce problème?
JUSTIN SEIDENFELD – Comme pour la plupart de mes réponses, la meilleure solution pour nous, c’est l'équilibre. Nous avons commencé à employer la technologie pour réduire nos impacts : que ce soit dans notre utilisation d'électricité avec des équipements et des panneaux solaires plus efficaces, ou notre utilisation de l'eau dans le vignoble, avec des capteurs d'humidité au sol en continu. Ils nous permettent d'arroser uniquement la zone racinaire jusqu'à ce qu’elle soit saturée. Nous avons également ajouté un vernis spécial à l'intérieur de nos nouveaux réservoirs, ce qui réduit notre consommation d'eau de 50%. Nous équilibrons la réduction de notre impact sur le vignoble avec l'utilisation de cultures de couverture appropriées pour prévenir l'érosion et fertiliser le sol naturellement.
Toutes ces initiatives vont nous garder plus durables et nous permettre, espérons-le, de faire du vin de classe mondiale, pendant encore 60 ans et plus.
RH – Quels sont les marchés que vous rêvez de conquérir dans les prochaines années?
JUSTIN SEIDENFELD – Je pense que ce serait assez cool de pouvoir rendre visite à mes amis de Bordeaux et de Bourgogne et de voir nos vins disponibles là-bas. Nous aurions l'impression que nous avons réussi.
RH – Nous allons déguster 4 vins de Rodney Strong Vineyards. Deux blancs : le Chalk Hill Chardonnay 2016 Sonoma County, et le Charlotte’s Home Sauvignon Blanc Northern Sonoma County 2017. Nous allons aussi déguster deux rouges : le Russian River Valley, Pinot Noir, Sonoma County 2016 et l’Alexander Valley Cabernet Sauvignon, Sonoma County 2016.
Commençons par le Chalk Hill Chardonnay 2016 Sonoma County, 13,5o d’alcool. Un vin dont le raisin pousse sur des sols volcaniques qui lui confèrent un caractère minéral. Ce vin porte votre signature. Voulez-vous nous dire comment ont été faites la sélection du raisin et la vinification?
JUSTIN SEIDENFELD – Ce vin est vraiment un produit de la Chalk Hill A.V.A. Les sols de Chalk Hill sont incomparables car ils favorisent la concentration des arômes et de la minéralité. Le climat est un peu plus chaud que celui de la Russian River Valley et cela apporte un changement au caractère du fruit. Nous faisons fermenter le moût en barriques de chêne français et laissons vieillir le vin environ 12 mois avant l'assemblage. Le vin repose ensuite pendant environ quatre mois, pour s’équilibrer avant la mise en bouteille.
RH – La robe est dorée tendre et brillante.
JUSTIN SEIDENFELD – Au nez, on perçoit des parfums de poire mûre, de pêche blanche et de mandarine fraîche.
RH – En effet, et je capte aussi des notes de pomme et d’amande grillée, de fleur d’acacia, de biscuit et de beurre frais.
JUSTIN SEIDENFELD – La sensation en bouche de ce Chardonnay est riche et crémeuse, avec beaucoup d'acidité et de fruits.
RH – Avec quoi peut-on le marier?
JUSTIN SEIDENFELD – Mon accord préféré avec ce vin est n'importe quoi avec du saumon. Mon choix serait un saumon grillé avec du maïs sucré et de la roquette rôtie.
RH – Combien de temps peut-on le garder en cave?
JUSTIN SEIDENFELD – Je dirais qu'il est préférable de boire ce vin dans les cinq ans.
Rodney Strong Estate Vineyards Chalk Hill Chardonnay 2015 est disponible à la SAQ Spécialité, code 11368847. Prix 27$.
RH – Dégustons maintenant le Charlotte’s Home Sauvignon Blanc Northern Sonoma County 2017, 13,5o d’alcool. Qui était Charlotte?
JUSTIN SEIDENFELD – Charlotte était la femme de Rodney. Le vignoble principal dont proviennent les raisins de ce vin a été planté près de la maison de Rodney et de Charlotte. Charlotte adorait promener ses chiens dans le vignoble, le long de la Russian River, qui borde la côte ouest du vignoble. Rodney décida de donner son nom à l'endroit qu’elle aimait tant.
RH – Comment est le comté de Sonoma pour le vin?
JUSTIN SEIDENFELD – Je dirais que le comté de Sonoma est le meilleur endroit au monde pour faire du vin en raison de sa qualité supérieure et de sa diversité sans pareille.
Je ne dis pas cela à la légère. Si vous regardez à travers le monde, vous trouverez de nombreuses régions en croissance qui sont étonnantes. Cependant, chacune est connue pour faire une chose bien. Par exemple, Mendoza est connu pour le Malbec, etla Nouvelle-Zélande pour son Sauvignon Blanc et son Pinot Noir. Mais au comté de Sonoma, nous avons des zones de culture tellement diverses que nous pouvons produire du Chardonnay, du Pinot Noir, du Cabernet Sauvignon, du Zinfandel, du Malbec, et nombreux autres vins de classe mondiale. C'est vraiment un Disneyland pour les viticulteurs.
RH – Comment produisez-vous ce vin de Sauvignon Blanc?
JUSTIN SEIDENFELD – Nous faisons une fermentation à froid de 90% du vin en cuves d’acier inoxydable, ce qui nous permet de préserver son caractère volatile. Le reste est fermenté en fûts de chêne français neufs à 100%. Cela s’ajoute à la palette moyenne des vins et apporte de belles couches de vanille et d'épices.
RH – La robe est dorée pâle, limpide et brillante.
JUSTIN SEIDENFELD – Les arômes sont frais et vibrants. Ils dégagent des notes d’agrumes, de citron-lime, d’ananas, de kiwi, de fruit de la passion et des touches herbacées.
RH – Un bouquet en effet très équilibré, très charmeur.
JUSTIN SEIDENFELD – La bouche est acide et pleine de fraîcheur. Le chêne français apporte une belle palette aromatique et gustative. Ce vin se termine par une longue finale, qui met l'eau à la bouche.
RH – Avec quoi aimez-vous le servir et à quelle température?
JUSTIN SEIDENFELD – J'aime le boire avec une salade préparée avec une bonne vinaigrette. L'autre jour, j'en ai mangé une avec du poulet, du brie et des poires, accompagnée de ce Sauvignon blanc, c'était délicieux.
RH – Combien de temps peut-on le conserver en cave?
JUSTIN SEIDENFELD – Ce vin est prêt à boire et devrait être dégusté dans peu de temps.
Rodney Strong Charlotte’s Home Sauvignon Blanc Northern Sonoma County 2017 est un produit d’importation privée (IP), code 13788044. Prix 21,75$. Pour sa disponibilité, contactez l’agence dont les liens sont indiquez à la fin.
RH – Dégustons maintenant le premier des vins rouges : Russian River Valley, Pinot Noir, Sonoma County 2016, un vin qui porte également votre signature. Comment est le comté de Sonoma pour les rouges?
JUSTIN SEIDENFELD – Le comté de Sonoma est idéal pour les vins rouges. Le Pinot Noir pousse très bien dans la Russian River Valley, ainsi que dans le Petaluma Gap et la côte ouest de Sonoma. Les rouges de style Bordeaux excellent dans les vallées chaudes d'Alexander Valley et dans Knights Valley.
RH – Comment a-t-il été produit?
JUSTIN SEIDENFELD – Ce Pinot était composé à 100% de Pinot Noir de Russian River. Il est fermenté en cuve inox, puis vieilli en fûts de chêne français pendant 12 à 14 mois. Ensuite, il est légèrement filtré et mis en bouteille.
RH – Une robe typique du Pinot Noir d’un rubis de moyenne intensité. Un bouquet très intéressant.
JUSTIN SEIDENFELD – Les arômes de ce vin sont riches en fruits, avec des cerises mûres, des notes de terre et de belles épices provenant des barriques dans lesquelles il est élevé.
RH – Vous avez raison, sans l’exubérance de certains Pinots du nouveau monde, celui-ci est délicieusement parfumé mais tout en équilibre, avec la charmante discrétion d’un bon Pinot Noir. Comment est-il en bouche?
JUSTIN SEIDENFELD – Ce vin est riche et soyeux, avec une belle palette aromatique faite de beaux arômes de fruit, de vanille et de moka provenant des fûts. Il présente une couche de complexité qui est due à la combinaison des clones Dijon et Heritage, qui composent son assemblage.
RH – Avec quels mets suggérez-vous de le marier et à quelle température conseillez-vous de le servir?
JUSTIN SEIDENFELD – J’aime le marier avec un carré d’agneau!
RH – Combien de temps peut-on le garder en cave?
JUSTIN SEIDENFELD – Vous pouvez le conserver 10 ans, si vous voulez.
Russian River Valley, Pinot Noir, Sonoma County 2015 est disponible à la SAQ, code 11383502. Prix 27$.
RH – Nous dégustons pour terminer l’Alexander Valley Cabernet Sauvignon, Sonoma County 2016, signé également de votre main. D’où provient le raisin?
JUSTIN SEIDENFELD – Les raisins pour ce vin proviennent de vignobles à flanc de montagne, tout au long de l’Alexander Valley. Nous essayons de choisir des vignobles en commençant dans la partie sud de la vallée et en continuant jusqu'au nord. En allant du sud au nord, la température change beaucoup, ce qui entraîne une modification du caractère des fruits. En nous approvisionnant en raisin dans ces différents endroits, nous pouvons obtenir un profil de fruit encore plus complexe pour construire le vin.
RH – Comment le vinifiez-vous?
JUSTIN SEIDENFELD – Le vin est fermenté en cuves inox avec une moyenne de 21 jours de contact avec les peaux. Vers la fin de la fermentation, nous chauffons le réservoir jusqu'à 32 °C. C'est ce qu'on appelle la macération thermique, et cela nous aide à obtenir plus de concentration de saveurs et de sensations en bouche. À partir de là, le vin est placé en fûts de chêne 100% français, dont 50% neufs, et il y vieillit 18 mois avant la mise en bouteille.
RH – Magnifique robe d’un rouge foncé avec des reflets presque noirs. Elle annonce sa complexité aromatique.
JUSTIN SEIDENFELD – Les arômes sont pleins de fruits, allant de la framboise à la cerise rouge, en passant par la cerise noire. Nous avons des couches d'épices et un soupçon de chocolat noir. Tout cela est enveloppé avec la belle vanille et le caractère de chêne doux des fûts.
RH – J’aime ses notes fruitées si typiques, j’aime aussi son côté épicé, et surtout son côté gourmand.
JUSTIN SEIDENFELD – En bouche c'est un vin mi-corsé à corsé. La bouche a beaucoup de tanins, mais les tanins ont été déjà contrôlés dans la vigne et les bords sont arrondis par les fûts. Ce sont donc des tanins abondants, mais soyeux. Le vin a une bonne acidité, qui ajoute de la fraicheur et du fruité à l'entrée en bouche et lui donne aussi une finale longue et juteuse.
RH – Ce vin gourmet se mariera très bien avec les viandes rôties, bœuf, agneau, porc, mais aussi avec les volailles nobles comme les pintades, les faisans. Il est délicieux avec les sauces aux champignons sauvages, et absolument parfait avec un plateau de fromages. Quel est son temps de garde en cave?
JUSTIN SEIDENFELD – Il peut vieillir au moins 10 ans et je recommanderais de le décanter, dans sa jeunesse.
Rodney Strong, Alexander Valley Cabernet Sauvignon, Sonoma County 2016. Pour la disponibilité contactez l’agence.
RH – Merci de m’avoir accordé cette merveilleuse entrevue, Monsieur Seidenfeld.
JUSTIN SEIDENFELD – Mon objectif, en tant que directeur de la vinification, est de faire des vins qui surprennent et apportent le bonheur aux gens qui les boivent. Si nous y parvenons, nous sommes sur le bon chemin. J'aime toujours terminer les interviews avec une citation, alors je vous laisse celle-ci :
« L'art le plus noble est celui de rendre les autres heureux » - PT Barnum
Merci pour votre temps.
Liens :
Ils sont représentés au Québec par Mark Anthony Wines & Spirits
Patrick Pelletier, directeur régional
514 798-5317
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Guillaume Desport nous parle des fameux Chandon de Californie
J’ai rencontré Guillaume Desport, Assistant Winemaker de la Maison Chandon, auFestival des vins de Californie à Montréal. La Maison Chandon produit les vins effervescents les plus célébrés des États-Unis. J’ai posé quelques questions à monsieur Desport.
RH – Qu’est-ce qui a motivé la Maison de Champagne Moët & Chandon à créer une maison de vins effervescents en Californie?
GUILLAUME DESPORT – L’esprit pionnier et visionnaire. Nous sommes la première maison française à s’être implémentée dans la Napa Valley en 1973.
La vision étant de créer des vins effervescents de qualité en mettant en avant toute la typicité locale du vignoble Californien. Nous allions tradition et savoir-faire français avec la créativité et l’ouverture californienne.
RH – Comment a évolué la maison Chandon depuis 1973?
GUILLAUME DESPORT – Nous sommes fiers d’avoir participé au démarrage et à l’essor de la région de Napa Valley. Depuis sa création en 1973, nous sommes devenus le leader dans les super premium sparkling wine.
Le domaine accueille de nombreux visiteurs et nous leur proposons des expériences uniques et saisonnières.
RH – Quel est le style de la Maison Chandon?
GUILLAUME DESPORT – Le style de la Maison Chandon est casual chic! Nos vins sont frais, fruites et raffinés.
Grâce à eux, nous souhaitons offrir à nos consommateurs une expérience et leur faire apprécier chaque moment de la vie autour d’un verre de vin mousseux.
RH – Cultivez-vous en partie ou en totalité les raisins que vous employez dans la confection de vos vins?
GUILLAUME DESPORT – Nous avons la chance d’avoir 3 vignobles en propriété, situés à Carneros, Mount Veeder et Yountville. Ils nous garantissent une riche diversité de terroirs et d’expression. Par ailleurs, nous travaillons également avec des partenaires sur le long terme.
RH – Comment sont les terroirs qui vous fournissent le raisin?
GUILLAUME DESPORT – À Napa, la richesse de notre terroir est la diversité. Nous nous concentrons dans les régions les plus froides de la Napa Valley pour nos vins effervescents.
Carneros est la région la plus froide, qui donne des vins très frais et minéraux. Yountville est quant à lui plus chaud et offre des vins de profondeur et de grande complexité. Mount Veeder nous apporte souplesse, caractère et structure.
RH – Quel type de viticulture privilégiez-vous?
GUILLAUME DESPORT – La viticulture raisonnée.
RH – Quels cépages employez-vous dans vos vins effervescents de Californie?
GUILLAUME DESPORT – Nous élaborons des vins effervescents à partir des 3 cépages classiques : le Chardonnay, le Pinot Noir et le Meunier.
RH – Est-ce que vous employez quelquefois des cépages d’appoint autres que les trois classiques?
GUILLAUME DESPORT – Il nous arrive d’utiliser du Pinot Blanc, mais cela reste très anecdotique.
RH – Quels cépages marquent le style de la Maison Chandon?
GUILLAUME DESPORT – Le Chardonnay, qui est en dominance sur la majorité de nos cuvées, mais le Pinot Noir arrive en deuxième lieu tout près derrière!
RH – Comme vous n’avez pas les contraintes de la réglementation française, décrivez-nous votre cave et la manière dont vous vinifiez vos vins effervescents.
GUILLAUME DESPORT – Nous utilisons le savoir-faire français, mais le fait d’être en Californie nous apporte une ouverture d’esprit et plus de créativité. Nous aimons allier tradition et innovation dans notre manière de vinifier et de créer nos vins.
RH – Même si vous employez les mêmes cépages et pratiquez la méthode champenoise, malgré leur élégance et leur convivialité, vos vins sont différents de ceux de votre maison mère. Est-ce que vous ne cherchez pas sciemment à vous en démarquer?
GUILLAUME DESPORT – C’est tout à fait cela. L’idée est de célébrer la différence et de ne pas recréer ce qui se fait ailleurs! Nous voulons mettre en avant le terroir californien avec le côté frais et fruité. Nous recherchons « the California brightness in the glass ».
RH – Combien de types de vin mousseux produisez-vous?
GUILLAUME DESPORT – Notre gamme comporte 6 vins en distribution (Brut, Rosé, Blanc de Noirs, Sweet Star, étoile Brut, étoile Rosé).
Mais nous produisons également des vins qui sont disponibles uniquement en vente directe ou si vous faites partie de notre Club Chandon. Nous créons des vins exclusivement pour cela. Nous faisons également des vins tranquilles : Chardonnay, Pinot Noir, Pinot Meunier et Cabernet Sauvignon.
RH – Gardez-vous beaucoup de vins de réserve pour reproduire le style de vos différents types de vins?
GUILLAUME DESPORT – Oui, en effet. Nous gardons beaucoup de vins de réserve pour garantir la qualité et la continuité du style de la maison. Sur la cuvée Brut, les vins de réserve peuvent représenter jusqu’à 15-20% de notre assemblage.
RH – Un thème dont on parle peu mais qui est pourtant intéressant : combien de temps vos vins effervescents peuvent être conservés en cave ou en cellier?
GUILLAUME DESPORT – Ce qui est bien, avec les vins effervescents, c’est que nous vieillissons les vins pour nos consommateurs. C’est-à-dire que lorsque les vins arrivent sur le marché, ils peuvent être consommés tout de suite.
Par contre, les vins effervescents ont également un grand potentiel de garde, du fait de leur acidité. Ils peuvent être gardés pendant 2 à 3 ans pour notre gamme Classique et jusqu’à 10 ans pour notre gamme Prestige étoile.
RH – De quel ordre est votre production de vins effervescents?
GUILLAUME DESPORT – Je ne suis pas en mesure de vous donner des chiffres, par contre je peux vous dire que nous sommes le leader des domestiques sparkling wines dans la catégorie super premium.
RH – Quelle est la part que vous destinez à l’exportation et comment se positionne le Canada?
GUILLAUME DESPORT – Il existe 6 domaines Chandon dans le monde : Argentine (1958), Californie (1973), Brésil (1973), Australie (1986), Inde (2013) et Chine (2014).
Nous nous partageons la distribution mondiale.
Chandon Californie se concentre donc sur l’Amérique du Nord (États-Unis / Canada).
RH – Quel est votre vin qui connait le plus grand succès?
GUILLAUME DESPORT – Notre Brut et notre Rosé. Le Rosé, en ce moment, connait un grand succès.
RH – Vous produisez aussi des vins tranquilles. Pouvez-vous nous décrire leurs couleurs et leurs styles?
GUILLAUME DESPORT – L’idée des vins tranquilles est de mettre en avant chaque cépage que nous utilisons pour les vins effervescents.
Chardonnay : citrons, fruits confits, avec un bon équilibre boisé. Dense et onctueux en bouche
Pinot Meunier : Croquant, cerises, framboises. Texture légère et raffinée
Pinot Noir : cerises plus mûres et avec plus d’intensité de boisé. Un palais plus structuré mis tout en gardant fraicheur et élégance.
RH – Merci de nous permettre de déguster trois Chandon mousseux. Commençons par le Chandon California Brut, 65% chardonnay, 33% Pinot Noir, 2% Meunier, 12o d’alcool seulement. Décrivez-nous sa fabrication.
GUILLAUME DESPORT – Les vins sont élaborés selon la méthode traditionnelle : la deuxième fermentation se fait dans la bouteille, puis les vins sont vieillis pendant 15 mois.
RH – La robe dorée pâle est magnifique. Les bulles sont petites et abondantes. Le cordon est persistant. Parlez-nous des arômes et du goût.
GUILLAUME DESPORT – Avec une expression vive et vibrante, le Brut Classic révèle un bouquet intense de pomme fraîche, de poire et de pêche blanche. Viennent ensuite des notes de brioche, d’amande et de tarte au citron, rehaussées par des parfums de fleurs blanches.
La bouche est fraîche et équilibrée, avec une bonne acidité et un palais crémeux, lisse et doux, avec une longue finale aromatique.
RH – C’est un vin effervescent de célébration, mais aussi de gastronomie. Avec quoi suggérez-vous de le prendre et à quelle température recommandez-vous de le servir?
GUILLAUME DESPORT – Il est parfait avec les salades, comme la salade César, les calamars et les poissons. Il faut le servir frais, entre 6 et 8 degrés Celsius.
Le Chandon California Brut est disponible à la SAQ, code 13343109. Prix 29,60$.
RH – Dégustons maintenant le Chandon California Rosé, 65% chardonnay, 33% Pinot Noir, 2% Meunier, 12o d’alcool seulement. Vinifiez-vous les trois cépages en blanc et ajoutez-vous du Pinot rouge tranquille pour obtenir cette jolie robe rose?
GUILLAUME DESPORT – Oui, c’est exactement cela. C’est un Rosé d’assemblage. Notre Rosé est à prédominance chardonnay pour lui donner fraicheur et légèreté.
RH – Très belle robe rose, vibrante, de petites bulles adorables. Présentez-nous ses parfums et son goût.
GUILLAUME DESPORT – Au nez, l'impression immédiate est vive, pure, avec des arômes frais de fraise, de cerise rouge. Viennent ensuite des notes pâtissières de tarte à la framboise, qui créent une harmonie parfaite.
En bouche c’est une sensation complexe, crémeuse, douce et vive à la fois. C’est la combinaison parfaite pour une journée ensoleillée. Sa masse aromatique est très riche : fraise, cerise, prune, cassis. Une logue finale sensuelle qui invite à un deuxième verre.
RH – À quelle température le servez-vous et avec quoi aimez-vous l’accompagner?
GUILLAUME DESPORT – Entre 6-8 oC il est parfait. Ce rosé est d’abord un vin d’apéritif à boire entre amis ou en amoureux. Il est si délicieux avec des canapés et des tapas. Il est également très bon avec des fruits de mer et avec des mets complexes comme la paella ou le couscous. Au dessert, il est parfait avec les tartes aux fruits.
Le Chandon California Rosé est disponible à la SAQ, code 11565007. Prix 32,35$.
RH – Nous allons terminer avec le Chandon California Sweet Star ou Douce étoile en français. Belle robe dorée claire, des bulles abondantes qui la jouent coquines avec nos lèvres et notre langue et qui nous apportent une sensation de fraîcheur. Parlez-nous de ses arômes et de son goût.
GUILLAUME DESPORT – Sweet Star brille par ses arômes intenses et tropicaux de mangue, de papaye, de fruit de la passion, mais aussi de pêche, de mandarine et d'orange, avec de notes de miel.
En bouche c’est un vin opulent, demi-sec. Sa texture est soyeuse et équilibrée par son acidité. Il a une belle longueur en fin de bouche.
RH – Étant plus doux que les premiers, avec quoi suggérez-vous de le marier et à quelle température faut-il le servir?
GUILLAUME DESPORT – Il se marie très bien avec des mets épicés de la cuisine asiatique, et tout particulièrement avec la cuisine thaïe. Il accompagne aussi divinement les desserts : les crèmes brûlées et les gâteaux aux fruits. Le Sweet Star plait beaucoup aux jeunes et sert à faire des cocktails irrésistibles!
RH – Quelle est la meilleure façon d’ouvrir une bouteille de Chandon?
GUILLAUME DESPORT – Ah, c’est très facile! Le plus simple est de vous orienter vers une vidéo que notre winemaker, Pauline Lhote, a faite avec Rebecca Minkoff, designer de mode, avec qui nous avons collaboré :
RH – Vous avez raison, une image vaut mille mots. Merci Guillaume Desport de nous avoir entr’ouvert les secrets du Chandon.
GUILLAUME DESPORT – Merci à vous!
Liens :
Guillaume Desport
Assistant Winemaker
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Représentés au Québec par Véronique Gonneville
National PR & Communication Director
Moët Hennessy
Charton Hobbs Group
514 582-4408
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Myriam Valcin
Directrice de comptes DDBPR
Mobile : 514 574-6224
Office : 514 798-7118
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Mathieu Pagès
Spécialiste Moët Hennessy • Charton-Hobbs
438 880-1713
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com
LaMetropole.com