
Jean Chouzenoux
Une solution technologique pour gérer votre cave à vin: Alfred!
Vous êtes un amateur de vin qui investit une fortune dans l’objet de vos passions. Accumulant vos Bordeaux millésimés, vos grands crus de Bourgogne rarissimes ou des super Toscans, vous avez du mal à effectuer le rangement ? Pire, certains grands crus risquent d’échapper à votre vigilance et d’outrepasser dangereusement leur date de péremption… Alfred vient à votre rescousse. Tel un majordome il veille à toute la logistique et autres tâches inhérentes au bon ordonnancement et au bon roulement de votre cave aux mille trésors !
Un outil créé et développé au Québec
Alfred est né en 2012 d’une collaboration entre l’entreprise québécoise Celliers Intelligents et la Société des alcools du Québec. Selon Guy Doucet, fondateur de Celliers Intelligents devenue Alfred Technologies : « Notre objectif est d’aider l’amateur de vin dans la gestion de sa cave à vin et le restaurateur à optimiser toutes les opérations liées à la gestion des boissons alcooliques de son établissement. » L’outil est entré dans une autre dimension et a accru sa performance appuyée par la technologie de l’intelligence artificielle.
Le majordome de l’amateur de vin
En téléchargeant l’application et moyennant un abonnement qui varie selon les services sélectionnés et le nombre de bouteilles à gérer, Alfred est désormais à votre service. Dès lors, il vous supporte dans la gestion de votre cellier et devient de bon conseil pour l’aspect ludique de la dégustation. Selon Alain Cloutier, l’un des experts chez Alfred : « Cette solution technologique est conçue pour gérer les caves à vin de manière efficace. Elle permet de cataloguer vos bouteilles, suivre leur emplacement et gérer les informations sur chaque vin, comme le millésime, le cépage et les notes de dégustation. L'application peut également proposer des suggestions d'accords mets-vins et vous alerter lorsque certaines bouteilles atteignent leur apogée de dégustation. » De quoi simplifier la vie de l’amateur et d’amplifier le plaisir du dégustateur en ayant accès à une mine d’informations en quelques clics ! L'interface est vraiment pensée pour être simple à utiliser pour les amateurs de vin. Un outil pratique et instructif à la fois. Mais Alfred va plus loin encore en vous soutenant grâce à une équipe d’experts pour gérer l’aspect physique de votre panoplie de grands crus. Il peut voir à la conception de votre cave, au déménagement si besoin est, au rangement méthodique de vos bouteilles et plus encore. Tout juste s’il ne vient pas ouvrir et décanter votre grand cru… en autant qu’il vous laisse le plaisir de la dégustation !
Alfred est aussi au service des professionnels de la restauration
De la réception de la commande au service aux clients en salle à manger Alfred voit à tout. Supporté par la technologie de l’Intelligence artificielle il vous permet entre autres, de gérer vos inventaires en temps réel, calibrer le prix de vente et suggérer une période idéale de consommation des grands crus. Les étapes, somme toutes assez simples, consistent à scanner votre facture et tous les articles et autres informations concernant les vins que vous venez d’acquérir sont automatiquement ajoutés à votre fichier. Ensuite votre inventaire est instantanément mis à jour et un calendrier optimal de consommation est suggéré pour chacun de vos vins. De même, comme à la bourse la valeur quotidienne de vos produits est actualisée grâce à une base de données internationale et des prix de vente sont par conséquent suggérés. Enfin, dans son volet lié à la sommelerie un accord vins et mets est proposé en croisant votre carte des vins et le menu de votre établissement. Un véritable outil « clé en mains ! »
Une idée peut voyager…
Il y a quelques jours j’ai abordé le sujet en vous parlant d’une rencontre surprenante avec Leah Von der Mije, qui opère une boutique de vins dans un village de collines des Alpes Maritimes. Quel lien entre un logiciel québécois et cette caviste maralpine ? À suivre…
L’art du barbecue
Au moment où j’écris ces lignes à Nice, il fait 20 °C, le soleil brille et je réfléchis à ce que je mettrai sur la grille ce soir après avoir allumé mon BBQ. Accessoirement, via mon téléphone connecté au haut-parleur Bluetooth, je syntonise une station radio de Montréal et, en ce 8 avril, on annonce 5 cm de neige. Mais bon, cela aura sûrement fondu à temps samedi pour que vous ayez vos premiers frissons printaniers et rêviez aussi de généreuses grillades !
Cent recettes par Thierry Cornuet, alias Big T
Si à l’appel des beaux jours vous cherchez à renouveler vos recettes et à épater le beau-frère, je vous suggère cette bible gastronomique de cuisine en plein air qui va métamorphoser le grillardin que vous êtes. À la rédaction et aux manettes de cet ouvrage intitulé L’art du barbecue, (288 pages aux éditions Marabout), on retrouve l’incontournable Thierry Cornuet qui a déjà été mis en lumière dans cette rubrique. Un personnage jovial dont les années passées au Québec auront gravé au fond de lui une empreinte indélébile. En effet, depuis il répète à bon escient qu’il s’inspire quotidiennement de la joie de vivre des québécois dans tout ce qu’il entreprend concernant les arts de la table. Par conséquent, vous trouverez dans ce volume une centaine de recettes réalisables sur un BBQ au gaz, au charbon, une plancha, un brasero/plancha et même au fumoir pour les plus mordus.
Des bouchées apéritives aux desserts, tout le potager et le garde-manger y passent : les légumes, les poissons, les crustacés, la volaille, le gibier et même les fruits. La touche québécoise est entre autres assurée par certains ingrédients que l’on retrouve dans les recettes de sauces dont vous napperez vos platées. Authentique et généreux à souhait, Big T nous dévoile aussi ses trucs sur les règles de base pour garantir plaisir et gourmandise à vos invités. Vous saurez tout des chauffes idéales et des méthodes de cuisson directes ou indirectes. Et comme ce livre est un outil à part entière, vous obtiendrez également des conseils sur le nettoyage et l’entretien de vos machines de cuisson. Bref, de quoi créer des moments de complicités inégalés autour de la flamme… une fois le beau temps de retour. Et comme je dis toujours « bien tenir la pince à cuire dans la main droite et le verre de rosé dans la main gauche… c’est une question d’équilibre. »
Expansion au Québec…
Thierry Cornuet déjà restaurateur de plein air dans le sud de la France veut exporter son concept de restaurant BBQ au Québec. Il ajoute « c’est comme un goût de revenez-y qui ne m’a jamais quitté et ce serait pour moi l’occasion de boucler la boucle. Revenir où je me suis mis au monde professionnellement ». Dans cette formule au concept bien singulier on retrouve une offre complète sous la même enseigne : restaurant où tous les plats sont cuisinés au BBQ, un coin sandwichs, une école de cuisine, une boutique d’accessoires dédiés à la cuisine en extérieur. A la recherche d’associés carburant à la même passion, il ambitionne de planter son chapiteau dans la grande région de Montréal pour démarrer. « Bâtir cette passerelle gourmande entre le Québec et la France, entre mes deux cultures serait une véritable consécration » d’avouer tendrement Big T. Disons qu’à une ère où certains cherchent à nous diviser sur la planète, ces paroles font du bien à entendre.
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Note : vous pouvez commander le livre chez votre libraire préféré ou sur la plateforme de votre choix.
Je vous parle de réseautage, d’un monde si petit, d’Alfred et d’Auguste Escoffier
Il y a 4 ou 5 ans, j’ai rencontré Daniel Blais un québécois installé en France depuis une vingtaine d’années. Comme point commun nous avions un intérêt partagé pour le vin, moi comme ex-SAQ et amateur, lui en tant qu’actionnaire d’un vignoble dans le sud-ouest de la France. Par surcroit, nous nous étions donné rendez-vous dans un restaurant de plein air tenu par Thierry Cornuet allias Big-T, un français qui a vécu au Québec quelques années avant de rentrer au bercail, non sans être totalement imprégné de la culture du terroir québécois. En outre, j’avais brièvement côtoyé Thierry à l’époque où j’étais à la SAQ et qu’il était représentant pour un cidre québécois. À nous trois, nous tisserons une toile dans laquelle bien des victimes se feront agréablement piéger.
La force d’un réseau
Il y a peu, le master chef du BBQ Big-T accoutré de la traditionnelle veste à carreaux rouges et noirs a déménagé ses pénates pour un ouvrir le Shack & Co restaurant-concept, dans un charmant village de l’arrière-pays niçois. Pour souligner ce transfert et annoncer différents autres projets d’investissements qui émanent du cerveau hyper actif de Big-T, Thierry et Daniel, qui entre-temps ont noué des liens professionnels, ont organisé une présentation à un groupe d’éventuels investisseurs. J’y ai été convié…non pour mon portefeuille mais par considération patriotique.
Par ailleurs, il y a quelques temps j’avais fait la connaissance de Louise Chalifour originaire de Québec qui dans ses temps libres officie comme Consule-Honoraire du Canada pour le département des Alpes-Maritimes. Je l’ai présentée à Daniel qui l’a conviée pour l’événement au Shack & Co et l’a à son tour présenté à Big-T. C’est ainsi que la roue tourne, que le réseau s’élargi et que la solidarité opère.
Or, lors de cette soirée pour nous désaltérer et nous sustenter, Thierry avait convié quelques artisans régionaux dont deux jeunes femmes tenant chacune un stand et proposant des vins locaux aux convives… tiens-donc! L’ami Robert Gillet, un autre québécois en cavale hivernale, qui m’accompagnait et à qui rien n’échappe, me dit « tu devrais aller rencontrer la dame qui présente des vins juste à côté ». Obtempérant, je me suis présenté à elle et tout en dégustant ce qu’elle m’offrit, j’entrepris un brin de causette : « ce sont vos vins ? » - « Non je tiens une boutique de vins à Tourette-sur-Loup » - « et vous êtes? » - « Leah van der Mije voici mon conjoint Kevin ». Le verre à la main, la discussion se fluidifie puis Leah et Kévin m’expliquent qu’ils cherchent à présenter un logiciel de gestion de caves à vins aux restaurateurs étoilés et aux hôteliers de prestige de la Riviera. Je sors alors le grand jeu et lui dit qu’au Québec il existe un outil qui a fait ses preuves, un logiciel baptisé Alfred. « AHHH, c’est pas vrai !», de s’exclamer Leah, « je leur ai parlé au téléphone cet après-midi. Nous partons la semaine prochaine à Montréal et je vais rencontrer leur équipe » - j’ajoute « vous allez rencontrer Alain Cloutier je parie? » - les deux au bord de la syncope « bin oui justement… Alain Cloutier » - et moi de lui répondre « vous êtes entre bonnes mains, Alain est un ancien collègue du temps de la SAQ ». Sacré petit monde!
Leah et Kevin Hamon sont donc allés au Québec pour rencontrer les équipes d’Alfred, juste après les deux bordées laissant 70 Cm de neige derrière elles. Toute guillerette Leah, pour qui c’était le premier périple outre Atlantique, a fait l’apprentissage de notre hiver québécois. Depuis, d’autres rencontres de travail se sont tenues en vue d’implanter le logiciel Alfred en France. J’y reviendrai dans une prochaine chronique…soyez vigilants!
Leah Van der Mije et Kevin Hamon posent fièrement devant la boutique Leah Wine
Leah Wine
Aujourd’hui, je veux surtout vous parler du parcours singulier de Leah Van der Mije la femme dynamique, enthousiaste et au fort esprit entrepreneurial. Ainsi, cette semaine une petite cohorte de québécois s’est rendue chez Leah Wine, la bien nommée boutique de vins ayant pignon sur la place de Tourette-sur-Loup. Nos hôtes nous ont accueilli avec chaleur et Leah fit prestement sauter le premier bouchon. Robert, qui n’a rien perdu de ses réflexes d’interviewer, entreprit de questionner Leah, je n’avais qu’à prendre des notes. Je résume…fraîchement diplômée du Collège hôtelier de Nice, Leah a fait ses premières armes dans les palaces de la Croisette à Cannes. « Toute jeune, voyageant avec mes parents, j’adorais l’atmosphère glamour et feutrée des grands hôtels, je rêvais de travailler dans un environnement semblable ». Voilà un premier rêve de réalisé ! Ensuite Leah s’est offert un road-trip en Australie et Nouvelle-Zélande. Mais pas que pour se la couler douce…pour bosser et mettre à profit ses nouvelles compétences. La sommelière en herbe fut d’abord recrutée dans un chic bar restaurant de Sydney où les tenanciers lui firent rapidement confiance et la laissèrent gérer la place au bout de quelques semaines. Puis vinrent les vendanges et Leah tout heureuse de s’y astreindre. Quelques mois plus tard…changement d’île. Leah met cap au sud-est et traverse en Nouvelle-Zélande. Ce qui la frappe c’est « l’ouverture qu’on les néo-zélandais face aux vins du monde entier. C’est là que j’ai vraiment appris à déguster et qu’est née ma passion ».
De retour au pays, elle rencontre son futur mari chef propriétaire du restaurant Clovis à Tourette qui à force d’efforts et de passion, obtient une étoile au Guide Michelin. Parallèlement, Leah ne se languit pas de sa passion pour les produits de la vigne et ouvre son premier bar à vins à côté du restaurant. Forte de la réputation du restaurant étoilé, il est alors plus facile d’aborder les producteurs et d’obtenir des allocations de producteurs prestigieux comme Emmanuel Reynaud du Château Rayas.
Puis la Covid frappe, les commerces sont sur pause et après deux semaines à se prélasser Leah se diversifie et devient entremetteuse de cartons de vins. En effet, ses clients sont toujours aussi curieux et assoiffés et de leur côté, les producteurs ont des stocks à écouler. Leah de se dire « internet existe et les livraisons sont permises ». Ne lui restait qu’à orchestrer cela…ce qu’elle fit. Si bien qu’après avoir collectivement émergés de cette crise au bout de trois ans, Leah entreprit de repenser son bar à vin et de le replacer près de la grande place et c’est ainsi que fut inauguré Leah Wine, en juillet 2023. Avec son nouveau conjoint Kevin, brillant informaticien et ancien joueur semi-professionnel de hockey, ils flirtent avec ce nouveau projet dont je vous parlais plus haut…Alfred ! À suivre…dans une prochaine chronique.
La bande de joyeux québécois en balade à Tourette-sur-Loup:
Robert Gillet, Jean Chouzenoux, Michel Duplessis et André Rondeau
J’ai aussi annoncé Auguste Escoffier
Revenons à la soirée d’informations organisée par Daniel Blais et Thierry Cornuet. Je vous parlais de deux stands…et bien juste à côté de celui de Leah, une jeune fille présentait un mousseux rosé élaboré à Gassin. Surprise ! là aussi la rencontre ne fut pas banale. Les présentations d’usage faites, j’admire les bulles dans mon verre pose une ou deux questions d’intérêt et nous devisons quelques instants sur nos parcours respectifs. Au bout de quelques minutes, Andra Oprea me dit « prochainement j’organise une compétition culinaire d’influenceurs Instagram à Grasse, sous le parrainage de Michel Escoffier, l’arrière-petit-fils du célèbre Chef et auteur culinaire Auguste Escoffier. J’aimerais vous inviter comme membre du jury, sur notre panel d’experts » !
La compétition se tiendra le 27 avril prochain au somptueux Château St-Georges dans l’écrin provençal qu’est la ville de Grasse. Là aussi je viendrai vous faire rapport dans un prochain texte au début mai. J’ajoute en tout respect que cette expérience avec des influenceurs sera une opportunité de…rajeunir ma banque de contacts professionnels !
Conclusion
Voilà comment de fil en aiguille chacun tisse sa toile et constitue son réseau. Comme les québécois ont dans leur ADN l’amabilité et l’entregent, les ingrédients magiques et propices aux relations humaines, il est aisé de socialiser. Enfin, on a beau être à 6000 km de la maison, on finit toujours par se retrouver en des lieux communs où la fraternité doublée d’une saine énergie nous animent.
Les crus classés de Provence
Moins prestigieuse que ses consœurs bordelaise, bourguignonne ou rhodanienne, la région provençale n’en n’offre pas moins au niveau du panorama et de la variété de ses vins.
Bien calé entre la Méditerranée et les Alpes, le vignoble provençal est magnifiquement sculpté par l’homme, parfois en plaine, souvent en restanques. Généreusement gorgée de soleil, caressée par le mistral, embaumée par les embruns maritimes et les parfums de garrigue, la vigne s’épanouie sous de bons auspices. Les sols pauvres et peu profonds, formés de calcaires et de grés argileux, servent d’assise aux grenaches, syrah, rolle, mourvèdre et autres cépages. En résultent des vins friands, charpentés aux arômes chaleureux et subtils qui sauront se marier à la délicieuse cuisine provençale et méditerranéenne. Quant au nuancier, il est bien rempli entre les teintes verdoyantes et dorées des blancs, les tonalités claires et chatoyantes des rosés ou la palette s’étalant du grenat au violacé pour les rouges. C’est pas beau, ça?!
La géographie et les appellations provençales
Le vignoble s’étend sur une étendue de 200 kilomètres et parcourant trois départements : le Var, les Bouches-du-Rhône et une partie des Alpes-Maritimes. Le trio d’appellations est constitué au centre, des Côteaux varois de Provence; à l’aile droite, des Côtes-de-Provence; à l’aile gauche, des Côteaux d’Aix-en-Provence.
Cela est bien défini, en revanche, il est plus hasardeux d’évoquer les appellations grands crus, tant cela a suscité de nombreuses tergiversations au fil des décennies. Résultat des courses, on en dénombre 23, dont 18 sont encore en activité :
- Château Minuty,
- Château Sainte-Roseline,
- Domaine de la Source Sainte-Marguerite (devenu Château Sainte-Marguerite),
- Domaine de la Clapière,
- Domaine de l’Aumérade,
- Clos Cibonne,
- Domaine de Rimaurescq,
- Domaine de Castel Roubine (devenu Château Roubine),
- Château du Galoupet,
- Château de Saint-Martin,
- Château de Saint-Maur,
- Clos Mireille (Domaines Ott),
- Château de Selle (Domaines Ott),
- Château de Brégançon,
- Domaine de Mauvanne,
- Domaine de la Croix,
- Domaine du Jas d’Esclans,
- Domaine du Noyer.
Une dernière nouvelle
Une appellation secondaire existe également en Provence et porte le titre singulier de Dénomination géographique complémentaire (DGC), à savoir que l’on ajoute le nom d’un lieu plus précis à l’appellation, comme DGC-Fréjus, DGC Pierrefeu ou DGC Ste-Victoire. Mais voilà qu’après 30 ans de discussions avec l’Institut des appellations d’origines (INAO), une nouvelle mention a vu le jour il y a quelques semaines : Cru de DGC et la première région à obtenir ce label est justement la Ste-Victoire.
On peut avouer que les vignerons de Ste-Victoire ont cru en leur victoire d’être le premier cru DGC !
Le vin au cinéma, prise 2!
En début de semaine, je vous ai parlé du vin comme star au cinéma d’Hollywood. Mauvais timing, j’en conviens, compte tenu de la situation ubuesque que nous vivons présentement avec nos voisins d’en bas. Mais vous aurez compris que mon sujet était le vin et non Hollywood. Par conséquent, aujourd’hui je vous propose le même exercice, cette fois avec le vin en vedette au cinéma français.
Le vin et le cinéma entretiennent une relation riche et passionnée, offrant des œuvres sensibles qui explorent les liens entre les hommes, la terre et ce nectar emblématique. Voici un regard sur cinq films français récents où le vin obtient le premier rôle : Retour en Bourgogne, Premiers crus, Tu seras mon fils, La Dégustation et Saint-Amour.
Retour en Bourgogne : Une ode à la fraternité et aux saisons
Réalisé par Cédric Klapisch en 2017 ce film plonge dans l’histoire de Jean, Juliette et Jérémie, une fratrie réunie par l’héritage d’un domaine viticole en Bourgogne après le décès de leur père. À travers les vendanges et les saisons, ils réapprennent à se connaître tout en s’épanouissant parallèlement au vin qu’ils produisent. Le réalisateur met en scène une comédie dramatique chaleureuse où le vignoble devient un personnage à part entière. L’amateur de vin est au comble de l’extase tant les paysages vallonnés de la Côte d’Or sont mis en valeur. Des plans très léchés se succèdent où l’on voit le vignoble se transformer au gré des quatre saisons. Par ailleurs, une scène cocasse et empreinte d’un réalisme entier se déroule quand les 3 acteurs, dans un souci total d’abnégation, se sont légèrement enivrés pour tourner la scène où on célèbre la fin des vendanges. C’est ce que l’on appelle incarner son personnage. Dans ce long métrage, les thématiques de transmission, d’identité et de résilience sont explorées avec sensibilité, rendant hommage à la richesse humaine et naturelle des viticulteurs bourguignons. Une place est aussi faite aux femmes avec la mise en lumière de la frangine œnologue. Il s’agit d’une comédie touchante avec un côté parfois corsé, souvent complexe, mais toujours passionnant…comme un bon vin quoi !
Note : en France, le film est sorti sous le titre Ce qui nous lie
Premiers crus : Un duel générationnel
Dans un registre plus léger et empreint de clichés, ce film sorti en 2015 met en lumière les tensions entre tradition et modernité dans le monde viticole. Le père vigneron traditionnel à Meursault voit son fils critique œnologique légèrement snobinard installé à Paris, revenir pour sauver le domaine familial au bord de la faillite. Il souhaite surtout empêcher que les voisins mettent le grapin sur le domaine familial. Il y a même une pique envers les rivaux bordelais quand des représentants d’un riche groupe d’hommes d’affaires, propriétaires de vignobles dans le Médoc, se pointent chez les bourguignons pour faire une offre d’achats. Le cliché éculé des riches bordelais face aux paysans bourguignons touche la cible. Drôle…dépendamment de quel côté on se place ! À travers des images sublimes des vignobles bourguignons, Premiers crus explore les défis de la transmission intergénérationnelle et les évolutions des pratiques viticoles. En revanche, la froideur du comédien Gérard Lanvin fait que l’on accroche beaucoup moins au scénario. En fait, le film mêle pédagogie sur l’élaboration du vin et les discordes familiales, tout en voulant célébrer le patrimoine viticole…mais la sauce a du mal à prendre.
Tu seras mon fils : une histoire bordelaise
Ici aussi il est question de transmission mais tout ne se passe pas bien. Dans cette saga portée à l’écran en 2011, le père viticulteur à St-Émilion (sublime Neil Arestrup) refuse complètement que son jeune fils, qui vit et travaille au quotidien avec lui, prenne son relais. Le film sombre alors dans la tragédie, quand le patriarche choisit de privilégier l'aristocratie du vin au détriment de la transmission familiale. Car il se fait une haute idée de son métier ce propriétaire de vignoble qui ne participe pas à l’élaboration de son vin. Ce rôle est attribué à un œnologue engagé à la propriété. En fait, le châtelain préfèrerait que son autre fils, qui cultive la vigne en Californie, rentre à la maison pour prendre les rênes du Domaine bordelais. Constamment rabaissé et humilié par ce père impitoyable, le jeune fils, pourtant motivé par la culture de la vigne et du vin, ne se voit confier que des tâches administratives. Dans ce film, au-delà des activités nobles de la culture viticoles, c’est d’une lutte de classe dont il est davantage question. Reste que les scènes consacrées à l’élaboration du vin et aux dégustations sont sublimes.
Note : Le film a été tourné dans les caves du Clos Fourtet à St-Émilion.
Saint-Amour : Un road movie viticole
Avec un duo formé par Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, ce film paru en 2016 opte pour un ton plus léger et quelque peu profond. On suit un père et son fils sur la route des vins française dans une tentative de renouer leurs liens familiaux. Or dans cette aventure, le fils agriculteur quitte son stand en plein Salon de l’Agriculture, un événement incontournable en France, pour faire la route des vins avec son père. Ici, on ne touche pas au travail de la vigne mais au plaisir du partage engendré autour d’un bon verre de vin. Surtout le vin de Beaujolais, propice à bien des inclinaisons et autres incantations. Entre humour décalé et moments d’émotion, Saint-Amour explore les thèmes du malaise rural, des relations père-fils et du plaisir simple du vin. Bien que cette aventure traverse plusieurs régions viticoles emblématiques de France, ce cadre magnifique ne suscite pas les émotions auxquelles on s’attendrait
La Dégustation : quand le vin mène à l’amour !
Adapté d’une pièce de théâtre, cette tendre comédie romantique (2022) fait la part belle aux vertus et à la sensualité que l’on éprouve quand on est en amour ou quand l’on déguste un bon verre de vin. Porté par Isabelle Carré et Bernard Campan, très crédibles à la fois dans leur relation sentimentale naissante mais aussi dans leur rôle d’initié et de néophyte en matière de vin, le film pousse un caviste meurtri et renfermé à s’épanouir devant celle qui attend tout de la vie. Plein d’humanité, le vin joue ici le liant solennel entre deux êtres qui au départ sont différents en tous points. Comme souvent, la notion de partage devient le moteur d’une belle relation amicale, voire sentimentale.
Une dernière pour la route…avec une scène culte!
Pour finir avec un brin d’humour, je joins ici un lien vers une scène culte du cinéma franchouillard un peu plus ancien, gracieuseté de monsieur Louis de Funès.
Conclusion
Ces films montrent que le vin est bien plus qu’une boisson : il est un symbole de culture, de transmission et d’humanité. Qu’il s’agisse de drames familiaux ou de comédies légères, le cinéma trouve dans le vin une source inépuisable d’inspiration pour raconter des histoires universelles où se mêlent passion, héritage et quête d’identité. Le vin n’est pas juste une boisson, c’est un art de vivre, une philosophie et il fait même partie du patrimoine cinématographique français!
P.-S : Cette chronique est la dernière d’une série de trois, rédigée à l’aide de l’intelligence artificielle
Le vin au cinéma
Le vin, nectar des dieux et muse des cinéastes, a souvent trouvé sa place sur grand écran. Dans cette première chronique, je me tourne vers le cinéma américain à travers des œuvres comme La Vallée des nuages, Un bon cru, Mondovino et Sideways. On y verra comment le vin devient plus qu’un simple breuvage: il est un personnage cinématographique à part entière, un symbole de passion, de tradition et d’humanité. Dans un prochain article, je ferai de même avec le cinéma français.
La Vallée des nuages : l’amour au cœur des vignes
Dans La Vallée des nuages, le réalisateur nous transporte dans la Californie viticole des années 1940. Paul (Keanu Reeves), un soldat désabusé, croise la route de Victoria, héritière d’un domaine familial. Ce film est une ode au terroir et à l’amour, où chaque grappe semble nous chuchoter ses secrets à l’oreille. Les vendanges deviennent ici une métaphore de la vie: parfois il faut émonder pour que cela fleurisse mieux! Avec ses plans baignés de lumière dorée et ses scènes où le raisin semble chanter, le film nous rappelle que la culture d’un vignoble est avant tout une affaire de patience. Et avouons-le, qui n’a pas rêvé d’un Keanu Reeves romantique prêt à sauver une récolte? On en ressort avec une envie furieuse de goûter un cabernet sauvignon sous un coucher de soleil.
Ce film est le second «remake» de Quatre pas dans les nuages, sorti sur les écrans en 1942 et dont l’histoire se passe en Provence avec en vedette… Fernandel!
Un bon cru : Le vin comme seconde chance
Avec ce film, Ridley Scott signe ici une comédie romantique médiocre où Russell Crowe troque son épée de gladiateur contre un verre de vin. Marion Cotillard y tient également un rôle très en dessous des performances auxquelles elle nous a habitués. Pourtant l’intrigue est tirée d’un bon roman de Peter Mayle, mais la version filmée est plutôt fade et la traduction, plus que bancale.
Donc, le principal protagoniste est un boursicoteur cynique qui hérite d’un vignoble provençal. Jolies prémices pour un résultat plus que décevant. Entre maladresses et découvertes gustatives, il apprend que la vraie richesse ne se mesure pas en chiffres, mais en moments partagés. Charmante morale à laquelle tout amateur de vin adhère. Dommage qu’on y croit si peu…
Mondovino : La guerre des terroirs
Avec Mondovino, Jonathan Nossiter nous offre un documentaire mordant sur les enjeux du vin dans un monde globalisé. Ici, pas de romance ni de soleil provençal idyllique: c’est une bataille entre petits producteurs passionnés et multinationales avides de standardisation. On voyage des bucoliques collines bourguignonnes aux vastes vignobles californiens, en passant par l’Argentine et l’Italie. Le film dépeint un univers où chaque goutte de vin devient un enjeu politique. Entre les milliardaires de Napa Valley menés par Robert Mondavi et les paysans bourguignons défendant leur terre comme des chevaliers médiévaux, le spectateur est pris dans un tourbillon d’émotions. Le célèbre œnologue bordelais Michel Rolland, que l’on voit à quelques reprises dans le film, en est ressorti amer, tant on le montre sous un mauvais angle, à savoir moqueur et arrogant. Par ailleurs, certaines scènes truculentes où l’on voit quelques grands noms du vin fouler du pied les grappes tout juste vendangées sont du pur délice!
Sideways : le pinot noir comme quête existentielle
Enfin, mon préféré, Sideways. Une comédie douce-amère où deux amis partent en road trip dans la vallée californienne de Santa Ynez pour découvrir les vins locaux… et se découvrir eux-mêmes. Miles (Paul Giamatti), amateur éclairé et auteur déprimé, voue une adoration quasi mystique au pinot noir, (je peux le comprendre!), tandis que son comparse préfère les plaisirs simples… et parfois douteux. Ce film est un hymne au vin comme compagnon des hauts et des bas de la vie. Les dialogues savoureux oscillent entre poésie et auto-dérision: «Si quelqu’un commande du merlot, je pars!», lance Miles dans une scène culte. Et que dire du passage hautement métaphorique où, assis sur la terrasse de son chalet en compagnie d’une femme à qui il n’ose déclarer sa flamme, il décrit en termes évocateurs les rondeurs et la sensualité du pinot noir qui tournoie dans son verre comme s’il faisait une déclaration d’amour à sa dulcinée… sublime! Sans l’image, on croit à une scène d’amour torride! Enfin, la scène finale où, totalement désabusé, il s’offre un hamburger arrosé d’un Cheval Blanc 1961 servi dans un verre de styromousse! En conclusion, derrière cet humour se cache une vérité universelle: le vin est un miroir de nos âmes, complexe et imprévisible.
Le vin au cinéma : une métaphore universelle
Ces films montrent que le vin transcende souvent sa fonction première de désaltérer pour devenir symbole d’amour et de communion (La Vallée des nuages), de renaissance (Un grand cru), de lutte (Mondovino) ou d’introspection (Sideways). Chaque gorgée raconte une histoire; chaque bouteille devient un voyage. Alors, que l’on soit un amateur éclairé ou un simple curieux, ces œuvres nous rappellent que derrière chaque verre d’un bon vin se cache un monde à découvrir. Comme le dit si bien un proverbe bourguignon: «Le vin est la réponse… mais quelle était la question, déjà?»
P.-S. Je n’en prendrai pas l’habitude, mais j’ai rédigé cette chronique avec l’aide de l’outil d’intelligence artificielle Perplexity. Pour le moment, je me familiarise avec l’outil moderne pour ne pas rater cette étape technologique… mais rien ne m’enlèvera le plaisir de pondre mes petits récits.
La diaspora québécoise de la Côte d’Azur
C’est qu’ils sont de plus en plus nombreux, ces Québécois qui nous font l’honneur de leur visite annuelle entre janvier et avril. Ici, ce n’est pas la chaleur de la Floride qu’ils sont venus chercher, mais bien la chaleur des amitiés forgées au fil des ans. Bien que le temps soit plutôt clément comparé à la rigueur des hivers québécois, à Nice le mercure oscille généralement entre les 12 à 17 degrés et les jours d’ensoleillement sont la norme.
L’art de célébrer
Une tradition est en train de prendre forme, où sur la terrasse du boulevard de Montréal on célèbre l’arrivée des hivernants par un BBQ assez copieux et original. Cette année, cela a pris la forme d’un mezzé libanais composé de salades fattouche multicolores, de sambousik et de rakakat, ces excellents feuilletés au fromage et à la viande, de houmous, labneh et baba ganoush, de gambas, kaftas et autres grillades, bref, de quoi se sustenter amplement.
Hommages fut amplement rendus à Bacchus, Dyonisos et autres Dieux du vin! Champagne, Bordeaux et Bourgogne comblèrent tour à tour de plaisir nos palais et nos papilles, par de douces et enivrantes sensations gustatives.
Si certains sont tentés par l’aventure, vous pouvez contacter votre chroniqueur…
Le marché du vin au Québec comparé à celui de la France, qu’en pense l’intelligence artificielle?
Depuis la quinzaine d’années où je suis installé à Nice, il m’est arrivé à quelques reprises de vous parler des différences entre le Québec et la France à propos de l’offre de vin qui s’offre aux consommateurs. J’ai donc demandé à l’IA ce qu’elle en pensait.
Texte généré par l’IA (après une requête de ma part)
Le grand paradoxe vinicole : une plongée dans deux mondes
La culture du vin, profondément ancrée dans nos sociétés, se manifeste de manière radicalement différente entre le Québec et la France. Cette analyse approfondie révèle les subtilités, les contradictions et les réalités méconnues de ces deux approches distinctes.
L'expérience client : une question de culture
Le modèle québécois repose sur une structure centralisée où la SAQ règne en maître incontesté. Avec ses 400 succursales disséminées à travers la province, elle offre une expérience standardisée, mais sophistiquée. Chaque visite devient une exploration mondiale du vin, même dans les plus petites succursales qui maintiennent un minimum de 400 références différentes. Par ailleurs, les épiciers offrent une panoplie de vins produits ou importés et embouteillés au Québec. De plus, la SAQ délègue à 400 agences québécoises la possibilité de vendre les produits de son catalogue.
En France, l'expérience d'achat prend une dimension plus intime et locale. Les cavistes indépendants créent une relation personnalisée avec leur clientèle. Avec son réseau d’environ 500 succursales, Nicolas est la chaîne incontournable de France. On y retrouve une offre d’environ 400 produits, dont un tronc commun d’une centaine de marques. Chaque boutique reflète avant tout l'identité de sa région, privilégiant quasi exclusivement les productions locales… du Bourgogne à Beaune, du Bordeaux à St-Émilion. Dans ces commerces aux superficies variantes mais rarement immenses, on retrouve parfois jusqu’à 1000 produits. Rares sont les vins étrangers sur les rayons et ce sont généralement les mêmes que l’on retrouve partout.
Le paradoxe de l'accessibilité
La centralisation québécoise, souvent critiquée, révèle un avantage inattendu : une démocratisation sans précédent de l'accès aux vins du monde entier. Les succursales Sélection de la SAQ proposent jusqu'à 2500 marques différentes issues d’une cinquantaine de pays. Une diversité rare, même à l'échelle mondiale.
Contrairement aux idées reçues, le modèle français présente des limitations surprenantes. Dans les hypermarchés, pourtant principaux points de vente pour le consommateur moyen, la section des vins étrangers se limite parfois à une trentaine de références. Cette réalité contraste fortement avec l'image romantique des caves françaises débordant de trésors vinicoles. Ainsi, le consommateur lambda fera généralement ses emplettes de vins et spiritueux en même temps qu’il fera son épicerie dans un hypermarché Carrefour, Leclerc ou Casino. Là aussi la sélection est adaptée à la région, ce qui est somme toute normal dans un pays producteur. Inversement, l’amateur averti se retrouve inévitablement au royaume de la frustration. Il devra réfréner sa soif d’une sélection de vins d’Alsace à Dijon, d’une offre diversifiée de Beaujolais à Biarritz ou d’une gamme de Chinon à Libourne. Ne parlons même pas du plaisir de dénicher son Porto favori, plus de 2 ou 3 Rioja d’Espagne, un cru chilien ou un sauvignon de Nouvelle-Zélande. C’est pour cela que je trouve toujours injuste d’entendre certains détracteurs patentés dire que le choix serait plus grand au Québec si on se débarrassait de la SAQ.
Par ailleurs, la SAQ a embrassé la transformation digitale avec brio. Son système d'importation privée et sa plateforme en ligne permettent aux amateurs d'accéder à des vins rares et exotiques depuis leur domicile. Cette modernisation du service traditionnel représente une évolution significative dans l'approche de la distribution vinicole.
En France, la fermeture de grandes enseignes physiques comme Lavinia à Paris (6000 références) illustre la transformation du paysage commercial vinicole. En revanche, un avantage indéniable pour l’amateur français qui a des contacts chez des producteurs est de pouvoir commander à la source. Ça, c’est le Nirvana! Notez qu’il s’agit uniquement d’un atout pour varier l’offre, mais pas d’économies notables au niveau des prix.
Espace vins de l’un des plus grands hypermarchés Carrefour de France, à Nice
La section (très limitée) des 31 vins étrangers à la même enseigne
L'économie du vin : une analyse comparative
L'analyse comparative des prix révèle des écarts pouvant parfois être significatifs. Précisons que pour se retrouver sur les rayons de la SAQ, les produits doivent franchir les quelque 6000 km qui les séparent de leur point d’origine.
Quelques exemples, tout prix converti en dollars canadiens.
- Mouton-Cadet : 15$ en France – 18$ au Québec
- Mas des Oliviers Faugères : 12$ en France – 18$ au Québec
- Crozes Hermitage Guigal : 29$ en France – 36$ au Québec
- St-Émilion Jean Faure 2020 : 70$ en France – 85$ au Québec
- Sancerre Chateline, Joseph Mellot : 32$ en France – 32$ au Québec
- Domaine Moussière, Alphonse Mellot : 42$ en France – 45$ au Québec
- Tour Carnet 2018 : 87$ en France – 65$ au Québec
- St-Chinian Ivresse : 32$ en France – 35$ au Québec
- Mas de Daumas Gassac : 75$ en France – 85$ au Québec
En conclusion
Cette analyse révèle que chaque système possède ses forces uniques. Le modèle québécois excelle dans l'accessibilité et la diversité internationale, tandis que le système français brille par son expertise locale et sa connexion avec le terroir. La compréhension de ces différences permet d'apprécier la richesse et la complexité de ces deux approches de la distribution vinicole.
Note : les éléments soulignés ont été ajoutées par l’auteur
Martin Gosselin, un ambassadeur du vin nous a quittés
Comme plusieurs, je suis sous le choc et attristé du décès de Martin Gosselin, restaurateur connu et apprécié au-delà des limites de la capitale nationale. J’ai connu Martin dans les années 1980, alors que nous étions tous deux membres du bureau de direction de l’Amicale des Sommeliers du Québec. Jovial, blagueur, truculent, verbomoteur, disons un homme avec qui j’ai rapidement sympathisé. Sans doute aussi des qualités qui lui ont permis de réussir à un plus d’un titre.
Martin Gosselin, homme aux multiples facettes
Martin a fait valoir ses qualités dans différentes sphères d’activités, toutes reliées au monde de la restauration et des communications. Diplômé de l’ITHQ, il a également obtenu un certificat en pédagogie professionnelle et a pu former toute une génération de nouveaux restaurateurs, sommeliers ou serveurs.
Martin Gosselin, professeur
D’abord au collège professionnel Wilbrod-Berher pour des formations en restauration et sommellerie. Nous nous y sommes d’ailleurs côtoyés, alors que j’offrais une formation sur les vins aux épiciers. Il a ensuite enseigné de longues années au Collège Mérici en gestion d’établissements de restauration. Une longue carrière d’enseignant menée en parallèle avec la gestion de son restaurant. Professeur de jour et restaurateur de soir et fin de semaine. Un homme de vocation!
Martin et son associé de toujours, Yvon Godbout
Martin Gosselin, restaurateur
Avec son associé Yvon Godbout, ils ont ouvert et tenu pendant trois décennies le restaurant La Fenouillière, maintes fois récompensé pour la qualité de sa table ainsi que par le Wine Spectator pour la diversité de sa carte des vins. Situé à l’entrée de la ville de Québec, où son épouse Andrée Hamel assurait l’accueil avec chaleur et bienveillance, cette adresse réputée a longtemps fait l’honneur de la région. Pas étonnant de voir le duo d’associés recevoir, année après année, la distinction de meilleur restaurant de l’est du Québec.
Martin Gosselin, chroniqueur
Pendant quelques années Martin a fait le régal des amateurs de gastronomie et de vins en signant la chronique viti-vinicole dans le cahier La Bonne Chère du samedi, au quotidien Le Soleil. Ses textes mettaient en valeur les produits locaux et les artisans de la profession. Cette fonction l’a mené à rencontrer bon nombre de viticulteurs étrangers de passage au Québec. Excellent communicateur, on l’a aussi entendu régulièrement sur les ondes de stations de radio de la capitale pour commenter la chose culinaire et vinicole.
Martin Gosselin, auteur
Revenant d’un fructueux voyage en Europe où il a visité de nombreuses caves et distilleries, Martin a développé un réel intérêt pour le monde des boissons alcooliques. L’élaboration des produits, certes, mais aussi leur juste usage. En a résulté un ouvrage où il a colligé ses récents acquis: Le guide des alcools, que bien des mixologues ont consulté.
Martin Gosselin, ambassadeur du vin au Québec
En 1993, la SAQ a souhaité rendre hommage aux bâtisseurs de la filière du bien boire et du bien manger au Québec, en créant le titre d’ambassadeur du vin au Québec. Vint ensuite le Collège des Ambassadeurs qui, au-delà de la reconnaissance, a mandaté les titulaires à poursuivre leur vocation promotionnelle sous diverses formes. Par ses nombreuses implications à véhiculer la connaissance des vins auprès de diverses clientèles, Martin Gosselin a amplement mérité l’honneur de rejoindre ce cercle restreint et prestigieux des ambassadeurs du vin. Un autre honneur à saveur internationale, cette fois, lui a été rendu lorsque les représentants de la République française lui ont décerné la Médaille du Mérite agricole, reconnaissance ultime et hautement symbolique.
Martin Gosselin, fin dégustateur
Membre de nombreuses confréries bachiques où incidemment nous nous rencontrions souvent, Martin a développé son palais et ses connaissances en matière de dégustation. Par conséquent, ses habilités ont été requises comme juré international lors de diverses compétitions où les vins méritants se voient attribuer les fameuses médailles Or ou Argent qu’ils arborent fièrement sur leurs bouteilles.
Martin Gosselin, l’ami
Je l’ai déjà mentionné ici, le monde de la filière vin au Québec est un petit monde où les protagonistes ont souvent l’occasion de se croiser, de collaborer et parfois, selon affinités, des amitiés se nouent. Mon épouse et moi avons l’honneur de développer cette relation avec Martin et Andrée. D’abord à l’Amicale des sommeliers, puis à la Maison des vins de Québec, que j’avais le plaisir de diriger alors qu’il fréquentait le lieu chaque semaine. Mais surtout, nous nous sommes rapprochés par l’entremise d’un autre ami que nous avions en commun, le sympathique Luc Provencher, avantageusement connu et fortement apprécié au Québec. Dès lors, nous avons partagé de chaleureux repas et de mémorables dégustations, souvent bercés par la musique des crooners que Luc affectionne ou des chanteurs français qui me font vibrer. Hélas! l’éloignement outre Atlantique fait en sorte que ces occasions ont cessé. Seuls les échanges froids et occasionnels de nos claviers et des portables ont résisté, mais le lien d’amitié ne s’est jamais rompu.
Salut Martin! Andrée, nous t’embrassons.
Le Club bachique franco-québécois
En 2011, après toute une vie passée au Québec, dont 35 ans de carrière à la SAQ, mon épouse et moi avons traversé l’Atlantique afin de planter notre fleurdelisé sous le chaud soleil azuréen. Que voulez-vous… hédonistes à souhait, nous avons choisi de construire notre paradis sur terre. Mon attachement au Québec est demeuré intact et graduellement ; je suis tombé amoureux de la France pour des raisons maintes fois évoquées ici. En fait, comme le chantait Joséphine Baker : «J’ai deux amours, mon pays et Paris ».
Cet exil volontaire ne devait en aucun cas me faire renoncer à mes passions, qui tournent autour du vin, de la gastronomie et des voyages. Surtout pas ici en Europe, berceau de l’agriculture, de la viticulture et où les capitales rivalisent de charmes architecturaux et de trésors historiques. Or, n’ayant surtout pas le verre solitaire, je me suis mis à la recherche de nouveaux copains avec qui partager les 600 bouteilles qui nous avaient suivies de Montréal à Nice. J’ai entrepris ma quête en arpentant les salons de vins régionaux, faisant la tournée des vignobles environnants et me joignant à titre de juré à divers concours internationaux de vins comme les Vinalies de Paris, le Mondial du Pinot Noir en Suisse ou Mundus Vini en Allemagne.
Mais c’est l’appel d’un ami de Québec, Pierre Pilon, que je salue, me suggérant de contacter une connaissance à lui, qui m’a permis de faire une première rencontre vineuse. Christine Hello, me dit-il, « est une amie niçoise qui, au surplus, adore la gastronomie et les voyages (douce musique à mes oreilles), tu peux la contacter de ma part ». Ce que je fis dès la semaine suivante et, après les présentations d’usage, elle me dit tout de go, « venez-donc manger samedi soir, j’inviterai des amis qui, comme vous, aiment bien le vin ». Chapeau pour l’accueil!
À la date convenue, nous avons gravi les marches menant au bel appartement de Christine et ses amis Madeleine et Tristan Ghertman nous ont rapidement rejoints. Quel ne fut pas mon étonnement quand notre hôtesse, me présentant à Tristan, qui incidemment est Commandeur à la Confrérie des Chevaliers du Tastevin du Clos Vougeot, j’entendis les flacons qui s’entrechoquaient dans le sac qu’il transportait. D’autant qu’il me demanda d’entrée de jeu « est-ce que tu aimes déguster à l’aveugle? ». La glace fut rapidement rompue et je me souviens très bien du premier verre de blanc qu’il m’a tendu et que j’ai décrit de façon suivante: « il a un côté beurré et un nez de noisettes, mais aussi des effluves de fruits exotiques… le seul vin blanc que je connaisse qui assemble ce qui paraît être du chardonnay et du viognier est le Mas de Daumas Gassac ». Pile dans le mille… une fois n’est pas coutume! Après cette prise de contact, nous avons remis le couvert assez rapidement et avons instauré la norme des dégustations à l’aveugle. Après deux ou trois ans, un peu pompeusement et à la rigolade, nous avons officialisé la chose en fondant (roulement de tambour) le Club bachique franco-québécois (CBFQ). Voilà de quoi se donner de la contenance et de s’enorgueillir! Seul artifice protocolaire, Tristan et moi nous sommes autoproclamés honorables coprésidents. Sacrée entorse à la démocratie!
Par ailleurs, au fil des ans, mon épouse et moi sommes assez fiers d’avoir constitué ici, à Nice, un pôle attractif où de plus en plus d’amis du Québec viennent nous rejoindre pour hiberner et profiter du climat et des atouts de la région. La convivialité étant notre moteur, nous avons incorporé cette ribambelle de Québécois au CBFQ et disons que la greffe a joyeusement réussi.
Entourés d’amis québécois, on retrouve Jean Chouzenoux, Christine Hello, Robert Gillet, Don-Jean Léandri, Tristan Ghertman (assis), Marlène Nourcy, Madeleine Ghertman et Richard Grenier
Ainsi, Christine et Tristan ont invité de leurs amis, j’ai fait de même en offrant un bristol à mes copains et nos tablées sont devenues aussi festives, gargantuesques, que multiculturelles. Ces heureux compatriotes devenus membres d’office du CBFQ sont Robert Gillet, Richard Grenier, Alicia Soldevila, Jocelyn Fortier, Andrée Ducharme, Don-Jean Léandri, Michèle Pérusse et quelques autres privilégiés qui nous gratifient à l’occasion de leur visite! Pour bien immortaliser ces moments de franche camaraderie, inscrire les plats savamment préparés par Christine, Marlène et Tristan, et surtout pour lister les bonnes fioles que mon coprésident et moi sortons de notre réserve, un menu souvenir est rédigé après chacun de ces dîners. Évidemment, les dégustations à l’aveugle nous appellent à beaucoup d’humilité et en prime, à bénéficier de certaines railleries des amis plus néophytes!!!
Les 50es agapes du Club bachique franco-québécois (CBFQ)
Donc, au bout d’une douzaine d’années, nous en avons déduit que nous en étions aux 50es agapes du CBFQ et qu’il ne fallait pas franchir cette étape sans y mettre les formes. Vous l’aurez compris, il s’agit plutôt d’un prétexte à célébrer goulûment et gaîment entre gens animés de la passion du bien boire et du bien manger. Par conséquent, ce dimanche 1er décembre, à notre appartement situé sur le boulevard de Montréal (ça ne s’invente pas!!) Marlène et moi avons reçu nos collègues Christine Hello, Don-Jean Léandri, lui aussi désormais établi à Nice, son frère Patrick Léandri, mon coprésident Tristan Ghertman et son épouse Madeleine, afin de souligner dignement ce cap des 50 rencontres du CBFQ. Pendant le service du Champagne (sur la terrasse, au premier jour de décembre), nous avons rendu hommage à notre entremetteuse en chef, Christine… celle par qui tout est arrivé. Ensuite à table, nous nous sommes sustentés allègrement et les vins ayant été décantés au préalable, nous avons levé nos verres à l’amitié franco-québécoise!
À la lecture du menu ci-joint, vous constaterez que nous n’avons pas fait dans la demi-mesure.