samedi 12 juillet 2025
Jean Chouzenoux

Jean Chouzenoux

Jean Chouzenoux a travaillé 35 ans à la Société des alcools du Québec, y a occupé différents postes de gestion aux ventes, aux communications et à la commercialisation.
 
Membre de nombreuses confréries bachiques et gastronomiques et animateur de tournées viticoles dans le vignoble européen. Juré dans les concours internationaux de dégustations, fut chroniqueur sur les vins à la radio et collabore ponctuellement au magazine Prestige de Québec.
 
Installé à  Nice depuis 2010, où il continue d'entretenir sa passion pour le vin.
jeudi, 10 juillet 2025 16:25

Le barman du Ritz

C’est le titre d’un livre dont j’ai terminé la lecture il y a quelques jours. L’auteur, Philippe Collin y relate un pan de l’histoire de la seconde grande guerre, au moment où les Allemands occupent Paris. Dans ce Paris assiégé dès 1940, les soldats de la Gestapo réquisitionnent le célèbre hôtel Ritz de la Place Vendôme pour vivre leurs mondanités à la française.

Le meilleur barman du monde

Franck Meier, tient les rênes du bar de l’établissement parisien de renommée internationale. Depuis des années tout le gratin artistique français fréquente son bar et savoure les nombreux cocktails qu’il crée et dont lui seul a le secret. Sacha Guitry, Jean Cocteau et Coco Chanel y ont leurs habitudes mais également des personnages célèbres comme Ernest Hemingway, auteur américain et correspondant de guerre ou auparavant Marcel Proust qui y a rédigé une large partie de son illustre roman, À la recherche du temps perdu. La réputation du barman Meier, tient de ses nombreuses créations mais aussi d’un livre intitulé L’Art du Cocktail dans lequel il livre plus de 300 recettes de prêts à boire dont plusieurs inventions. En outre, selon le profil d’un client régulier dont il connaissait les préférences, il lui arrivait d’élaborer sur le champ un nouveau panaché qui plairait à coup sûr à son invité. Aujourd’hui on appelle cela un service personnalisé !

Un savoureux mélange de réalité et de fiction

L’auteur Philippe Collin réussi lui-aussi des assemblages savoureux tant la fiction qu’il déploie dans le livre épouse à merveille les contours historiques de cette triste époque parisienne. Car à la jet-set du moment se mêlent les généraux allemands comme Goering et leurs subalternes qui s’enivrent et se laissent aller à des confidences que recueille le barman Franck Meier. Et l’auteur de romancer avec l’ajout de quelques intrigues amicales et amoureuses tournant autour de personnages secondaires joliment dépeints dans l’ouvrage. En revanche, la maîtresse des lieux, omniprésente et au caractère bien trempé, Marie-Louise Ritz était tenue à distance des nombreux secrets que détenait son prestigieux barman. Une lecture à la fois instructive et fort divertissante.

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Une façon personnelle d’achever ma lecture

Quant à moi, j’ai conclu cette passionnante lecture de manière quelque peu originale. Sachant que je serais à Paris à la mi-juin, je m’étais gardé les derniers chapitres pour les lire dans les lieux mêmes où s’est déroulée l’intrigue qui me captivait depuis des semaines. Je me suis donc rendu au Ritz de Place Vendôme et me suis attablé dans le jardin qui jouxte le célèbre bar, aujourd’hui bien transformé, où officiait Franck Meier il y a de cela plus de 80 ans. J’ai commandé un verre de rosé et avaler d’un trait…les dernières pages de mon roman. Assurément, je relevais la tête de temps à autres pour scruter certains détails physiques de l’auguste demeure, chargée d’histoire. Bref, je me faisais le film dans ma tête.

Au bout d’un moment au serveur, à l’œil soupçonneux et avisé, j’ai expliqué ma démarche. Loin d’adopter un air moqueur ou désabusé, il s’est au contraire montré intéressé, voire flatté, de mon initiative. Il m’a fait un brin de jasette pour m’expliquer que l’auteur Philippe Collin, était venu régulièrement sur les lieux pour s’inspirer et questionner les barmen au moment de l’écriture de son livre…ce que je savais, vous l’aurez deviné !  Conséquemment, je me suis dit « pourquoi ne pas pousser l’exercice jusqu’au bout ? ». Or, j’ai rapidement trouvé les coordonnées de l’auteur sur internet et j’ai osé lui envoyer un gentil message avec une photo du barman du Ritz en lui disant que j’étais venu terminer ma lecture, de son livre, au bar du Ritz ! Sans doute une bouteille à la mer…

Plus tard, au moment de régler l’addition, le barman du Ritz (celui de 2025), aussi zélé que professionnel m’a glissé à l’oreille, « vous voulez visiter les galeries intérieures de l’hôtel ? venez je vous emmène ». C’est l’esprit guilleret que je l’ai suivi quelques minutes dans les méandres du mystérieux hôtel où j’avais l’impression d’occuper les lieux depuis quelques jours. Et le voici qui me montre les nombreuses boutiques privées et différents salons plus cossus les uns que les autres. Puis dans un de ces salons aux tons surannés, mon guide m‘indique la table à laquelle s’asseyait régulièrement Marcel Proust pour méditer et écrire. Enfin, il me dirige vers l’entrée du prestigieux bar Hemingway. Point d’orgue de cette courte visite, car je venais tout juste de lire dans le dernier chapitre de mon bouquin, qu’Ernest Hemingway fut le premier client à forcer la porte du bar de Franck Meier en ce mois d’août 1944 quand les Allemands furent boutés hors de Paris par les alliés venus libérer la Capitale française.

En terminant, alors que je salue bien bas mon hôte, le remerciant de son accueil chaleureux et empressé voilà mon téléphone qui vibre. Je vous le donne en mille…c’est l’auteur Philippe Collin qui me répond et me félicite pour ma démarche. Comme quoi, il faut parfois oser.

Voilà, la boucle est bouclée !

Sugaar, définition : dans la mythologie basque, il est l’époux de Mari, déesse de la nature. Il est représenté par un dragon.

Vous vous rendez à Paris cet été ? Traversez sur la rive gauche à St-Germain-des-Prés, passez devant la jolie Place du Québec, marchez jusqu’au 5 rue Gozlin, franchissez la porte du restaurant Sugaar, montez à l’étage, attablez-vous et demandez à voir Alexis Poivre. Il en connaît un brin sur les Québécois ! Bien sûr, vous aurez réservé avant pour le service en soirée.

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Au 5 rue Gozlin à St-Germain-des-Prés, le restaurant Sugaar… à quelques pas 2 de la Place du Québec

Une nouvelle aventure pour deux jeunes associés

Alexis Poivre et son associé Joachim Rappaport ont troqué leur travail dans le monde des arts, pour la toque de restaurateur en 2022. Ils ont opté pour un créneau bien singulier, celui de la cuisine basque…pas celle du terroir, la cuisine de haut vol qui tutoie le firmament. Dans une ambiance feutrée, voire surannée (de vraies bougies de cire sur les tables), vous serez conquis par les deux cartes que l’on vous présentera, le menu et la carte des vins. La formule du service est hyper conviviale. Ainsi vous pouvez commander quelques entrées, on vous les sert au centre de la table et vous vous les partagez. L’expérience est multipliée et le festival de saveurs débute : Pintxo (tapas basque) d’anchois ou de moules, poulpe à la braise et ma préférée, Gamba Roja Crudo… une espèce de ceviche de crevettes crues…un nuage en bouche ! La farandole se poursuit avec les plats de résistance, le turbot ou le bar Ikejime sauce vierge pour les produits de la mer. Pour les carnivores raffinés osez la txuleta ibérique, la côte de bœuf maturée à la cuisson magique et que l’on aura pris soin de trancher avant de poser le plateau sur la table. Les accompagnements varient entre les poivrons confis et marinés (miam), la purée de pommes de terre brulées ou les légumes à la braise (re-miam) !

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Sur la page Instagram du restaurant, la délicieuse assiette de Gamba Roja Crudo

Un four et un grill uniques

C’est dans ces instruments de cuisson conçus sur mesure que réside le secret de nos deux restaurateurs. Ils ont outillé leur chef virtuose d’un four et d’un grill au charbon de bois, la Formule 1 des modes de cuisson pour des goûts explosifs et des saveurs exceptionnelles. Retrouver cette palette de saveurs dans un restaurant rend l’aventure gastronomique inoubliable. C’est un ferronnier londonien qui a forgé ce four aux grilles penchées afin de capter tous les parfums des produits et de maximiser la cuisson pour l’amener au paroxysme de la délicatesse. Bien grillé en surface et moelleux à l’intérieur et ce goût braisé qui fait l’unanimité, un délice !

La route des vins

Alexis et Joachim ont effectué de sacrées recherches pour concevoir leur carte et remplir le cellier. On sent tout de suite leur passion commune pour les produits de la vigne avec tous les flacons disposés autour de la salle, vestiges d’amateurs plus fortunés que certains : Pétrus, Latour, Chambertin, Echezeaux, Beaucastel, et bien d’autres. Sur la carte, les crus français dominent, souvent les Grands Crus. Et quand je parle de travail minutieux de recherche, rares sont les restaurants où une page complète est dédiée aux vins du Domaine Rayas à Chateauneuf-du-Pape. Ils y sont tous, le Château des Tours, le Domaine des Tours, Fonsalette et… le mythique Château Rayas ! Les prix sont à l’avenant.

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J’ai glané cette photo du Château Rayas sur le site Instagram de Sugaar

Enfin, je le précise, Alexis Poivre est le petit-neveu talentueux de mon épouse. En effet, tout comme la famille Nourcy, restaurateurs bien connus au Québec, l’autre branche de la famille installée en France, les Poivre connaissent également un succès retentissant dans le monde gastronomique.

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Alexis Poivre, copropriétaire du Restaurant Sugaar, à Paris

vendredi, 30 mai 2025 17:51

Les escapades de Petitrenaud

Pendant plusieurs années, sur les ondes de TV5, Jean-Luc Petitrenaud a fait mon régal à l’heure de l’apéro du dimanche soir. Ses émissions pleines de gourmandise et sa gouaille ont fait saliver plus d’un rabelaisien qui, juste avant de s’attabler pour faire ripailles, se délectaient de ses propos appétant livrés avec toute sa verve et son fort accent chantant.

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Carte postale gourmande 

Pendant un temps ce fut le titre de l’une de ses émissions et cela décrit parfaitement de quoi il s’agissait. Au volant de sa Deux-Chevaux, Petitrenaud parcourait la France allant à la rencontre des artisans du goût. La formule à peu près toujours la même consistait à visiter le tenancier d’un bistro ou le chef d’une table étoilée et de partir avec eux faire la tournée des artisans fournisseurs en quête des ingrédients qu’ils allaient ensuite sublimer en cuisine. Et que je t’emmène chez le boucher, le marchand de légumes, le poissonnier, le volailler et le pâtissier…de quoi nous en mettre plein la vue. De retour aux fourneaux, c’est la musique des couteaux qui taillent les carottes, des oignons qui rissolent ou du fouet que l’on touille pour faire monter la chantilly qui charment nos oreilles et nous mettent l’eau à la bouche. L’heure de passer à table venue, tout ce beau monde se retrouvait pour faire bombance dans la joie et la bonne humeur. Pousser la chansonnette faisait souvent partie de l’office dominical.

Par ailleurs, en d’autres occasions cela prenait une tournure carrément champêtre et festive alors que Jean-Luc s’arrêtait chez le fromager, le charcutier et le vigneron pour remplir son escarcelle avant d’étendre la nappe à carreaux pour de plantureux pique-nique tenus au sommet d’une colline ou dans le vignoble. Encore là, tous les producteurs entouraient l’hôte de l’émission pour allumer le feu de sarments de vignes afin que le grillardin requis pour l’occasion étale les larges saucisses sur les braises ardentes. Et que sautent les bouchons et danse le beaujolais dans nos verres… elle est pas belle la vie !

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Un style inimitable et une passion du terroir

Au-delà de la bonne chère qu’il savait enjoliver, Petitrenaud se distinguait par son enthousiasme communicatif, son amour du terroir et sa capacité à mettre à l’aise aussi bien les grands chefs que les petits producteurs. Avec lui, chaque émission devenait une fête : il goûte, s’extasie, raconte et partage sa passion du "bien manger" avec simplicité et enthousiasme. Il avait un style singulier qui se traduisait dans sa manière unique de raconter la cuisine comme une histoire. Il fallait l’entendre décrire un cassoulet comme une symphonie de saveurs ou une tarte aux fraises comme un poème givré. Son style unique a fait de lui un chroniqueur gastronomique hors pair, capable de nous emmener dans un voyage culinaire tout en nous faisant sourire et parfois…s’émouvoir ! Jean-Luc Petitrenaud nous a quitté il y plus d’un an maintenant et je m’ennuie encore de ses émissions au bonheur communicatif dans lesquelles il nous présentait la France gourmande dans ce qu’elle a de plus beau, de plus riche et de plus authentique.

lundi, 28 avril 2025 10:37

La gastronomie sous influence

Les temps changent. Le magazine Sel & Poivre que l’on feuilletait au Québec dans les années 1980 pour pimenter nos recettes, découvrir de jeunes chefs talentueux ou de nouveaux restaurants a désormais cédé le pas aux réseaux sociaux. Les chroniqueurs chevronnés de l’époque sont remplacés par de jeunes passionnés simplement équipés de leur téléphone intelligent mais qui ont l’art de sublimer par l’image les plats qu’ils présentent à leurs followers. Enfin, les fournisseurs qui placardaient leurs publicités à pleines pages dans les magazines, investissent maintenant sur Facebook ou Instagram et surtout, misent sur leurs courrois de transmissions que sont les Influenceurs. 

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Le Château St-Georges, à Grasse

Les Food Influencers Awards

Ce dimanche 27 avril, avaient lieu au sud de la France la quatrième édition des Food Influencers Awards (FIA). Je cite le communiqué que m’a fait parvenir la dynamique Andra Oprea organisatrice en chef de cette compétition internationale : un événement visionnaire à l’intersection de la cuisine, de la technologie et de la création, le FIA devient pionnier de la fusion entre gastronomie, technologie et contenu numérique. Concrètement, cela prend la forme d’une compétition où un chef prometteur présente une recette inédite mais celui ou celle qui gagne, c’est la personne qui en fera ensuite le meilleur mini reportage sur son compte Instagram. Vous l’aurez compris…c’est le travail des jeunes créateurs de contenus qui est passé à la loupe.

Ainsi, c’est dans le cadre enchanteur du Château St-Georges à Grasse qu’une vingtaine d’influenceurs venus de toute la France concourraient pour le Grand Prix du Meilleur influenceur culinaire et le Prix du meilleur montage photo/vidéo. Pour évaluer leur présentation Instagram, un jury d’experts du monde gastronomique officiait sous la direction de l’Ambassadeur d’honneur de la journée, Monsieur Michel Escoffier, arrière-petits-fils du célèbre Auguste Escoffier, qualifié de Roi des cuisiniers. Comme juré, j’ai eu le privilège de représenter le Québec, via SamyRabbat.com. Les critères que nous avions à évaluer oscillaient entre créativité, originalité, esthétisme visuel, clarté du message et impact sur la communauté.  

Le chef pâtissier, Pierre-Jean Quinonero

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Les gestes du chef pâtissier Pierre-Jean Quinonero captés par la caméra d’une nuée d’influenceurs

La recette du jour, objet du reportage de nos influenceurs, était une tarte aux citrons de Menton préparée par le chef pâtissier Pierre-Jean Quinnero, actuellement aux commandes des cuisines du Palace Grand Hôtel de St-Jean Cap-Ferrat, près de Nice. Sacré meilleur pâtissier de France, Pierre-Jean s’est activé pendant une heure pour revoir les fondements du célèbre dessert pendant qu’une nuée de téléphones, de caméras et projecteurs épiait ses moindres gestes. Après quoi les protagonistes avaient 15 minutes pour boucler leur montage et le diffuser sur leur compte Instagram. Les jurés entraient ensuite en scène pour visionner, chacun sur son téléphone portable, la vingtaine de reportages et les noter selon sa grille de pointage.  

Or, les lauréates de cette édition des Food Influencers Awards 2025 sont :

  • pour le Grand Prix de meilleures influenceuses culinaires Camille et Cécile Castanier via leur compte Instagram @localfoodmarseille
  • pour le Prix meilleure photo/vidéo, Émilie Bernardi via sa page Instagram @cooking.and.chill

Les championnes se sont vu remettre trophées, médailles et une ribambelle de cadeaux par l’ambassadeur d’honneur Michel Escoffier et Jérôme Viaud, Maire de Grasse.

Vous pouvez accéder à leur reportage ci-bas.

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Les lauréates du Grand Prix, Camille et Cécile Castanier et à l’arrière à droite, Michel Escoffier

Retour sur l’événement

Andra Oprea, véritable dynamo, a vu au moindre détail tout au long de cette journée de grand faste. Outre, le décor enchanteur offert par les collines de la capitale mondiale du parfum qu’est la ville de Grasse, les jardins du Château St-Georges avaient été convertis en mini salon de la gastronomie provençale. De plus, un défilé de mode nous a ébloui pendant un bon moment et différents artisans locaux étaient à l’ouvrage sous le regard de la centaine de personnes présentes. Enfin, la présence de chefs réputés venus de Monaco et des environs, tous membres de la confrérie des Disciples d’Escoffier, a ajouté une touche chamarrée à l’événement. Bref, nous avions l’impression d’être les éléments d’une magnifique fresque. 

Vous êtes un amateur de vin qui investit une fortune dans l’objet de vos passions. Accumulant vos Bordeaux millésimés, vos grands crus de Bourgogne rarissimes ou des super Toscans, vous avez du mal à effectuer le rangement ? Pire, certains grands crus risquent d’échapper à votre vigilance et d’outrepasser dangereusement leur date de péremption… Alfred vient à votre rescousse. Tel un majordome il veille à toute la logistique et autres tâches inhérentes au bon ordonnancement et au bon roulement de votre cave aux mille trésors !

Un outil créé et développé au Québec 

Alfred est né en 2012 d’une collaboration entre l’entreprise québécoise Celliers Intelligents et la Société des alcools du Québec. Selon Guy Doucet, fondateur de Celliers Intelligents devenue Alfred Technologies : « Notre objectif est d’aider l’amateur de vin dans la gestion de sa cave à vin et le restaurateur à optimiser toutes les opérations liées à la gestion des boissons alcooliques de son établissement. » L’outil est entré dans une autre dimension et a accru sa performance appuyée par la technologie de l’intelligence artificielle.

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Le majordome de l’amateur de vin 

En téléchargeant l’application et moyennant un abonnement qui varie selon les services sélectionnés et le nombre de bouteilles à gérer, Alfred est désormais à votre service.  Dès lors, il vous supporte dans la gestion de votre cellier et devient de bon conseil pour l’aspect ludique de la dégustation.  Selon Alain Cloutier, l’un des experts chez Alfred : « Cette solution technologique est conçue pour gérer les caves à vin de manière efficace. Elle permet de cataloguer vos bouteilles, suivre leur emplacement et gérer les informations sur chaque vin, comme le millésime, le cépage et les notes de dégustation. L'application peut également proposer des suggestions d'accords mets-vins et vous alerter lorsque certaines bouteilles atteignent leur apogée de dégustation. » De quoi simplifier la vie de l’amateur et d’amplifier le plaisir du dégustateur en ayant accès à une mine d’informations en quelques clics ! L'interface est vraiment pensée pour être simple à utiliser pour les amateurs de vin. Un outil pratique et instructif à la fois. Mais Alfred va plus loin encore en vous soutenant grâce à une équipe d’experts pour gérer l’aspect physique de votre panoplie de grands crus. Il peut voir à la conception de votre cave, au déménagement si besoin est, au rangement méthodique de vos bouteilles et plus encore. Tout juste s’il ne vient pas ouvrir et décanter votre grand cru… en autant qu’il vous laisse le plaisir de la dégustation !

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Alfred est aussi au service des professionnels de la restauration 

De la réception de la commande au service aux clients en salle à manger Alfred voit à tout. Supporté par la technologie de l’Intelligence artificielle il vous permet entre autres, de gérer vos inventaires en temps réel, calibrer le prix de vente et suggérer une période idéale de consommation des grands crus. Les étapes, somme toutes assez simples, consistent à scanner votre facture et tous les articles et autres informations concernant les vins que vous venez d’acquérir sont automatiquement ajoutés à votre fichier. Ensuite votre inventaire est instantanément mis à jour et un calendrier optimal de consommation est suggéré pour chacun de vos vins. De même, comme à la bourse la valeur quotidienne de vos produits est actualisée grâce à une base de données internationale et des prix de vente sont par conséquent suggérés. Enfin, dans son volet lié à la sommelerie un accord vins et mets est proposé en croisant votre carte des vins et le menu de votre établissement. Un véritable outil « clé en mains ! »

Une idée peut voyager…

Il y a quelques jours j’ai abordé le sujet en vous parlant d’une rencontre surprenante avec Leah Von der Mije, qui opère une boutique de vins dans un village de collines des Alpes Maritimes. Quel lien entre un logiciel québécois et cette caviste maralpine ? À suivre…

mardi, 08 avril 2025 16:45

L’art du barbecue

Au moment où j’écris ces lignes à Nice, il fait 20 °C, le soleil brille et je réfléchis à ce que je mettrai sur la grille ce soir après avoir allumé mon BBQ. Accessoirement, via mon téléphone connecté au haut-parleur Bluetooth, je syntonise une station radio de Montréal et, en ce 8 avril, on annonce 5 cm de neige. Mais bon, cela aura sûrement fondu à temps samedi pour que vous ayez vos premiers frissons printaniers et rêviez aussi de généreuses grillades !

Cent recettes par Thierry Cornuet, alias Big T 

Si à l’appel des beaux jours vous cherchez à renouveler vos recettes et à épater le beau-frère, je vous suggère cette bible gastronomique de cuisine en plein air qui va métamorphoser le grillardin que vous êtes. À la rédaction et aux manettes de cet ouvrage intitulé L’art du barbecue, (288 pages aux éditions Marabout), on retrouve l’incontournable Thierry Cornuet qui a déjà été mis en lumière dans cette rubrique. Un personnage jovial dont les années passées au Québec auront gravé au fond de lui une empreinte indélébile. En effet, depuis il répète à bon escient qu’il s’inspire quotidiennement de la joie de vivre des québécois dans tout ce qu’il entreprend concernant les arts de la table. Par conséquent, vous trouverez dans ce volume une centaine de recettes réalisables sur un BBQ au gaz, au charbon, une plancha, un brasero/plancha et même au fumoir pour les plus mordus.

Des bouchées apéritives aux desserts, tout le potager et le garde-manger y passent : les légumes, les poissons, les crustacés, la volaille, le gibier et même les fruits. La touche québécoise est entre autres assurée par certains ingrédients que l’on retrouve dans les recettes de sauces dont vous napperez vos platées. Authentique et généreux à souhait, Big T nous dévoile aussi ses trucs sur les règles de base pour garantir plaisir et gourmandise à vos invités. Vous saurez tout des chauffes idéales et des méthodes de cuisson directes ou indirectes. Et comme ce livre est un outil à part entière, vous obtiendrez également des conseils sur le nettoyage et l’entretien de vos machines de cuisson. Bref, de quoi créer des moments de complicités inégalés autour de la flamme… une fois le beau temps de retour. Et comme je dis toujours « bien tenir la pince à cuire dans la main droite et le verre de rosé dans la main gauche… c’est une question d’équilibre. »

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Expansion au Québec…  

Thierry Cornuet déjà restaurateur de plein air dans le sud de la France veut exporter son concept de restaurant BBQ au Québec. Il ajoute « c’est comme un goût de revenez-y qui ne m’a jamais quitté et ce serait pour moi l’occasion de boucler la boucle. Revenir où je me suis mis au monde professionnellement ». Dans cette formule au concept bien singulier on retrouve une offre complète sous la même enseigne : restaurant où tous les plats sont cuisinés au BBQ, un coin sandwichs, une école de cuisine, une boutique d’accessoires dédiés à la cuisine en extérieur. A la recherche d’associés carburant à la même passion, il ambitionne de planter son chapiteau dans la grande région de Montréal pour démarrer. « Bâtir cette passerelle gourmande entre le Québec et la France, entre mes deux cultures serait une véritable consécration » d’avouer tendrement Big T. Disons qu’à une ère où certains cherchent à nous diviser sur la planète, ces paroles font du bien à entendre. 

Avis aux intéressés : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Note : vous pouvez commander le livre chez votre libraire préféré ou sur la plateforme de votre choix.

Il y a 4 ou 5 ans, j’ai rencontré Daniel Blais un québécois installé en France depuis une vingtaine d’années. Comme point commun nous avions un intérêt partagé pour le vin, moi comme ex-SAQ et amateur, lui en tant qu’actionnaire d’un vignoble dans le sud-ouest de la France. Par surcroit, nous nous étions donné rendez-vous dans un restaurant de plein air tenu par Thierry Cornuet allias Big-T, un français qui a vécu au Québec quelques années avant de rentrer au bercail, non sans être totalement imprégné de la culture du terroir québécois. En outre, j’avais brièvement côtoyé Thierry à l’époque où j’étais à la SAQ et qu’il était représentant pour un cidre québécois. À nous trois, nous tisserons une toile dans laquelle bien des victimes se feront agréablement piéger.   

La force d’un réseau

Il y a peu, le master chef du BBQ Big-T accoutré de la traditionnelle veste à carreaux rouges et noirs a déménagé ses pénates pour un ouvrir le Shack & Co restaurant-concept, dans un charmant village de l’arrière-pays niçois. Pour souligner ce transfert et annoncer différents autres projets d’investissements qui émanent du cerveau hyper actif de Big-T, Thierry et Daniel, qui entre-temps ont noué des liens professionnels, ont organisé une présentation à un groupe d’éventuels investisseurs. J’y ai été convié…non pour mon portefeuille mais par considération patriotique.

Par ailleurs, il y a quelques temps j’avais fait la connaissance de Louise Chalifour originaire de Québec qui dans ses temps libres officie comme Consule-Honoraire du Canada pour le département des Alpes-Maritimes. Je l’ai présentée à Daniel qui l’a conviée pour l’événement au Shack & Co et l’a à son tour présenté à Big-T. C’est ainsi que la roue tourne, que le réseau s’élargi et que la solidarité opère.

Or, lors de cette soirée pour nous désaltérer et nous sustenter, Thierry avait convié quelques artisans régionaux dont deux jeunes femmes tenant chacune un stand et proposant des vins locaux aux convives… tiens-donc! L’ami Robert Gillet, un autre québécois en cavale hivernale, qui m’accompagnait et à qui rien n’échappe, me dit « tu devrais aller rencontrer la dame qui présente des vins juste à côté ». Obtempérant, je me suis présenté à elle et tout en dégustant ce qu’elle m’offrit, j’entrepris un brin de causette : « ce sont vos vins ? » - « Non je tiens une boutique de vins à Tourette-sur-Loup » - « et vous êtes? » - « Leah van der Mije voici mon conjoint Kevin ». Le verre à la main, la discussion se fluidifie puis Leah et Kévin m’expliquent qu’ils cherchent à présenter un logiciel de gestion de caves à vins aux restaurateurs étoilés et aux hôteliers de prestige de la Riviera. Je sors alors le grand jeu et lui dit qu’au Québec il existe un outil qui a fait ses preuves, un logiciel baptisé Alfred.  « AHHH, c’est pas vrai !», de s’exclamer Leah, « je leur ai parlé au téléphone cet après-midi. Nous partons la semaine prochaine à Montréal et je vais rencontrer leur équipe » - j’ajoute « vous allez rencontrer Alain Cloutier je parie? »  - les deux au bord de la syncope « bin oui justement… Alain Cloutier » - et moi de lui répondre « vous êtes entre bonnes mains, Alain est un ancien collègue du temps de la SAQ ». Sacré petit monde! 

Leah et Kevin Hamon sont donc allés au Québec pour rencontrer les équipes d’Alfred, juste après les deux bordées laissant 70 Cm de neige derrière elles. Toute guillerette Leah, pour qui c’était le premier périple outre Atlantique, a fait l’apprentissage de notre hiver québécois.  Depuis, d’autres rencontres de travail se sont tenues en vue d’implanter le logiciel Alfred en France. J’y reviendrai dans une prochaine chronique…soyez vigilants!  

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Leah Van der Mije et Kevin Hamon posent fièrement devant la boutique Leah Wine

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Aujourd’hui, je veux surtout vous parler du parcours singulier de Leah Van der Mije la femme dynamique, enthousiaste et au fort esprit entrepreneurial. Ainsi, cette semaine une petite cohorte de québécois s’est rendue chez Leah Wine, la bien nommée boutique de vins ayant pignon sur la place de Tourette-sur-Loup. Nos hôtes nous ont accueilli avec chaleur et Leah fit prestement sauter le premier bouchon. Robert, qui n’a rien perdu de ses réflexes d’interviewer, entreprit de questionner Leah, je n’avais qu’à prendre des notes. Je résume…fraîchement diplômée du Collège hôtelier de Nice, Leah a fait ses premières armes dans les palaces de la Croisette à Cannes. « Toute jeune, voyageant avec mes parents, j’adorais l’atmosphère glamour et feutrée des grands hôtels, je rêvais de travailler dans un environnement semblable ».  Voilà un premier rêve de réalisé ! Ensuite Leah s’est offert un road-trip en Australie et Nouvelle-Zélande. Mais pas que pour se la couler douce…pour bosser et mettre à profit ses nouvelles compétences. La sommelière en herbe fut d’abord recrutée   dans un chic bar restaurant de Sydney où les tenanciers lui firent rapidement confiance et la laissèrent gérer la place au bout de quelques semaines. Puis vinrent les vendanges et Leah tout heureuse de s’y astreindre. Quelques mois plus tard…changement d’île. Leah met cap au sud-est et traverse en Nouvelle-Zélande. Ce qui la frappe c’est « l’ouverture qu’on les néo-zélandais face aux vins du monde entier. C’est là que j’ai vraiment appris à déguster et qu’est née ma passion ».

De retour au pays, elle rencontre son futur mari chef propriétaire du restaurant Clovis à Tourette qui à force d’efforts et de passion, obtient une étoile au Guide Michelin. Parallèlement, Leah ne se languit pas de sa passion pour les produits de la vigne et ouvre son premier bar à vins à côté du restaurant. Forte de la réputation du restaurant étoilé, il est alors plus facile d’aborder les producteurs et d’obtenir des allocations de producteurs prestigieux comme Emmanuel Reynaud du Château Rayas.

Puis la Covid frappe, les commerces sont sur pause et après deux semaines à se prélasser Leah se diversifie et devient entremetteuse de cartons de vins. En effet, ses clients sont toujours aussi curieux et assoiffés et de leur côté, les producteurs ont des stocks à écouler. Leah de se dire « internet existe et les livraisons sont permises ». Ne lui restait qu’à orchestrer cela…ce qu’elle fit. Si bien qu’après avoir collectivement émergés de cette crise au bout de trois ans, Leah entreprit de repenser son bar à vin et de le replacer près de la grande place et c’est ainsi que fut inauguré Leah Wine, en juillet 2023. Avec son nouveau conjoint Kevin, brillant informaticien et ancien joueur semi-professionnel de hockey, ils flirtent avec ce nouveau projet dont je vous parlais plus haut…Alfred ! À suivre…dans une prochaine chronique. 

IMG 0212La bande de joyeux québécois en balade à Tourette-sur-Loup:
Robert Gillet, Jean Chouzenoux, Michel Duplessis et André Rondeau 

J’ai aussi annoncé Auguste Escoffier

Revenons à la soirée d’informations organisée par Daniel Blais et Thierry Cornuet. Je vous parlais de deux stands…et bien juste à côté de celui de Leah, une jeune fille présentait un mousseux rosé élaboré à Gassin. Surprise ! là aussi la rencontre ne fut pas banale. Les présentations d’usage faites, j’admire les bulles dans mon verre pose une ou deux questions d’intérêt et nous devisons quelques instants sur nos parcours respectifs. Au bout de quelques minutes, Andra Oprea me dit « prochainement j’organise une compétition culinaire d’influenceurs Instagram à Grasse, sous le parrainage de Michel Escoffier, l’arrière-petit-fils du célèbre Chef et auteur culinaire Auguste Escoffier. J’aimerais vous inviter comme membre du jury, sur notre panel d’experts » !

La compétition se tiendra le 27 avril prochain au somptueux Château St-Georges dans l’écrin provençal qu’est la ville de Grasse. Là aussi je viendrai vous faire rapport dans un prochain texte au début mai. J’ajoute en tout respect que cette expérience avec des influenceurs sera une opportunité de…rajeunir ma banque de contacts professionnels !

Conclusion

Voilà comment de fil en aiguille chacun tisse sa toile et constitue son réseau. Comme les québécois ont dans leur ADN l’amabilité et l’entregent, les ingrédients magiques et propices aux relations  humaines, il est aisé de socialiser.  Enfin, on a beau être à 6000 km de la maison, on finit toujours par se retrouver en des lieux communs où la fraternité doublée d’une saine énergie nous animent.

lundi, 10 mars 2025 12:16

Les crus classés de Provence

Moins prestigieuse que ses consœurs bordelaise, bourguignonne ou rhodanienne, la région provençale n’en n’offre pas moins au niveau du panorama et de la variété de ses vins. 

Bien calé entre la Méditerranée et les Alpes, le vignoble provençal est magnifiquement sculpté par l’homme, parfois en plaine, souvent en restanques. Généreusement gorgée de soleil, caressée par le mistral, embaumée par les embruns maritimes et les parfums de garrigue, la vigne s’épanouie sous de bons auspices. Les sols pauvres et peu profonds, formés de calcaires et de grés argileux, servent d’assise aux grenaches, syrah, rolle, mourvèdre et autres cépages. En résultent des vins friands, charpentés aux arômes chaleureux et subtils qui sauront se marier à la délicieuse cuisine provençale et méditerranéenne. Quant au nuancier, il est bien rempli entre les teintes verdoyantes et dorées des blancs, les tonalités claires et chatoyantes des rosés ou la palette s’étalant du grenat au violacé pour les rouges. C’est pas beau, ça?!

La géographie et les appellations provençales 

Le vignoble s’étend sur une étendue de 200 kilomètres et parcourant trois départements : le Var, les Bouches-du-Rhône et une partie des Alpes-Maritimes. Le trio d’appellations est constitué au centre, des Côteaux varois de Provence; à l’aile droite, des Côtes-de-Provence; à l’aile gauche, des Côteaux d’Aix-en-Provence.

Cela est bien défini, en revanche, il est plus hasardeux d’évoquer les appellations grands crus, tant cela a suscité de nombreuses tergiversations au fil des décennies. Résultat des courses, on en dénombre 23, dont 18 sont encore en activité : 

  • Château Minuty,
  • Château Sainte-Roseline,
  • Domaine de la Source Sainte-Marguerite (devenu Château Sainte-Marguerite),
  • Domaine de la Clapière,
  • Domaine de l’Aumérade,
  • Clos Cibonne,
  • Domaine de Rimaurescq,
  • Domaine de Castel Roubine (devenu Château Roubine),
  • Château du Galoupet,
  • Château de Saint-Martin,
  • Château de Saint-Maur,
  • Clos Mireille (Domaines Ott),
  • Château de Selle (Domaines Ott),
  • Château de Brégançon,
  • Domaine de Mauvanne,
  • Domaine de la Croix,
  • Domaine du Jas d’Esclans,
  • Domaine du Noyer.

Une dernière nouvelle 

Une appellation secondaire existe également en Provence et porte le titre singulier de Dénomination géographique complémentaire (DGC), à savoir que l’on ajoute le nom d’un lieu plus précis à l’appellation, comme DGC-Fréjus, DGC Pierrefeu ou DGC Ste-Victoire. Mais voilà qu’après 30 ans de discussions avec l’Institut des appellations d’origines (INAO), une nouvelle mention a vu le jour il y a quelques semaines : Cru de DGC et la première région à obtenir ce label est justement la Ste-Victoire.

On peut avouer que les vignerons de Ste-Victoire ont cru en leur victoire d’être le premier cru DGC !

vendredi, 07 février 2025 09:49

Le vin au cinéma, prise 2!

En début de semaine, je vous ai parlé du vin comme star au cinéma d’Hollywood. Mauvais timing, j’en conviens, compte tenu de la situation ubuesque que nous vivons présentement avec nos voisins d’en bas. Mais vous aurez compris que mon sujet était le vin et non Hollywood. Par conséquent, aujourd’hui je vous propose le même exercice, cette fois avec le vin en vedette au cinéma français. 

Le vin et le cinéma entretiennent une relation riche et passionnée, offrant des œuvres sensibles qui explorent les liens entre les hommes, la terre et ce nectar emblématique. Voici un regard sur cinq films français récents où le vin obtient le premier rôle : Retour en Bourgogne, Premiers crus, Tu seras mon fils, La Dégustation et Saint-Amour.

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Retour en Bourgogne : Une ode à la fraternité et aux saisons

Réalisé par Cédric Klapisch en 2017 ce film plonge dans l’histoire de Jean, Juliette et Jérémie, une fratrie réunie par l’héritage d’un domaine viticole en Bourgogne après le décès de leur père. À travers les vendanges et les saisons, ils réapprennent à se connaître tout en s’épanouissant parallèlement au vin qu’ils produisent. Le réalisateur met en scène une comédie dramatique chaleureuse où le vignoble devient un personnage à part entière. L’amateur de vin est au comble de l’extase tant les paysages vallonnés de la Côte d’Or sont mis en valeur. Des plans très léchés se succèdent où l’on voit le vignoble se transformer au gré des quatre saisons. Par ailleurs, une scène cocasse et empreinte d’un réalisme entier se déroule quand les 3 acteurs, dans un souci total d’abnégation, se sont légèrement enivrés pour tourner la scène où on célèbre la fin des vendanges. C’est ce que l’on appelle incarner son personnage. Dans ce long métrage, les thématiques de transmission, d’identité et de résilience sont explorées avec sensibilité, rendant hommage à la richesse humaine et naturelle des viticulteurs bourguignons. Une place est aussi faite aux femmes avec la mise en lumière de la frangine œnologue. Il s’agit d’une comédie touchante avec un côté parfois corsé, souvent complexe, mais toujours passionnant…comme un bon vin quoi !

Note : en France, le film est sorti sous le titre Ce qui nous lie

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Premiers crus : Un duel générationnel

Dans un registre plus léger et empreint de clichés, ce film sorti en 2015 met en lumière les tensions entre tradition et modernité dans le monde viticole. Le père vigneron traditionnel à Meursault voit son fils critique œnologique légèrement snobinard installé à Paris, revenir pour sauver le domaine familial au bord de la faillite. Il souhaite surtout empêcher que les voisins mettent le grapin sur le domaine familial. Il y a même une pique envers les rivaux bordelais quand des représentants d’un riche groupe d’hommes d’affaires, propriétaires de vignobles dans le Médoc, se pointent chez les bourguignons pour faire une offre d’achats. Le cliché éculé des riches bordelais face aux paysans bourguignons touche la cible. Drôle…dépendamment de quel côté on se place !  À travers des images sublimes des vignobles bourguignons, Premiers crus explore les défis de la transmission intergénérationnelle et les évolutions des pratiques viticoles. En revanche, la froideur du comédien Gérard Lanvin fait que l’on accroche beaucoup moins au scénario. En fait, le film mêle pédagogie sur l’élaboration du vin et les discordes familiales, tout en voulant célébrer le patrimoine viticole…mais la sauce a du mal à prendre.

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Tu seras mon fils : une histoire bordelaise

Ici aussi il est question de transmission mais tout ne se passe pas bien. Dans cette saga portée à l’écran en 2011, le père viticulteur à St-Émilion (sublime Neil Arestrup) refuse complètement que son jeune fils, qui vit et travaille au quotidien avec lui, prenne son relais. Le film sombre alors dans la tragédie, quand le patriarche choisit de privilégier l'aristocratie du vin au détriment de la transmission familiale. Car il se fait une haute idée de son métier ce propriétaire de vignoble qui ne participe pas à l’élaboration de son vin. Ce rôle est attribué à un œnologue engagé à la propriété. En fait, le châtelain préfèrerait que son autre fils, qui cultive la vigne en Californie, rentre à la maison pour prendre les rênes du Domaine bordelais. Constamment rabaissé et humilié par ce père impitoyable, le jeune fils, pourtant motivé par la culture de la vigne et du vin, ne se voit confier que des tâches administratives. Dans ce film, au-delà des activités nobles de la culture viticoles, c’est d’une lutte de classe dont il est davantage question. Reste que les scènes consacrées à l’élaboration du vin et aux dégustations sont sublimes.

Note : Le film a été tourné dans les caves du Clos Fourtet à St-Émilion.

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Saint-Amour : Un road movie viticole

Avec un duo formé par Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, ce film paru en 2016 opte pour un ton plus léger et quelque peu profond. On suit un père et son fils sur la route des vins française dans une tentative de renouer leurs liens familiaux. Or dans cette aventure, le fils agriculteur quitte son stand en plein Salon de l’Agriculture, un événement incontournable en France, pour faire la route des vins avec son père. Ici, on ne touche pas au travail de la vigne mais au plaisir du partage engendré autour d’un bon verre de vin. Surtout le vin de Beaujolais, propice à bien des inclinaisons et autres incantations. Entre humour décalé et moments d’émotion, Saint-Amour explore les thèmes du malaise rural, des relations père-fils et du plaisir simple du vin. Bien que cette aventure traverse plusieurs régions viticoles emblématiques de France, ce cadre magnifique ne suscite pas les émotions auxquelles on s’attendrait

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La Dégustation : quand le vin mène à l’amour !

Adapté d’une pièce de théâtre, cette tendre comédie romantique (2022) fait la part belle aux vertus et à la sensualité que l’on éprouve quand on est en amour ou quand l’on déguste un bon verre de vin. Porté par Isabelle Carré et Bernard Campan, très crédibles à la fois dans leur relation sentimentale naissante mais aussi dans leur rôle d’initié et de néophyte en matière de vin, le film pousse un caviste meurtri et renfermé à s’épanouir devant celle qui attend tout de la vie. Plein d’humanité, le vin joue ici le liant solennel entre deux êtres qui au départ sont différents en tous points. Comme souvent, la notion de partage devient le moteur d’une belle relation amicale, voire sentimentale.

Une dernière pour la route…avec une scène culte!

Pour finir avec un brin d’humour, je joins ici un lien vers une scène culte du cinéma franchouillard un peu plus ancien, gracieuseté de monsieur Louis de Funès.

Conclusion

Ces films montrent que le vin est bien plus qu’une boisson : il est un symbole de culture, de transmission et d’humanité. Qu’il s’agisse de drames familiaux ou de comédies légères, le cinéma trouve dans le vin une source inépuisable d’inspiration pour raconter des histoires universelles où se mêlent passion, héritage et quête d’identité. Le vin n’est pas juste une boisson, c’est un art de vivre, une philosophie et il fait même partie du patrimoine cinématographique français!

P.-S : Cette chronique est la dernière d’une série de trois, rédigée à l’aide de l’intelligence artificielle

dimanche, 02 février 2025 11:00

Le vin au cinéma

Le vin, nectar des dieux et muse des cinéastes, a souvent trouvé sa place sur grand écran. Dans cette première chronique, je me tourne vers le cinéma américain à travers des œuvres comme La Vallée des nuages, Un bon cru, Mondovino et Sideways. On y verra comment le vin devient plus qu’un simple breuvage: il est un personnage cinématographique à part entière, un symbole de passion, de tradition et d’humanité. Dans un prochain article, je ferai de même avec le cinéma français.

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La Vallée des nuages : l’amour au cœur des vignes

Dans La Vallée des nuages, le réalisateur nous transporte dans la Californie viticole des années 1940. Paul (Keanu Reeves), un soldat désabusé, croise la route de Victoria, héritière d’un domaine familial. Ce film est une ode au terroir et à l’amour, où chaque grappe semble nous chuchoter ses secrets à l’oreille. Les vendanges deviennent ici une métaphore de la vie: parfois il faut émonder pour que cela fleurisse mieux! Avec ses plans baignés de lumière dorée et ses scènes où le raisin semble chanter, le film nous rappelle que la culture d’un vignoble est avant tout une affaire de patience. Et avouons-le, qui n’a pas rêvé d’un Keanu Reeves romantique prêt à sauver une récolte? On en ressort avec une envie furieuse de goûter un cabernet sauvignon sous un coucher de soleil.

Ce film est le second «remake» de Quatre pas dans les nuages, sorti sur les écrans en 1942 et dont l’histoire se passe en Provence avec en vedette… Fernandel!

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Un bon cru : Le vin comme seconde chance

Avec ce film, Ridley Scott signe ici une comédie romantique médiocre où Russell Crowe troque son épée de gladiateur contre un verre de vin. Marion Cotillard y tient également un rôle très en dessous des performances auxquelles elle nous a habitués. Pourtant l’intrigue est tirée d’un bon roman de Peter Mayle, mais la version filmée est plutôt fade et la traduction, plus que bancale.

Donc, le principal protagoniste est un boursicoteur cynique qui hérite d’un vignoble provençal. Jolies prémices pour un résultat plus que décevant. Entre maladresses et découvertes gustatives, il apprend que la vraie richesse ne se mesure pas en chiffres, mais en moments partagés. Charmante morale à laquelle tout amateur de vin adhère. Dommage qu’on y croit si peu…

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Mondovino : La guerre des terroirs

Avec Mondovino, Jonathan Nossiter nous offre un documentaire mordant sur les enjeux du vin dans un monde globalisé. Ici, pas de romance ni de soleil provençal idyllique: c’est une bataille entre petits producteurs passionnés et multinationales avides de standardisation. On voyage des bucoliques collines bourguignonnes aux vastes vignobles californiens, en passant par l’Argentine et l’Italie. Le film dépeint un univers où chaque goutte de vin devient un enjeu politique. Entre les milliardaires de Napa Valley menés par Robert Mondavi et les paysans bourguignons défendant leur terre comme des chevaliers médiévaux, le spectateur est pris dans un tourbillon d’émotions. Le célèbre œnologue bordelais Michel Rolland, que l’on voit à quelques reprises dans le film, en est ressorti amer, tant on le montre sous un mauvais angle, à savoir moqueur et arrogant. Par ailleurs, certaines scènes truculentes où l’on voit quelques grands noms du vin fouler du pied les grappes tout juste vendangées sont du pur délice!

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Sideways : le pinot noir comme quête existentielle

Enfin, mon préféré, Sideways. Une comédie douce-amère où deux amis partent en road trip dans la vallée californienne de Santa Ynez pour découvrir les vins locaux… et se découvrir eux-mêmes. Miles (Paul Giamatti), amateur éclairé et auteur déprimé, voue une adoration quasi mystique au pinot noir, (je peux le comprendre!), tandis que son comparse préfère les plaisirs simples… et parfois douteux. Ce film est un hymne au vin comme compagnon des hauts et des bas de la vie. Les dialogues savoureux oscillent entre poésie et auto-dérision: «Si quelqu’un commande du merlot, je pars!», lance Miles dans une scène culte. Et que dire du passage hautement métaphorique où, assis sur la terrasse de son chalet en compagnie d’une femme à qui il n’ose déclarer sa flamme, il décrit en termes évocateurs les rondeurs et la sensualité du pinot noir qui tournoie dans son verre comme s’il faisait une déclaration d’amour à sa dulcinée… sublime! Sans l’image, on croit à une scène d’amour torride! Enfin, la scène finale où, totalement désabusé, il s’offre un hamburger arrosé d’un Cheval Blanc 1961 servi dans un verre de styromousse! En conclusion, derrière cet humour se cache une vérité universelle: le vin est un miroir de nos âmes, complexe et imprévisible.

Le vin au cinéma : une métaphore universelle

Ces films montrent que le vin transcende souvent sa fonction première de désaltérer pour devenir symbole d’amour et de communion (La Vallée des nuages), de renaissance (Un grand cru), de lutte (Mondovino) ou d’introspection (Sideways). Chaque gorgée raconte une histoire; chaque bouteille devient un voyage. Alors, que l’on soit un amateur éclairé ou un simple curieux, ces œuvres nous rappellent que derrière chaque verre d’un bon vin se cache un monde à découvrir. Comme le dit si bien un proverbe bourguignon: «Le vin est la réponse… mais quelle était la question, déjà?» 

P.-S. Je n’en prendrai pas l’habitude, mais j’ai rédigé cette chronique avec l’aide de l’outil d’intelligence artificielle Perplexity. Pour le moment, je me familiarise avec l’outil moderne pour ne pas rater cette étape technologique… mais rien ne m’enlèvera le plaisir de pondre mes petits récits.

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