vendredi 19 avril 2024
Emmanuel de Vaucelles

Emmanuel de Vaucelles

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...

mercredi, 22 mars 2017 09:05

L'AOC Hermitage fête ses 80 ans

À l’occasion des 80 ans de l’appellation Hermitage, la cave de Tain organisait à Paris au Bistrot du Sommelier une dégustation des différents terroirs participant à l’assemblage de leurs cuvées.

« Avec 23 ha sur les 138 que compte l’appellation, notre atout est d’avoir accès à tous les terroirs, insiste le directeur Xavier Gomard. Mais cela implique un tri sévère et des liens resserrés entre le technicien dans la vigne et le maître de chai ». Le fondateur de la cave en 1933, Louis Gambert de Loche (dont une cuvée prestige porte le nom depuis 1994) a laissé ses vignes dans le giron de l’entreprise à sa mort en 1967. La cave (plus de 300 adhérents et 1000 ha) est désormais le deuxième opérateur derrière Chapoutier et devant Jaboulet et Jean-Louis Chave, les quatre maisons produisant à elles seules 80% des volumes. Après avoir investi 10 M€ en 2014 notamment dans des petites cuvées de 60-70 hl permettant une vinification à la parcelle, elle peut se permettre davantage de sélections, une quinzaine en 2016.

Les lieux-dits ne sont pas les terroirs

« En fait, les lieux-dits en Hermitage ne sont pas directement liés au terroir, explique Daniel Brissot, responsable du vignoble, à la cave depuis 35 ans. La majorité se situe sur des sols alluvionnaires à gros galets avec du granit à l’ouest, des murets qui retiennent la terre sur les pentes en terrasses qui datent du quaternaire. En général, dans le Gambert, on retrouve 3 ou 4 terroirs (souvent Beaume-Muret, Méal, Hermite…) ». « C’est à la fois un terroir d’exception et historique mais qui n’est pas figé puisqu’on continue un travail plus poussé sur les différents parcelles. Un signe d’élégance ! » commente Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992 et propriétaire du Bistrot du Sommelier.

La cave de Tain a initié une politique parcellaire depuis une dizaine d’années, étendue en 2012 avec la gamme Terroirs d’Exception, après avoir cartographié le vignoble pour une connaissance précise de ses sols. Elle vinifie au total 28 ha en Hermitage sur la rive gauche du Rhône, 22 en rouge, en syrah, et 5,85 de blanc en marsanne majoritaire, parfois complétée de quelques pourcentages de roussanne, soit environ 10 000 bouteilles. En 2009, elle a inauguré le Fief de Gambert, une maison de maître au cœur du vignoble de l’Hermitage, dédié à l’œnotourisme et à la gastronomie avec un restaurant créé par Frédéric et Rika Bau, aujourd’hui sous la houlette du chef Mathieu Chartron.

« Terre de Vins » a aimé :

Hermitage Grand classique blanc 2011 : Floral et minéral sur des notes d’agrumes, de fleurs d’acacia et de poivre blanc avec des notes pâtissières. (33,90€)

Hermitage Grand classique rouge 2010 : Des arômes mentholés sur des notes de tapenade, de réglisse, d’épices et de fruits noirs sur une pointe animale. (33,90€)

Gambert de Loche rouge 2010 : Des arômes de fruits à noyaux et de graphite sur des épices, des notes de garrigue et des tanins fondus et élégants. (69,50€)

Hermitage Cœur des siècles blanc 2012 : A partir de 2 parcelles de vielles vignes centenaires au Méal et à La Croix. Floral et rond sur des arômes de mirabelle, pêche blanche, curry et verveine. (42€)

Source: Terre de Vins

Selon l’AFP et sans que nous en connaissions le montant, Michel Reybier, propriétaire de Clos d'Estournel, a racheté le château Pomys situé dans le Médoc.

Les deux châteaux sont voisins d'une centaine de mètres.

L'homme d'affaires français Michel Reybier, propriétaire dans le vignoble bordelais du second grand cru classé 1855 Cos d'Estournel, a racheté le château Pomys limitrophe, à Saint-Estèphe (Gironde) dans le Médoc, a-t-on appris vendredi auprès du service communication de Cos d'Estournel.

«S'inscrivant dans une vision patrimoniale de Cos d'Estournel, l'acquisition du Château Pomys est une référence à l'histoire de la propriété. Elle vise à recréer l'ensemble architectural voulu par le fondateur», a indiqué le nouveau propriétaire dans un courriel sans préciser la date ni le montant du rachat.

Une histoire commune

«Situé à Saint-Estèphe dans le Médoc, à quelques centaines de mètres de Cos d'Estournel, le Château Pomys fait partie des biens hérités par Louis Gaspard d'Estournel en 1791. Surnommé le Maharadjah de Saint Estèphe, il résidait à Pomys, Cos étant consacré à l'activité viticole», a-t-il poursuivi.

Château Pomys, composé de 12 hectares de vignes, d'un hôtel de dix chambres et d'un restaurant, appartenait à la famille Arnaud depuis 1951, a précisé la Maison du vin de Saint-Estèphe sur son site internet.

«En réunissant les deux éléments fondamentaux du domaine, la propriété retrouve enfin sa structure originale: Cos d'Estournel, palais dédié aux vins, et Pomys, chaleureuse demeure du fondateur», a conclu le château Cos d'Estournel, propriété de 91 hectares qui appartient depuis 2000 à Michel Reybier.

L'homme d'affaires français, ancien propriétaire du groupe Reybier (Jambon D'Aoste, Justin Bridou et Cochonou), possède plusieurs vignobles, notamment en Hongrie, et des hôtels en France et en Suisse. Il a également investi dans le domaine de la santé.

Source: AFP

Alors que la campagne des Primeurs débute bientôt dans le Bordelais (du 2 au 6 avril), le plus « médocain » des domaines du Languedoc fait un carton depuis quarante ans grâce à ce système de commercialisation en réservation Primeur.

La campagne 2016 atteint des records historiques, avec 100% de la production vendue en deux mois, avant la mise en bouteille.

C’est une spécialité de Bordeaux depuis le XIXe siècle, pratiquée aussi par les Bourguignons. La vente en réservation Primeur, apanage des grandes propriétés viticoles qui ouvrent à la réservation leurs vins – à condition qu’ils présentent de sacrées aptitudes à la garde – avant la mise en bouteille, est aussi l’affaire des Languedociens.

Plus exactement d’une propriété viticole, le Mas de Daumas Gassac dans la vallée d’Aniane (Hérault) qui a bâti son succès sur ce mode de commercialisation. Il a été mis en place au domaine en 1978 avec la vente du premier millésime. Un cas d’école sans équivalent dans le sud de la France pour ce vin IGP Saint-Guilhem-le-Désert-cité d’Aniane (après avoir été longtemps vin de table puis Vin de Pays), confirmé par le succès de la dernière campagne de vente en primeur du Mas de Daumas Gassac. Ainsi, la totalité de l’offre rouges (110 000 cols sur le millésime 2015) et blancs (60 000 cols pour le 2016) a été vendue en deux mois.

« Nous avons enregistré une hausse des demandes de 20% en septembre et novembre dernier », annonce Roman Guibert, à la tête depuis 2009 de la propriété familiale avec ses frères Samuel, Gaël et Basile. Pour répondre à la demande, les réservations ont été plafonnées, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers (à 50/50 de la commercialisation) sur les marchés français et export (40/60).

Un modèle mis en place en 1978

Le modèle est clairement inspiré du système bordelais mais paradoxalement, il est né dans la vallée du Gassac dans un contexte économique de crise. « Au démarrage du domaine,il a été très compliqué de se faire connaître avec un vin sans appellationqui n’avait pas d’antériorité et donc souffrait d’un déficit d’images sur les millésimes, provenant qui plus est d’une région qui n’était pas porteuse », explique Roman Guibert.

C’est le fondateur du Mas de Daumas Gassac,le regretté Aimé Guibert, qui optera pour ce système original dans un pari un peu fou avec l’avenir. « Notre père, avant d’être vigneron à Aniane, était industriel dans le cuir en Aveyron, grand amateurs de vins de Bordeaux et client coutumier de ce mode d’achat, précise Roman. Il s’en est inspiré pour écrire un courrier à ses amis, à ses contacts et c’est ainsi que s’est vendu le premier millésime ».

Des vins de plus en plus rares

Si l’offre en Primeur permet, à Bordeaux, à l’acheteur de réaliser une économie en achetant un vin entre 10 et 30% moins cher que lors de sa sortie deux ans plus tard, la décote dans le cas des vins du Mas de Daumas Gassac, est de plus de 43% : vendue 21 € en primeur en rouge comme en blanc, la bouteille de Daumas Gassac est ensuite commercialisée 33 € après la campagne, quand il reste du vin à la vente.

Hors, la rupture de stock de cette campagne 2016 aura, pour les amateurs, des conséquences évidentes : « Ce rouge 2015, il n’y en aura plus, le seul millésime actuellement vendu au domaine étant le 2013, à 35 € la bouteille, annonce Roman Guibert. Aujourd’hui, un Daumas Gassac rouge 1992 est proposé chez Guy Savoy (trois étoiles Michelin à Paris) à 450 € la bouteille. On peut acheter du 2000 à la propriété, à 120 € la bouteille.

Mais au-delà des placements boursiers, l’offre en Primeur permet de se procurer des vins rares qu’on ne trouvera plus à la vente ensuite. Le Daumas Gassac rouge 2015 était, à cet égard, historique. C’est le dernier millésime réalisé du vivant d’Aimé Guibert, disparu le 16 mai 2016. Nul doute que ceux qui dégusteront ce millésime, lui tireront leur révérence.

Source: Terre de Vin

vendredi, 17 mars 2017 10:49

Laurent Ponsot crée sa maison de négoce

Un article sur le site Terre de vins nous fait part que Laurent Ponsot, le célèbre vinificateur et copropriétaire du Domaine Ponsot à Morey-Saint-Denis, quitte le domaine familial pour créer sa propre maison de négoce.

 Laurent Ponsot avait été leader sur le procès contre le Docteur Comti, Ruddy Kuniawan qui avait secoué le mondre du vin et des enchères aux États-Unis en 2014.

Quatrième génération à être aux commandes du domaine éponyme, Laurent Ponsot, 60 ans, a décidé de donner un nouvel élan à sa vie « en créant quelque chose de nouveau » a-t-il affirmé à Terre de Vins. Bien qu’il puisse faire valoir ses droits à la retraite, il ne souhaite pas s’arrêter et préfère « se retirer du domaine familial » pour créer avec son fils ainé, Clément, un négoce de vins éponyme.

Laurent Ponsot conserve ses parts du capital du Domaine Ponsot (25%), le reste étant détenu à parts égales par ses trois sœurs, Catherine, Stéphanie et Rose-Marie, qui sera désormais la gérante du domaine.

Reconnu internationalement pour son savoir-faire et sa capacité à réaliser de très grands vins, Laurent Ponsot s’engage dans une activité qui n’a pas toujours une très bonne notoriété. « J’aimerais pouvoir faire comprendre que négoce n’est pas un gros mot et qu’il est possible de créer un véritable partenariat entre un vinificateur et un vigneron » ajoute-t-il. « Je vois ce nouveau challenge comme un joint-venture par l’accompagnement des vignerons dans la conduite du vignoble et ne pas me contenter d’acheter des raisins ».

Déjà propriétaire de parcelles de vignes dont les vins étaient commercialisés sous l’étiquette du Domaine Ponsot, mais avec la mention « négoce », Laurent Ponsot souhaite intégrer ses propres parcelles dans sa nouvelle entité et affirme posséder « quelques vins de 2015 », préférant toutefois « attendre le millésime 2017, donc l’année civile 2019, pour commercialiser » l’ensemble de sa gamme.

Une gamme composée des appellations Chambertin, Griotte-Chambertin, Chambolle-Musigny, Chambolle-Musigny 1er Cru Les Charmes et Gevrey-Chambertin pour les vins rouges. Tandis que les vins blancs seront produits sur les appellations de Montrachet, Corton-Charlemagne, Meursault Genevrières, Meursault Charmes, Meursault Perrières, Saint-Romain et Blagny.

Laurent Ponsot est connu internationalement pour son rôle déterminant dans l’affaire Kurniawan, en stoppant à New Yorkune vente aux enchères de faux vins du domaine familial et en accompagnant le FBI dans sa traque du « Docteur Conti » comme l’ont nommé les médias américains.

De cette histoire, il rédige actuellement un livre, qu’il « doit prendre le temps de terminer » pour la fin de l’année. Mais déjà, des « contacts français et internationaux se sont fait connaitre » pour réaliser un film sur cette romanesque histoire.

Source: Terre de Vin

Vitisphère, l’un des meilleurs sites d’actualité de la toile nous fait part de la nomination de l’homme de l’année de Decanther et cette année, le magzine frappe fort et juste.

L’homme du jugement de Paris de 1976 qui a consacré la Californie et détrôné les grands crus Bordelais et Bourguignons à cette occasion obtient la consécration ! Man of the Year 2017 !  Nommé homme de l’année, le fameux organisateur du Jugement de Paris voit l’ensemble de sa pléthorique carrière salué par la revue anglaise dont il est l’une des plumes, et juge de concours.

L’article de vitisphère rappelle le parcours de l’anglais et salue un des meilleurs CV de la profession viticole. Steven Spurrier a l’une des carrières les plus longues et des plus remarquables que ce soit ses fonctions ont été diversifiées. Le nommant homme de l’année 2017, la revue Decanter essaie de donner un aperçu de ses occupations successives : « critique, journaliste, acheteur, entrepreneur, guide, négociant, visionnaire, mentor, restaurateur, auteur, éducateur, juge, communicant et consultant ». Loin d’être exhaustive, cette liste peut encore être complétée par de beaux faits d’armes : il a organisé le Jugement de Paris en 1976, il est le président émérite des Decanter World Wine Awards et, surtout, il a été interprété par le défunt Alan Rickman dans le film Bottle Shock (réalisé par Randall Miller, sorti en 2008).

Vitisphère rappelle que our le moins éclectique, cette carrière a réellement débuté après son immersion dans le vignoble français, à la fin des années 1960. En 1971, il a racheté Les Caves de la Madeleine à Paris, puis a créé l’Académie du Vin en 1973. Mais son tour de force restera le Jugement de Paris du 24 mai 1976. Ayant voulu démontrer la qualité des vins californiens, il a organisé une dégustation à l’aveugle avec neuf professionnels. Les notes de ces juges ont débouché sur la victoire nette des vins du Nouveau Monde. Un coup de tonnerre en forme d’affront aux plus grands crus de Bordeaux et de Bourgogne à l’époque, marquant la reconnaissance des vins du Nouveau Monde.

Devenant auteur d’ouvrages spécialisés (French Country Wines, How to Buy Fine Wines…), il s’est séparé de ses activités parisiennes en 1988, pour revenir en Angleterre et se consacrer à des missions de consultants. Devenue une plume de la revue Decanter, il en préside les concours des vins. Pour Sarah Kemp, directrice générale de la revue anglaise, la clé du succès de la longue carrière de Steven Spurrier se trouve dans « son approche égalitaire du vin. Il peut aussi bien être excité par un vin produit par un inconnu dans une obscure région, que d’un grand classique d’un incroyable millésime. »

Source: Vitisphère

Jeudi 16 mars, la maison Christie’s à Londres accueillera une vente aux enchères exceptionnelle de vins du château Figeac, 1er Grand Cru Classé ‘B’ de Saint-Emilion. Une occasion à ne pas manquer pour tous les collectionneurs.

Cette vente aux enchères proposera une sélection unique de millésimes de Château Figeac, issus directement des caves de la propriété. Les millésimes présentés à la vente couvrent plusieurs décennies et de rares grands formats y sont proposés.

Les temps forts de la vente seront : un Jéroboam de 1949 estimé à 3000-5000 livres sterling, trois bouteilles de 1961 estimées à 900-1200 livres sterling et une Impériale de 1982 estimée à 2000-3000 livres sterling.

Pour Marie-France Manoncourt, propriétaire de Figeac, « c’est un honneur de présenter avec Christie’s ces trésors issus de notre propriété. C’est un hommage à l’histoire de notre famille dévouée à Figeac depuis 125 ans, à l’instar de mon époux Thierry Manoncourt qui a passé sa vie à la recherche de l’excellence et à la mise en valeur du terroir unique et fabuleux de Figeac. Afin de faire de cette vente aux enchères un événement inoubliable, nous avons personnellement choisi toutes les bouteilles qui seront présentées, avec une sélection de millésimes de 1934 à 2010 et des formats rares qui ont vieilli dans les conditions idéales de nos caves. »

Source: Terre de Vins

mercredi, 15 février 2017 09:34

La Bourgogne veut sauver ses murets et ses clos

Le site Terre de Vins publie un article sur les efforts qui viennent d’être engagés par la filière vin Bourguignonne pour maintenir son patrimoine et en particulier pour rénover ses murets et clos qui ont fait la légende de ces appellations prestigieuses.

 Depuis 2015, un travail titanesque d’inventaire du patrimoine bâti viticole est en cours en Bourgogne. Ces murets, clos et autres cabottes, constituent l’âme des Climats de Bourgogne, classés au patrimoine mondial de l’Unesco il y a 18 mois. Leur préservation est toutefois une tâche difficile et coûteuse.

Les cartes sont fines, précises, mais sur le terrain bien malin qui peut distinguer, sans un œil aiguisé, le Climat des Charmes de celui des Genévrières à Meursault, par exemple. « Quand les experts internationaux de l’Unesco sont venus pour la première fois, ils pensaient que les murets servaient à délimiter les Climats. Ils ne comprenaient pas qu’une mosaïque aussi fine puisse ne pas se traduire dans l’espace », expose Matthieu Chevalier. Ce jeune lorrain d’origine, diplômé de l’École normale supérieure de Cachan, est missionné par l’Association des climats du vignoble de Bourgogne pour répertorier méticuleusement l’ensemble des marqueurs de limite des 1 247 climats classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’y emploie depuis 2015 et devrait achever sa mission le mois prochain.

Un énorme travail : ce sont des dizaines de kilomètres de murets, mais pas seulement, qu’il faut inventorier. Le tout sur pas moins 13 000 hectares. Une tâche d’importance car si les terroirs bourguignons constituent un héritage naturel précieux, ils ne sont pas seulement l’œuvre de dame nature. L’homme les a modelés au fils des siècles contribuant à les singulariser. De nombreux murets, clos, portes, cabottes*, meurgers**, en témoignent. Un patrimoine parfois malmené, par le temps, la mécanisation, ou même la négligence.
Beaucoup sont dans un état dégradé. L’association des Climats souhaite donc lancer un vaste programme de restauration à partir de 2017.

L’enjeu n’est pas qu’esthétique. Ces construction joue un rôle irremplaçable dans la lutte contre l’érosion ou encore le maintien de la biodiversité.
Les restaurer coûtera cher. Il faudra mobiliser plusieurs millions d’euros. Un travail de formation est aussi à effectuer, un savoir-faire à redéployer, pour agir dans les règles de l’art.
En attendant, ils sont répertoriés sur un support cartographique numérique. Un travail que les experts de l’Unesco pourront constater, de visu, lors d’une prochaine visite prévue l’automne prochain.

* Cabanes en pierre dans lesquelles les vignerons rangeaient leurs outils ou s’abritaient.
** Tas de pierres extraites des parcelles.

Source: Terre de vins

La RVF et l’AFP reprennent l’analyse du directeur de l’Office Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), Jean-Marie Aurand.

Le constat est simple, cette année, les 7,4 millions d'hectares de vignes plantées sur la planète auront donné 259 millions d'hectolitres de vin, soit un recul de 5% par rapport à 2015, selon les estimations de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), basée à Paris. 

VERTIGINEUSE CHUTTE EN AMÉRIQUE LATINE

Parmi les raisons invoquées, la météo: "Le phénomène climatique El Nino semble être de retour en Amérique Latine où la production a été affectée par des conditions climatiques assez exceptionnelles, avec beaucoup de pluie", a souligné Jean-Marie Aurand lors d'une conférence de presse.

"C'est peut-être une explication" pour cette production "qui se situe parmi les plus faibles depuis 20 ans", a-t-il dit. Dans la plus grande partie de l'hémisphère sud, on observe en effet un net recul des productions.

L'Argentine baisse de 35% à 8,8 millions d'hectolitres (Mhl), ce qui fait dégringoler le 5e producteur mondial au 9e rang. Le Chili baisse de 21% à 10,1 millions d'hectolitres. Le Brésil réduit de moitié sa production à 1,4 million.

L'Afrique du Sud, exposée à une longue sécheresse, tombe pour la première fois depuis 2011 au-dessous des 10 Mhl, à 9,1 Mhl (-19%). La vigne a pourtant une capacité adaptation importante à des conditions "extrêmes", a noté M. Aurand.

LA CHINE PROFITE DES DÉBOIRES LATINO-AMÉRICAINS

La Chine profite des déboires latino-américains pour remonter dans le classement, devenant le 6e producteur mondial cette année alors qu'elle n'a pas augmenté sa production par rapport à 2015 (11,5 M hl). Alors que les plantations de vignobles se poursuivent, notamment près du désert de Gobi, son potentiel de production va encore se développer puisque le Plan chinois prévoit la production de 16 Mhl en 2020, a souligné M. Aurand.

L’EUROPE TOUJOURS LEADER MAIS PAS ÉPARGNÉE PAR LE CLIMAT

En Europe, on observe aussi de grandes fluctuations en fonction du climat. La production française a chuté de 12%, le vignoble ayant été touché par toutes sortes d'indices climatiques hors norme: gel, inondations ou sécheresse. 

L'Italie, beaucoup moins affectée, a vu sa production reculer de seulement 2% à 48,8 Mhl, ce qui lui permet de garder son rang de premier producteur mondial, devant la France. 

Au troisième rang, l'Espagne voit ses volumes augmenter de 1% à 37,8 millions d'hectolitres. Et les Etats-Unis de 2% à 22,5 Mhl (4e rang). Vient ensuite l'Australie, au 5e rang (+5% à 12,5 M hl).

LE VIN BIO DEVIENT TENDANCE

Dans le reste de l'Europe, la Roumanie a retrouvé un bon niveau de production à 4,8 millions d'hectolitres après deux mauvaises récoltes.

L'OIV estime "entre 8 et 12%" la production mondiale de vin bio, une "tendance qui n'est plus du tout marginale et qui se développe un peu partout" a précisé M. Aurand. 

Côté consommation, l'OIV table sur une fourchette comprise entre 239,7 et 249,6 Mhl pour l'année. "On constate un arrêt de la baisse de la consommation qui avait été enregistrée ces deux dernières années, mais on ne retrouve pas une croissance telle que celle que l'on a connue entre 2000 et 2007, avant la crise financière", a noté M. Aurand. 

"Les pays historiquement producteurs et consommateurs voient leur consommation baisser, mais beaucoup qui n'étaient pas consommateurs se mettent au vin, "avec une consommation plaisir et occasionnelle", ajoute-t-il. 

À la tête des pays exportateurs, l'Espagne continue de dominer le peloton mondial en volume devant l'Italie et la France. Mais en valeur, c'est la France qui exporte le plus, suivie de l'Italie et de l'Espagne.

Pour rappel, l'OIV qui publie et commente l’ensemble de ces chiffres est un organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique, composé de 46 Etats membres.

Source: La Revue du vin de France

Selon un article publié par Vitisphère et reprenant une dépêche AFP, les exportations de vins australiens ont augmenté de 10% entre octobre 2015 et septembre 2016, et la Chine a doublé les États-Unis pour devenir le premier client des producteurs de l'île-continent, a annoncé jeudi Wine Australia, qui représente la filière.

«Les derniers chiffres montrent que les exportations de vins australiens sont toujours en forte croissance et que nos meilleurs vins sont les plus demandés», explique Andreas Clark, le PDG de Wine Australia dans un communiqué. 

La valeur totale des exportations du cinquième exportateur mondial de vin, atteint 2,17 G$ australiens (1,52 milliard d'euros), en hausse de 10%.

Les ventes en bouteille ont augmenté de 14%, pour atteindre un total de 1,8 G$ (1,26 milliard d'euros).

La valeur moyenne des exportations en bouteilles a également connu une croissance (+9%) et s'établit à 5,47$ par litre (3,8 euros), au plus haut depuis 13 ans. Les vins les plus chers tirent les ventes vers le haut: par exemple, celles des bouteilles entre 30$ et 49,99$ (entre 21 et 35 euros) ont augmenté de 55%.

Le rôle de la Chine

Cette croissance est tirée par les Chinois, qui sont désormais les premiers importateurs de vin australien. Les ventes à la Chine (hors Hong Kong) ont crû de 51% à 474 M$ (331,7 millions d'euros). «Pour remettre dans le contexte, il y a tout juste dix ans, les exportations de vin australien à la Chine étaient évaluées à 27 M$ (18,9 millions)», rappelle Wine Australia.

Pour expliquer cette croissance fulgurante, cet organisme met en avant l'accord de libre-échange signé en 2014 entre la Chine et l'Australie et «l'intérêt grandissant pour le vin de la classe moyenne chinoise, elle-même plus nombreuse».

Le vin australien plaît également de plus en plus dans de nombreux pays d'Asie: les ventes ont augmenté de 7% à Hong Kong, de 9% à Singapour, de 24% en Malaisie, et de 42% en Corée du Sud.

Le marché américain, désormais deuxième client, continue de grossir (+4% à 448 M$, 313,5 millions d'euros). En revanche, les ventes au troisième importateur, le Royaume-Uni, sont en baisse (-3% à 361 M$, soit 252,6 millions d'euros).

Source: Visisphère

Le site internet d’information Terre de vins fait un point dans cet article sur les nouvelles orientations de Cheval des Andes. « Joint-venture » née en 1999 de l’association entre le château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint-Emilion) et Terrazas de los Andes (propriété argentine du groupe LVMH), « Cheval des Andes » affiche aujourd’hui une ambition nouvelle, portée par son Président-directeur général Pierre Lurton et son équipe.

Dans l’écurie LVMH, demandez le cheval… argentin. Au pays des gauchos et du polo roi, les beaux destriers ont toujours eu la cote. Rien d’étonnant dans ce cas, à ce que le plus célèbre « pur sang » du vignoble bordelais, le château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint-Emilion, co-propriété de Bernard Arnault et Albert Frère), se soit associé en 1999 avec le domaine argentin Terrazas de los Andes (propriété du groupe LVMH) pour créer de toutes pièces un vignoble baptisé « Cheval des Andes » – ce dernier, comme Terrazas, fait partie de la collection « Estates & Wines », la division vins de Moët Hennessy. C’est Pierre Lurton, le directeur de Cheval Blanc et du château d’Yquem, qui a présidé à la naissance de « Cheval des Andes », au côté de l’œnologue Roberto De La Mota.

Trouver ses marques

Le cycle de croissance d’un vignoble étant plus long – et parfois plus chaotique – que celui d’un équidé, il aura fallu plus de quinze ans pour que ce Cheval des Andes entre en phase de maturité. Autrement dit : désireux d’aligner davantage les vins avec le style et l’esprit Cheval Blanc, c’est tout récemment que Pierre Lurton a décidé de reprendre la main sur son « bébé argentin » avec ses équipes bordelaises – à commencer par Pierre-Olivier Clouet, directeur technique de Cheval Blanc. Ce dernier raconte : « de 1999 au début des années 2010, on s’est d’abord efforcé de comprendre nos terroirs, de trouver nos marques dans un pays où les habitudes viti-vinicoles sont sensiblement différentes des pratiques européennes. On s’appuyait sur les équipes techniques de Terrazas, on avait des apports de raisins venus de l’extérieur… Clairement, il nous a fallu dix ans pour savoir où on voulait aller, quel profil on voulait donner à nos vins, quelle impulsion donner à nos équipes. Pierre Lurton a dressé le bilan : il nous fallait une meilleure approche de la maturité, un contrôle plus ferme des pratiques œnologiques, et surtout avoir une logique de cru. Plus de correction de vendange, le raisin entre comme il est ».

Pas facile à mettre en place dans une région de Mendoza connue comme l’une des plus sèches du monde (200 mm de pluie en moyenne), et où l’irrigation est une pratique ancestrale, qui selon les propriétés, permet toutes sortes d’excès. Pour replacer l’église au centre du village et recoller à « l’esprit Cheval Blanc » (donner la priorité à la complexité sur la puissance), Pierre Lurton et Pierre-Olivier Clouet ont fait confiance à Lorenzo Pasquini. Ce jeune technicien italien passé notamment par la galaxie Mondavi en Californie et par Château Palmer à Margaux, est arrivé en 2014 pour accélérer le renouveau de Cheval des Andes : « mon rôle ici est de chercher l’équilibre aromatique, d’avoir des tanins mûrs, une acidité naturelle, de travailler l’unité de chaque parcelle, en remettant à plat toutes les pratiques à la vigne comme au chai », explique-t-il.

L’irrigation, le nerf de la guerre

Le vignoble de Cheval des Andes s’étend sur 50 hectares (44 actuellement en production, 60 000 bouteilles en moyenne) répartis sur deux zones : Las Compuertas (32 ha), terroir argentin « historique » où s’épanouissent en particulier de vieux malbecs de 1929 – le malbec constitue 70% de l’encépagement de Cheval des Andes ; arrivé d’Europe dans les années 1850, il est, faut-il le rappeler, le cépage emblématique du vignoble argentin, où il décline un caractère bien différent de ce qu’il exprime à Cahors ou Bordeaux – et La Consulta (12 ha), terroir plus « tendance » et très chaud.

C’est en particulier ici que se pose la question épineuse de l’irrigation. Pour Pierre-Olivier Clouet, « plus encore qu’au chai, c’est à la vigne qu’il fallait se remettre en question sur la bonne marche à suivre pour produire un grand vin. L’irrigation est un point stratégique. Elle est pratiquée dans la région depuis les Incas, tous les locaux qui travaillent à la vigne la considèrent comme normale… Or, la qualité d’un sol est liée à la façon dont il va gérer l’eau. Irriguer, c’est déjà toucher au terroir. La difficulté pour nous est d’avoir la bonne expression du terroir tout en irrigant, en donnant à la vigne l’eau dont elle a besoin tout en maîtrisant sa vigueur, afin de ne pas avoir des raisins « crus-cuits ». C’est tout un nouveau process à remettre en place, des habitudes à bousculer, et avec Lorenzo nous nous y employons, avec les conseils avisés de Xavier Choné, qui collabore notamment avec Opus One en Californie ».

Réflexions à tous les étages

Le cabernet sauvignon, qui est l’autre cépage majeur de Cheval des Andes après le malbec (cabernet franc, petit verdot et merlot jouent les figurants de luxe), a particulièrement besoin de stress hydrique pour s’exprimer au mieux. Les stratégies sont donc différentes selon les cépages. Si l’irrigation à la raie, technique ancestrale qui apporte beaucoup d’eau en un temps très court (comme une pluie) est adaptée au malbec, les équipes ont construit un système de goutte-à-goutte pour les cabernets, afin d’avoir plus de précision et d’homogénéité. « Aujourd’hui, nous avons des échanges continus entre Bordeaux et Mendoza », souligne Lorenzo Pasquini. « Nos réflexions portent aussi bien sur le matériel végétal (planter plus de cabernet à La Consulta, par exemple) que sur la meilleure expressions des parcelles, la lutte contre le botrytis, la fraîcheur aromatique, et bien sûr la capacité des vins à vieillir avec grâce. Nous voulons, comme à Cheval Blanc, faire des vins qui s’inscrivent dans le temps. Et, à l’heure où l’Argentine va de plus en plus vers une direction très morcelée, à la bourguignonne, défendre notre logique de cru, avec une grande cuvée issue de l’assemblage de plusieurs cépages et terroirs ».

Avec un projet de chai dont les travaux devraient commencer au printemps prochain, pour être opérationnel lors des vendanges 2018, Cheval des Andes revendique l’âge de la maturité. Mais c’est bien dans la bouteille – et dans le verre – que se fera le verdict pour cette marque qui, à 60-70 € la bouteille, est l’une des plus luxueuses d’Amérique du Sud.

Dégustation

Une dégustation verticale de 2009 à 2014 permet d’appréhender la direction que la « Team Lurton » souhaite donner aux vins de Cheval des Andes.

2009, presque stéréotypé dans son style Nouveau Monde (bombe de fruits confiturés, fraise, figue, pruneau), touche cacaotée, grosse concentration…
2010, très fruit noir, mûre, cassis, réglisse, un côté rustique dans les tanins (proportion importante de petit verdot).
2011, plus suave et digeste. Du poivre, des épices. On perd en concentration et en amplitude, mais le jus reste encore très fruit noir, intense.
2012, première bascule dans le style, davantage de délicatesse. La bouche est soyeuse, pommadée, dominée par les fruits rouges juteux, la violette, même si l’élevage est encore bien présent.
2013, millésime gourmand, on revient sur la concentration, les épices, mais le style se fond, c’est plus suave et moins opulent.
2014, millésime humide et difficile, grosse dominante de malbec (83%) dans l’assemblage. Un jus droit et net, avec des notes légèrement fumées derrière le cassis juteux. Salivant, porté par de jolis amers en finale, c’est avec 2012, le moins « show off » des millésimes dégustés.

La dégustation d’échantillons du millésime 2016 (les vendanges ayant eu lieu du 23 mars au 28 avril) nous a permis notamment de comparer les expressions du malbec sur quatre parcelles différentes, à Las Compuertas et La Consulta. Le profil des vieux malbecs de 1929 s’avère particulièrement intéressant, avec une belle trame acide.

Source: Terre de Vins