
Roger Huet
Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...
Stoneleigh, la pureté du vin
Je suis allé à une dégustation des vins du Vignoble Stoneleigh de Marlborough, en Nouvelle Zélande. Elle avait lieu dans le nouvel emplacement du restaurant Apollo, rue University, là où était situé l’ancien restaurant Le Parchemin. Giovanni Apollo a fait de grandes rénovations et le restaurant est vraiment charmant, plein de lumière, avec un bon cachet et un cellier distribué sur tous les étages.
Nous avons été chaleureusement accueillis par Carley Tietolman, et par Elizabeth Muir qui nous ont présenté le Stoneleigh Sauvignon Blanc 2010 maintenant disponible à la SAQ et le Stoneleigh Chardonnay 2009, qui est déjà sur le marché depuis quelque temps.
Carley Tietolman
Elizabeth Muir
L'incomparable Frédérique
Maya Sardouk
Ces deux vins sont intéressants parce que ce sont des vins d’une grande pureté qui goutent vraiment le raisin.
Le Stoneleigh Sauvignon blanc est le résultat d’une grande maitrise dans la vinification. Les baies ont été pressées de façon à ne pas faire une extraction phénolique excessive. Le jus clair, séparé des composantes solides, a été soumis à une lente fermentation à base température avec une sélection de levures aromatisées qui lui ont permis d’exprimer la spécificité du cépage.
L’élevage exclusif en cuves inox a conservé à ce vin la richesse florale du Sauvignon blanc.
La robe cristalline est jaune pâle. Au nez il y a des arômes de fleurs blanches, de buis, de fruits blancs et d’agrumes : pamplemousse, nectarine, et de fruits tropicaux, surtout lychee et fruit de la passion. En bouche c’est un vin sec et frais, très agréable, avec une belle longueur, qui accompagnera à merveille les huitres, et les fruits de mer. ($ 17.50 Code SAQ 10276342.)
Le Stoneleigh Chardonnay 2009, est un vin différent du premier : fermenté en Cuve inox et vieilli ensuite en barrique de chêne, il présente une grande complexité, tout en restant pur. La robe est d’un beau jaune vert, avec des arômes d’agrumes, de pêche et de poire caramélisée et un soupçon de tilleul. Des notes boisées lui donnent de la rondeur. En bouche c’est un vin beaucoup plus charnu, gouleyant, avec une belle structure, dont la fraîcheur est contrebalancée par le gras. Vraiment un magnifique Chardonnay qui accompagnera très bien les poissons, les pâtes aux palourdes, les viandes blanches et les fromages de chèvre. ($ 17,50 Code SAQ : 00288795. )
Le Chef du restaurant avait concocté une multitude de bouchées préparées avec du Stoneleigh Sauvignon blanc, qui étaient délicieuses. Le gnocchi froid, léger et goûteux a reçu les plus grands éloges.
Voici les coordonnées du vignoble :
Brancott Vineyards & Stoneleigh
Jim Robertson,
Pernod Ricard New Zealand,
4 Viaduct Harbour
Avenue, Auckland
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Représentés au Québec par
Les Distilleries Corby
Tel: (416) 479 2463
Elisabeth Muir,
Brand Manager
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Roger Huet
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmandise
President du club des Joyeux
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Le rêve californien du vin
Je me suis entretenu avec Nicole Paradis, ambassadrice pour le Québec de l’Institut des Vins de la Californie qui organise plusieurs événements dont le Festival des vins de Californie, qui est un des plus courus.
RH – Combien de producteurs et de vins aviez-vous cette année?
NP – Cette année au Festival il y avait 90 des meilleurs producteurs de vins de Californie qui ont présenté tout près de 350 vins. Les producteurs sont toujours heureux de venir à Montréal et à Québec pour rencontrer les gens, car nous faisons aussi le Festival à Québec.
RH – C’était tout un succès! Il y avait beaucoup de monde.
NP – Le festival est destiné aux professionnels en après-midi et cinq-cents professionnels se sont déplacés pour déguster les vins, et le soir il y avait six-cent-cinquante consommateurs qui avaient acheté des billets pour découvrir les vins de Californie.
RH – Le vignoble californien s’étend du Nord au Sud. Il y a six régions vitivinicoles qui sont la Northern California Coast, la Central California Coast et la South Coast. Sacramento San Joaquin Valleys, Sierra Neveada, Southern California et Far North California. On y trouve 110 AVAs American Viticultural Areas, l’équivalent des AOC.
On y cultive toutes sortes de cépages mais il y en a deux qui dominent.
NP – En rouge c’est le Cabernet Sauvignon qui est le principal cépage de la Californie quoiqu’on cultive aussi beaucoup de Zinfandel. En blanc le cépage le plus cultivé est le Chardonnay.
RH – En production on dit que la Californie fait 80% des vins des États-Unis. Quelle est la place mondiale du vignoble californien?
NP – En fait, la Californie produit 90 % des vins des États-Unis et c’est le quatrième producteur mondial, derrière la France, l’Italie et l’Espagne.
RH – Au Québec il semble que les vins californiens aient fait des progrès fulgurants.
NP – En 2010, nous sommes devenus la province canadienne où l’on consomme le plus de vins californiens. Nous avons dépassé l’Ontario et la Colombie Britannique et j’en suis très fière. Les Québécois nous en sommes de plus en plus friands et nous avons augmenté de 33% notre consommation de vins californiens.
RH – Cela ne m’étonne pas parce que ce sont des vins très agréables à boire, faciles, qui ne sont pas agressifs, qui ne sont pas compliqués.
NP – Les vins de Californie sont majoritairement des mono cépages donc on sait tout de suite ce qu’on a dans notre bouteille, on sait qu’on boit un Zinfandel ou un Pinot Noir. En France et en Italie par contre la plupart des vins sont d’assemblage.
RH – Beaucoup de Québécois rêvent de visiter les domaines vinicoles californiens. Qu’est-ce qu’ils doivent faire pour organiser leur voyage?
NP – Je leur proposerais d’aller voir sur un site internet qui s’appelle Discover California Wine qui a été fait en collaboration entre Tourisme californien et l’Institut des vins de Californie. Sur ce site on vous propose des routes de vins. On peut organiser son propre tour. On y trouve de l’information à jour sur les vignobles qui reçoivent, sur les vignobles qui ont des restaurants, sur ceux qui ont des salles de dégustation, sur les prix, comment s’y rendre. Et pour les gites on vous donne des endroits où demeurer et des noms des restaurants. Il y a aussi un autre site qui s’appelle The Land of Food and Wine : www.thelandoffoodandwine.com où on peut également trouver tout ce qui se fait en tant que vignoble, nourriture et gite. Ce sont des sites fabuleux pour trouver comment se déplacer et où et quoi y aller voir.
RH – Vous venez de nous donner une information précieuse. Pour visiter la Californie il nous faut un but, et savoir comment organiser le voyage, si c’est aussi facile, qu’est-ce qu’on attend?
NP – En plus c’est un état extraordinaire et très diversifié. Au nord on a une température un peu plus froide, et vers le sud, vers Los Angeles et San Diego les températures sont beaucoup plus clémentes. La côte californienne entre San Francisco et Los Angeles est fabuleuse! Il y a tout, il y a la mer, il y a la montagne, tout ce qu’il faut pour passer des vacances heureuses!
Voici les coordonnées de Nicole Paradis ambassadrice de l’Institut des Vins de Californie :
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Roger Huet
Chroniqueur vins
President du club des Joyeux
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L'élegance des vins du Château de Cruzeau
J’ai eu le plaisir de déguster plusieurs vins du Château de Cruzeau, en compagnie de Sébastien Cogny, Maître de Chai depuis 2010.
Le Château de Cruzeau, est une belle propriété de 107 hectares dans les Graves, dans a région de Bordeaux. Les terroirs sont sur des coupes graveleuses où il n’y a que des cailloux et du sable qui permettent de bien drainer le sol. Ils sont excellents pour la culture de la vigne.
On y cultive du Merlot et du Cabernet Sauvignon, principalement, à part trois hectares de Cabernet Franc et vingt-sept de Sauvignon blanc qui sont consacrées à faire du vin blanc.
La propriété appartenait à la prestigieuse Maison André Lurton depuis 1973. Le Château du XVIIIe n’a toutefois été acquis par André Lurton qu’en 1992, qui s’est attaché à sa restauration et a reconstruit les chais en 1998. L’architecte Anouck de Barre a dirigé les travaux et redonné au parc sa forme de fin XIXème, telle que dessinée par le célèbre paysagiste Lebreton.
Sébastien Cogny, m’a d’abord proposé de déguster le Château Bonnet blanc 2010, de l’appellation ‘Entre-Deux-Mers’ qui ne produit que des vins blancs. Ce vin est un assemblage de Sauvignon à 50%, de Sémillon à 40% et de Muscadelle à 10%. C’est au Château Bonnet, également propriété d’André Lurton, que Sébastien Cogny a travaillé pendant quinze ans, où il a fait les vinifications en rouge en blanc et en rosé.
Le Château Bonnet blanc 2010 a une robe très claire, cristalline même, avec des arômes citronnés. Des arômes d’agrumes et de pêche blanche. Des la première approche, notre nez est envahi de parfums délicieux. En bouche, il a une belle fraîcheur, de la rondeur, du gras, toujours des arômes de pêche, une très belle longueur et beaucoup d’élégance. Avec ce vin aux arômes de pêche blanche, Sébastien Cogny nous propose des accords avec des tartares de poisson, des crustacés et des salades d’été.
Comme deuxième vin nous avons dégusté un Château de Cruzeau, Appellation Pessac-Léognan 2006 rouge. Cabernet Sauvignon 55%, Merlot 43% et Cabernet Franc 2%. Ce vin est à son meilleur à 6 ans d’âge mais a un potentiel de vieillissement d’une quinzaine d’années.
L’appellation Pessac-Léognan au sud de Bordeaux, faisait partie jusqu’en 1987 de l’appellation de Graves. La couleur est d’un rouge soutenu, magnifique. C’est un 2006, qui a commencé à évoluer, il a des arômes de fruits rouges et de fruits noirs, mais aussi de cuir, de café et de chocolat noir. C’est un vin plaisant à boire, avec une complexité et une certaine rondeur dans les tanins, avec une finale un peu mentholée-réglisse et une grande élégance. Un vin à marier avec du gibier et des viandes rôties ou mijotées avec lesquelles il fait merveille.
Ces deux vins sont disponibles à la SAQ avec d’autres de la gamme André Lurton.
83709 ChBonnet Entre-Deux-Mers 2010 16,95
99044 ChBonnet merlot/cabernet réserve 2007 17,10
113381 Ch Cruzeau Pessac-Léognan 2006 24,95
133835 Ch La Louvière Pessac-Léognan 2006 50,25
225201 Ch Cruzeau Pessac-Léognan BL 2007 23,75
743005 Ch de Rochemorin Pessac-Léognan 2006 28,20
743013 Ch de Rochemorin Pessac-LéognanBL 2007 25,25
852798 Divinus de ChBonnet 2006 32,25
974873 Ch La Louvière Pessac-Léognan BL 2007 50,25
10752783 Ch Barbe Blanche Lussac St-Émillion 2008 27,20
Voici les liens pour joindre Sébastien Cogny et les représentants du Château de Cruzeau au Québec:
Sébastien Cogny
Maître de Chai au Château de Cruzeau
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www.andrelurton.com
Sébastien Cogny et Sylvain Brizard
Représentés au Québec par:
Sylvain Brizard
Vins et spiritueux Diamond Estates
514-389-3830
Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de l’émission
Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux
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Le Jura authentique
Les vignerons du Jura sont incroyables. Perchés sur des montagnes impossibles, ils arrivent à produire des raisins fruités qui vont chercher la minéralité du sol pour nous l’amener sublimée. Pour l’élaboration de leurs vins ils ont des techniques très complexes, qui leur sont propres et qui exigent des périodes de maturation parmi les plus longues de France. Mais leurs produits sont uniques, délicieux et généralement de très longue conservation.
J’ai rencontré à Montréal une vinificatrice du Jura. Elle s’appelle Anne-Laure Petit et son domaine, porte le nom de son grand-père : Désiré Petit. Elle m’a accordé une entrevue, passionnante, et a commencé par me raconter l’histoire de son domaine.
ALP – Mon grand-père Désiré a fondé le domaine en 1932. Il a réduit la partie agricole pour se lancer dans l’activité viticole sur le village de Pupillin dans le Jura et il l’a fait prospérer. Il y a eu des événements historiques aussi, dont la guerre, qui l’ont fait ralentir après. Dans les années 70, deux de ses garçons ont décidé de joindre le domaine, et de le faire prospérer encore plus, en plantant plus de vigne, et en visant la commercialisation. Il y a deux ans, avec mon frère Damien, nous avons repris le domaine de 25 hectares de vignes.
RH – Vingt-cinq hectares c’est un joli domaine dans le Jura. Vous êtes sur combien d’appellations ?
ALP – Nous sommes principalement sur le village de Pupillin, donc nous sommes sur l’appellation Arbois Pupillin, nous avons également une parcelle sur l’Arbois, en Côtes du Jura et à Château-Chalon également, la fameuse appellation Château-Chalon qui produit du Savagnin pour faire du vin jaune.
RH – Quels sont les cépages que vous cultivez.
ALP – Nous avons les cinq cépages jurassiens. Les trois cépages rouges, Ploussard, Trousseau et Pinot noir et les deux cépages blancs : Chardonnay et Savagnin. À partir de ces cinq cépages nous allons obtenir des vins tranquilles, des vins rouges et des vins blancs, typés ou floraux, mais aussi d’autres spécialités, les Crémants du Jura très appréciés pour la finesse de leurs bulles, le Macvin, le Vin Jaune, le Vin de Paille. Nous avons une large gamme, à offrir à nos clients.
RH – Vingt cinq hectares dans le Jura vous permettent d’offrir une large gamme et avec une production de plusieurs cuvées.
ALP – Nous avons repris le domaine qui était de cette superficie et nous aimons le travailler de cette façon. Nous ne cherchons pas à l’agrandir parce que nous cultivons, nous vinifions et nous nous occupons de la commercialisation, ce qui demande beaucoup de temps et de travail. Sur le vignoble jurassien il y a un tiers de coopératives, un tiers de négociants et un tiers de travailleurs indépendants.
RH – Les coopératives et les négociants sont équipés surtout pour la mise en marché.
ALP – Nous il faut que nous soyons sur tous les fronts. Nous sommes encore épaulés para notre papa et notre oncle. C’est ce qui fait que notre travail est intéressant.
RH – Vous avez fait un long périple en Amérique du Nord ?
ALP – Avec un groupe de vignerons jurassiens nous sommes partis dimanche. Notre premier point de chute était à New York où nous avons organisé une dégustation lundi. Mardi nous étions sur Toronto où nous avons pu observer un grand engouement pour les vins du Jura. Les gens étaient vraiment contents que nous soyons allés à leur rencontre. Hier nous étions à Québec et pour terminer notre tournée, nous sommes venus rencontrer des amateurs et des consommateurs à Montréal, hier.
RH – C’est quand-même très épuisant.
ALP – Nous allons repartir heureux d’avoir rencontré toutes ces personnes. Nous avons constaté qu’il y a une demande pour les vins du Jura et que les gens étaient contents que nous ayons fait cette démarche. Nous allons repartir un petit peu fatigués certes, mais heureux.
RH – Vous savez, au Québec les vins du Jura ne sont pas toujours sur nos tables, mais c’est une découverte émerveillée que nous faisons de vos vins, parce qu’ils sont différents, parce qu’ils sont uniques. Le travail que vous faites pour les faire connaître est tout à fait nécessaire. Il faut maintenant éduquer le consommateur qui ne peut pas consommer s’il ne sait pas que vous existez et que vous faites des vins aussi bons. C’est indispensable !
ALP – Oui c’est indispensable. Si nous voulons mettre nos produits en avant, il ne faut pas penser tout de suite à avoir un marché et des commandes. Nous sommes avant tout là pour la communication. Nos interlocuteurs sont agréablement surpris de voir un groupe de vignerons qui viennent les rencontrer et de la qualité de ce petit vignoble jurassien qui produit des vins qu’ils découvrent et apprécient.
RH – La vinification commence à la vigne, bien sûr, mais il y a la complexité des vins du Jura, comment vous procédez ?
ALP – On ne fait pas de vin sans un bon raisin. La culture est très importante, mais à partir de nos cinq cépages nous orientons des cuvées différentes. Nous travaillons les rouges en mono-cépage pour notre domaine, mais nous les proposons aussi en cuvées d’assemblage. Nous avons également sur les blancs des cuvées en mono cépage et des cuvées d’assemblage. Vingt-cinq pour cent de notre production part sur les crémants, en blanc et en rosé, et nous avons aussi du vin de paille, et du macvin pour lesquels nous avons une autre approche. Le vin de paille c’est une sélection des plus belles grappes au mois de septembre et que nous disposons sur des claies. Nous les laissons sécher à l’air libre pendant quatre mois pour rechercher une concentration en sucre. Ensuite nous pressons ces raisins pour finir sur un vin naturellement doux.
Anne Laure Petit avait apporté trois bouteilles pour déguster.
ALP – Je vous propose tout d’abord un Crémant du Jura rosé, qui est 100% Pinot noir. Le Crémant représente 25% de notre production et représente également sur le Jura une forte montée de cette production. Les crémants du Jura sont très qualitatifs.
Le bouchon a été libéré avec un bruit qui invite à la fête et au partage.
ALP – On peut déjà observer sur la robe une très jolie couleur framboise. Une mousse qui est présente mais pas trop persistante.
RH – Une jolie bulle qui s’évade, petite et charmante.
ALP – Les arômes annoncent la joie. Au nez se confirment les fruits rouges, cette approche sur la fraise qui est très agréable et qui va très bien pour l’apéritif. On peut également le placer sur une salade de fruits, en accompagnement d’un dessert.
RH – En bouche une très belle fraicheur avec ces fruits qui se confirment. À partager absolument entre amis.
ALP – Pour le deuxième vin ma sélection est basée sur un rouge 100 % Trousseau de l’appellation Arbois. Sur une parcelle de vigne qui s’appelle « Au lieu dit les grandes gardes. » Je vous propose un millésime 2008.
RH – Une belle couleur rubis.
ALP – Les vins du Jura se caractérisent justement pour cette couleur rubis, surtout dans les Ploussard et les Trousseau. Parfois le Pinot noir peut donner des vins de couleur plus soutenue. Les rouges du Jura sont des vins très friands, très gouleyants. Des vins de copains qui peuvent aller tout le long d’un repas, sur une viande grillée, sur une charcuterie. On se fait vraiment plaisir avec ces rouges.
RH – Des arômes très agréables avec beaucoup de fruit.
ALP – Beaucoup de fruit, avec un petit côté animal qui est donné par ce Trousseau qui a été élevé pendant un an en foudre, sur un volume de trente hectolitres. Il a passé un an en bois pour lui laisser le temps d’acquérir une jolie matière bien équilibrée. Nous ne cherchons pas trop à développer le boisé, nous préférons garder la matière première de ce cépage Trousseau qui est unique au Jura.
RH – En bouche c’est un vin facile à boire, qui coule bien.
ALP – Le Trousseau est un vin qui a du caractère mais qui est facile d’approche avec une belle concentration. La concentration nous allons la chercher à la vigne, en étant à l’écoute de nos parcelles, de nos pieds de vignes. Cette finesse c’est à nous de la travailler en vinification et en élevage.
RH – Très réussi ce Trousseau 100% appellation Arbois.
ALP – Nous allons finir avec une belle douceur. Je vous propose un Vin de Paille millésime 2005. Pour notre Vin de Paille nous avons sélectionné trois raisins : du Ploussard, du Chardonnay et du Savagnin. L’alliance de ces trois va apporter beaucoup de richesse à ce vin. Le Ploussard nous apporte le fruit et la couleur. On voit à l’observation qu’on est sur des tons ambrés très agréables.
RH – C’est aussi un vin très cristallin, très limpide.
ALP – Le Chardonnay et le Savagnin apportent une belle finesse et une belle acidité. Sur des vins sucrés on va rechercher qu’ils nous fassent saliver. On observe au nez un côté figue, un côté abricot et pain d’épices.
RH – Un petit peu de miel.
ALP – Tout à fait, il y a une richesse aromatique qui est très importante.
RH – En bouche c’est un régal.
ALP – C’est un vin qui se suffit à lui-même, qu’on prend beaucoup de plaisir à déguster.
RH – Il est très équilibré. Il n’est pas seulement sucré. Il y a suffisamment d’acidité pour un mariage parfait.
ALP – Quand un Vin de Paille est réussi, il a cette belle fraîcheur qui nous donne envie d’en re-déguster. Le Vin de Paille va s’accommoder à plaisir à l’apéritif ou sur un foie gras. Un foie gras mi-cuit, cela fait partie des prestigieux produits du Jura qu’il faut absolument découvrir.
Voilà la vigneronne qu’est Anne Laure Petit. Je souhaite que ses merveilleux produits se retrouvent bientôt sur le sol québécois. Je vous invite à visiter le Jura, à découvrir ses trésors gastronomiques et à déguster ses vins uniques, dans des villages de rêve, perchés sur des paysages à couper le souffle. Une fois sur place, ce serait dommage de ne pas visiter le Domaine Désiré Petit. Arrêtez-vous pour dire un petit bonjour à Anne-Laure.
Voici leurs coordonnées :
Domaine Désiré Petit
Rue Ploussard 39600 PUPILLIN
Tél. : (+33) 3 84 66 01 20 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Représentés au Québec par
Eric Gabriel BEAUCHAMP
Agence Tannins
514 706 9877
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ROGER HUET
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux
Maison Calvet, modernité et tradition bordelaise
Les grands vins sont des miracles faits avec minutie et patience!
J’ai rencontré récemment Benjamin Tueux, œnologue, de la Maison Calvet, une des plus anciennes maisons de négoce de vins à Bordeaux.
R.H. – Parlez-nous des origines de la Maison Calvet.
B.T. – La Maison Calvet est très ancienne. Elle a été fondée en 1818. C’est une maison de production et de négoce de vins. C’est ce qu’on appelle un négociant éleveur. C’est un métier très traditionnel de Bordeaux, très classique. Le négociant est un intermédiaire entre le producteur de raisin et le consommateur. Le métier du producteur de raisin consistait à cultiver du raisin ou à faire du vin à l’occasion. Depuis le métier a beaucoup évolué. Les œnologues sont apparus et ce sont eux qui fabriquent maintenant le vin sur mesure, au goût du consommateur. C’est aujourd’hui ce que fait la Maison Calvet. Au départ on se limitait à l’achat, à la revente, et à l’exportation de vin vers l’Angleterre et la Hollande, les marchés traditionnels. Aujourd’hui nous envoyons les œnologues chez le consommateur, d’où ma présence ici. Nous prenons des informations sur les goûts, les demandes et les souhaits des consommateurs. Nous revenons avec cette information en France, nous en parlons aux viticulteurs partenaires, puisque nous n’avons pas des vignes afin d’être libres de pouvoir choisir le raisin.
La Maison Calvet
R.H. – Vous n’avez pas des vignes du tout?
B.T. – Non et c’est une volonté et notre force. Cela nous donne la possibilité de choisir. Nous avons un groupe de viticulteurs partenaires avec qui nous travaillons régulièrement, nous leur demandons de faire des choses que nous voulons vendre après, s’ils y arrivent nous leur achetons, s’ils n’y arrivent pas nous ne leur achetons pas. C’est comme un cuisinier qui va faire son marché, si les légumes ne sont pas bons il va les acheter ailleurs. Nous ne sommes pas obligés d’acheter si cela ne nous plaît pas; ce qui nous permet d’avoir une qualité très constante. Au niveau des marques, pour nous le plus important c’est d’avoir une constance dans le style et dans la qualité.
R.H. – La Maison Calvet appartient maintenant au groupe Les Grands Chais de France, depuis quelle année?
B.T. – Depuis 2007, c’est récent. Les Grands Chais de France est un groupe, mais aussi une société familiale gérée par une personne, Joseph Helfrich. C’est un très gros groupe qui produit plus de 400 millions de bouteilles par an. Calvet ne représente que 2% de cette production, c'est-à-dire 8 millions.
R.H. – Les Grands Chais de France est le deuxième groupe en importance en France, je crois?
B.T. – En production, et premier en exportation. Diverses marques, divers produits qui vont du Saint-Émilion Grand Crû au vin de table de monsieur tout le monde. Nous couvrons une variété de produits infinie ou presque.
R.H. – Comment sont les vins de la signature Calvet?
B.T. – Calvet est une marque, ce qui veut dire que nous avons un style à respecter, un goût particulier, un goût propre que nous avons bien calé depuis une dizaine d’années. Nos vins sont des vins modernes, mais nous devons toujours allier la modernité avec le côté traditionnel de Bordeaux. Lorsque le consommateur achète un vin bordelais il faut qu’il retrouve le goût d’un Bordeaux. À côté de cela nous avons voulu dépoussiérer l’image de Bordeaux et faire quelque chose de plus moderne. Nos vins sont à la fois plus naturels et plus accessibles pour les nouveaux consommateurs. Pas des vins secs, pas des vins durs, pas des vins agressifs, mais des vins ronds. Des blancs très frais, très aromatiques, et des rouges croquants, charnus.
R.H. – Vous vous décrivez comme un œnologue respectueux de la tradition dans ses moindres détails, néanmoins et pour employer un terme de robotique vous êtes aussi un œnologue et un biochimiste de la dernière génération et vous disposez des moyens à la fine pointe de la technologie qui vous permettent de faire face au gigantisme de votre groupe.
B.T. – Paradoxalement nous travaillons exactement de la même manière que si nous étions une petite société familiale. Parce que le vin ce n’est pas de la robotique, ce n’est pas de la chimie, et les œnologues nous ne sommes pas des magiciens; le travail a peu évolué. Les outils ont évolué, on dispose des techniques de maitrise de température et de contrôle, qui sont plus performantes, mais la méthode est exactement la même. On fait toujours du vin à partir de bon raisin, et cela ne changera jamais. Les outils seront changés, c’est tout, mais on a beau avoir des méthodes très pointues c’est toujours notre nez auquel on fait confiance et c’est le seul outil auquel on se fie. Notre groupe est peut être un des plus importants qui soient mais nous travaillons toujours de façon artisanale.
R.H. – Votre nez c’est un instrument de mesure, mais vous vous aidez quand même; en plus des dosages comme le degré d’alcool, l´acidité totale ou la volatilité, que vous faisiez toujours, vous faites maintenant le dosage de certains arômes, ce qui est en train de transformer votre art en science.
B.T. – C’est une nouvelle technique très récente, c’est vraiment la pointe de la recherche. Ce n’est pas pour fabriquer le vin, c’est plus pour savoir comment il est fait réellement. C’est plutôt un outil de recherche qu’un outil de production. On apprend, tous les jours, le vin est un produit très méconnu, même par les scientifiques, parce qu’il est très complexe. Nous avons maintenant des outils qui nous servent à comprendre, mais surtout pas à produire. Nous faisons toujours le vin avec notre nez, avec nos mains, avec notre bouche, et cela ne changera jamais !
R.H. – Chaque année c’est une surprise, vous ne pouvez pas vous fier à l’année précédente pour ce que vous allez faire.
B.T. – Non, jamais! Toutes les notes que nous prenons d’une année sur l’autre, nous les rangeons dans un tiroir et nous les oublions, c’est du passé. Chaque année est un nouveau défi.
R.H. – Le travail de l’œnologue est finalement très créatif.
B.T. – Très, et c’est surtout très empirique. Il n’y a quasiment pas de règles, nous sommes tout le temps à remettre en question ce que nous avons fait. L’année suivante sera différente, avec des règles toujours différentes.
Benjamin Tueux, avait apporté deux vins à déguster, deux vins dont ils sont les plus fiers à la Maison Calvet : Le Calvet édition limitée, 2009 blanc : 90% Sauvignon blanc, 10% Sauvignon gris; et le Calvet Réserve 2009 rouge: 70% Merlot, 30% Cabernet Sauvignon.
R.H. – Le Calvet édition limitée, 2009 blanc a une très jolie robe, très claire, cristalline avec une légère tendance au vert.
B.T. – Au niveau aromatique ce sont les parfums classiques du Sauvignon, ce sont les fleurs de genêts de fleurs blanches, mais surtout de pamplemousse qui va apporter cette fraîcheur. C’est un vin très désaltérant. C’est un vin d’apéritif pour être bu de façon décontractée.
R.H. – J’aime beaucoup ce parfum de fleurs, et de citron vert qui est si rafraîchissant.
B.T. – Tout cela est voulu, c’est contrôlé et maitrisé. C’est dû surtout à la date des vendanges. On vendange les raisins toujours une semaine plus tôt que la maturité classique pour obtenir ce côté un peu vert, un peu crépitant du vin.
R.H. – En bouche c’est un vin frais, agréable.
B.T. – C’est un vin sur la vivacité, sur la nervosité. Surtout pas trop, surtout pas trop acide, mais on a besoin d’avoir cette petite pointe acide à la fin et surtout cette pointe d’amertume qui va nous rafraichir la bouche et nous donner envie de nous resservir un autre verre. Ce sont des vins très désaltérants et pas du tout fatigants.
R.H. – C’est un vin qu’on peut même boire tout seul.
B.T. – C’est souvent fait pour. Pour les jeunes consommateurs c’est un vin qui plaît parce qu’il n’y a rien qui rebute, aucune lourdeur. Des vins légers en alcool aussi, donc des vins qui ne sont pas du tout agressifs. Et pour le consommateur averti, c’est un vin intéressant car il a une grande complexité, une grande richesse aromatique. C’est un vin à la fois abordable et sophistiqué.
Nous avons dégusté ensuite le Calvet Réserve 2009 rouge qui a une belle robe, d’un rubis profond.
Le Calvet Reserve 2009 rouge
B.T. – Au premier coup de nez on sait qu’on est à Bordeaux, avec ce côté sous-bois, ce côté champignon, humus frais qui est très élégant et typiquement Bordeaux et qui est inimitable, dû au cépage car il est fait en majorité de Merlot et surtout au terroir. C’est le terroir qui nous donne la chance d’avoir ces arômes-là et que nous pouvons reproduire tous les ans de par la maîtrise du raisin qui est toujours le même. Après il y a une toute petite touche de bois pour apporter l’élégance et la complexité.
R.H. – En bouche c’est une merveille, un vin qui coule facilement, un vin agréable.
B.T. – Le problème lorsqu’on veut faire des vins sophistiqués c’est qu’on fait vite des vins durs, qui sont trop extraits, trop tanniques. Notre but était au contraire d’obtenir quelque chose de sérieux, mais en même temps très facile à appréhender. Nous avons voulu faire un vin charnu, qui donne vraiment l’impression de croquer le raisin. L’année 2009 nous a beaucoup aidés. C’est une année exceptionnelle qui nous a donné un vin exceptionnel.
Je recommande vivement ces vins à nos amateurs. Ils sont disponibles à la SAQ :
Code 44032 Cabernet-Sauvignon Calvet Réserve 14.95$
Code 10967514 Sauvignon-blanc Calvet Édition Limitée 13.65$
Voici les liens :
Benjamin Tueux, œnologue, Maison Calvet
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Maison Calvet
75 cours du Médoc, BP 11 33028 Bordeaux cedex
Gironde Aquitaine, France
Tél : +33(0)556435900
Représentés au Québec par:
Marika Synnett | Directrice Marketing - Québec
Mark Anthony Brands | 780 Brewster, Suite 02-150 | Montréal, QC, CANADA H4C 2K1
direct: 514-798-5308 | mobile: 514-686-6746 | fax: r : [ 0796 ] | Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de l’émission
Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux
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Montréal, ville majeure design
Montréal, Ville UNESCO du design, porte son titre avec panache à son cinquième anniversaire!
Le Salon International du Design d’Intérieur 2011 qui s’est tenu place Bonaventure à Montréal, m’a fasciné.
Le SIDIM est organisé par l’Agence PID, co-présidée par Ginette et Brigitte Gadboury, et par Richard Vissandjee, comme directeur au développement des affaires. L’Agence PID publie également le Guide INTERIEURS EN VILLE et le magazine INTÉRIEURS. Leur portail RÉSEAU-DESIGN qui a été lancé au Salon, est une référence précieuse pour ce monde riche en créativité.
Le SIDIM est avant tout, une fête. Il concerne autant les objets de cuisine aux formes épurées, aux couleurs engageantes, que le mobilier, le revêtement mural, les objets de décoration, ou les créations pour le rangement. Tout, absolument tout, ce qu’on peut trouver dans une maison, dans les mains des créateurs devient art, luxe, rêverie!
Vous voulez rénover votre cuisine? De grâce n’allez pas dans un grand magasin, pour quelques dollars de plus thinkglass transforme votre cuisine en une œuvre d’art.. Besoin de rangement? Wall-out vous propose des solutions si innovatrices qu’elles vous laisseront bouche bée. Vous n’avez pas une grande salle de bain et vous voulez vous baigner dans le luxe?
Vanico Maronyx vous propose des solutions incroyables. Vous voulez faire rentrer l’art dans votre salle de bain? Jousse Cormier, avec son projet Titan intègre l’art aux panneaux de verre des douches. Jousse est le fils de Patrice Cormier le génie du réseautage. Vous voulez pousser plus loin? Kalia vous propose des robinets d’un design unique et d’une qualité remarquable.
Centura vous propose des matériaux superbes pour vos murs et vos sols, tandis que Calm-Tomlin vous apporte le design dans vos baignoires.
Laura-Émilie Côté, la talentueuse directrice générale d’Ardente m’a montré ses conceptions de produits exclusifs issus d’essences de bois du Québec. Je n’ai rien vu de plus beau. Elle m’a promis de créer à mon intention des porte-bouteilles pour le vin.
L’Atelier du Verre crée des pièces sculptées. J’ai vu la tête de la fille d’Annick Nabot l’artiste et j’ai demandé s’il était possible de commander ma propre tête en verre. Oui, c’est possible.
L’Atelier Cocote vous façonne des magnifiques lampes en placage de bois, à votre mesure, sur commande. Espace Mosaik façonne des sculptures et des meubles en bois, très design. Roche Bobois, comme toujours, cher et sublime. Hermes également dans le design de meuble contemporain; leur chaise en forme de cœur est une pure merveille. Dans l’hyper-innovation, Art et Design a présenté une table blanc et vert, en forme de demi-poire, sans pattes. Vous pouvez détacher du corps de la poire, les chaises. Qui est Paul? c’est une entreprise de mobilier imaginé par des designers de la nouvelle génération.
J’ai rencontré Jean-Claude Poitras, qui exposait une série de tissus. Ce designer hors norme, qui a fait sa marque dans la mode, est aussi présent et avec autant de bonheur dans les armoires de cuisine aux portes en vitrail, dans la porcelaine, dans le linge de table. Il a aussi déjà habillé des tables, entendez en haute couture!
Les aménagements floraux nous apportent des solutions intéressantes. Bucolic Home propose des parements végétaux, Vertuose des cloisons et des aménagements de terrasse, mais celui qui m’a séduit c’est Flower Box. Son créateur Thrierry Flamand nous propose des boites et des tubes en porcelaine que vous pouvez placer de façon sécuritaire sur n’importe quel mur, sans l’endommager. Les plantes sortent par des ouvertures et donnent de la vie à votre intérieur. Vous avez un petit coin tristounet dans votre appartement ou votre maison? Flowerbox!
Une grande section du Salon était naturellement consacrée à la peinture. Il y avait aussi des exposants étrangers. Le stand des créateurs de Haïti avait des objets très intéressants. Chuchai Traiteur avec ses innovations culinaires thaïlandaises et le Chocolatier Christophe Morel, faisaient les délices du Salon avec les superbes machines à café Saeco
Le Salon a aussi honoré les finissants en design de différents Cégeps qui ont pu exposer leurs travaux de fin d’études. Le talent est là, il faut leur donner une chance! J’ai beaucoup aimé les rencontres faites au hasard des promenades avec des designers, des architectes qui ont tellement à dire. J’ai été vraiment séduit par le projet ‘Beau, belle et bio à Montréal’ de Francine Nascivet, qui prépare un documentaire sur ‘Les meilleurs SPAS au Québec’
Pour toutes les informations sur le SIDIM voici les liens : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et le site . Ils peuvent vous brancher avec tout le monde des créateurs.
Roger Huet
Chroniqueur de vins et animateur de radio
President du Club des Joyeux
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Le Château Haut-Chaigneau 2012
Version 1.5.26Samy Rabbat No Translation Prévisualiser01Déconnexion Site Menus Contenu Composants Extensions Outils Aide Prévisualiser Sauver Appliquer Annuler Aide Article: [ Éditer ] Titre Le Château Haut-Chaigneau 2012 Publié Non Oui Alias 2016-08-24-12-15-48 Page d'accueil Non Oui Section Catégorie [Toggle Editor]
Le producteur du Château Haut-Chaigneau 2012 est Pascal Chatonnet, docteur en œnologie, très apprécié dans le monde du vin comme œnologue conseil. Il a collaboré entre autres à l'élaboration de l'ensemble des vins de François Chartier.
Les parents de Pascal Chatonnet achètent un domaine à Lalande de Pomerol (Bordeaux), en 1967, qui devient leur principale activité à partir des années 2000. Pascal Chatonnet collabore d’abord comme œnologue et prend la direction du domaine familial au décès de son père, en 2007.
Il pratique une viticulture raisonnée en réduisant l’usage des produits de traitement phytosanitaire dans le vignoble. Il vinifie chaque parcelle séparément avec les techniques les plus modernes, mais dans le respect de la tradition bordelaise.
J’ai dégusté le Château Haut-Chaigneau 2012 Appellation Lalande De Pomerol, 85% de Merlot noir et 15% de Cabernet Franc, 14o d’alcool.
Élevage dans un chai enterré, spécialement conçu et idéal pour la maturation; 12 mois en fûts de chêne (dont 1/3 de fûts neufs et 2/3 d’un an d’usage).
Robe rouge sombre, intense. Bouquet de framboise, de fraise, de groseille, de myrtille, de cerise rouge, de bonbon à la violette réglissée, avec des touches de pruneau, d’épices douces, de clou de girofle et de cannelle.
Charnu et flatteur, très plaisant en bouche. Son onctuosité est un ravissement. Ses tanins sont ronds; son caractère fruité vous suit jusqu’en fin de bouche. L’acidité se fond agréablement dans l’alcool, et apporte beaucoup de fraîcheur. Des notes boisées et fumées en finale.
Ce vin de gastronomie accompagnera avec panache le bœuf, l’agneau, les sauces aux champignons, les pâtes. Il sera sublime avec un grand plateau de fromages. On doit le servir à 17 °C. Il gagne à être passé en carafe. Il a un potentiel de garde en cave de 6 ans.
Le Château Haut-Chaigneau 2012 est disponible à la SAQ, code 00866467. Prix 26,90$.
Liens :
Vignobles Chatonnet - Château Haut-Chaigneau
Représenté au Québec par LBV International
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Tél.: 514 293-9983
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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LaMetropole.com
Un Chardonnay parfumé du Languedoc
Le Domaine de Cibadiès est situé en Languedoc, sur la commune de Capestang dans l’Hérault. Le sol y est argilo-calcaire et le vignoble de 95 hectares entre vigne et garrigue est consacré à plus de 50% à la culture du Chardonnay.
Le soleil et le climat méditerranéen, permettent une maturation optimale des raisins. Par des rendements maîtrisés, le Domaine de Cibadiès produit des vins de grande qualité, aromatiques et concentrés.
J’ai dégusté le Domaine de Cibadiès Chardonnay IGP Pays d’Oc 2015, 13° d’alcool.
Récolte mécanique du raisin, macération pelliculaire de 12 heures, pressage doux. Vinification alcoolique et malolactique à température contrôlée, élevage sur lies fines.
Robe délicatement dorée. Parfums intenses d’agrumes, de pêche, de poire, d’amande, de noisette, et de fougère.
Ample et vif en bouche, mais en rondeur; opulent, sensuel, élégant, puissant, avec beaucoup de gras. Il se termine dans une longue finale très charmante.
De par son élégance il s’invite à l’apéritif, et alors je suggère de le servir frais, autour de 8° C. Comme c’est un vin raffiné, il est délicieux également avec les fruits de mer, avec le poisson et la volaille. De par ses arômes floraux il accompagne à merveille les cuisines exotiques, et alors il faut le servir à 12° C.
Le Domaine de Cibadiès Chardonnay 2015 est disponible à la SAQ, code 12284741. Prix 16,20$.
Liens :
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Représentés au Québec par Authentic Vins et Spiritueux
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Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., 514 356-5222
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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Une entrevue avec Miguel A Torres
J’ai rencontré le célèbre vigneron espagnol Miguel A. Torres à Montréal, qui m’a accordé cette entrevue.
RH – Monsieur Torres vous avez fondé en 1992, la Primum Familiae Vini, aussi connue comme PFV. Cette association internationale réunit des familles qui sont parmi les meilleurs producteurs de vin au monde. Elles viennent de France, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal et d’Espagne bien entendu. On ne peut y accéder que par invitation.
Qui regroupe la PFV aujourd’hui et quels sont ses objectifs?
MIGUEL A. TORRES – Aujourd’hui les membres de PFV sont: Vega Sicilia, Egon Müller, Symington, Pol Roger, Perrin, Joseph Drouin, Tenuta San Guido, Hugel, Antinori, Mouton Rothschild et Torres.
PFV est née d’un désir de garder nos entreprises dans des mains familiales. Nous partageons tous les mêmes valeurs économiques et sociales et des projections à long terme.
Nous échangeons aussi notre expérience sur le plan technique et commercial: dans certains pays, nous utilisons par exemple nos réseaux mutuels de distribution, et même nous sommes des partenaires comme c’est le cas en Chine, où Baron Philippe de Rothschild est partenaire de Torres Chine depuis 2007.
RH – La Primum Familiae Vini a la volonté de marquer ses distances avec les groupes financiers qui font du vin. Pouvez-vous nous expliquer en quoi diffèrent les grandes familles productrices de vin des groupes producteurs de vin?
Voilà pourquoi il est si essentiel de demeurer une propriété familiale pour rester indépendant. C’est aussi pourquoi notre propre règle à la maison Torres, qui est de réinvestir 95% de notre bénéfice chaque année, est si importante.
RH – Votre famille faisait du vin dans le Pénédès depuis le Dix-septième siècle, mais l’histoire moderne de Torres y Compañía commence en 1870. Avec 5 générations fortes, elle a été très fertile. Racontez-nous son histoire.
MIGUEL A. TORRES – En effet, en 1870, Jaime et Miguel Torres ont fondé l’entreprise et construit la cave en face de la gare de Vilafranca del Pénedès, où nous avons encore nos bureaux aujourd’hui. Ensuite, la deuxième génération a élargi l’entreprise et à ce moment-là, nous sommes devenus «négociants»; nous vendions et exportions nos vins en fûts. Le stockage des vins était fait dans des grosses barriques. Pour vous donner une idée de la taille de ces barriques, lorsque Sa Majesté le Roi Alfonso XIII a visité notre bodega en 1904, le déjeuner a été servi à l’intérieur d’une barrique de bois de 500 000 litres.
La troisième génération, celle de mon père a été la première à embouteiller du vin dans la région et les exportations se sont accélérées.
La quatrième génération, celle de mon frère, ma sœur et moi a seulement essayé de continuer le travail accompli par les générations précédentes, de pousser les affaires un peu plus loin et d’assurer une transition réussie vers la prochaine génération. Ce que beaucoup de gens ne réalisent pas c’est que ma femme d’origine allemande a également beaucoup aidé à bâtir la société et en particulier sur le marché allemand, qu’elle a initié et dirigé pendant de nombreuses années. C’est aujourd’hui un des marchés les plus importants pour nous.
La famille Torres
Ma femme est actuellement présidente de la Fondation Miguel Torres, qui se concentre sur des projets de développement social comme la protection des enfants, en construisant des écoles et des foyers pour orphelins.
Aujourd’hui, la 5e génération gère la cave et elle fait un excellent travail en développant nos vins premium et super premium. L’Espagne et le Chili ont beaucoup à offrir; il y a encore beaucoup de travail à faire.
RH – L’esprit de famille a des répercussions concrètes d’abord sur votre personnel où les mille travailleurs de la maison sont traités comme des membres d’une équipe et non comme des numéros, ensuite, avec l’environnement et avec le commerce équitable.
Pour revenir à votre question: oui, nous essayons de traiter notre équipe en tant que membres de l’équipe, en fait, autant que possible en tant que partenaires. Si je regarde trente ans en arrière, je suis vraiment fier de voir que tout le monde se sent faire partie l’entreprise et tout le monde recherche l’excellence dans tous les domaines: dans les vignes, dans la recherche, dans la production, dans le marketing, les ventes, la distribution, et ainsi de suite.
Il y a aussi notre souci de l’environnement et du commerce équitable. Cette focalisation sur l’écologie a toujours fait partie de la philosophie de notre entreprise, mais je dois dire que la présentation du film d’Al Gore «An Inconvenient Truth» en 2007 nous a fait nous dépêcher encore plus. J’ai immédiatement organisé une réunion du conseil de famille et nous avons décidé d’investir 10 millions d’euros pour une période de 10 ans dans notre programme baptisé "Torres & Earth" qui couvre des projets tels que les énergies renouvelables, l’optimisation de l’utilisation de l’eau, l’éco-efficacité dans le transport, la réduction des émissions de CO2, et l’adoption des mesures dans les vignes. Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à consulter notre site Web spécial: torresearth.com/en. Vous verrez comment dans ce secteur clé, nous continuons à travailler dur pour atteindre notre objectif de réduire les émissions de CO2 de 30% par bouteille d’ici 2020.
Jusqu’à présent, nous avons réduit notre empreinte de carbone de 13% dans l’ensemble de nos activités, en tenant compte des émissions dues à l’activité à l’interne, appelée champ 1, des émissions indirectes dues à la consommation électrique, champ 2 et aux émissions, produites par nos intermédiaires: fournisseurs de matières premières et auxiliaires (en amont) et par la distribution (en aval), champ 3.
Si nous ne prenons en considération que notre siège social et les émissions indirectes (1 et 2), nous travaillons déjà aux côtés des vignerons et de nos producteurs de vin. La réduction atteint ici un chiffre aussi élevé que 38% comme conséquence directe du programme environnemental Torres & Earth.Il faut se rendre compte que sur le champ 3 les émissions représentent plus de 80% de notre empreinte de carbone. Nous avons maintenant besoin d’un engagement de la part des fournisseurs de matériaux, des auxiliaires, en particulier des fabricants de bouteilles et d’emballages. J’ai invité nos fournisseurs les plus importants en septembre dernier à notre cave pour discuter de la façon comment ils peuvent contribuer à diminuer leur empreinte de carbone.
RH – Chez Torres chaque vignoble a toujours été marqué par des étiquettes qui ont percé les frontières: Vous avez d’abord commencé en Catalogne dans le DO Pénédès avec le label Coronas.

MIGUEL A. TORRES – Oui, nous avons commencé avec Coronas comme premier vin en bouteille en 1942, mais à cette époque, la DO Pénédès n’existait pas encore, elle n’a été fondée qu’en 1960. Mes ancêtres étaient tout à fait en avance sur leur temps et ils avaient déjà enregistré Coronas comme marque en 1907. Mais en ces jours lointains Coronas était vendu en fût, surtout sur le continent américain. Plus tard, mon père a constaté pendant ses voyages aux États-Unis, que les contrats à terme favorisaient les vins de marque en bouteille. C’est ce qui a motivé la naissance de plusieurs des vins historiques de notre cave: le Coronas déjà mentionné en 1942, Viña Sol en 1947 et Sangre de Toro en 1952.
RH – Le “Gran Coronas Mas Laplana Etiqueta Negra 1970” remporte l’Olympiade Mondiale des Vins organisée par Gault-Millau à Paris en 1979.
MIGUEL A. TORRES – Oui, la dégustation Gault & Millau a été un moment important dans l’histoire de Torres. Pour la petite histoire, lorsque je suis revenu de mes études en France dans les années soixante, j’ai convaincu mon grand-père de produire un top Cabernet Sauvignon espagnol. C’est ainsi qu’est né Mas La Plana. C’était un vin différent, un Cabernet Sauvignon de Catalogne, élégant et complexe, habillé d’une étiquette noire sur une bouteille de Bourgogne. Il était tellement à part qu’il a acquis immédiatement une bonne réputation. Quand Gault & Millau m’a appelé en 1979 pour dire que notre mono-cépage Mas La Plana millésime 1970 l’avait emporté dans une dégustation à l’aveugle à Paris sur quelques-uns des meilleurs vins français, cela a été merveilleux pour nous car on a mis notre vin sur la carte du monde. La dégustation de Gault-Millau à l’aveugle a été un point tournant pour notre cave et l’esprit de ‘79 nous a toujours guidés depuis ce temps pour faire les meilleurs vins.
D’ailleurs ce que beaucoup de gens ne savent pas c’est que Mas La Plana a un "petit frère" appelé Gran Coronas Reserva, qui est en fait un de nos meilleurs vendeurs au Québec. Je dis «petit frère», car Gran Coronas est aussi un Cabernet Sauvignon à 85%, le reste étant du Tempranillo. Selon le millésime, il porte parfois le Cabernet Sauvignon du domaine Mas La Plana.
RH – Dès 1979 la famille Torres investit au Chili et crée Bodegas Torres de Chile.
MIGUEL A. TORRES – Oui, nous avons fait le saut au Chili en 1979. C’était mon bon ami Alejandro Parot avec qui j’ai étudié à l’Université de Dijon qui m’a amené au Chili pour me montrer les possibilités de la Vallée Centrale; c’est un paradis pour le vin à cause de son climat, de la qualité de son sol et de ses caractéristiques géographiques. Quand je suis arrivé au Chili, j’ai été par contre sidéré lorsque j’ai appris quels étaient les salaires courants des travailleurs agricoles! Nous les avons immédiatement rehaussés de 4 fois. Vous pouvez imaginer que cela n’a pas plu à certains de nos voisins, mais nous avons pensé que c’était de notre devoir de le faire. Aujourd’hui les caves chiliennes peuvent obtenir une certification qu’elles agissent correctement, mais cela me remplit de fierté d’avoir été en 2010, le premier établissement vinicole au Chili, à obtenir le "Fair for Life" (la certification sociale et de commerce équitable) de l’OMI Suisse.
RH – Dans quelles autres régions avez-vous essaimé?
MIGUEL A. TORRES – En Espagne, la première région à l’extérieur du Pénédès c’était à Conca de Barbera, toujours en Catalogne, où nous cultivons nos célèbres vins Milmanda et Grans Muralles. Nous avons acheté la propriété en 1975 et nous avons découvert que c’était l’endroit idéal pour commencer notre projet de récupération des cépages ancestraux, qui étaient pratiquement disparus de nos vignobles catalans.
Nous avons commencé en plaçant des petites annonces dans la presse locale en demandant aux gens de nous contacter, quand ils découvraient des vignes qui auraient pu être plantées avant la période du phylloxéra. Nous avons eu beaucoup de réponses au cours des années et certains de ces cépages ancestraux tels que le "Garró" et le "Querol", on les retrouve aujourd’hui dans l’assemblage de Grans Muralles.
Ce projet de recherche incroyable est toujours en cours et nous sommes maintenant en pleine expansion dans le reste de l’Espagne.
Plus tard, en 1991, nous avons acheté 90 hectares dans la région de Priorat, car nous voulions être en mesure d’offrir des vins de qualité supérieure de toutes les régions d’Espagne. En Priorat nous avons construit une cave en 2007 pour les vins de Salmos et de Perpetual. Plus tard, nous avons ajouté 160 hectares à Jumilla en 2003 et 40 hectares à Toro en 2004, mais on n’a pas encore sorti de vin de ces domaines.
Nous avons aussi construit des caves à Ribera del Duero en 2004 et dans la Rioja en 2007. Les vins de ces ‘bodegas’ ont été lancés à partir de 2005. Ce sont Celeste de Ribera del Duero et Ibericos de Rioja en 2009. En 2014, nous avons acheté un établissement dans Rueda, à Villafranca de Duero, pour faire notre vin Verdeo de cépage Verdejo. Nous avions auparavant sorti notre premier millésime de Verdeo en 2011, en louant les installations de la famille Lurton.
Pour le moment, nous avons un montage semblable dans Rias Baixas, où nous louons les l’installation d’amis et où nous avons lancé notre premier Albariño avec le millésime 2012 du Pazo das Bruxas.
RH – Nous n’avons pas encore mentionné les activités de la Famille Torres en Californie, que votre sœur Marimar dirige avec fermeté et avec des idées bien à elle.
MIGUEL A. TORRES – Ma sœur Marimar s’est installée en Californie en 1975. Elle était responsable de notre maison pour le marché américain et à ce moment-là elle était mariée à un Américain. Après deux années de recherche, elle a acquis des terres dans Russian River Valley (Sonoma County) et a commencé à planter la vigne en 1986. Aujourd’hui, le domaine a 30 hectares plantés en Chardonnay et en Pinot Noir. La bodega est 100% certifié biodynamique et est détenue et gérée entièrement par Marimar et sa fille, ma nièce Cristina. Elles font toutes les deux vraiment des grands vins qui obtiennent très souvent des notes de plus de 90 points dans les plus importants magazines de vin.
RH – Comment voyez-vous l’avenir Monsieur Torres?
MIGUEL A. TORRES – Compliqué en raison du changement climatique: mais le réchauffement planétaire et le changement climatique affecte tous les producteurs de vin dans le monde, et non seulement ceux d’Espagne. Tout le monde a remarqué des changements dans le climat au cours des dernières décennies: par exemple chez Torres, la température moyenne a augmenté de 1 oC au cours des 40 dernières années, avec le résultat que la récolte doit être faite maintenant environ 10 jours plus tôt qu’il y a 20 ans. En général, je pense que nos vignes peuvent résister à une autre augmentation de 1 degré, par la mise en œuvre d’une série de pratiques viticoles qui retardent la maturation des raisins. Ce faisant, nous pouvons minimiser les effets du changement climatique dans les caractéristiques de nos vins. Par contre, si la température augmentait le 2 à 4 degrés Celsius d’ici 2100, ce que des nombreux scientifiques prévoient, nous allons avoir des gros problèmes et des grands changements à faire. Voilà pourquoi c’est très important que les gouvernements prennent des mesures coordonnées et il était bon de voir qu’ils l’ont fait au Sommet sur le climat l’année dernière à Paris.
Je ne pense pas qu’en raison du changement climatique la viticulture va disparaître de notre région "de base", le Pénédès. Le plus probable c’est que nous aurons à replanter des variétés de nos cépages plus résistantes à des températures élevées et au stress hydrique ou peut-être que nous devrons sélectionner d’autres cépages plus adaptés aux températures plus élevées; et les vins ne seront plus les mêmes.
En prévision de cela nous avons déjà planté des vignes dans des régions froides telles que les pré-Pyrénées, où nous avons plus de 120 hectares à environ 1000 mètres d’altitude. Nous ne produisons pas encore de vin à partir de ces vignes car nous sommes encore dans la phase expérimentale. De plus, nous avons également acheté un autre morceau de terre de 100 hectares à environ 1200 mètres d’altitude, qui est encore trop froid pour cultiver la vigne.
Par ailleurs je suis optimiste sur l’avenir de notre maison. La direction est dans des très bonnes mains avec la 5ème génération et nous avons une excellente équipe. Cette combinaison va nous permettre de continuer à grandir en valeur, plutôt qu’en volume. Nous voulons continuer à produire des vins de grande qualité qui reflètent la personnalité de chaque région et de chaque vignoble, des vins authentiques. Comme je vous l’ai déjà mentionné, il y a environ dix ans, nous avons commencé notre expansion autour de l’Espagne à Priorat, Rioja, Ribera del Duero, Rueda et Rias Baixas pour devenir un véritable joueur espagnol dans les vins de haute qualité. Un de nos futurs projets est de lancer des projets individuels pour faire des vins icônes dans ces régions. Nous sommes en processus d’acquérir plus de terres de vieilles vignes et sommes convaincus que l’Espagne a encore des régions et des cépages à découvrir.
Nous allons continuer à récupérer des "cépages catalans perdus" qui existaient avant le Phylloxera et nous voulons étendre cette recherche au reste de l’Espagne.
Au Chili, par ailleurs, nous poursuivons nos recherches et nos expériences sur des variétés anciennes à Itata et Maule, avec des vieux Moscatel et des vieux Cariñena.
Dans ce domaine il y a encore beaucoup de travail à faire!
RH – Merci de m’avoir accordé cette entrevue Monsieur Torres.
En me quittant Miguel A. Torres m’a laissé 5 bouteilles à déguster.
J’ai débouché en premier le vin blanc, Gran Viña Sol 2014, fait de Chardonnay et de Perellada, 13,5o d’alcool. Le raisin provient des terres du Pénédès.
Fermentation du Chardonnay en fûts du Limousin pour rehausser son caractère, tandis que le Perellada fermente en cuves inox à température contrôlée. Vieillissement du vin pendant 5 mois, pour 1/3 en fûts de chêne et pour 2/3 en inox.
Belle robe dorée avec un léger reflet vert. Un parfum très concentré de biscuit et de chèvrefeuille, d’ananas et de pêche. Un peu de vanille.
En bouche c’est un vin sec, frais, généreux, onctueux, très savoureux, avec des arômes riches en fruits exotiques, un bel équilibre et une finale longue et soyeuse.
C’est d’abord un vin d’apéritif qui ira très bien avec des canapés. C’est aussi un vin de repas parfait avec les fruits de mer, sublime avec le saumon, et avec les viandes blanches. Il s’accorde également avec bonheur avec les fromages de chèvre. Je suggère de le servir assez frais en apéritif, autour de 9 oC et vers 11 oC pendant le repas. Il peut se garder trois ans en cave.
Gran Viña Sol 2014 est disponible à la SAQ, code 00064774. Prix 18,20$.
J’ai ensuite dégusté les vins rouges, en commençant par Gran Coronas, Reserva 2012, Appellation Pénédès. Il est fait de Tempranillo avec un peu de Cabernet Sauvignon, 14o d’alcool. Le raisin provient du vignoble de Mas la Plana. C’est le premier des vins nobles de la Maison Torres.
Fermentation pendant 15 jours en cuves inox à température contrôlée. Élevage de 12 mois en fûts de chêne français et américains dont 30% neufs.
Belle robe rouge intense. Bouquet de fruits mûrs principalement de prune et de groseille, Viennent ensuite la cerise, la framboise et une légère odeur d’herbe fraîchement coupée. Un deuxième nez apporte des notes de tabac, de café, de cacao, de noix et de truffes, un peu d’épices également, surtout du poivre noir, et des notes balsamiques.
En bouche c’est un vin élégant, profond, avec des tanins soyeux et aimables. Ses arômes rappellent la fraise, la groseille, la mûre et son passage en chêne lui donne des notes de chocolat et de vanille.
Il a une belle fraîcheur qui s’harmonise à la perfection avec l’alcool. Une très longue finale délicieusement gourmande.
C’est essentiellement un vin de gastronomie qui accompagne avec panache les viandes rouges, bœuf et gibier, il est très bon également avec les ragoûts, les paellas, délicieux avec un plateau de fromages. On doit le servir à 17 oC.
Il a un potentiel de garde de 10 ans en cave.
Gran Coronas Reserva 2012 est disponible à la SAQ, code 36483. Prix 21$. Une aubaine!
J’ai poursuivi ma dégustation avec Mas La Plana Cabernet Sauvignon 2010, qui célèbre son quarantième millésime.
Un petit vignoble de 29 hectares de Cabernet Sauvignon donne le plus emblématique de tous les rouges de la Maison Torres. Il est produit en quantité très limitée, mais il est acclamé dans le monde entier.
Vieilli 18 mois en fûts de chêne français, ce vin à une robe couleur cerise foncée et offre un bouquet intense qui est caractéristique du Cabernet Sauvignon du vignoble Mas La Plana. Parfums de cassis et de confiture de cerise. Un deuxième nez révèle des notes de pain grillé, de chocolat blanc et d’épices, clou de girofle, poivre et cèdre.
Ample et vif en bouche, il présente une structure très intéressante, avec tanins mûrs qui promettent une excellente évolution et une très longue garde. Ce vin élégant et puissant se termine dans une finale longue et soyeuse.
Sublime avec le gibier et tout aussi délicieux avec l’agneau rôti, avec les oiseaux nobles: faisan, pintade, très bon avec les sauces aux truffes, excellent avec les fromages de brebis.
Mas La Plana 2010 fait partie du noble héritage de la famille Torres. Les quarante millésimes ont porté leur fruit. Il est entré dans l’histoire en 1979, mais aujourd’hui il entre dans la légende.
Mas La Plana 2010 est disponible à la Société des alcools du Québec, en format 750 ml, code 12663282. Prix 60$.
En format 3L code 12847111. Prix 340$.
En format 6 L. code 12847348. Prix 705$.
J’ai terminé la dégustation des rouges avec Celeste Crianza 2013, Appellation Rivera del Duero, 100% Tempranillo, 14o d’alcool.
Fermentation d’environ 7 jours en cuves inox à température contrôlée. Élevage de 12 mois en fûts de chêne français et américain.
Étiquette bleu nuit parsemée d’étoiles. Robe rouge foncé avec reflet grenat. Le vin fait des larmes sur la paroi du verre.
Riche bouquet de fruits sauvages: mûre, framboise, et aussi confiture de bleuets. Viennent ensuite des notes de garrigue, de thym de champignons sauvages, d’épices et de réglisse. Il y a également des notes fumées. En bouche les tanins sont ronds, charnus, l’arôme de prune se mélange avec des notes de vanille. Une belle minéralité, et beaucoup de fraîcheur. Une longue finale pleine de gourmandise.
Idéal pour l’accompagnement des viandes. Il est aussi bon avec le bœuf qu’avec l’agneau et même avec le porc rôti. Il fait aussi un bon mariage avec les viandes mijotées et le petit gibier. Il est également bon avec les pâtes, et parfait avec les fromages à croute dure, comme le Manchego ou le Comté. On doit le servir à 16 oC. Il a un potentiel de garde de 7 ans.
Torres Celeste Crianza est vendu à la SAQ, code 11741285. Prix 22,05$.
J’ai terminé cette dégustation avec un superbe Torres 10 ans, Imperial Brandy, 40o d’alcool, vieilli en barriques qui ont contenu du Cognac.
L’activité de distillation et d’élevage de brandy a commencé chez les Torres en 1928. Torres 10 Gran Reserva est commercialisé depuis 1946 et il est le plus vendu de sa gamme.
En 1997 un Torres hors d’âge de plus de 20 ans a été élu Meilleur brandy du monde.
Robe couleur topaze profond. Parfum chaud d’épices subtiles avec des notes de chêne et de caramel. La bouche est riche en tanins. On y décèle des arômes d’abricot, de tabac turc blond et sucré, une fraîcheur de réglisse et une longue finale chaude et caressante. Les arômes de ce merveilleux brandy persistent dans le verre pendant de longues heures.
Torres 10 Imperial Brandy est vendu à la SAQ, code 00094367. Prix 31$.
BODEGAS TORRES
Vilafranca del Penedès (Barcelona)
Représentés au Québec par Amphora, vins fins et spiritueux
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Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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Bù, les vins qui déferlent sur Montréal
J’étais présent au lancement des vins Bù de la grande Maison Constellation, qui ont été sélectionnés par Jessica Harnois et qui sont présents autant en épicerie que dans les succursales du Monopole.
L’événement se passait dans un dépanneur de la rue Beaubien, qui avait été vidé et transformé pour la soirée en bar à vin éphémère.
Une soirée avec Jessica est toujours un événement festif car elle est aussi bonne animatrice que sommelière.
Les trois vins de la série ont été choisis en Italie. Le premier vient des Pouilles.
Bù Splendido 2015 est un assemblage de Chardonnay et de Fiano, 12,5o d’alcool. Fermentation en cuve inox à température contrôlée. Une partie du Chardonnay est élevé en barrique.
Robe jaune paille. Parfum de pommes et de fleurs d’oranger. Ample et frais en bouche, des arômes au goût de pommes. Il accompagnera agréablement les fruits de mer et les mets à base de poisson.
Le deuxième vin vient de la Sicile.
Bù Glissando 2014, assemblage de Nero d’Avola et de Merlot, 12,5o d’alcool. Fermentation complète: alcoolique et malolactique en cuve inox à température contrôlée. Une partie du vin est élevé en fûts de chêne et l’autre en inox.
Robe rouge foncé. Bouquet d’aubépine et de cerises rouges. Ample en bouche, frais, fruité, avec des tanins assez ronds et une finale parfumée.
Parfait en accompagnement des viandes et des fromages forts.
Le troisième vin vient de la région des Marches.
Le Bù Vivere est 100% Sangiovese, 12o d’alcool. Fermentation et élevage en cuve. Robe rouge rubis, limpide. Bouquet de framboise et de fraise, un peu de cassis, avec des notes d’épices douces. Ample en bouche, rond, épicé et fruité, charmeur. Il s’accordera agréablement avec les viandes et avec les pâtes. Bon pour les fromages à croûte dure.
Les prix sont d’épicerie, autour de 14$.
Liens :
Constellation, Québec inc.
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Tél.: 1 800 561-8634, poste 5376
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Tél.: 514 861-2404, poste 5212
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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