jeudi 28 mars 2024
Une boisson à découvrir

Une boisson à découvrir

Les trois compères, Roger Grégoire, Gérald Loiselle et moi, nous retrouvons pour déguster 5 sojus et 1 saké.

Le soju est un spiritueux originaire de Corée. La plupart des marques modernes de soju proviennent de Corée du Sud.

4 des 5 sojus sont aromatisés (prune, raisin, fraise et pamplemousse). On commence donc par ceux-ci.

Le soju est fait traditionnellement à partir de riz, mais la plupart des principales marques complètent ou même remplacent le riz par d'autres sources d'amidons, telles que les pommes de terre, le blé, l'orge, la patate douce ou le tapioca (appelé dangmil en coréen). Mis à part le degré d’alcool, on pourrait presque parler de vodka pour sa saveur relativement neutre, si non aromatisé.

Le plus important fabricant de soju provient de la distillerie Hite Jinro (la plus grande distillerie au monde (3 fois Smirnoff), qui a vendu 72 millions de caisses en 2007 (75 millions en 2019 (source: Drinks International)). C’est le soju de ce fabriquant que nous dégustons.

Les 4 boissons sont à 13% d’alcool. Le visuel nous offre une boisson limpide et brillante. Pas de teinte au disque.

À l’odorat, la prune et la fraise ressortent clairement, alors que le raisin et le pamplemousse ne sont pas évidents. L’alcool n’est pas très présent.

Au goût, le soju à la prune est clairement le meilleur, suivi par celui à la fraise, ensuite le pamplemousse et, finalement, le raisin, que personne n’a aimé.

Cette boisson ne plaira pas à tout le monde. Elle est probablement destinée aux plus jeunes et compétitionnerait avec des coolers, quoique la majorité des coolers que j’ai regardés sont à 5% d’alcool mais se vendent à 4 x 355 ml pour un prix oscillant entre 6,20$ et 15$. Le plus dispendieux que j’ai trouvé est le Monsieur Cocktail Mojito aux fraises fait au Québec, qui se vend à 19,80$ pour 4 x 355 ml, ce qui revient à 13,94$ le litre versus le soju, qui se vend 9,80$ pour 360 ml, soit 27,22$ le litre.

Si on le met en compétition avec du vin blanc, le soju se vendrait 20,42$ pour 750 ml, alors que l’on pourrait obtenir le Gewurztraminer 2016 de Hugel à 20,30$. Et le Gewurztraminer titre à 13% d’alcool lui aussi.

L’attrait du soju aromatisé est peut-être le degré d’alcool, mais en ajoutant de la vodka aux coolers, on obtiendrait le même degré pour moins cher. Par exemple, ajouter 105 ml de Smirnoff no 21 (40%) à 1 bouteille de Monsieur cocktail Mojito aux fraises ramènerait ce breuvage à 7,48$ pour 460 ml vs 9,80$ pour 360 ml pour un titre d’alcool d’environ 13% pour chacun des breuvages (soit, pour 1 litre, 17,95$ pour le Monsieur Cocktail et 27,22$ pour le soju).

Le soju traditionnel (non aromatisé) versus le saké présente une toute autre dimension. Ce soju titre à 20% d’alcool et le 360 ml coûte 9,55$. Le saké (Chiyonosono Junmai Ginjo Kumamoto Shinriki) titre à 15% et la bouteille de 300 ml coûte 17,55$. Donc, au litre, le soju coûte 26,53$ et le saké 58,50$.

Le saké a une couleur jaune de faible intensité, alors que le soju est parfaitement clair. Le saké est élaboré à partir de riz poli à 60% (donc un saké de qualité), alors que le soju est élaboré à partir de 40% de patate douce et 60% de céréales (20% riz, 20% orge et 20% tapioca).

On ne parle pas de polissage pour le soju. Le saké est fermenté et brassé comme la bière et le soju est distillé comme la vodka. Le saké a généralement une teneur en alcool plus faible que le soju.

Au goût, le soju est moins sec que le saké. À noter, tous ont préféré le saké au soju, mais ce soju a définitivement sa place en gastronomie.

Au rapport qualité/prix, je donne la plus-value au soju dans cette dégustation des 2 produits.

Ma discussion est sur le rapport qualité/prix, pas sur les goûts qui, comme on le sait bien, sont tous dans la nature. Il sera intéressant de voir si les gens paieront le montant additionnel pour boire le soju aromatisé.

À propos de l' auteur

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...