On se dirige au Quai Jacques Cartier, au vieux port de Montréal. J’y rencontre de la SAQ, François Primeau avec qui j’ai souvent dégusté les grands vins du Québec. Il faisait parti de l’équipe d’organisateurs avec André Caron. Aussi, Louis Denault du Vignoble Ste-Pétronille, Francis Lavoie du Domaine de Lavoie, Charles-Henri de Coussergue du Vignoble de L'Orpailleur, Jean Joly du Vignoble du Marathonien, Léon Courville du Vignoble Leon Courville. J’ai aussi eu le plaisir de converser avec Olivier de Maisonneuve, un grand sommelier et organisateur de dégustations privées.
Embarquement à bord du bateau Archipel, direction Île Narvark. « L’île Navark est, en fait, une oasis urbaine à moins de 10 minutes du centre-ville de Montréal. On y retrouve tout ce qui est requis pour la réalisation d’un événement hors du commun. » (Publicité) Avec les détours, ça prend 1 heure et demi, juste assez de temps pour écouter Hugo Grenon, géologue et vigneron sur l’importance de la géologie sur l’élevage des vignes. En particulier, l’influence des degré-jour sur l’évolution de la vigne a été abordé mais, à mon avis, trop faiblement malgré son importance. Mais ce n’était pas le sujet de la conférence alors j’arrête de me plaindre.
Cette conférence, fort intéressante, a duré 1 heure et demie et contenait une séance de question qui a permis de clarifier certains points. La coordonnatrice de l’événement était Nadia Fournier qui a fait une prestation très professionnelle.
À notre arrivée sur l’île, on est mis en face d’un panel composé de Louis Thomas, Domaine du Fleuve, Matthieu Beauchemin, Domaine du Nival, Simon Naud, Vignoble de la Bauge et Louis Denault, Vignoble Ste-Pétronille. Ces messieurs nous parlent des innovations dans la culture de la vigne notamment du géotextile qui prend de plus en plus de place pour palier aux degré-jours trop peu élevés dans certains endroits. À une question sur la pollution crée par le géotextile, le panel s’entend à dire que vu la longue vie de ce textile et sa capacité à améliorer le rendement, le peu de pollution qu’il provoque est probablement acceptable. C’est un peu comme les médicaments : si les bienfaits excèdent les inconvénients, on doit le prendre.
Ensuite, c’est la dégustation d’environ 40 vins. J’ai déjà fait cela lors des Sélections Mondiales mais aujourd’hui, je me limite. Je n’ai donc dégusté que 12 vins. Et je n’ai bu que 2 verres ayant recraché le reste. On voyait de tous les cépages. Frontenac, Marquette, Petite perle, Pinot gris et autres Vidals. Et je veux vous dire bien haut que les vins du Québec, les rouges et les blancs sont excellents et aptes à s’améliorer encore. Va-t-on produire des Montrachets ou des Chambertins? Les français ont mis plusieurs centaines d’années pour y arriver. Donnons-nous le temps!
Par contre, j’ai eu un coup de cœur. J’ai dégusté le Cortellino Novita 2016, un vin issu du cépage Frontenac auquel on ajoute du Marquette. Ce vin titrait 14%, était ample et soyeux et avait des tannins fondus. C’est de ce vin que j’ai bu un verre. Une longue conversation s’en suivi. Giuseppe me dit : « Je ne veux pas faire du Bourgogne, je veux faire du vin québécois. Mes racines sont en Italie mais ma vie est ici. Et mon vin est d’ici. » Et son vin Terra Nostra, plus corsé, est un vin étoilé d’or.
Quel bel événement. Merci Vins du Québec de faire avec les vins ce que nos producteurs de lait ont fait avec le fromage. Des vins à la hauteur de nos aspirations et de nos goûts.