jeudi 2 mai 2024

Sur les traces du bison

La distillerie Buffalo Trace est la plus ancienne distillerie des États-Unis travaillant en continu. Son histoire remonte à la conquête de l’Ouest.


Quand les bisons tonnaient dans leur marche à travers les États Unis, ils sculptaient des sentiers dans le désert auxquels on a donné  le nom des traces. Très vite ces traces ont été suivies par des aventuriers et des pionniers qui se rendaient vers l'ouest. Un de ces sentiers, appelé Great Buffalo Trace conduisait aux abords escarpés de ce qu'on appelle aujourd’hui la rivière Kentucky. Des millions de bisons avaient trouvé un passage vers la rivière dans leur marche vers les Grandes Prairies.

La migration de ces troupeaux a laissé une  vaste clairière rugueuse qui allait devenir pour les pionniers, un des passages obligés vers l’ouest. L’eau claire et les terres propices à la culture céréalière ont arrêté de nombreux fermiers qui marchaient à la suite de George Rogers Clark et de Daniel Boone, pour se trouver un destin. Ils s’y sont établis. C’était il y a de 230 ans.

Ces fermiers d’origine écossaise et irlandaise, avaient grande soif de Bourbon. La première distillerie s’est installée en 1787 dans l’arrière-boutique du magasin général. Huit ans plus tard il y avait 800 distilleries licenciées au Kentucky et en 1810 on en comptait 2000.

Concentrons-nous sur le site de l'actuel Buffalo Trace. En 1857 il y a une distillerie moderne équipée de machines à vapeur pour la production d’un Bourbon de qualité qui expédie des grandes quantités à la Nouvelle Orléans.

Edmund Haynes Taylor l’achète en 1870, investit une " petite fortune " et la rebaptise " OFC " - Old Fire Copper. Huit ans plus tard elle passe aux mains du groupe de George T Stagg qui achète des grandes terres pour produire son propre grain et la distillerie prend son nom. 

L’arrivée du chemin de fer donne un grand essor au marché du whiskey.

En 1916 on équipe la distillerie pour soutenir l'effort de guerre.
Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale arrive la Prohibition, la distillerie est si importante qu’elle est une des quatre seules qui obtiennent un permis pour distillation à des fins médicales aux États-Unis. Vingt-six États autorisent la vente de whiskey médicinal, à raison d’une pinte par malade à tous les 10 jours. Les malades qui se soignent au Bourbon sont si nombreux que la distillerie de George T Stagg réussit à passer à travers les années de prohibition sans coup férir. Arrive la Seconde Guerre Mondiale et les armées ont encore besoin de grandes quantités de whiskey pour remonter le moral des troupes. La George T Stagg répond présent dans un élan patriotique. L’expansion se poursuit après la guerre.

Pour marquer son entrée au Vingt-et-unième siècle, la distillerie George T. Stagg prend le nom de Buffalo Trace en juin 1999 et présente son Bourbon phare, le Buffalo Trace Kentucky Straight Bourbon Whiskey deux mois plus tard.

Son prestige est immense.  Le domaine de Buffalo Trace comprend 50 hectares de terres fertiles et 114 bâtiments. La Buffalo Trace a remporté plus des prix internationaux qu’aucune autre en Amérique du Nord et a été désignée sept fois «Distillerie de l'année», depuis 2000.

À quoi goûte le Buffalo Trace Kentucky Straight Bourbon Whiskey?

Rappelons tout d’abord que le Whiskey américain prend un e pour le différencier de son homologue écossais.

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Le Buffalo Trace Kentucky Straight Bourbon Whiskey titre 45° d’alcool, il contient au moins 51 % de maïs, plus  du seigle et de l'orge. C’est un whiskey qui n’est pas fait en une seule barrique mais c’est un assemblage fait avec des petits lots de 25 à 30 barils, ce qui lui donne un fini parfaitement soyeux.
La bouteille est ergonomique, avec son goulot courbé, qui facilite le versement. L’étiquette rappelle un parchemin déchiré.

Il n’y a aucune mention d’âge mais d’après sa finesse il a dû vieillir en barriques de chêne américain, neuves et carbonisées de l’intérieur, pendant au moins 8 ans.

Magnifique couleur or ambré. Lorsqu’on tourne le liquide dans le verre on peut remarquer qu’il laisse des larmes sur la paroi. 

Arômes complexes de vanille, de chêne, de mélasse, de caramel, de coriandre, de cannelle et de cardamone; de la menthe fraîche et un peu de poivre à la fin.

En bouche il est soyeux, marqué par le chêne, mais où le seigle apporte profondeur et une touche d'amertume. Il est d’une complexité incroyable, il goûte le sucre brun, la pomme caramélisée, les raisins secs, le bois grillé, la vanille, le maïs, la réglisse; il a des notes miellées et poivrées, et un petit goût de menthe et de pelure d’orange confite. La finale est longue et épicée.

C’est définitivement un whiskey masculin, qui vous réchauffe sans vous brûler, car il a une onctuosité remarquable. Un grand Bourbon, qui ne fait pas de compromis.

Le Buffalo Trace Kentucky Straight Bourbon Whiskey est disponible à la SAQ, code 10263891 Prix 43,00$

Liens:


Buffalo Trace Distillery


Représenté au Québec par:
Société Commerciale Clément internationale
www.societeclement.com

Lucien Davalan
Vice-président au développement. 
1-450 641-4520 poste 2506 
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

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À propos de l' auteur

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...