dimanche 5 mai 2024

Le Domaine suisse de Montmollin

J’ai rencontré deux vignerons suisses passionnés. Jean-Michel de Montmollin qui porte gaillardement la soixantaine et son fils Benoît dans la trentaine. Ils étaient venus à Montréal en Lumière parce que  les Vins Suisses étaient à l’honneur cette année.

huet jean michel et benoit de montmollin sr


RH. – Parlez-nous de l’histoire de votre domaine.
Jean-Michel de Montmollin. – Notre Domaine familial a été fondé par mon grand-père Ernest et mon père Etienne durant l’année 1935, soit, pendant la Deuxième Guerre Mondiale. La famille de Montmollin a toujours eu un pied dans la vigne, depuis le Dix-septième siècle, mais au travers d’autres Domaines. En 1982, Pierre, mon frère aîné et moi-même avons racheté l’entreprise à nos parents, désirant réserver cette activité à nos 2 familles respectives, puisque nous étions cinq descendants au total ! En 2010, mon frère Pierre a pris sa retraite et j’ai repris sa part.
Benoît de Montmollin. –  Lorsque mon père reprend seul le Domaine il le modernise au niveau de l’image et au niveau de la qualité de nos  vins.
Aujourd’hui nos vins se vendent en Suisse à 95%, et aussi en Belgique, au Québec et dans l’Ontario au Canada. Nombreuses sont les ambassades et les consulats de Suisse dans le monde qui les présentent dans plus de 30 États différents, sur les 6 continents.

RH. – Décrivez-nous vos vignobles et quels cépages cultivez-vous
Benoît de Montmollin. –  La Suisse est divisée en 26 cantons et  possède 15 000 hectares  de vignes.
Notre domaine se trouve dans le canton de Neuchâtel et dans la commune d’Auvernier de 1 600 habitants. Nous cultivons 50 ha de vignes, complantés en Pinot Noir (52 %), en Chasselas (32 %), en « spécialités » blanches : Pinot Gris, Chardonnay, Sauvignon blanc et gris, Viognier et en spécialités rouges, Gamaret, Garanoir et Galotta (16 %).

RH. –  Parlez-nous de votre terroir et du type d’agriculture que vous pratiquez.
Jean-Michel de Montmollin. – Après 30 ans d’une culture raisonnée, appelée chez-nous Production Intégrée (PI), lorsque mon fils Benoît a rejoint l’entreprise, nous avons pris la décision de nous lancer dans la Biodynamie. C’est une culture douce qui demande beaucoup d’aptitudes et des connaissances, sur les astres, les lunaisons, la flore, la faune et les différentes maladies de la vigne. Depuis l’an passé, 10 % de notre Domaine est cultivé selon les préceptes de la Biodynamie  et d’ici 5 ans, l’ensemble du nos vignes seront converties.

RH. – Qui est votre maître de Chai et comment se fait la vinification de façon générale chez-vous?
Benoît de Montmollin. –  Depuis 8 ans, notre vinification est suivie par notre maître de chai et œnologue, Madame Christelle Delamalmaison. Les axes de dégustations durant l’année et avant les mises en bouteilles sont également suivies de très près par mon père et moi, qui appliquons nos choix, nos idées et apportons tout notre savoir.

RH. – Combien de types de vins produisez-vous?
Jean-Michel de Montmollin. –  La multitude de cépages internationaux et autochtones que nous cultivons, nous permet d’offrir à notre clientèle 18 vins différents. La majorité en mono cépage : du Chasselas blanc sec, du Pinot Gris, deux Chardonnay dont l’un est élevé en cuve inox et l’autre en barrique. Nous faisons également du Sauvignon blanc, du Viognier, ainsi que des rouges : Notre Œil de Perdrix rosé qui est 100 % Pinot Noir, et trois autres Pinot Noir, l’un élevé en inox et les deux autres en barrique. Parmi ceux-là il y en a un que nous appelons le Haute Couture, dont les vignes ont 45 ans d’âge  et un autre qui est le Soliste fait de Galotta.  Nous faisons  de plus en plus d’assemblages, comme celui que nous appelons Les deux Sauvages , fait de Gamaret et de Garanoir, et l’Extra Muros, un assemblage de Pinot Noir, de Gamaret et de Garanoir, élevé 2 ans en barrique. Nous produisons aussi  un magnifique vin mousseux dont le nom est simple et précis le « Brut » !

RH. – Êtes-vous déjà présents sur le marché québécois?
Jean-Michel de Montmollin. – C’est mon père Etienne qui vendait déjà son vin blanc de  Chasselas sec et légèrement pétillant à la SAQ, il y a environ 25 ans. Depuis cette année, et grâce à Montréal en Lumière (MEL), notre Domaine a pu placer un Pinot Noir classique dans l’assortiment de la SAQ.

RH. – Vous m’avez apporté deux vins pour déguster, quel est le premier?
Jean-Michel de Montmollin. – Le premier c’est le Domaine de Montmollin Auvernier 2013 AOC NEUCHÂTEL, Chasselas 100%,  11° d’alcool.

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RH. – Belle robe jaune paille avec des reflets argentés avec un léger perlant naturel. Un bouquet fleuri d’une grande finesse, des notes de magnolia, de chèvrefeuille, d’agrumes,  de pêche et de cire d’abeille. Il exprime bien son terroir, avec un peu de minéralité.
Benoît de Montmollin. –  Puissant en bouche, il se veut vif, sec; son léger perlant vous chatouille la langue, on retrouve l’arôme de la fleur de vigne, une pointe de sureau et une belle minéralité. Il a un palais bien typé chasselas avec des nuances d'agrumes et une longue finale.
Jean-Michel de Montmollin. – On le boit en apéritif, avec des crustacés, des poissons meuniers, et tous les mets aux fromages. Avec la fondue et la raclette il fait merveille! Il faut le servir assez frais à l’apéritif mais autour de 10°C pour le repas. 

RH. – Quel espérance de garde a-t-il en cave?
Benoît de Montmollin. –  Ce vin est à boire jeune.

RH. – Où peut-on se le procurer au Québec?
Jean-Michel de Montmollin. – Le  Domaine de Montmollin Auvernier 2013 blanc, AOC Neuchâtel est disponible à la SAQ code 00721233. Prix 21,55 $.

RH. – Votre deuxième vin est le Domaine de Montmollin Pinot Noir Neuchâtel 2012, 13° d’alcool.  Robe rouge rubis, un peu plus intense que celle de ses cousins bourguignons.

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Benoît de Montmollin. –  Le vin « Pinote » avec des parfums frais de petits fruits des bois, de cerise, de groseille, de framboise et de cassis, il est légèrement fumé, avec des notes d’épices douces.
Jean-Michel de Montmollin. – Il est encore légèrement tanique, mais devient généreux. En bouche son fruité est plus acide que sucré. Il a une belle structure, et longue finale.

RH. – Avec quels mets suggérez-vous de le prendre?
Jean-Michel de Montmollin. – Il accompagnera assurément les viandes blanches et rouges, les charcuteries, les fromages suisses ainsi que les mets asiatiques. Il faut le servir à 14°C. 

RH. – Quelle est son espérance de vie en cave?
Benoît de Montmollin. –  Ce vin est structuré et déjà bon à boire maintenant mais que vous pouvez aussi garder jusqu’à 6 ans après son millésime.

RH. – Où est-ce qu’on peut se le procurer au Québec.
Benoît de Montmollin. –  Il est en importation privée. Il faut s’adresser à notre agent,  la Société Clément, qui fait la promotion de nos vins, dans la Belle Province. Le prix est de 28.66$ pour les particuliers et de 24.92$ pour la restauration.

RH. –  Je vais placer leurs liens et les vôtres à la fin de l’article. Bravo pour Montréal en Lumière.


Liens :



Jean-Michel et Benoît de Montmollin.
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Domaine de Montmollin


Représentés au Québec par :
Société Clément

Lucien Davalan
Vice-président au développement
1-450 641-4520 poste 2506 
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Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

 

À propos de l' auteur

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...