Trois vigneronnes du Péloponnèse sont venues à Montréal nous présenter quelques exemples de leur art.
Trois femmes qui travaillent dans des domaines familiaux et qui veulent qu'on découvre et qu'on partage leurs terroirs et leurs cépages, qu'elles cultivent en bio. Certaines sont allées apprendre leur métier en France et sont allées voir ce qui se fait ailleurs avant de rapporter leur expertise dans leur coin de pays. J'ai retrouvé avec elles une tendance de la nouvelle génération à vouloir remettre l'emphase sur les cépages locaux et à minimiser les manutentions au chai. Et même une expérimentation avec les vins dits nature. Portraits.
Theodora Rouvali et son compagnon Antonio Ruiz Panego sont aux commandes depuis 2017. Ils se sont rencontrés en Espagne et ont par la suite travaillé dans de prestigieux domaines, de la France jusqu'en Nouvelle-Zélande. Le domaine est certifié par CERVIM comme faisant de la Heroic Viticulture, en tant que vignoble de montagne, l'altitude moyenne du domaine étant de 860 m! Les vignes sont en terrasses et les vendanges sont évidemment manuelles. Les rendements sont petits, afin de maximiser l'expression de chaque cépage. Au chai, le travail se fait par gravité. La plupart des vins sont produits dans l'appellation IGP Aigialeia (Slopes of Aigialeia). Ils produisent surtout des blancs souples, salins, et de jolie texture, à base de roditis de montagne (alepou) et d'assyrtiko, et un rouge pas mal intéressant, le Tsigello, qui est le nom local du mavrodaphne, qu'ils n'ont pas le droit d'inscrire sur l'étiquette. Certains de leurs vins sont représentés par l'agence Elixirs, et l'un d'eux est à la LCBO.
Sosanna Katsikosta a elle aussi étudié en France, à Bordeaux, à Reims et à Toulouse (qu'elle affectionne beaucoup) et a travaillé, entre autres, à Château Margaux. Elle et son frère Luke sont la 3e génération aux commandes du domaine, qu'ils dirigent depuis 2004. Ils produisent surtout dans l'IGP Achaia. lle est la vinificatrice en chef, et vise la production de vins qui ont de la personnalité et qui mettent bien de l'avant leur terroir. Un exemple : le Iron, un vin blanc à base de sidiritis, un cépage d'altitude, élaboré en partie dans des amphores reproduisant celles de l'antiquité et produites artisanalement en Crête. C'est un cépage tardif qu'on récolte en novembre. Elle fait aussi un vin orange single vineyard, à base d'alepou, qui est loin d'être funky. Une mention aussi pour leur vin rouge Laura Nobile, et un vin doux rosé, le Fairytale. Elle est à la recherche d'une agence.
Katerina Bosinakis et ses frères ont embouteillé leur premier vin en 2009. Ils sont dans l'appellation Mantinia, un peu plus au centre du Péloponnèse, sur un plateau d'environ 700 m, et ne font que du vin à base de moschofilero. La peau de ce raisin étant assez colorée, ils en font du vin blanc, mais aussi, depuis 2015, un rosé qui s'inspire de ce qui se fait en Provence, le Iera. C'est un single vineyard produit dans l'IGP Arcadia. Étant vendangés plus tard, la maturité de leurs raisins leur permet d'atteindre 13% d'alcool, au lieu du traditionnel 11%. Ils cherchent aussi à faire connaître le bon potentiel de garde que les vins à base de moschofilero peuvent avoir, et les qualités qu'ils développent avec le temps. Leur texture est ravissante. Aussi à la recherche d'une agence.
Ces trois inspirantes vigneronnes seront ravies de vous en dire plus sur leur entreprise familiale et leur passion pour leurs cépages autochtones. Vous les retrouverez facilement sur le Web.
