samedi 20 avril 2024

Ma ceinture change d’un cran…ou deux!

Depuis une semaine, j’ai le grand plaisir de profiter des joies de la table :
De bons plats, des vins recherchés pour les accompagner, et le tout partagé avec des convives bien sympathiques.

Vendredi dernier, Austrade, la délégation commerciale d’Australie, a invité au célèbre restaurant Queue de Cheval des représentants, et des médias à venir déguster des plats faits à partir d’agneaux et de bœufs wagyu australiens, arrosés de vins présentés par deux vinificatrices présentes parmi nous : Jen Pfeiffer, de Pfeiffer wines, et Judi Cullam, de Frankland Estate. En plus de mon cosmopolite et charmant collègue Roger Huet, j’avais le plaisir d’avoir Mme Cullam à ma table. Elle me parla, avec une chaleur dans le regard, de son domaine cultivé organiquement, et de son coin de pays, la région de Frankland, au sud-ouest de l’Australie qui de par son côté isolé, offre une absence de pollution et un environnement pratiquement dépourvu des parasites et des maladies de la vigne! En cela, elle est aidée par Gladys, la pintade en chef du domaine qui, avec l’aide de ses consoeurs, est la responsable de l’extermination de la vermine. Malheureusement, le voyagement étant trop fatiguant, celle-ci n’a pu accompagner Mme Cullam.

J’ai pu savourer un riesling, ainsi que le shiraz et le cabernet sauvignon d’Isolation Ridge, produits à son domaine. Des produits loin de l’image habituelle qu’on peut avoir des vins australiens. De la finesse et de la saveur, voilà ce qu’elle nous propose comme témoins de son terroir, qui aurait des airs de famille avec certains coins du Bordelais!

De Mme Pfeiffer, une sympathique jeune vinificatrice de la région de Rutherglen, près de la frontière des états de Victoria et de New South Wales, j’ai savouré le Carlysle, un blanc rafraîchissant à base de marsanne et de chardonnay. On nous a aussi servi un merlot et une shiraz bien aromatiques mais encore une fois axés sur la fraîcheur et l’authenticité du cépage. Très agréables et surprenants, tout comme son vin de dessert, le Topaque, fait à base de muscat. Un délice pour ceux qui ont la dent sucrée. Je vous suggère de lire la chronique de ma collègue Hélène Dion sur son accord musique et Topaque!

Ces vins, reflets de la passion de ces deux artistes de la vigne, sont offerts au Québec par Benoît Lecavalier de l’agence Benedictus.


Mercredi, c’était au tour de LBV International de nous convier à une autre rencontre mémorable avec la Maison Henry et Jean Sébastien Marionnet. Dans le cadre chaleureux du Petit Resto, sur la rue Papineau, j’ai pu faire la connaissance de Jean Sébastien Marionnet qui nous a régalé d’une gamme de gamays de la Loire vraiment spéciale et d’autres vins de cépages non moins remarquables. Déjà célébré par la critique, je connaissais leur gamay du Domaine de la Charmoise 2009. Nous avons pu déguster leur 2010, qui malgré une météo très difficile, est un vin qui se révèle fin et net à la fois.

Nous avons commencé notre dégustation avec un verre de Provignage, à base de romorantin, un cépage apporté de Bourgogne par Francois 1er, en 1519. Déjà remarquable en soi, ce qui est inouï c’est que leurs vignes n’ont jamais été greffées! Elles sont parmi les fort rares en France à avoir échappé au phylloxéra! Avec son bouquet floral et de poires bien mûres, M. Marionnet évalue son potentiel de garde en décennies!

Puis nous avons eu la chance de comparer un sauvignon blanc provenant de vignes greffées mais d’un certain âge déjà, et un autre venant de vignes franches de pied mais plus jeunes. Incroyable! L’intensité et la précision aromatique du vin des vignes non greffées étaient presque deux fois plus importantes! Même les types d’arômes étaient passablement différents. On a fait la même constatation avec un gamay. Gouleyant et fruité, mais avec un corps d’adepte du gym. On est loin du Beaujolais nouveau, (sans vouloir le dénigrer, bien sûr). Cette gamme de vin de vignes non greffées appelée Vinifera, nous ferait croire que la Loire est soudainement allée prendre des vacances au bord de la Méditerranée! Sous un parasol, quand même; pour rester bien fraîche. Pour environ $25.00, en importation privée, quelle belle expérience! La maison fait aussi Première Vendange, un vin élaboré sans ajout de souffre, fruité, net, et bien frais.


Je voudrais profiter de cette tribune pour souligner la qualité de l’accueil de Guillaume Bernard, le proprio du Petit Resto, et le talent de sa chef Renée Boucher, qui ,avec son équipe nous a vraiment épatés!


Finalement, (mon tour de taille commence à gémir sérieusement!) Francois Lebrasseur, de l’agence Elixirs, nous convie à l’Europea pour une fabuleuse dégustation de la Maison Albert Bichot, de Beaune. J’ai fait connaissance avec le fort sympathique Albéric Bichot, qui fait partie de la 6e génération de cette famille aux rênes de cette entreprise si connue au Québec. Il m’a confié que la Maison avait décidé de prendre un virage vers le haut de gamme et d’aller montrer son savoir-faire dans la cour des grands. Présent de Chablis à Mercurey, ils ont un chai dans chacune des régions de Bourgogne avec une équipe de vinification spécifiquement dévolue à leurs terroirs. C’est toute une marque de dévotion au patrimoine de la Bourgogne, non?

Parmi les blancs proposés, un très beau Pouilly Fuissé 2008, (offert en produit régulier).un Chablis 1er cru Les Lys 2009, d’une exquise minéralité, et un satiné 1er cru Les Vaucopins 2008, puis une remarquable verticale de Chablis Grand Cru du monopole La Moutonne. Mon coup de cœur est toutefois sans contredit ce Meursault 1er cru Les Charmes 2009. Opulent comme il se doit, mais d’un contrôle et d’une élégance! De la grande classe.

Avec les rouges, je n’ai pu que comprendre encore une fois pourquoi la Bourgogne reste la référence dans l’expression du pinot noir. Êtes-vous prêts à rêver? Ma première émotion forte vient de ce Pommard Clos des Ursulines, domaine du Pavillon 2009, avec ces beaux tannins si soyeux. Puis, un Vosne-Romanée 1er cru Les Malconsorts ,domaine du Clos Frantin 2009, un peu fermé, mais laissant entrevoir derrière son voile de dentelle un fruité et une qualité de tannins veloutés à faire soupirer de bonheur. Puis pour atteindre l’apothéose, une verticale de Corton Grand Cru Monopole Clos des Maréchaudes,domaine du Pavillon. Je vous jure que rendu au 2009, je m’attendais à voir Saint Pierre! D’abord très accessible, savoureux, et fruité, ça devient une débauche de satin et de lingerie fine; un vrai danger pour les palpitations cardiaques, mais quel ravissement!  Merci M. Bichot!

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Sommelier-conseil
VINS CONSEIL
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Animation de dégustation de vins à votre domicile ou en entreprise
Cell.: 438 881-7276

À propos de l' auteur

Diplômé sommelier-conseil de l’Université du vin de Suze-La Rousse, en France, j’ai commencé mon apprentissage du monde vinicole en suivant les cours Les Connaisseurs de la SAQ. Aujourd’hui, j’en suis devenu un animateur! Chroniqueur vins et alcools dans diverses publications, dont le magazine Fugues, je parcoure la planète pour mettre images et visages sur ces produits qui me font vivre tant d’émotions.