mardi 17 juin 2025
Le marché du vin au Québec comparé à celui de la France, qu’en pense l’intelligence artificielle?

Le marché du vin au Québec comparé à celui de la France, qu’en pense l’intelligence artificielle?

Depuis la quinzaine d’années où je suis installé à Nice, il m’est arrivé à quelques reprises de vous parler des différences entre le Québec et la France à propos de l’offre de vin qui s’offre aux consommateurs. J’ai donc demandé à l’IA ce qu’elle en pensait.

Texte généré par l’IA (après une requête de ma part) 

Le grand paradoxe vinicole : une plongée dans deux mondes 

La culture du vin, profondément ancrée dans nos sociétés, se manifeste de manière radicalement différente entre le Québec et la France. Cette analyse approfondie révèle les subtilités, les contradictions et les réalités méconnues de ces deux approches distinctes.

L'expérience client : une question de culture 

Le modèle québécois repose sur une structure centralisée où la SAQ règne en maître incontesté. Avec ses 400 succursales disséminées à travers la province, elle offre une expérience standardisée, mais sophistiquée. Chaque visite devient une exploration mondiale du vin, même dans les plus petites succursales qui maintiennent un minimum de 400 références différentes. Par ailleurs, les épiciers offrent une panoplie de vins produits ou importés et embouteillés au Québec. De plus, la SAQ délègue à 400 agences québécoises la possibilité de vendre les produits de son catalogue.

succ SAQ Marche Jean Talon 9

nicolas

En France, l'expérience d'achat prend une dimension plus intime et locale. Les cavistes indépendants créent une relation personnalisée avec leur clientèle. Avec son réseau d’environ 500 succursales, Nicolas est la chaîne incontournable de France. On y retrouve une offre d’environ 400 produits, dont un tronc commun d’une centaine de marques. Chaque boutique reflète avant tout l'identité de sa région, privilégiant quasi exclusivement les productions locales… du Bourgogne à Beaune, du Bordeaux à St-Émilion. Dans ces commerces aux superficies variantes mais rarement immenses, on retrouve parfois jusqu’à 1000 produits. Rares sont les vins étrangers sur les rayons et ce sont généralement les mêmes que l’on retrouve partout.

Le paradoxe de l'accessibilité

La centralisation québécoise, souvent critiquée, révèle un avantage inattendu : une démocratisation sans précédent de l'accès aux vins du monde entier. Les succursales Sélection de la SAQ proposent jusqu'à 2500 marques différentes issues d’une cinquantaine de pays. Une diversité rare, même à l'échelle mondiale.

Contrairement aux idées reçues, le modèle français présente des limitations surprenantes. Dans les hypermarchés, pourtant principaux points de vente pour le consommateur moyen, la section des vins étrangers se limite parfois à une trentaine de références. Cette réalité contraste fortement avec l'image romantique des caves françaises débordant de trésors vinicoles. Ainsi, le consommateur lambda fera généralement ses emplettes de vins et spiritueux en même temps qu’il fera son épicerie dans un hypermarché Carrefour, Leclerc ou Casino. Là aussi la sélection est adaptée à la région, ce qui est somme toute normal dans un pays producteur. Inversement, l’amateur averti se retrouve inévitablement au royaume de la frustration. Il devra réfréner sa soif d’une sélection de vins d’Alsace à Dijon, d’une offre diversifiée de Beaujolais à Biarritz ou d’une gamme de Chinon à Libourne. Ne parlons même pas du plaisir de dénicher son Porto favori, plus de 2 ou 3 Rioja d’Espagne, un cru chilien ou un sauvignon de Nouvelle-Zélande. C’est pour cela que je trouve toujours injuste d’entendre certains détracteurs patentés dire que le choix serait plus grand au Québec si on se débarrassait de la SAQ.

Par ailleurs, la SAQ a embrassé la transformation digitale avec brio. Son système d'importation privée et sa plateforme en ligne permettent aux amateurs d'accéder à des vins rares et exotiques depuis leur domicile. Cette modernisation du service traditionnel représente une évolution significative dans l'approche de la distribution vinicole.

En France, la fermeture de grandes enseignes physiques comme Lavinia à Paris (6000 références) illustre la transformation du paysage commercial vinicole. En revanche, un avantage indéniable pour l’amateur français qui a des contacts chez des producteurs est de pouvoir commander à la source. Ça, c’est le Nirvana!  Notez qu’il s’agit uniquement d’un atout pour varier l’offre, mais pas d’économies notables au niveau des prix. 

IMG 6071Espace vins de l’un des plus grands hypermarchés Carrefour de France, à Nice

IMG 6073La section (très limitée) des 31 vins étrangers à la même enseigne

L'économie du vin : une analyse comparative 

L'analyse comparative des prix révèle des écarts pouvant parfois être significatifs. Précisons que pour se retrouver sur les rayons de la SAQ, les produits doivent franchir les quelque 6000 km qui les séparent de leur point d’origine.

Quelques exemples, tout prix converti en dollars canadiens.

  • Mouton-Cadet : 15$ en France – 18$ au Québec
  • Mas des Oliviers Faugères : 12$ en France – 18$ au Québec
  • Crozes Hermitage Guigal : 29$ en France – 36$ au Québec
  • St-Émilion Jean Faure 2020 : 70$ en France – 85$ au Québec
  • Sancerre Chateline, Joseph Mellot : 32$ en France – 32$ au Québec
  • Domaine Moussière, Alphonse Mellot : 42$ en France – 45$ au Québec
  • Tour Carnet 2018 : 87$ en France – 65$ au Québec
  • St-Chinian Ivresse : 32$ en France – 35$ au Québec
  • Mas de Daumas Gassac : 75$ en France – 85$ au Québec

En conclusion 

Cette analyse révèle que chaque système possède ses forces uniques. Le modèle québécois excelle dans l'accessibilité et la diversité internationale, tandis que le système français brille par son expertise locale et sa connexion avec le terroir. La compréhension de ces différences permet d'apprécier la richesse et la complexité de ces deux approches de la distribution vinicole.

Note : les éléments soulignés ont été ajoutées par l’auteur

À propos de l' auteur

Jean Chouzenoux a travaillé 35 ans à la Société des alcools du Québec, y a occupé différents postes de gestion aux ventes, aux communications et à la commercialisation.
 
Membre de nombreuses confréries bachiques et gastronomiques et animateur de tournées viticoles dans le vignoble européen. Juré dans les concours internationaux de dégustations, fut chroniqueur sur les vins à la radio et collabore ponctuellement au magazine Prestige de Québec.
 
Installé à  Nice depuis 2010, où il continue d'entretenir sa passion pour le vin.