jeudi 25 avril 2024
La famille Helfrich, propriétaire des Grands Chais de France, s’offre le château Bastor-Lamontagne à Sauternes

La famille Helfrich, propriétaire des Grands Chais de France, s’offre le château Bastor-Lamontagne à Sauternes

Lors du réveillon du 24 décembre, deux vins seront à l’honneur dans nos verres. Le Champagne, mais aussi le Sauternes, en accompagnant entre autres votre foie gras. Cette dernière appellation a fait beaucoup « causer » en cette fin du mois de novembre, avec l’annonce de la cession du célèbre château Bastor-Lamontagne, par la Revue des vins de France.

Il est important de préciser que ce ne sont pas les Grands Chais de France qui rachètent le château Bastor-Lamontagne, mais la famille Helfrich. L’alsacien Joseph Helfrich serait la 341e fortune de France, selon le classement du magazine Challenge.

Un peu d’histoire ne nuisant pas, rappelons que jusqu’en 1710, Bastor-Lamontagne était la propriété du roi de France, avant son achat par Vincent de la Montagne, à qui le domaine doit son nom. Mais c’est Amédée Larrieu, au XIXe siècle, qui développa son activité vinicole et c’est aussi lui qui avait refusé de concourir pour le classement de 1855 voulu par Napoléon III, ce qui explique la non présence du château à ce jour dans le fameux décret de l’époque, malgré sa notoriété.

Situé à Preignac, sur l’une des cinq communes de l’appellation Sauternes, à quarante kilomètres environ de Bordeaux, le terroir est, selon les parcelles, composé de graves et de sables ou de graves et d’argiles sur socle calcaire pour l’essentiel (52 ha sur 56), et d’un seul tenant. La production du château Bastor-Lamontagne varie de 60 000 à 80 000 bouteilles, selon les années. Il produit un second vin, Les Remparts de Bastor-Lamontagne, et une cuvée appelée So Sauternes.

Ayant appartenu depuis 1936 au Crédit foncier de France, donc au groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne (BPCE), le vignoble est racheté en 2014 par les familles Cathiard, déjà copropriétaire du château Smith-Haut-Lafitte (minoritaire, mais assurant l’appui technique) et Moulin (avec une part majoritaire pour les propriétaires des Galeries Lafayette, via la holding Motier Domaines).

Le site Internet Vitisphère rappelle, dans un article paru le 28 novembre 2018, que le château est certifié bio depuis 2016. En 2015, la cuvée So Sauternes avait défrayé la chronique, un peu comme les Champagne Moët avec son « Ice », puisqu’il proposait un liquoreux à consommer avec des glaçons. Le succès fut tout relatif.

Vitisphère rapporte encore que, selon Florence Cathiard: « Le problème de Sauternes, c’est que les gens adorent ses vins mythiques et magnifiques, mais personne n’en achète… Ça reviendra sans doute, c’est un cycle. Beaucoup espèrent sauver l’appellation par l’œnotourisme, ce qui est une très bonne idée, mais cela peut aussi passer par la distribution d’un grand groupe, qui n’était jusque-là pas présent. »

La famille Helfrich a annoncé prévoir investir dans la rénovation du château, et notamment dans ses impressionnants chais en pierres de taille. À voir maintenant si l’arrivée d’un tel opérateur sur l’appellation aura un quelconque impact sur la commercialisation des vins de ce vignoble, grand tout de même de 1700 hectares.

Enfin, selon la formule consacrée : le montant de la cession n’a pas été précisé par les parties…

Source: McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...