samedi 20 avril 2024
Prospectives sur les vendanges en France en 2018

Prospectives sur les vendanges en France en 2018

Si les vendanges ont déjà commencé ce vendredi 10 août en Italie à grand renfort de communiqués de presse, la France a elle aussi sorti les sécateurs.

En Italie, le coup d'envoi a été donné dans la province de Brescia, au nord de la péninsule, où les vendanges débutent traditionnellement avec la récolte de deux cépages français, le pinot noir et le chardonnay, pour la production de Spumante.

Pour l’Hexagone, c’est à Fitou, dans l'Aude, que le bal des vendanges a été ouvert, ce mardi 7 août, avec les petits grains ronds de Muscat à la saveur acidulée. « Ils sont habituellement récoltés très tôt sur ces terres baignées de soleil », explique à l'AFP Laurent Maynadier, un vigneron de l'appellation.

À part l’Alsace et la Champagne qui ont annoncé dès maintenant des vendanges précoces, toutes les dates pour les autres régions ne sont pas encore communiquées.

Cependant, Patrice du Jeu, du Domaine Les Héritiers Saint Génys en Bourgogne (Côtes Chalonnaises et Côte d’or), nous confiait que pour les blancs, le démarrage pourrait avoir lieu fin août. Pour le Languedoc, Laurence Rigal, du Château du Grand Caumont en Corbières, estime que pour les rouges, la date de démarrage ne devrait pas être avancée. Dans le Haut-Médoc, à Château Escot, Bruno Rouy ne pense pas vendanger avant le 21 septembre. À suivre, donc.

Selon l'Agreste, l'organisme statistique du ministère français de l'Agriculture, la production française devrait atteindre entre 46 et 48 millions d'hectolitres, en augmentation de 27% par rapport à 2017, année particulièrement basse. Cette statistique a été jugée trop précoce par certains professionnels du secteur qui estime qu’il est difficile, dès fin juillet, de faire un pronostique fiable, d’autant que cette année les orages de grêles et le mildiou n’ont sans doute pas fini de faire des dégâts. Agreste, en réponse à ces critiques, a fait savoir sur le site Vitisphère qu’en 18 ans, la marge d’erreur était en moyenne de 3%.

Concernant la qualité, le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Travert, a confirmé à l'AFP que la production viticole attendue était "en augmentation par rapport à la moyenne" et que surtout "la qualité devrait être au rendez-vous". Il a plu au printemps, permettant à la vigne de ne pas souffrir aujourd'hui malgré les fortes chaleurs de juillet et août. Un optimisme prudent est donc à ce jour la position du ministère.

L'an dernier, année historiquement basse en Europe, l'Italie était restée le premier producteur mondial avec 40 millions d’hectolitres, devant la France (36,9 millions d'hectolitres) et l'Espagne (36,8 millions). Si pour 2018, les Espagnols n’ont pas dévoilé encore leur estimation pour la prochaine vendange, l’administration Italienne annonce une récolte en augmentation de 10 à 20% par rapport à celle de 2017, pour atteindre au mieux 47 millions d'hectolitres de vin. La France, avec une estimation entre 46 et 48 millions, relance le traditionnel défi pour devenir le producteur numéro un mondial, avec a priori un nouveau tête-à-tête entre l'Italie et la France.

Le résultat définitif devrait être connu vers la fin novembre ou début décembre. Suspens insoutenable digne d’une finale entre John McEnroe et Bjorn Borg…

Source: McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...