Au cours de l’année 2017, le secteur de Saint Emilion avait vu un certain nombre de propriétés passer dans de nouvelles mains, soit étrangères, soit d’investisseurs cherchant à diversifier leurs risques. En ce premier trimestre 2018, il semble que l’activité des transferts soit passée de l’autre côté de la rive avec cette dernière transaction annoncée par le groupe de BTP Fayat.
Vitisphère a repris l’information dans un article paru sur son site Internet le 19 mars, confirmant que la famille Raimond vient de vendre le château Aney aux vignobles Clément Fayat (65 ha en Gironde). Le vignoble repris de 15 ha en appellation Haut-Médoc (et classé Cru Bourgeois) est composé à 60% de cabernet-sauvignon et 40% de merlot.
Fondée en 1850 à Cussac-Fort-Médoc, la propriété se situe sur la route des châteaux du Médoc et a développé une activité oenotouristique. Ayant connu des difficultés financières il y a quelques années, elle a fait face à un plan de redressement et la famille Raimond a progressivement réduit la surface de son vignoble. Initialement de 30 ha lors de son acquisition en 1972, elle est passée à 15 ha suite à des cessions de parcelles et du non renouvellement de fermages.
Quant au groupe Fayat, qui commercialise 250 000 cols par an, les propriétés bordelaises du groupe de construction réunissent les châteaux Fayat (12 ha à Pomerol), la Dominique (29 ha à Saint-Émilion) et Clément-Pichon (24 ha en cru bourgeois). Cette dernière propriété va absorber la production du château Aney, afin « d’étoffer » son deuxième vin, a annoncé un communiqué. Après la vente du stock restant au château Aney, son étiquette sera donc amenée à disparaître. Avis aux collectionneurs.
Vitisphère rappelle que ce développement du vignoble Fayat par le rachat de propriétés voisines a déjà été mis à profit sur la rive droite, le château Fayat ayant réuni en 2010 les châteaux Prieurs de la Commanderie (acheté en 1984), la Commanderie de Mazeyres (acheté en 2000) et Vieux Bourgneuf (2006). À noter que le château Clément-Pichon a été baptisé ainsi en 1985, s’appelant précédemment château de Parempuyre (du nom de sa commune).
Pour le moment, le montant de la transaction n’a pas été diffusé à la presse. Reste à savoir si cette cession de mars 2018 n’est que le début d’une longue série?
Source: McViti