vendredi 19 avril 2024
L'OIV analyse la baisse de la production Mondiale de vin

L'OIV analyse la baisse de la production Mondiale de vin

La RVF et l’AFP reprennent l’analyse du directeur de l’Office Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), Jean-Marie Aurand.

Le constat est simple, cette année, les 7,4 millions d'hectares de vignes plantées sur la planète auront donné 259 millions d'hectolitres de vin, soit un recul de 5% par rapport à 2015, selon les estimations de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), basée à Paris. 

VERTIGINEUSE CHUTTE EN AMÉRIQUE LATINE

Parmi les raisons invoquées, la météo: "Le phénomène climatique El Nino semble être de retour en Amérique Latine où la production a été affectée par des conditions climatiques assez exceptionnelles, avec beaucoup de pluie", a souligné Jean-Marie Aurand lors d'une conférence de presse.

"C'est peut-être une explication" pour cette production "qui se situe parmi les plus faibles depuis 20 ans", a-t-il dit. Dans la plus grande partie de l'hémisphère sud, on observe en effet un net recul des productions.

L'Argentine baisse de 35% à 8,8 millions d'hectolitres (Mhl), ce qui fait dégringoler le 5e producteur mondial au 9e rang. Le Chili baisse de 21% à 10,1 millions d'hectolitres. Le Brésil réduit de moitié sa production à 1,4 million.

L'Afrique du Sud, exposée à une longue sécheresse, tombe pour la première fois depuis 2011 au-dessous des 10 Mhl, à 9,1 Mhl (-19%). La vigne a pourtant une capacité adaptation importante à des conditions "extrêmes", a noté M. Aurand.

LA CHINE PROFITE DES DÉBOIRES LATINO-AMÉRICAINS

La Chine profite des déboires latino-américains pour remonter dans le classement, devenant le 6e producteur mondial cette année alors qu'elle n'a pas augmenté sa production par rapport à 2015 (11,5 M hl). Alors que les plantations de vignobles se poursuivent, notamment près du désert de Gobi, son potentiel de production va encore se développer puisque le Plan chinois prévoit la production de 16 Mhl en 2020, a souligné M. Aurand.

L’EUROPE TOUJOURS LEADER MAIS PAS ÉPARGNÉE PAR LE CLIMAT

En Europe, on observe aussi de grandes fluctuations en fonction du climat. La production française a chuté de 12%, le vignoble ayant été touché par toutes sortes d'indices climatiques hors norme: gel, inondations ou sécheresse. 

L'Italie, beaucoup moins affectée, a vu sa production reculer de seulement 2% à 48,8 Mhl, ce qui lui permet de garder son rang de premier producteur mondial, devant la France. 

Au troisième rang, l'Espagne voit ses volumes augmenter de 1% à 37,8 millions d'hectolitres. Et les Etats-Unis de 2% à 22,5 Mhl (4e rang). Vient ensuite l'Australie, au 5e rang (+5% à 12,5 M hl).

LE VIN BIO DEVIENT TENDANCE

Dans le reste de l'Europe, la Roumanie a retrouvé un bon niveau de production à 4,8 millions d'hectolitres après deux mauvaises récoltes.

L'OIV estime "entre 8 et 12%" la production mondiale de vin bio, une "tendance qui n'est plus du tout marginale et qui se développe un peu partout" a précisé M. Aurand. 

Côté consommation, l'OIV table sur une fourchette comprise entre 239,7 et 249,6 Mhl pour l'année. "On constate un arrêt de la baisse de la consommation qui avait été enregistrée ces deux dernières années, mais on ne retrouve pas une croissance telle que celle que l'on a connue entre 2000 et 2007, avant la crise financière", a noté M. Aurand. 

"Les pays historiquement producteurs et consommateurs voient leur consommation baisser, mais beaucoup qui n'étaient pas consommateurs se mettent au vin, "avec une consommation plaisir et occasionnelle", ajoute-t-il. 

À la tête des pays exportateurs, l'Espagne continue de dominer le peloton mondial en volume devant l'Italie et la France. Mais en valeur, c'est la France qui exporte le plus, suivie de l'Italie et de l'Espagne.

Pour rappel, l'OIV qui publie et commente l’ensemble de ces chiffres est un organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique, composé de 46 Etats membres.

Source: La Revue du vin de France

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...