lundi 29 avril 2024
Croisières internationales au Québec: protégeons le Saint-Laurent de cette industrie polluante Crédit photo : Auberge des 21, Saguenay.

Croisières internationales au Québec: protégeons le Saint-Laurent de cette industrie polluante

Les navires de croisière, dans le secteur du port de Québec, produisent 667 012 tonnes d’eau de lavage par année.[1] Pour Saguenay, c’est 100 851 tonnes. Estimations faites par l’organisme américain "The International Council on Clean Transportation", présidé par Margo T. Oge, ancienne directrice du Bureau des transports et de la qualité de l'air à l'Agence américaine de protection de l'environnement. L'eau de lavage est plus acide que l'eau de mer environnante et contient des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des particules, des nitrates, des nitrites et des métaux lourds, notamment du nickel, du plomb, du cuivre et du mercure. Les eaux de lavage des épurateurs des navires[2] sont toxiques pour certains organismes marins, nuisent à d’autres et peuvent détériorer la qualité de l’eau. Et c’est sans compter les rejets massifs d’eaux usées et grises, comme expliqué plus loin dans cette chronique.

Les croisières représentent l’un des meilleurs rapports qualité-prix en tourisme pour les voyageurs. Le retour en force de ces «cités des mers» en 2023 dans les 9 ports d’escales au Québec réjouit autant les marchands locaux que l’Association des croisières du Saint-Laurent qui les regroupent et qui a fait un travail sérieux, avec les autorités portuaires, pour rendre plus durables les escales et ce qu’on appelle les «têtes de ligne»[3] comme Québec et Montréal. Nos gouvernements continuent de subventionner ce créneau de notre tourisme après avoir consenti des centaines de millions de dollars dans les infrastructures portuaires, mais sans exiger des comportements responsables de la part des compagnies maritimes qui émettent massivement des GES et rejettent des centaines de milliers de tonnes de liquides contaminés dans le Saint-Laurent chaque année.

Ces navires, certes spectaculaires à observer avec nos couleurs d’automne, cachent des réalités moins «cartes postales» car ils contribuent ainsi fortement au réchauffement climatique, à la pollution de l’air et de nos eaux participant à la perte de biodiversité, à l’extraction massive de ressources naturelles, à la surconsommation à bord et au gaspillage alimentaire, à l’exacerbation de résidents dans plusieurs villes à travers le monde, à des conditions de travail douteuses à bord des navires et appartiennent pour la grande majorité à des conglomérats multimilliardaires spécialistes de l’évasion fiscale et légale, bref, un symbole puissant de ce que le tourisme ne peut et ne doit plus être.

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