lundi 29 avril 2024
Le tourisme indurable

Le tourisme indurable

À la vitesse de la croissance anticipée du tourisme et des faibles avancées dans la réduction réelle des GES du secteur – principalement par le transport –, le tourisme consommera en 2050 40% de tous les GES mondiaux permis pour maintenir le cap d’une hausse maximale de 1,5 °C suite aux accords de Paris de 2015, alors que le tourisme représentera autour de 12% de l’économie mondiale.

Le World Travel & Tourism Council (WTTC) entrevoit un avenir radieux. De 7,7 mille milliards $ US en 2022, le tourisme doublera pour représenter 11,6% du PIB mondial en 2033 avec 12% des emplois de la planète.

Ce jovialisme est largement partagé dans notre secteur en estimant que les réductions d’émission de GES (la décarbonation) vont se produire par l’arrivée de nouvelles technologies. Or, la réalité dictée par les faits est toute autre. Que ce soit pour l’aérien[1] ou pour les navires de croisières – nos deux plus grands émetteurs de GES en tourisme par km parcouru – les avancées technologiques récentes qui ont permis de rendre plus efficients les moteurs à combustion fossiles sont formidables, mais d’aucune manière, d’ici au minimum 2040, des moteurs à énergies renouvelables seront en place en volume suffisant alors que ces deux secteurs prévoient une croissance appréciable: IATA prévoit que le nombre de passagers transportés par avion en 2037 (8,2 milliards) aura doublé par rapport à 2017; les croisiéristes vont passer de 30 millions de passagers annuellement en 2019 à plus de 40 millions d’ici 2025.

Et le temps, on n’en a pas pour attendre les technos ou compenser par des arbres à planter qui vont prendre 80 ans à pousser; si les feux ne les brûlent pas avant. Puis-je vous rappeler l’accélération des événements météo extrêmes? Croire aveuglément à l’utopie des technos salvatrices est irresponsable. Le GIEC, le regroupement international des scientifiques du climat, demande de réduire globalement d’ici à 2030, 45% de nos émissions de GES. La WWTC qui avait pourtant développé son parcours vers le «net-zéro» en s’engageant à diminuer les GES en tourisme admet maintenant qu’on s’en va vers une hausse de 25% en 2030. Quelle hypocrisie!

Lire la suite: TourismExpress du 12 septembre 2023