lundi 29 avril 2024
Transport & tourisme durable: plus de 75% de notre empreinte carbone: quoi et comment s’attaquer à ce défi prioritaire

Transport & tourisme durable: plus de 75% de notre empreinte carbone: quoi et comment s’attaquer à ce défi prioritaire

Dans une série de 4 articles sur le climat en lien avec le transport dans le secteur touristique québécois, jetons un œil sur la vache sacrée que représente l’automobile individuelle au Québec.

(à venir)
Partie II : transport en commun interurbain : avion, train, traversier et autocar
Partie III : mobilité durable à destination
Partie IV : transport & marketing durable

Partie I : L’automobile peut-elle être durable?

À moins d’y être forcés par des taxes plus élevées sur l’essence ou un prix du kilowattheure (kWh) 10 fois plus cher, l’auto solo à essence ou électrique demeurera pour les touristes le transport privilégié encore très longtemps, car le Québec offre peu de transport en commun efficient et notre mode de vie a élevé au rang de valeur absolue l’automobile, à qui l’on déroule le tapis noir d’asphalte, mais qui ponctionne une grande proportion de notre budget individuel et collectif : on estime à environ 40 milliards par année les dépenses des ménages québécois reliées au transport automobile en plus d’un 30,7 milliards selon le Plan québécois des infrastructures de 2022. Autant d’argent qui ne va pas au transport en commun ou au transport actif.

Pourtant l’urgence du climat, comme on le sait, commande d’émettre moins de GES. Or, en tourisme, au minimum 75% de notre empreinte carbone provient spécifiquement du transport incluant celui de nos visiteurs arrivant par avion.

La responsabilité partagée d’agir revient à chacune de nos organisations touristiques, aux visiteurs et à nos différents gouvernements.

Quand j’étais bébé à l’époque de Maurice Duplessis (!!), ma famille demeurait au centre-ville de Québec. Comme bien d’autres dans les années ’60, on aménagea dans une nouvelle banlieue... l’automobile devenue accessible est aussi devenue nécessaire pour aller travailler en ville et nous avons dû construire les autoroutes pour supporter la nouvelle façon d’aménager à l’américaine le territoire. Ce modèle perdure et s’est même accéléré avec COVID. Heureusement que le télétravail vient diminuer un peu les déplacements malgré que la croissance démographique fait qu’en chiffre absolu, les transports individuels périurbains vers la ville progressent et que des projets archaïques et non durables comme le prolongement de l’autoroute #25 dans Lanaudière sont encore d’actualité…

Comme pour les avions, l’automobile a profité au cours des dernières décennies d’un gain d’efficacité des moteurs. La croissance élevée des vols malheureusement vient annuler ces gains et pour l’automobile, le fait que le nombre de passagers est passé de 2,3 personnes dans les années ’60 à 1,6 aujourd’hui, qu’il y a plus de véhicules solos, que les distances parcourues sont plus élevées et que les véhicules soient plus lourds et gros; ces éléments sont venus annuler les gains d’efficacité énergétique par véhicule. Alors même que le parc automobile mondial devrait doubler d’ici à 2050, nous promet-on (2 à 3 milliards de véhicules attendus, selon les sources).

Même électrique, l’auto solo n’est pas « propre », mais sera indispensable !

Lire la suite: TourismExpress du 15 mai 2023