jeudi 28 mars 2024
Plaidoyer pour le tourisme: La crise actuelle révèle l'importance relative de notre secteur, par Jean-Michel Perron

Plaidoyer pour le tourisme: La crise actuelle révèle l'importance relative de notre secteur, par Jean-Michel Perron

Loin derrière la santé, l’éducation et l’agriculture, la COVID-19 permet de constater que le tourisme n’est pas un service essentiel. Et avec raison dans cette perspective. On peut vivre tous les jours sans voyager et on va survivre, mais il faut se nourrir, se vêtir, avoir un toit, se garder en santé et assurer l’éducation de nos enfants. La COVID nous met cette réalité en plein visage: les interventions d’urgence de nos gouvernements, donc de notre société, depuis mars dernier et encore aujourd’hui, ne priorisent en rien le tourisme malgré que nous soyons le secteur le plus affecté en termes de pertes d’emploi et de revenus, toute proportion gardée. Nous tous, comme industrie, avions fait des gains importants depuis quelques années afin d’être reconnus en tant que secteur majeur dans l’économie du Québec et du Canada. Aujourd’hui, nous sommes ramenés à la réalité des priorités sociétales en période d’urgence.

D’un autre côté, convenez que le tourisme et la culture sont les bases de ce qui rend l’Humain, humain. C’est-à-dire d’avoir la capacité de s’élever au-delà des besoins essentiels du quotidien et de donner un sens à la vie par le bonheur de découvertes et de cheminements physiques, émotionnels et spirituels. Ces découvertes et ces cheminements sont provoqués par les arts dans le confort de son foyer ou dans sa ville et aussi par d’autres réalités, d’autres personnes rencontrées lors d’un voyage. Le tourisme devient ainsi essentiel pour s’accomplir et fournir une autre dimension à l’activité humaine. Il le sera encore plus après la COVID, car l’appel de la nature - alors que nous sommes plus urbains que régionaux - constitue un aimant puissant dans le contexte paradoxal d’une chute dramatique de notre biodiversité. Certes, certaines et certains d’entre pourraient potentiellement atteindre la pleine conscience et le bonheur sur terre par l’accès à un état spirituel élevé sans sortir de sa demeure. Mais pour la très grande majorité, le stimuli externe provoqué par le voyage et provoquant l’émotion, demeure un prérequis à notre évolution et à notre bonheur personnel et collectif en faisant prendre conscience que nous sommes tous sur la même petite planète, partageant les mêmes ressources et s’impactant les uns envers les autres.

Lire l'article complet: TourismExpress du 15 octobre 2020