samedi 20 avril 2024
Leçons sur la pandémie de COVID-19, un an plus tard

Leçons sur la pandémie de COVID-19, un an plus tard

Il y a un an, je faisais part dans ces pages de mes réflexions sur la pandémie de COVID-19. Après 22 mois et alors que les hospitalisations grimpent en flèche au Québec, c’est avec terreur et tristesse que je constate que ces « leçons de pandémie » ont fait lettre morte.

En commençant par l’inaction du gouvernement du Québec devant les avertissements des modèles de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en novembre, qui annonçaient une augmentation majeure des hospitalisations en janvier et février, et ce, avant même l’arrivée du variant Omicron.

Cette inertie s’est prolongée devant les données européennes annonçant la forte contagiosité du nouveau variant. Face à ces informations inquiétantes, le gouvernement Legault a choisi de nous annoncer des rassemblements à 20 personnes vaccinées lors du temps des Fêtes. 

Ensuite, la mise en place d’un couvre-feu qui nous ramène à l’hiver 2021. Cette mesure répressive, en plus d’être illogique – puisqu’elle n’endigue en rien toute la transmission qui a lieu le jour dans les écoles, garderies, milieux de travail et en communauté –, affectera de manière disproportionnée les communautés les plus marginalisées dans la société.

Elle aura pour conséquence – une fois de plus – d’exacerber les impacts néfastes et inégalement distribués de la pandémie, notamment sur les jeunes, les personnes vivant la précarité de logement ou sans statut d’immigration, celles qui ont recours aux centres d’injection supervisée ou qui vivent de la violence à la maison, les travailleuses du sexe, etc.

Comme plusieurs l’ont déjà répété, s’appuyer sur la répression policière pour gérer une pandémie constitue un échec des politiques de santé publique.

Ont-ils déjà oublié la mort de Raphaël André et d’Elisapee Pootoogook ? En pleine « fatigue pandémique », l’annonce du couvre-feu risque également d’éroder la confiance de la population envers les autorités de santé publique, à un moment critique où l’action collective pour le bien commun est primordiale.

Lire la suite: La Presse du 5 janvier 2022