mardi 23 avril 2024
Comment se prémunir de la fatigue causée par nos nombreux appels en visioconférence?

Comment se prémunir de la fatigue causée par nos nombreux appels en visioconférence?

Incontournables depuis le début de la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, les discussions vidéo sont source d'épuisement mental. En cause, notamment, le manque de communication non verbale lors de ces échanges.

Une réunion d'équipe sur Teams à 10 heures, quatre "conf-calls" avec des clients dans l'après-midi, sans oublier le Skype en famille à 19 heures pour fêter l'anniversaire du petit dernier… Avec la crise sanitaire, la visioconférence s'est imposée dans notre quotidien. Au printemps dernier, elle est même devenue incontournable pour maintenir le lien social dans nos vies confinées.

Mais depuis, les apéros Zoom ont laissé place au phénomène de "Zoom fatigue"*, un sentiment d'épuisement face à l'accumulation de ces réunions virtuelles. Car outre la fatigue visuelle, liée à la fixation prolongée d'un écran, la visioconférence est surtout génératrice de fatigue mentale, explique à franceinfo Nawal Abboub, docteure en sciences cognitives. Et pour cause : une discussion vidéo exige beaucoup plus de concentration qu'un échange en face à face. Mais comment l'expliquer ?

Un manque de signes non verbaux

D'abord, par la difficulté de s'appuyer sur le langage corporel des interlocuteurs. Lorsqu'on est en présence de quelqu'un, un hochement de tête lui indique par exemple que nous l'écoutons. La posture et les gestes peuvent quant à eux traduire notre envie de prendre la parole. Autant de signes non verbaux, souvent inconscients, qui "facilitent la compréhension claire des messages et des intentions lors d'une interaction", mais moins nombreux en visioconférence, analyse pour franceinfo Marie Lacroix, docteure en neurosciences. Difficile en effet de discerner les gestes d'une personne en appel vidéo si sa caméra est cadrée au niveau des épaules. "Et puis, pour éviter les bruits parasites, on a tendance à couper son micro quand n'a pas la parole, ajoute Marie Lacroix. Alors on détecte encore moins de signaux."

Le cerveau doit donc davantage se concentrer pour s'appuyer sur d'autres indicateurs, comme le ton de la voix ou les expressions du visage. Mais même avec une connexion internet optimale, la technologie restitue toujours ces informations avec un léger décalage, et complique encore la tâche pour notre cerveau. C'est ce que Nawal Abboub appelle "la désynchronie".

Lire l'article complet: France Télévisions du 8 février 2021