À moins d’être propriétaire d’un chalet ou d’une résidence principale en bordure d’un plan d’eau, l’accès aux lacs et aux rivières est de plus en plus difficile dans la Belle Province. Plusieurs pays ont pourtant trouvé des solutions pour y remédier, et le Québec pourrait s’en inspirer, estime la Fondation Rivières.
La Fondation Rivières dévoile ce mercredi une analyse portant sur les difficultés d’accéder aux lacs et aux rivières dans la province. L’organisme s’est également penché sur la réglementation en place dans plusieurs pays et propose des pistes de solution au gouvernement du Québec. Rappelons qu’en théorie, le Code civil du Québec prévoit que les Québécois ont le droit de naviguer sur n’importe quel plan d’eau dans la province ou même de s’y baigner, mais encore faut-il qu’ils puissent s’y rendre. « Dans nos discussions avec le ministère des Affaires municipales, on a réalisé qu’ils n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire pour régler le problème. Non pas parce qu’ils ne voulaient rien faire, mais parce qu’ils ne savaient absolument pas par quel bout prendre ce problème », avance André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières.
98 % des plans d’eau inaccessibles au public
« La première chose qu’il fallait faire, c’est démontrer que ce n’est pas juste un enjeu anecdotique, mais un problème systémique », souligne M. Bélanger. Une étude inédite menée par deux chercheurs québécois a justement permis de documenter le phénomène. Les premiers résultats dévoilés en mai dernier indiquaient que 98 % des lacs et des rivières au Québec sont inaccessibles au public 1. Depuis, les chercheurs Sébastien Rioux et Rodolphe Gonzalès ont raffiné leur modèle d’analyse et concluent notamment que 85 % des berges appartiennent à des propriétaires privées et ne sont pas accessibles à monsieur ou madame Tout-le-Monde. La plupart des berges sont en effet privées, empêchant ainsi l’accès à l’eau. « Nous sommes capables d’expliquer comment nous en sommes rendus là, mais ce qu’il fallait pour avancer, c’est trouver des solutions », ajoute André Bélanger.
Comment rendre accessibles au public des plans d’eau qui sont entourés de terrains privés ?
