Une décision de la Cour supérieure qui interdit à Jean-Charles Legault, l’un des plus importants délinquants environnementaux du Québec, de faire du sablage au jet en zone agricole n’a pas empêché la reprise de cette activité polluante, ce printemps. Des résidants craignent des représailles s’ils se plaignent de celui qui a exploité pendant des années un dépotoir illégal dans leur village. Évoquant « un climat de terreur », le maire de Saint-Joseph-du-Lac demande à Québec d’intervenir pour faire respecter la loi.
Un épais nuage de poussière de silice – matière qui peut causer des déficiences respiratoires, voire le cancer des poumons – s’élève d’un dôme métallique planté au bout du Verger des Cèdres, dans la municipalité bucolique de Saint-Joseph-du-Lac. Les images captées par La Presse avec un drone montrent le nuage jaunâtre qui s’échappe de cette étrange infrastructure constituée de conteneurs maritimes, tournoie au gré du vent, avant de se dissiper au-dessus des pommiers en fleurs.
Le son puissant et continu du sablage au jet (sandblast) qui s’y déroule résonne à des centaines de mètres à la ronde. Rien d’exceptionnel dans ce manège ; il se répète plusieurs fois par semaine depuis plus d’un mois. Le sablage au jet a repris sur cette parcelle de terre malgré que l’autorisation environnementale nécessaire pour cette activité susceptible d’émettre des contaminants dans l’environnement n’a pas été accordée.
Qui plus est, ce qui se déroule sur le rang du Domaine va à l’encontre d’une récente décision de la Cour supérieure. En août dernier, à la suite d’une poursuite de la municipalité, le juge Enrico Forlini ordonnait à Jean-Charles Legault et à son fils Simon Legault de cesser leurs activités commerciales. Non conforme, le dôme de métal devait aussi être détruit.