La maison de Paul Dumoulin à Vaudreuil-Dorion n’a jamais été inondée, pas même lors des crues historiques du lac des Deux Montagnes en 2017 et 2019.
Mais dorénavant, elle est considérée comme située en zone inondable à risque « modéré ». Résultat : elle sera soumise à d’importantes restrictions du gouvernement du Québec.
« Par exemple, si ma maison passait au feu, je ne sais pas si je pourrais la reconstruire ici », souligne M. Dumoulin, qui est aussi conseiller municipal depuis plus de 30 ans. « La rue derrière chez moi, c’est encore pire, ils sont en zone rouge [à risque élevé] », note-t-il.
À Vaudreuil-Dorion, près de 2000 bâtiments sont maintenant situés en zone inondable, d’après la nouvelle cartographie imposée par le ministère de l’Environnement. C’est une hausse de 700 %, déplore le maire, Guy Pilon, qui note que le changement concerne des écoles, des résidences pour personnes âgées et l’usine d’épuration, notamment.
« Les gens qui sont touchés sont en panique, dit-il. S’ils ne peuvent plus s’assurer, qu’ils ne peuvent plus avoir de prêt hypothécaire, que ce n’est pas possible de rénover, leurs maisons ne vaudront plus rien parce qu’elles seront impossibles à vendre. »
Sa ville, comme d’autres dans la même situation, sait quoi faire pour protéger les secteurs vulnérables, assure-t-il, mais Québec refuse d’autoriser ces mesures.
