vendredi 26 avril 2024
France – René Revol, maire de Grabels, s'exprime sur la réelle sobriété face aux demandes gouvernementales concernant la demande de restreindre le chauffage cet hiver

France – René Revol, maire de Grabels, s'exprime sur la réelle sobriété face aux demandes gouvernementales concernant la demande de restreindre le chauffage cet hiver

« Méfions-nous des discours des ministres avec des cols roulés »

René Revol : « Je voudrais d'abord faire une petite remarque : méfiez-vous du discours sur la sobriété. Méfiez-vous. Parce que la sobriété, il y en a qui la vivent aujourd'hui et depuis longtemps. Quand on est dans une ville où il y a un habitant sur quatre, dans une métropole où il y en a un sur six, dans une ville comme la mienne, où il y en a un sur cinq qui sont en dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire en dessous de 1 000 €, la sobriété dans tous les domaines et dans l'énergétique, elle existe depuis longtemps. Donc méfions-nous des discours des ministres avec des cols roulés qui jouent leur Marie-Antoinette en disant aux gens qu'il faut qu'ils chauffent moins. Parce qu'il y a longtemps qu'ils chauffent moins. On est confronté à une population aujourd'hui qui se demande, à nouveau, comme au Moyen Âge : est-ce qu'on va passer l'hiver ? »

« L'indice des prix intègre des choses que les gens ne consomment pas »

René Revol : « Donc il faut faire attention. Nous allons appliquer la sobriété écologique et solidaire, et il faut la présenter comme telle. C'est-à-dire que, pendant cet hiver, il faut se battre dans nos communes, là où nous sommes, partout, dans tous les collectifs auxquels on participe, qu'il n'y ait personne qui puisse se retrouver sans chauffage, qui doit arbitrer entre manger et se chauffer. Manger, oui. La hausse des prix alimentaires dans les supermarchés est de 10,6 % en un an et non pas de 6 %. Parce que l'indice des prix, il intègre des choses que les gens ne consomment pas. En tout cas les milieux populaires. Et donc aujourd'hui, le bouclier tarifaire est lui-même au-dessus du prix de l'électricité que l'on payait il y a deux ans et il va augmenter en janvier de 15 %. Et 15 % dans les petits revenus, c'est beaucoup, cette augmentation. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de bouclier alimentaire, très peu, et ils le subissent de plein fouet. Alors moi je le dis parce que depuis la rentrée, depuis le 1ᵉʳ septembre, on voit arriver dans nos permanences, dans notre activité, dans les CCAS, des gens qui se demandent comment ils vont joindre les deux bouts. Et le discours sur l'hiver qui vient et les difficultés fait qu'il y a une angoisse qui monte. Donc, essayons d'avoir un discours sur la sobriété nécessaire en lui donnant son contenu à la fois écologique et solidaire. »

Lire la suite: L'actu citoyenne du 5 octobre 2022