vendredi 29 mars 2024
Les cuisiniers afro-américains «commencent à avoir la visibilité qu’ils méritent»

Les cuisiniers afro-américains «commencent à avoir la visibilité qu’ils méritent»

Ils ont, par leurs talents, contribué dès l’esclavage à enrichir la cuisine américaine, sans en récolter les honneurs. Les chefs noirs, qui peinent toujours à se frayer un chemin jusqu’au firmament du milieu culinaire, espèrent finalement obtenir « la visibilité qu’ils méritent ».

Durablement transformée par l’esclavage, la cuisine américaine en porte encore les marques.

Certains plats emblématiques, comme le calorique mac and cheese, ont été popularisés par des chefs esclaves. Et nombre d’ingrédients, comme les cacahuètes, le gombo ou la pastèque, ont été rapportés d’Afrique, explique l’historienne Kelley Deetz, auteure d’un livre sur le sujet.

« Des chefs esclaves cuisinaient dans les plantations des hommes les plus importants des États-Unis », comme les anciens présidents Thomas Jefferson ou George Washington, ce qui a fait connaître leurs recettes, dit-elle à l’AFP.

S’ils préparaient aussi des plats européens, « à partir du XIXe siècle, on voit de la cuisine africaine décrite dans les livres de recettes », poursuit Kelley Deetz.

Mais les noms des chefs esclaves, eux, n’y figurent pas. Les maîtresses de maison, blanches, « récoltaient tous les honneurs », raconte-t-elle, effaçant ainsi la place de leurs cuisiniers de l’histoire américaine.

« Il est temps de rendre à César ce qui appartient à César », dit-elle.

« Les chefs noirs ont aidé à modeler la nourriture américaine d’aujourd’hui, nous avons littéralement construit cet édifice, donc nous méritons notre place en pleine lumière », plaide Jerome Grant, chef du restaurant Jackie à Washington.

Lire l'article complet: La Presse du 19 juillet 2021