jeudi 25 avril 2024
Baisses de tarif dans l’internet : le CRTC fait volte-face

Baisses de tarif dans l’internet : le CRTC fait volte-face

Vous croyiez qu’Ottawa avait pris le parti des consommateurs afin de réduire les prix de l’internet au pays ?

Détrompez-vous. Ce n’est plus le cas.

Dans une décision largement télégraphiée par le gouvernement Trudeau, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) vient d’annuler des baisses de tarif dans l’internet… qu’il avait lui-même exigées il y a à peine deux ans.

Une volte-face à 180 degrés que l’organisme fédéral explique… par des « erreurs » commises en 2019. On ne demande qu’à le croire. Sauf que le CRTC refuse de présenter un nouveau calcul pour justifier son virage pro-industrie.

Les Canadiens sont en droit d’exiger de meilleures explications. 

* * *

Tentons de voir clair dans cette curieuse histoire.

Le nerf de la guerre, ici, est le tarif que peuvent imposer les grandes entreprises de télécommunications comme Bell, Telus, Rogers et Vidéotron aux petits revendeurs comme EBOX et Distributel qui utilisent leurs réseaux.

Rappelons que ces acteurs secondaires existent pour casser les prix de l’oligopole qui domine le marché canadien.

En 2019, le CRTC avait déclenché la colère des grands en les obligeant à diminuer les tarifs qu’ils imposent aux petits. Les EBOX de ce monde jubilaient, tout comme les associations de défense des droits des consommateurs. La décision laissant entrevoir des baisses de prix – une bouffée d’air frais pour les Canadiens, qui paient leur internet beaucoup plus cher que les Européens.

Mais les grandes entreprises ont contesté la décision. Les baisses de tarifs ont été suspendues le temps d’y voir clair (et restent inappliquées à ce jour).

Les recours devant les tribunaux intentés par les grands de l’internet se sont heurtés à un mur. Mais les pressions politiques, elles, ont porté leurs fruits.

Lire l'article complet: La Presse du 5 juin 2021