vendredi 26 avril 2024
La pandémie a déstabilisé l’industrie du lait

La pandémie a déstabilisé l’industrie du lait

La dernière année et demie n’a pas été simple pour l’industrie du lait. Elle a dû gérer les effets de trois nouveaux accords commerciaux, une crise sanitaire et même le fameux «buttergate». «La pandémie a déstabilisé l’industrie en modifiant fortement la nature de la demande», analyse Maurice Doyon, spécialiste de l’économie agroalimentaire à l’Université Laval. Le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des marchés institutionnels privé et public (les HRI) s’est effondré d’un coup. Les transformateurs ont ainsi acheté beaucoup moins de lait aux producteurs, qui ont dû jeter des milliers de litres.

Au même moment, la demande des particuliers pour des produits comme le lait de consommation, le beurre et le fromage a augmenté de façon significative. «Mais les quantités achetées par des individus n’ont rien à voir avec celles qu’exigent les HRI, précise Maurice Doyon. Les transformateurs ont donc dû se mettre à fournir de plus petits formats.»Le professeur croit que la gestion de l’offre a permis d’adapter rapidement la production et de partager les pertes.

Au bout du compte, la demande canadienne dans l’industrie laitière a augmenté de 0,56% de septembre 2019 à septembre 2020, contre 3,76 % pour les 12 mois précédents, selon les Producteurs de lait du Québec. Le pire a donc été évité. Les ventes au détail de beurre (+13,4 %), de crème (+11,4 %), de fromage (8,1 %) et de lait de consommation (+3,6 %) sont parvenues à compenser la baisse du secteur HRI, qui compte normalement pour 35% des ventes au Canada.

Lire l'article complet: Les Affaires du 14 avril 2021