vendredi 19 avril 2024
«Je n’ai plus de salle à manger à remplir, il n’y a plus de clients que je peux froisser; je peux partir en guerre!» - Gaëlle Cerf de feu le Grumman ’78

«Je n’ai plus de salle à manger à remplir, il n’y a plus de clients que je peux froisser; je peux partir en guerre!» - Gaëlle Cerf de feu le Grumman ’78

« Je n’ai plus de salle à manger à remplir, il n’y a plus de clients que je peux froisser; je peux partir en guerre! » Depuis la fermeture du Grumman ’78, la restauratrice Gaëlle Cerf ne mâche plus ses mots. Elle imagine le monde culinaire de demain et les combats qui devront être menés pour le faire naître.

L’aventure du restaurant et de son mythique camion de rue à tacos s’est arrêtée le 16 octobre 2020, peu après l’annonce par le gouvernement du Québec d’un reconfinement et de la fermeture des salles de restaurants.

En 2019, le Grumman ’78 avait pourtant le vent en poupe. Après l’annonce de l’ouverture de leur kiosque au Time Out Market du Centre Eaton, Gaëlle Cerf, Hilary McGown et Sébastien Harrison-Cloutier, les trois gestionnaires, avaient pris la décision d’investir de l’argent pour ouvrir une autre succursale de Grumman et de transformer leur restaurant central en cuisine de production pour les deux autres restaurants.

«Le lundi où il y a eu la première fermeture, le 16 mars, c’était le jour où nos ouvriers allaient planter le premier clou dans notre nouveau local, raconte celle qui est aussi la fondatrice et la vice-présidente de l’Association des restaurateurs de rue du Québec. Un chantier annulé, c’est une chose, mais la mise à pied de ses 42 employées et employés en était une autre. On a fait ça le cœur brisé, pour qu’ils aient du chômage», dit-elle.

Puis les trois collègues ont retroussé leurs manches pour pouvoir faire des plats à emporter. «Ce qui a été, possiblement, la plus grosse erreur qu’on a faite, lâche Gaëlle Cerf. On ne s’est pas qualifiés pour l’aide fédérale au loyer, puisqu’on avait seulement perdu 65 % de nos revenus au lieu de 75 %. Ça nous a été refusé.»

Malgré ces écueils, le Grumman a foncé à travers l’été, dans un joyeux chaos, sur sa magnifique terrasse extérieure bâtie pour les besoins de la pandémie. Sauf qu’à la fin du mois d’août, le comptable de l’entreprise a rassemblé les gestionnaires, l’air sombre. «On était en train de perdre 30 000 $ par mois», explique la restauratrice.

Lire l'article complet: Radio-Canada du 12 mars 2021