lundi 29 avril 2024
Le gentleman du vin Steven Spurrier nous a quittés

Le gentleman du vin Steven Spurrier nous a quittés

Il y avait ce petit quelque chose qui tenait du dandy tiré à quatre épingles dans sa présentation, mais sans la prétention. Homme de goût, raffiné, indépendant de fortune, Steven Spurrier est allé rejoindre mardi dernier Bacchus et Dionysos avec qui il aura, depuis sa première rencontre marquante avec le vin (un flacon du porto Cockburn 1908 alors qu’il a 13 ans), partagé une passion qu’il disputait avec l’art, sous toutes ses formes.

J’ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises, dont cet épisode aux Caves de la Madeleine, à Paris, au milieu des années 1970, où il tenait boutique, parmi une sélection des meilleurs crus de Bordeaux, de Bourgogne et de Champagne, mais aussi d’une batterie de vins hors Hexagone, bien évidemment inconnus des Français. Car ce Britannique de souche commerçait le plus souvent avec ses compatriotes anglo-saxons et autres touristes de passage.

Le contact fut si cordial que je décidai sur-le-champ de m’inscrire aux cours sur le vin qu’il donnait, juste à côté, dans une petite salle jouxtant la boutique. Cela, bien sûr, à la suite d’une dégustation offerte dans sa boutique parmi les nombreuses découvertes locales à bon prix qu’il était fier d’avoir déniché. Il fondait alors L’Académie du vin dont il exportera la franchise à la fin des années 1970 ici même chez nous, rue Saint-Amable, dans le Vieux-Montréal.

Là, pour une bouchée de pain ou presque (ces grands crus pouvaient encore être approchés par le commun des mortels), nous pouvions, sous l’expertise de l’homme, dans son style économe, précis et très « fin de siècle », déguster des merveilles, dont cette verticale de Grange de la maison australienne Penfold’s, ou encore l’exceptionnelle cuvée Unico 1961 de la maison espagnole Vega Sicilia.

Lire l'article complet: Le Devoir du 12 mars 2021