samedi 20 avril 2024
Des élus gaspésiens veulent mettre fin à la dépendance au transport régional privé

Des élus gaspésiens veulent mettre fin à la dépendance au transport régional privé

« C’est une question de temps, et on sera prêts ». Fatigués de se sentir « pris en otages », plusieurs élus gaspésiens s’organisent pour éviter les bris de service en déployant un système de transport interurbain public au cas où Keolis décidait de suspendre ses liaisons dans la péninsule.

«Pourquoi est-ce que sur la couronne nord de Montréal, c’est un service public, et en Gaspésie c’est privé?» questionne d’emblée la directrice générale de la Régie intermunicipale de transport Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (RÉGÎM), Marie-André Pichette. À la tête de l’organisme qui chapeaute le transport en commun dans ces régions, elle planche depuis quelques semaines avec des décideurs locaux sur un plan pour éviter que la péninsule se retrouve isolée si Keolis décidait de plier bagage, comme ils ont souvent menacé de le faire.

«On comprend que c’est difficile présentement, mais on en a assez de se faire menacer. On parle d’un service essentiel!» martèle Mme Pichette. «On se prépare pour qu’il n’y ait pas de coupure de services. On sera prêt en théorie si jamais on doit réagir rapidement.»

Ce n’est pas la première fois que les élus songent à se tourner vers un système public pour éviter d’être à la merci des grandes compagnies et de leurs actionnaires. En 2015, alors que la Commission des transports du Québec avait permis à Keolis de réduire considérablement son service dans la péninsule, en coupant de 60 % la fréquence de ses liaisons, en retirant certains arrêts et en modifiant ses horaires, la RÉGÎM avait mis sur pied des navettes dans les zones où les autocars ne se rendaient plus.

Lire la suite: Le Soleil du 19 février 2021