mardi 23 avril 2024
Deux poids, deux mesures, dans les aides auprès des restaurateurs d'expérience

Deux poids, deux mesures, dans les aides auprès des restaurateurs d'expérience

Le ministre de l’Économie a annoncé mercredi matin une bonification du programme provincial de soutien aux entreprises qui ont été forcées de fermer leurs portes en raison de la pandémie. Or, certains bars et restaurants déplorent de s’être fait refuser l’accès à cette aide en raison de leur situation financière jugée précaire.

À l’automne dernier, Hanafi Ben Younes a envoyé sa demande au Programme d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME) mis en place par le gouvernement du Québec. Il a notamment dû fournir de récents états financiers et le détail de ses dépenses. Le propriétaire du restaurant Au coin berbère, à Montréal, espérait obtenir des prêts pouvant aller jusqu’à 15 000 $ par mois de fermeture, prévus par ce programme pour couvrir notamment les frais fixes des entreprises, comme l’électricité et les assurances. Puisque son commerce se trouve en zone rouge, le volet Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) aurait permis de transformer en don jusqu’à 80 % de ces prêts.

« Situation financière précaire »

Le 19 janvier, M. Ben Younes a reçu une réponse qui l’a beaucoup fâché. On lui refusait ce prêt, à la suite de l’analyse de ses données financières, remettant en question sa capacité à le rembourser tout en assumant ses autres obligations financières. « Pour se qualifier au PAUPME-AERAM, une entreprise doit démontrer factuellement qu’elle présente des perspectives de viabilité à moyen terme », mentionne le courriel provenant de PME MTL, qui analyse les demandes pour la région. « L’entreprise doit démontrer que ses problèmes financiers ou opérationnels sont liés à la pandémie de la COVID-19 », indique par écrit, pour sa part, Mathieu St-Amand, directeur des communications du cabinet du ministre de l’Économie.

« Mais je ne suis pas endetté, je paye mon loyer et mes charges. Avant la COVID-19, j’étais rentable, je nourrissais ma famille et faisais travailler des employés à temps partiel. Je n’étais pas sur le point de fermer », proteste le restaurateur spécialisé en couscous et tajines.

Lire l'article complet: Le Devoir du 4 février 2021