vendredi 29 mars 2024
Lettre ouverte d'une avocate concernant la mise en place d'un couvre-feu

Lettre ouverte d'une avocate concernant la mise en place d'un couvre-feu

L’auteure s’adresse au premier ministre, François Legault, et à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

Monsieur Legault, Madame Guilbault, j’ai reçu vos conférences de presse annonçant les règles d’un nouveau confinement comme un véritable coup de poing au visage. Bien qu’avocate, je ne me prononcerai pas sur l’aspect constitutionnel d’une telle mesure liberticide, d’autres l’ont déjà fait. Mais je vous raconterai comment cette nouvelle mesure va, contrairement à ce que vous affirmez, tout changer !

J’ai été surprise par votre manque d’empathie. D’abord à l’égard des sans-abri… Mais aussi à l’égard des travailleurs parents citadins. Vous avez affirmé que vous ne compreniez pas les cas des marcheurs solitaires et pourquoi ils bénéficieraient d’une exception (qui pourrait tout aussi s’appliquer aux joggeurs d’ailleurs). Je vous cite : « Ils n’ont qu’à sortir et travailler un peu plus tard en soirée. » Cela indique que vous tenez pour acquis que télétravail est équivalent à flexibilité totale et qu’il fait disparaître ce que nous appelons « le deuxième shift », soit le soin des enfants (souper, devoir, douches, coucher). Peut-être vos enfants sont-ils trop vieux pour que vous vous en souveniez, mais pour la plupart des parents, il est carrément impossible de sortir entre 15 h (heure de la fin de l’école) et 20 h.

La promiscuité familiale rend aussi les effets d’un confinement intérieur – on ne sort même plus pour aller travailler – difficiles à supporter.

Lire l'article complet: La Presse du 9 janvier 2021