vendredi 19 avril 2024
FRANCE - Les communications au domaine de la restauration de l'État français au même diapason que le Québec

FRANCE - Les communications au domaine de la restauration de l'État français au même diapason que le Québec

LES PATRONS DE PME FACE AU COVID

Iouri Becq dirige un restaurant à Chamonix. « Nous avons l'habitude de gérer un grand nombre de normes en matière d'hygiène. Pourquoi l'Etat ne nous fait-il pas confiance en matière de protocoles sanitaires ? », demande le chef d'entreprise.

Iouri Becq le dit tout net : « Ici, nous vivons la double peine. Nous sommes à la fois restaurateurs et stations de montagne ». Installé à Chamonix (Haute-Savoie), Iouri Becq dirige l'établissement « Canailles ». Il propose de la vente à emporter les vendredis et samedis soir, alors que la ville de 8.600 habitants vit au ralenti, pénalisée par la fermeture des remontées mécaniques et des restaurants.

Posé et calme dans son discours, Iouri Becq se dit révolté. Il ne comprend pas les décisions de l'exécutif qu'il juge incohérentes et infantilisantes. « On a l'impression que l'Etat nous prend pour des gamins. En tant que restaurateurs, nous avons l'habitude de gérer un grand nombre de normes en matière d'hygiène. Pourquoi l'Etat ne nous fait-il pas confiance en matière de protocoles sanitaires ? Depuis le premier confinement, nous respectons déjà des centaines de pages de règles en la matière », demande-t-il, en montrant le vitrage qui protège son bar et la distanciation entre les tables du restaurant.

« L'exécutif nous dit qu'il sait alors qu'en fait, il ne sait pas »

« Ce qui m'insupporte, ce sont les incohérences des décisions qui sont prises. On laisse les églises rouvrir alors qu'une messe dure près d'une heure et qu'on y chante, et on laisse les salles de cinéma ou les théâtres fermés comme nos restaurants ! ​On nous parle toujours de cette fameuse étude américaine qui date du mois de mars. Mais regardez les cahiers de rappel. Eh bien, je ne connais pas de restaurateurs autour de moi qui aient été appelés par l'Autorité régionale de santé à la suite de signalements. Ce qui prouverait bien qu'il n'y a pas autant de contaminations dans nos restaurants qu'il n'y « paraît ». Je préférerais que l'exécutif nous dise que le virus va se développer à cause du froid et de l'humidité et qu'il faut fermer tous les lieux collectifs. Mais là, il nous désigne comme un des responsables des contaminations. C'est vraiment écoeurant d'être stigmatisés ainsi. Pour moi, il y a un problème d'honnêteté intellectuelle. L'exécutif nous dit qu'il sait alors qu'en fait, il ne sait pas. ».

Lire l'article complet: LesEchos.fr du 18 décembre 2020