vendredi 26 avril 2024
Les exportations agricoles et alimentaires vers la Chine piégées par le Covid-19

Les exportations agricoles et alimentaires vers la Chine piégées par le Covid-19

Les vins restent dans les chais, le lait en poudre n'est plus chargé dans les containers et la viande de porc s'empile dans les congélateurs : les exportations agroalimentaires françaises vers la Chine subissent un net ralentissement, depuis l'explosion de l'épidémie de Covid-19 qui bloque les flux logistiques.

« Avec la fermeture de la Chine, on a beaucoup de containers de viandes qui sont bloqués », a reconnu le ministre de l’agriculture Didier Guillaume sur Sud Radio. « C’est un drame. La Chine va avoir un problème de début de pénurie alimentaire avec cette maladie ».

« Le Covid-19 commence à sacrément perturber l’ensemble des flux mondiaux et les flux agricoles particulièrement », approuve l’économiste Philippe Chalmin.

Très recherchée par les Chinois, la viande de porc française a vu ses exportations vers la Chine chuter de 22 000 tonnes en novembre, juste avant l’explosion du coronavirus, à 7 000 tonnes en janvier, a indiqué Didier Delzescaux, directeur de l’interprofession Inaporc, lors du salon de l’agriculture.

« Tout est grippé en Chine, avec les consignes de confinement, personne n’est dans les entreprises, ni dans les ports », note-t-il.

En 2019, les exportations de viande de porc avaient atteint un record historique à la hausse avec près de 170 000 tonnes, contre 103 000 tonnes en 2018, en raison de la peste porcine africaine qui a décimé les élevages de cochons en Chine alors que ce pays raffole de cette viande, poussant ainsi à la hausse les cours mondiaux.

« On peut imaginer que le coronavirus va ralentir la demande chinoise pendant un temps et limiter l’impact de la Peste porcine africaine », explique Philippe Chalmin. En janvier, rappelle-t-il, « les prix français (1,60 euro le kilo en moyenne, ndlr) étaient les plus bas de toute l’Europe ».

Lire l'article complet: Agri-Mutuel du 27 février 2020