jeudi 25 avril 2024
La «bananapocalypse» est-elle à nos portes?

La «bananapocalypse» est-elle à nos portes?

Un spectre hante périodiquement le monde. Celui d’une pénurie de bananes causée par un champignon qui détruit les plantations. Et depuis cet été, la menace se précise. Docteur est-ce grave? Faut-il craindre la «bananapocalypse»?

Le tueur microscopique est sans danger pour l’Humain. Mais il n’a pas de pitié envers le bananier. Pour se déplacer, il s’accroche aux semelles. Aux pneus des véhicules. Aux instruments de travail. Aucun remède n’est vraiment efficace. Sur le terrain, il s’attaque d’abord aux racines des bananiers. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, il est déjà trop tard. Toute la plantation est condamnée à plus ou moins brève échéance.

Au début, on croyait pouvoir confiner le tueur à Taïwan, au large de la Chine. Peine perdue. En 1990, on le retrouve en Indonésie. Quelques années plus tard, il a gagné l’Australie. Il se répand ensuite en Inde, au Liban, au Pakistan et dans une dizaine d’autres pays. En 2013, il fait «le saut» au Mozambique, sur le continent africain. Un vrai globe trotter. Indélogeable, en plus. Une fois présent dans la terre, il peut survivre à l’état dormant durant des décennies.

Cet été, la découverte du champignon maudit en Colombie a semé la panique dans l’industrie de la banane, un mastodonte dont les exportations dépassent 12 milliards $. Jusqu’à maintenant, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud avaient été épargnées. (1) Certains optimistes avaient fini par croire qu’elles étaient à l’abri du tueur.

La Colombie a aussitôt déclaré l’état d’urgence sanitaire. Une demi-douzaine de plantations du nord-est ont été placées en quarantaine. Tout ce qui en sort doit être soigneusement désinfecté. Mais est-ce que cela suffira?

Lire l'article complet: Le Soleil du 7 décembre 2019