vendredi 19 avril 2024
L’empire perdu d’Hydro-Québec

L’empire perdu d’Hydro-Québec

Le Québec serait aujourd’hui à la tête d’un empire hydroélectrique extrêmement lucratif s’il n’avait pas tout liquidé au milieu des années 2000, commettant «la plus grande erreur économique et financière de l’histoire» de la province, croit l’ex-président d’Hydro-Québec International Michel Clair.

De 1998 à 2006, Hydro-Québec International (HQI) a fait l’acquisition d’une panoplie d’actifs – lignes d’interconnexions, centrales hydroélectriques, réseaux nationaux d’électricité – dans une demi-douzaine de pays, la plupart en Amérique latine.

L’objectif était ambitieux: «former un corridor d’électricité québécois, une autoroute qui longerait toute la côte pacifique de l’Amérique latine», du Chili au Costa Rica, en passant par le Pérou, la Colombie et le Panama, résume en entrevue au Journal Luc Thibault, lequel fut gestionnaire pour l’Amérique latine d’HQI.

Cette filiale d’Hydro-Québec a vu le jour en 1978. Pendant 20 ans, elle a servi à exporter l’expertise québécoise vers des dizaines de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud grâce à des contrats de services techniques et de consultation.

Puis en 1998, Michel Clair est nommé par le PDG d’Hydro André Caillé avec comme mission de transformer l’entreprise en géant international de l’électricité. On débloque 1,2 milliard $ à investir en cinq ans en dehors du Québec. En quelques années, le Québec devient un incontournable sur la scène internationale.

À l’époque, un mouvement général de privatisation des compagnies d’électricité traverse tout le continent sud-américain. «Plusieurs pays avaient connu des crises énergétiques majeures. On avait dû couper le courant à Bogota, à Santiago et à Buenos Aires. Un à un, les pays ont restructuré leurs secteurs et vendu des compagnies. Et nous, on achetait», résume M. Thibault.

L’une des recettes d’HQI: acquérir des actifs inefficaces, les optimiser et maximiser leur performance. «Ça rapportait gros», dit M. Clair. 

Lire l'article complet: TVA Nouvelles du 23 septembre 2019

NOTE DE L'ÉDITEUR

Ce n’est pas le seul monopole d’État qui a manqué de vision à long terme, malheureusement!