vendredi 29 mars 2024
Le monde des influenceurs sur les grills ardents

Le monde des influenceurs sur les grills ardents

Les médias, en partant, sont une industrie plus complexe qu’il n’y paraît. Strictement du côté de la production de contenu, les professionnels se divisent en journalistes, chroniqueurs, animateurs, experts invités et autres éditorialistes. Mais dans l’œil d’une grande partie du public, que tous ces gens s’expriment à la première ou la troisième personne, qu’ils émettent une opinion farfelue ou qu’ils dévoilent des faits réels, c’est du pareil au même: ils ont un message à passer.

Un journaliste d’une salle de nouvelles et un animateur télé n’ont naturellement pas la même mission, ni les mêmes normes professionnelles. En principe, un employé d’une salle de nouvelles ne peut apparaître dans la publicité d’un détaillant quelconque. Un animateur télé? Oui, surtout si, en plus, il est copropriétaire de la chaîne dont il est le porte-parole.

Le web a donné naissance aux blogueurs, une forme de publication qui peut être ou non de nature médiatique. Qu’une consultante en informatique ou en ressources humaines blogue sur le site de son employeur (ou son propre site, travail autonome oblige), ou sur celui de Les Affaires, pour bien des internautes, ça ne fait aucune différence, même si, pour la rédaction de notre journal adoré, la sélection de ces invités se fait avec soin, sur le volet.

Les réseaux sociaux ont poussé plus loin la note, créant un autre espace public indépendant. C’est là qu’est né ce qu’on devrait réellement appeler le «marketing d’influence», où opèrent des gens qu’on qualifie, à tort ou à raison, d’influenceurs. Ces gens font du marketing, donc leur intérêt en est un d’affaires, de commerce, et non d’information. Si tous les influenceurs, demain matin, utilisaient l’expression «marketeurs d’influence» pour se définir, le débat n’aurait pas lieu. 

Lire l'article complet: Les Affaires du 17 juin 2019