vendredi 26 avril 2024
Richard Gagnon succède à Louise Nadeau à la présidence du conseil d’administration d’Éduc’alcool

Richard Gagnon succède à Louise Nadeau à la présidence du conseil d’administration d’Éduc’alcool

L’assemblée générale annuelle d’Éduc’alcool qui s’est tenue le 22 mai dernier a donné lieu à un événement marquant : le départ de Louise Nadeau, qui aura siégé 27 ans au conseil d’administration, dont 12 ans à sa présidence, et qui ne sollicitait plus de renouvellement de mandat.

Outre la présentation sommaire de la toute récente enquête sur le portrait de la relation des diverses régions du Québec avec l’alcool, et dont les résultats complets seront dévoilés sur une base régionale tout au long de l’été, les nombreux participants ont pris connaissance du rapport d’activités de l’année et fait le point sur la situation financière – très saine – de notre organisme.

À la suite de la dernière allocution de clôture de Louise Nadeau (dont on trouvera des extraits dans l’encadré), le vice-président du conseil, Alain Bolduc, a livré au nom du CA un chaleureux témoignage d’appréciation pour la contribution remarquable de la présidente sortante à l’organisme.

Extraits de l’intervention de Louise Nadeau

  • La place d’Éduc’alcool à l’échelle internationale s’est établie. Nous sommes devenus une des références mondiales en matière d’éducation et de prévention de la consommation excessive d’alcool. Et nous avons montré une extraordinaire capacité de saisir une opportunité, d’y consacrer les moyens nécessaires pour réussir, et faire ce qu’il faut pour se maintenir au sommet.
  • J’ai été à même de constater l’évolution de l’industrie des boissons alcooliques au Québec. L’industrie du cidre québécois a pris sa place; j’ai aussi vu les acteurs de l’industrie viticole du Québec se développer, l’an dernier, ce sont les microbrasseries québécoises qui ont joints les rangs d’Éduc’alcool. Aucun de nos membres n’a eu les comportements délinquants mis en évidence par le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques… Je vois cela comme un souci d’intégrité de nos membres.
  • Oui, il y a des accidents très graves liés à l’alcool; oui, le prix de la bière est le plus faible au Québec en comparaison du reste du Canada, et c’est un problème; oui, les boissons sucrées alcoolisées pas chères avec des noms vulgaires sont abominables et peuvent causer la mort. Mais cela n’enlève rien au fait que la majorité des Québécois boivent bien.
  • Je ne devrais pas faire de lien de cause à effet, mais j’en fais un pareil, bien que cela soit défendu en science. Ça fait 30 ans qu’Éduc’alcool rappelle aux Québécois que la modération a bien meilleur gout, et peut-être que, pour bon nombre d’entre eux, ça commence à faire effet.
  • Notre taux de personnes qui présentent une dépendance clinique à l’alcool est plus faible ici au Québec que dans le reste du Canada. C’est encore trop haut, mais nous restons les plus faibles. Et je prends le risque de créditer une partie de ce succès à Éduc’alcool.
  • Éduc’alcool fait partie intégrante de la société du Québec. Nommez-moi une autre partie du monde où un organisme de prévention de la surconsommation d’alcool a un taux de crédibilité de près de 95% et dont les publications sont distribuées dans les établissements de santé ?
  • Je ne dis pas que tout est parfait… Loin de là. Nous avons demandé en vain depuis des années qu’Action Service soit obligatoire pour toutes les personnes qui travaillent dans les bars et les restaurants. La dernière réforme législative a accouché d’une souris en cette matière. Plusieurs autres recommandations n’ont pas reçu d’écoute favorable de la part des autorités.
  • Éduc’alcool, occupe une place à nulle autre pareille dans notre société… C’est exceptionnel. Je remercie les médias de nous accueillir, l’Assemblée nationale qui a félicité Éduc’alcool pour sa « « sa contribution exemplaire à la responsabilisation et à la sensibilisation des Québécois face à leur consommation d’alcool » et la population du Québec qui nous a fait une place dans son cœur. Nous sommes choyés, et c’est exceptionnel.
  • Au moment de prendre congé du conseil d’administration d’Éduc’alcool, je tiens donc à remercier tous les membres de CA qui, chacun, ont permis ce développement hors du commun. Ma reconnaissance va également au personnel et à vous, les membres, qui soutenez Éduc’alcool. Ce fut un honneur de vous servir. Mes meilleurs vœux vous accompagnent dans vos travaux futurs.

Extraits du témoignage d’Alain Bolduc

  • Louise Nadeau a beau être une scientifique émérite, elle est surtout une vulgarisatrice hors pair qui ne se contente pas de citer la science, mais qui parvient à la rendre accessible et compatible avec une approche décontractée de la vie malgré sa rigueur sans faille.
  • Elle a grandement contribué à notre réflexion sur les sujets les plus complexes comme à notre évolution en fonction des découvertes scientifiques et des besoins des Québécois.
  • Elle est la quintessence même de l’adage de Rabelais « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Sa présence à Éduc’alcool n’a pas été un mandat comme un autre que l’on remplit comme universitaire dans le cadre de son emploi. Ça a été un véritable engagement et aussi un tour de force.
  • Louise est foncièrement généreuse. Elle a été d’un soutien permanent à l’équipe d’Éduc’alcool, elle a partagé son savoir sans compter. Elle nous a rendus meilleurs.

Au conseil d’administration

Louise Nadeau verra Karine Bertrand, professeure titulaire à l’Université de Sherbrooke, lui succéder au conseil alors que les autres administrateurs dont le mandat venait à échéance ont tous été réélus.

Aussitôt après l’assemblée générale, une première réunion du conseil d’administration a permis l’accession de Richard Gagnon à la présidence du conseil et la reconduction des mandats d’Alain Bolduc à la vice-présidence, d’Hugues Latulippe au secrétariat et de Stéphane Gagnon à la trésorerie.

Le nouveau président du conseil, Richard Gagnon, est administrateur d’Éduc’alcool depuis deux ans. Administrateur de sociétés, il est Fellow administrateur agréé et il a dirigé des sociétés d’assurances. Il avait été auparavant directeur général d’ordres professionnels et directeur d’établissements de la santé et des services sociaux.