lundi 6 mai 2024
Lobby du vin : fantasmes et réalité

Lobby du vin : fantasmes et réalité

PARTI PRIS. Ah, le fameux « lobby du vin », cible de choix des enquêtes journalistiques. Et si on se penchait sur le « camp d'en face »?

Le méchant, c'est évidemment le « puissant lobby du vin » comme le désigne un récent reportage de l'émission Complément d'enquête sur France 2. Comme images d'illustration à l'appui : le défilé d'une confrérie bachique dans un village champenois. Mais qu'est-ce qu'une confrérie bachique ? Un groupe composé très majoritairement d'hommes tous habillés en grande robe style recyclage des doubles-rideaux de grand-mère et coiffés de paris-brest colorés, mais fermes sous le soleil. C'est ainsi que dans les confréries, on se représente l'ancien temps que les moins de 300 ans ne peuvent pas connaître. Une confrérie comme il en existe dans tous les vignobles pour les défilés du jour de saint Vincent (saint protecteur des vignerons) et les séances d'intronisation au cours desquelles des clients de longue date, de riches collectionneurs, d'anciens sportifs, des animateurs télé en activité pour les appellations les plus prestigieuses ou à la retraite pour les moins connues, viennent jurer fidélité aux Chevaliers de la grande descente ou aux Disciples de la barrique en perce… Voilà le puissant lobby du vin en pleine action.

Sinon, en moins exotique, il existe l'association Vin et société, effectivement en charge de défendre le vin, un lobby dont le budget dépend des cotisations que veulent bien lui verser les interprofessions viticoles comme le CIVB (Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux), le BIVB (idem pour la Bourgogne), le Civa (Alsace), etc. Comme ceux qui les fréquentent le savent (surtout leurs salariés), ces organisations se montrent assez radines avec grosso modo tout ce qui pourrait leur être vraiment utile, et ce, afin de réserver des fonds plus conséquents à d'inefficaces opérations de marketing. Le budget global de Vin et société plafonne à 1,5 million d'euros annuels avec 3 salariés.

Lire l'article complet: LePoint.fr du 8 mars 2019