mardi 23 avril 2024
Fous rires à Vienne, en Autriche, avant les épreuves du concours en 1998. Fous rires à Vienne, en Autriche, avant les épreuves du concours en 1998.

Un vibrant témoignage de Jacques Orhon sur feu Gérard Basset

Mon cher Gérard,

Je me souviens comme si c’était hier de la fois où j’ai pris place près de toi dans un autobus, place de la République à Paris. Nous partions faire un tour de France avec un avion nolisé par Moët & Chandon. C’était en février 1989 et nous allions faire les vignobles avant les épreuves du concours du meilleur sommelier du monde. Tu représentais ton pays d’adoption, la Grande-Bretagne, et nous avions très vite sympathisé.

Pendant ces trente dernières années, j’ai eu l’occasion de travailler avec toi, et tu n’a jamais changé. Malgré tous les lauriers que tu t’es mérités, tu es resté le même, un homme d’une immense simplicité, proportionnelle à ton talent et aux efforts que tu as fournis pour arriver à la cime des plus hautes montagnes de la sommellerie internationale. Tu as notamment été sacré le Meilleur à Santiago du Chili en 2010. Nous étions à tes côtés, et nous t’avons fêté comme il se doit.

Et de la notion du meilleur, tu as su, au-delà de ton immense bagage, en tirer l’essentiel, en pratiquant autour de toi l’empathie avec aisance, muni de ton humour et de ta modestie. On a appris à dire d’un vin vrai qu’il doit avoir la gueule de l’endroit. Toi, avec tes célèbres moustaches et tes yeux pétillants, tu avait la tête de l’emploi, tu étais vrai.

Ton départ va laisser un vide immense, mais je suis convaincu que tu vas continuer, par ton exemple, d’inspirer des générations de sommelières et de sommeliers. Tu vas nous manquer mon ami!

revue orhon basset1Les candidats et les présidents au Clos de Vougeot, le 19 février 1989; Gérard est en clair, à l’extrême droite de la photo.

Gérard Basset est décédé mercredi, le 16 janvier, des suites d’une longue maladie. Nous transmettons à Nina, son épouse, à leur fils Romané, et à leurs proches, nos sincères condoléances.

Source: Jacques Orhon, via sa page de Facebook, le 19 janvier 2019